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les réfines 3 & c ., il fë dégage beaucoup de gaz
hydrogène & de gaz acide carbonique, preuve
^qu*il y a plus d'hydrogène & de carbone qu'il n’én
faut pour le radical oxalique; enfin, quand on fait
agir l’acide nitrique fur le gluten végétal, la gomr
meélaftique, la chair mufculaire, & toutes les
matières animales, ces matières ne fe convertif-
fent en acide oxalique qu’après avoir donné du
gaz azote & du gaz acide carbonique^parce qu’elles
contiennent de l’azote qui n’entre pas dans la formation
de P acide oxalique, & plus de carbone
que cet acide n’en recèle. C ’eft de cette manière,
& avec ces modifications qu’il faut concevoir l’énoncé
de M. Halle fur le radical oxalique, tel
qu’il en conçoit la préfence dans toutes les matières
confidérées ici comme alimens. Cet énoncé
doit être feulement rapporté à la propofition fui-
vante , toutes- ies matières alimentaires contiehnent.-ce
qui forme £ acide oxalique en y ajoutant de l'oxigène.
S e cond o rd r e de f a i t s .
Comprenant y i° . V état des fluides élaftiques contenus
dans le canal alimentaire, z°i Les ckangemens que
l ’air éprouve dans la refpiration. . Les altérations
qu il éprouve dans le contaél de la peau.
• Les premières expériences fur l’air qui fert à
l’entretien de notre vie , ont été faites d'abord par
Boyle & Haies \ enfuite d’une manière bien plus
exa&é & d’après des connoilTances bien plus pré-
cifes par MM. Prieftley, Fontanà, Lavoifier, de
la.Place, Ingenhoufz, &c. Cependant ces célèbres
phyficienâ n’ont encore fait qu’ouvrir la carrière;
de nouveaux elîais l’ont aggrandie, & ces
eflais font confignés dans un mémoire fur l’eudio-
métrie, qu’on imprime en ce moment, & qui a
été couronné par la fociété de médecine.
C e mémoire eft de M. Jurine.,. chirurgien en
chef de l’hôpital de Genève ; aucun phyficien n’a
donné fur les altérations que l’air éprouve dans le
corps humain, fur les mélanges qu’il reçoit dans
le poumon & à la furface de la peau, des expériences
plus précifes, plus cirçonftanciées, faites
avec plus de foin pour éviter l’erreur,.& fur-tout
plus applicables a la médecine.
Je ne préfenterai pas ici le détail des faits conf-
tatés par ces célèbres phyficiens; je n’en offrirai
qu’un réfultat fommaire.
Les observations de M. Jurine fur l’état des J
fluides élaftiques contenus dans le canal inteftinal,. !
ont été faites fur un fujet fou, mort fubitement en j
une nuit très-froide * elles ont été comparées avec |
celles que lui ont offertes plufieurs autres ouver-
tures de cadavres.
Elles préfentent ce réfultat remarquable, que.J
dans les fluides élaftiques contenus dans le tube.
inteftinaL ; i . la proportion refpééiive d’air vital j
diminue progreflivement de l’eftomaç aux gros ;
inteftins * i° . la proportion, refoeélive du gaz :
azote augmente progreftîvement de l’eftomac aux j ;
gros inteftins > y . la proportion du gaz inflamma- i
ble ou ga% hydrogène, augmente de l’eftomac ànx
inteftins grêles, & diminue de ceux-ci aux gros in»
reftins ; 4°. la proportion de gazacide carbonique,
très-variable en général dans les différens fujèts,
étoit dans l’homme mort fubitement très-forte
dans l’eftomac & beaucoup moindre dans le reftè
du tube inteftinal ; 50. il paroît qu’il exifte un peu
de gaz alcalin ou ammoniac dans le canal des derniers
inteftins. Je dois ici remarquer que ce ne font
pas-fa les.exprefiions propres ni les conclufions de
M. Jurine, mais feulement le réfultat.évident de
fès expériences, en forte qu’on ne peut pas lui
fuppofer , pour arriver à ce réfultat, d’avoir vu les
faits ou de les avoir expliqué^, fuivant fes idées ni
félon fa manière de penfer avant l’obfervation.
A l’égard de la refpiration,, M. Prieftley avoit
remarqué qu’elle produifoit du gaz azote. MM. Lavoifier
& de la Place ont prouvé, par de célèbres
expériences , qu’il s’y formait aux dépens de l’air
' Vital du gaz acide carbonique 3 & ces dernières
obfervatiens avoient fait prefquë oublier celles
de Prieftley. M. Jurine a répété leurs expériences
avec le foin qui paroiffoit néceflaire pour ne ries
perdre, & tout obferver.
11 en réfulte que dans la refpiration, l’air at-
mofphérique eft altéré de trois manières ;' i°. la
portion d’air vital qui fait"un peu plas du quart de
ce fluide eft fenfiblement diminuée ; 20. il s’y forme
de l’acide carbonique en proportion de cette diminution.
de l’air vital; 3°. il s’y unit une nouvelle
quantité de gaz azote qui ne doit point être attribuée,
uniquement au changement de proportion
qui a lieu entre les,deux parties conftituantes de
l’atmofphère, mais qui eft réellement une quantité
additionnelle de ce gaz.
Ces altérations, dans l’air refpiré,; ne féfpnt pas
toutes dans le même inftant,.Les deux premières-,
abfolument fimultanées, fe font d’abord ; elles dé 1
pendent abfolument l’une de l’autre.. Quand la
proportiond’aiç vital diminue dans l’air refpirable,
alors la quantité d’acide carbonique produit par
la. refpiration , diminue auifi; mais au çontrairé,.
le dégagement du eaz azote augmente.progreflî-
vement,,& s, accroît d’autant plus, qu’il fe forme
moins d’acide carbonique, en forte que les premières
portions de l’air vital parpiffent employées
à.dégager l’acide carbonique , & les dernières, à.
dégager l’azote. :
Cet. effet n’a pas feulement lieu dans l’air atmosphérique
ordinaire qui contient naturellement
plus des deux tiers de gaz azote ; il a lieu également
dans l’air vitale dans lequel la production
du gaz azote ne peutê.ttp que le produit, de la refpi-
ration..
On a encore obfervé que dans le mouvement
qui finit la digeftion, l’air refpiré recevoir une.
plus, grande proportion d’acide carbonique, &
que^ dans le mouvement de la fièvre,, au. contraire,
il recevoir, une. plus, grande proportion de
gaz azote.
Enfin, dans le contaft. de la peau,, M.. Ju~
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rine a mis hors de doute qu’il fe forme de l’acide
carbonique, & qu’il s’en forme d’autant plus,
que les fondions de l’organe cutané font dans
une plus grande a&ivité. Quand on compare aux
expériences „de M. Jurine, fur cet objet, la
manière dont M. Ingenhoufz a- fait |8 | observations
fur la même matière , on fent aifément
comment on peut concilier parfaitement les résultats'
obtenus par ces deux phyficiens, & à
quoi tient la différence qui exifte entre les conclufions
qu’ils en ont tirées. On voit que la manière
dont M. Ingenhoufz a fait ces expériences, a du
faire difparoître l’acide carbonique. \
A ces faits recueillis & rapprochés par M. Halle,
il faut ajouter qu’on fait aujourd’hui plus de
chofes exa&es fur la refpiration, depuis que
M. Lavoifier a lu fon dernier travail , fait conjointement
avec M. Séguin. Il n'eft plus dou-
tèux qu’il- ne fe formé de l’eau pendant la refpiration
, & qu’il ne fe: dégagé de l’hydrogène
en même-temps que du carbone du fang. Cet
effet reffemble à celui'qui a lieu dans toutes les
matières végétales expofées à l ’air. Il paroît même
que l’hydrogène brûle plus facilement que le carbone,
en fuivant au moins cette analogie des
matières végétales. Mais il faut avouer que cette
formation d’acide carbonique d’eàu pendant
la refpiration n’eft pas encore appuyée par des
expériences pofitives. 11 y a même des phyficiens
qui penfent que l’air vital - eft- abforbé en entier
par le fang, qu’il fe convertit peu-à-petv par la
circulation en acide carbonique , & qu’il fort en-
fuite par le poumon; on voit que cette opinion
eft bien différente de celle qui regarde l’acide
carbonique comme formé par l’organe même pulmonaire,
& dû au carbone dégagé du fang, uni
enfuite à l’oxigène atmofphériqne. L’obfervation
de M. Vauquelin, fur ce- qui fe pafle dans là
lefpiration de la grande' fauterelle, locufla vermi-
vora de Geoffroi femble aütôrilër cette dernière
opinion. 11 a trouvé un canal qui, des trachées,
conduit -l’air immédiatement dans l’èftomac i &
il croit, avec beaucoup de vraifemblanee que l’air
fert à l’affimilation des al-imens. Si la coml>inaifon;
immédiate avec la malle des alimens ou- du- chile
eft néçefîairë à la digeftion définitive ou à l’àffimi-
lation, comme quelques faits'femblént le faire_
croire comme le penfent plufieurs phyficiens
il paroît que l’air vital pénètre véritablemènt à
travers le poumon, & fe Combine au fang, qui
exhale en même-temps de l’acide carbonique. Au
refte,. ôn verra, que de quelque manière que les
chofes fe pàfïênt, il fuffit, pour les conclufions:
tirées par-iVU Hâllé, qu il y ait un moyen quelconque
dans là refpiration d’exhâlër du carbone
M. Lavoifier a confirmé'par fès expériences, eonfi-
gpées dans fon dernier mémoire1 fur la refpiration
& ftjr la-tranfpirationle réfultat de celles
de M. Jurine. 11 paroît inconteftablè qu’il fe-:
à la peau un phénomène anal<îguè à celui
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qui a lieu dans les poumons; il fe forme ou il
fe dégage de l’acide carbonique. Il feroit poftiblc
que trois effets concouruffent en même-temps
dans ce travail de 1 afifunilation auquel il eft prouvé
que les organes pulmonaire & cutané font en
grande partie, deftmés. Peut-être fort-il du carbone
& de [’hydrogène , du poumon ; pénètre-1-il
en même-temps de l’oxigène, qui, uni peu-ri-»
peu au carbone du fang pendant la refpiration ,
r effort enfuite en torrens par les y aille aux de
toute la furface delà peau ?
Conféquence.s téfulta-tites du rapprochement des faits.
■.qui viennent d'être expofés de l ’ajjimilation des
. alimens.
. Nous avons remarqué que la bafe oxalique,
principe commun de prefqne toutes les fubftances
nutritives ,■ ainfi que de celles qui compofent nps
organes , étoit combinée principalement dans les
unes, avec la bafe de l’acide carbonique, ou
avec le charbon proprement dit, (7e carbone ) dans
les autres,, avec la bafe du ga% a^ote ou l’azote.
Nous avons va que la proportion de ce dernier
formoit un des premiers • caràéfères de l’anima-
lifation.
On fait qu’il eft divers moyens de féparer ces
deux principes de la bafe oxalique avec laquelle
ils font unis; fait dans nos organes, foit dans nos
alimens-.
Que ^ette feparation s’opère principalement,
à l’aide des corps qui contiennent la bafe de l'air
vital autrement nommée l ’oxigène.
Dans les analyfèç chimiques ordinaires , on fe
fert de l’acide nitrique pour fournir cette bafe
avec plus de facilité.
Dans les grandes Opérations de la nature elle
eft fournie par l’air atmofpftérique , & par i'eau.
Par-tout où le principe du charN>n eft dégagé
par l’air , il'fe développe de l’ acide carbonique.
Par-tout otj c’eft l’êau qui fournit la bafe de
l’air vital , il fe dégage de l’air inflammable ou
gaz hydrogène,
Par-tout où la bafe de l’air inflammable ourhy-
dtogène fe dégageant au même temps que l’azote,
fe combine avec elle , il fe développe de l’ammoniaque'
bu alcali volatil.
-Qu’on examine maintenant ce1 qui fe palfe dans
lé corps humain.
. Dans la cavité inteftinaie , la - proportion d’aîr
vital diminue fucceffivement depuis l’eftomac juf-
’ qu’à l’extrémité du- canal, & à cette extrémité ,
, il n’en rèfte plus de trace ; ainfi- l’air vital ou fa
; bafé- l’oxigene,. fe combine dans*ce trajet. Qu’en
réfulte-1-il ?
Dansvl’eftomac où les afimens ont encore leur
première qualité , & fe mêlent avec des fucs fur
la nature défquels il y4 a encore beaucoup d’incertitude
, il- fe dégage une portion d’acide carbonique.
Le principe du charbon qui s’unit à L’air