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feurs. , m'ont appris que cette différence étoit
encore plus grande dans le procédé, ordinaire. 11
eft probable qu’elle dépend durouiflage,& que les
fils qui blanchiffent le plus facilement , font ceux
dont les parties colorantes ont été les plus altérées
dans cette opération.
J'ai cueilli au mois de mars des feuilles de
charme de l’année précédente, elles ne m’ont
prefque rien donné par l'alcool & par' l’ébullition
dans l’eau ; mais j’en ai extrait par l’alcali cauftique
une. grande quantité de parties colorantes qui fë
font encore plus rapprochées par leurs propriétés
chimiques des parties colorantes du lin que celles
dePécorce, mais; elles étoient d’une couleur plus
claire & plus jaune.
L’on fait que la partie verte des végétaux eft
d’une nature réfineufe ; elle contient,. par ccn-
iequent, beaucoup d’hydrogène , qui eft dû a la
decompofition de l’eau dont l’oxigène s’exhaler
Elle perd ce caractère, lorfque le froid rallentit
la circulation propre aux végétaux , & fur-tout
que» la lumière agit beaiitpup moins dansdes jours
obfcurs & courts de l’hiver, llparoîtque l’air vital
deTatmofphère agit alors fur cette partie ço*
lorante, qu’il y produit une légère combuftion j
que par-là lè charbon devient prédominant, modifie
fa couleur, & la fait paffer au jaune.,
La partie colorante verte n’eft pas fixe dans les
feuilles j elle eft tenue en diffolution par le fiic
qui fe met dans la plante il y a donc apparence
qü’elle eft entraînée avec lui dans les vaiffeaux
de là plante ; mais qu’elle s’altère peu-à-peu, foit
par l’aàioh de l’air qui paroîc porté dans l’intérieur
des végétaux par des vaiffeaux particuliers ,
>-foît par une altération dans les parties analogues à
S'celle que produit la fermentation, & que le réfultat
de ces changemens ëft de lui donner une couleur
plus ou moins fauve, parce que la partie char-
boneufe y' devient prédominante. Ce que 'je dis
de la couleur verte doit auffi s’appliquer aux parties
colorantes des fleurs, & à celles de la fécondé
-, écorce qui eft verte. On fait que lorfque l’on
fend le bois, Sc qu’on l’expofe à l’air, il y prend
une couleur plus ou moins foncée.
Les parties colorantes s’altèrent de plus en plus
dans l’écorce., très-probablement par l’a&ion de
l’air atmofphériquê ; elles s’y accumulent parce
eu elles y perdent peu-à-peu la fluidité néceüaire.
De-là vient que le$ écorces donnent ordinairement
par l’ébullition une liqueur beaucoup plus
colorée que les bois. Enfin par l’aétion continuée
des mêmes caufes, ces parties colorantes perdent
la fluidité, & font rejettées à l’extérieur
des .fibres.
Je vais *rappeller les objets dont je me fuis
principalement occupé dans ce mémoire.
Les fils & les toiles de lin & de chanvre blan-
chiffent, parce qu’on les dépouille dés parties
colorantes» qui formoient du quart au tiers de
leur poids, -
Il n’y a qu’une petite portion de ces parties
qui loit en état d’être difloute par l’alcali.
Pour les rendre foiubles-, il faut que l’oxigène
de l’ atmofphère, de la rofée ou de l’acide muriatique
oxigené fe combine avec elles. De-là
vient la néeeffité d’altérer l’aëtion des lefiives &
de l’oxigène.
Quand ces‘ parties font diffoutes par l'alcali,
on peut les précipiter par. l’eau de chaux. On
peut auflî les combiner avec les oxides métalliques
par le moyen des diflolutions métalliques.
Les acides précipitent ces parties' colorantes
des alcalis j le précipité eft fauve, brun >\mai$
quand il sèche il paroît noir.
Avant- que d’être-diffoutes par l’alcali, elles*
paroiflent blanchés; mais par la chaleur Sclalef-
five elles deviennent fauves,
L’acide-muriatique blanchit également- les parties
vertes des végétaux j mais l’ ébullition, les rend
jaunes.
L’bxigène agit fur les parties colorantes, ou en
fe combinant Amplement avec elles , & if ne fait
qu’affbiblir leur couleur ou la blanchir j
Ou bien il détruit une partie de l’hydrogène,
& alors, il change la coulèur en jaune ou en fauve
plus ou moins foncé j
Ou enfin il agit des deux manières*- ce qui paroît
le plus ordinaire j mais, dans ce cas, un effet
peut l’emporter fur l’autre.
Lorfque l’acide muriatique oxigené rend une
couleur jaune, fauve , brune, il produit cet effet
en rendant ie charbon' prédominant, comme il'
arrive lorfqu’on foumet une fubftance à une forte
chaleur ou a une légère combuftion, ce qui eft
prouvé par la manière dont il agit fur l’infiifiert.
de noix de galle & de fumach, fur le fucre &
fur l’indigo
L’acide nitrique & même l’acide fulfurique rety
dent jaunes, fauves, brunes, noires, les fubftances
fur lefquelles ils agi fient, également en» augmentant
la_ proportion du charbon * & en diminuant,
celle de.l’hydrogène.' Les oxides métalliques qui
font c-auftiques agiifent de même fur les fubftances-
animales.
Ces phénomènes-,. & plufîeurs autres, dans
lefquels. il fe fait une légère combuftion, dé-;
pendent de ce qu’à une température baffe, l’hydrogène
a plus de difpofition &* de facilité que
le carbone à s’unir avec i’oxigène s mais le contraire
peut avoir lieu par un concours d’affinités,
comme dans, la * refpiration &r dans la fermentation
vineufe,
La diminution de l’hydrogéné- n’eft pas indi-'
quée'par le changement de couleur , fi la fubftance.
qui l’éprouve ne contient pas de charbon-}'
commet dans la deftruélion de l’ammoniaque j;
elle -ne l’eft pas même, quoique cette fubftance
contienne du ^charbon , il l’oxigène fe fixe avec
abondance.
Lorfque l’acide nitrique change la nature de
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quelques acides végétaux, il pâroît que c’eft principalement
en diminuant la proportion de l'hy-
érp^ène, qui, avec le carbone , forme le radical..
La partie Verte des feuilles & de la fécondé
écorce des arbres paroît être la principale fource
des parties colorantes qui fe trouvent dans les
:hoisv& dans l’écorcë.
Cette partie verte prend une couleur fauve par
J’aétîon de l’oxigène, & par cette aëiion continuée
qui lui £fft éprouver de plus, en plus ü-ne efpèce
! de combuftion ; elle finit par perdre, fur-tout dans
Tecorce, la propriété de circuler dans les vaif-
féaux 3 elle'eft rejettée à ‘ l’extérieur, & elle fait
ila plus grande partie delà fubftance folide des
[écorces.
BLANCHIR. Le mot Blanchir, outre qu’il
.exprime en. chimie la propriété de devenir blanc à
l’air dont jouinem beaucoup de fubftances, eft
employé dans uni-grand.nombre d’arts chimiques ,
[pour défîgner la décoloration qu’on communique à
beaucoup de corps. Il fe dit plus particulièrement
dans les deux cas fuivans.
Blanchir les toiles au pré, c’eft les décolorer
:p.ar le çonta& de l’eau, de l’air &-du Toleil. On a
trouvé un moÿen de les blanchir bien plus promp-
kemqnt par l’acidè muriatique oxigené, Voyç^ ci-
deffous le mot Blanchiment..
Blanchir le cuivre,; c’elHe recouvrir d’étain,
l’étamqr. Voyt% le mot* Êta mage.
B l a n c h i r . ( Pharmacie S) Expreflîon employés
par nos apoticaires, pour défîgner la macération
que Bon tait d’un fruit, d’une graine, dans l’eau
chaude ou-froide 3 ainfi on fait blànchir les amandes
douces, en lés fai Tant tremper quelques imputes
dans Beau chaude pour'en détacherla peau:
on fait blanchir les tiges d'angélique , de laitue;
les racines ‘d’énula campana, d’iris, d’éringium,
| &c., en les faifant macérer pendant quelque temps,
|foit dans l’eau bouillante , foit dans une.diffolution
plus ou moins- chargée de muriate de foude ou tel
[marin 3 on prépare de même les noix, les amandes
v§ffès,& beaucoup d’autres fruit« que l’on doit
[confire au fucre. Cette opération a pour objet d’at-
I tendrir plante que l’on fait macérer, d’ôter une
i partit de la faveur dé celles qui en ont une très-
|orte, dé ile;s dépouiller d’une partie c|e leur cou-
*eifr ,rou £nfin d’en féparër la peau qui les recour
[ vré 5.10rTqûe les tiges, racines ou fruits que l’on a
: U>ycérer .dans ,l’eau ; ont acquis le degré
mollefîe ou de blanclaeur que l’on defire, on
# enlève avec, une écumoire, on les met égoutter
tamis 4*e .crin, .& on lès confit au fucre. Les
.^Qtjcaires faifoj.ent autrefois un grand nombre
[?e préparations fémbîables ayec les racinës,.d’énula
campana, d’érisgiunf, & c ., , qu’ils^nommçien.t
:f^«/??^„dàudçrGii dans fâ pharmacopée en rapporte
formules 5 mais aujourd’hui ces prépara-
pons font abandonnées aux confifeurs, qui en font
[ün objet d’agrément pour les tables.
BLANCH NO N. ( Pharmacie.) Dénomination
que l’on trouve dans Oribafè, & qui a été employée
par quelques apciens pharmacographes,
pour défîgner la fougère. Nicander la défigne fous
le nom de blecron*
BLATTÀIRE ou HERBE AUX MIXTES.
(Pharmacie.) Verbafcum blattaria.Blattaria. Dod.
Pernpt. 14). Planté Européenne, annuelle, qui,
dit-on, eft émolliente, vermifuge , apéritive, dé-
terfive. On prétend auffi qu’elle chane les mittes ,
&.fpécialement-celles des livres.
Nous cultivons la blattaire à fleur blanche, dans
notre jardin de botanique 3 elle eft bifannuelle.
(M . W illemet.)
BLED DE TURQUIE OU MAIS. ( Pharmacie.)
Zeamays< May s granis aurais. T . 531,. Frumentum
Indicum. Cam. Epie. 186. Plante céréale, tranf-
portée en Europe au commencement du quatorzième
fièçle , dont l’emploifert à la nourriture des
hommes & des animaux. Elle vient de l’Amérique,
fe trouve auffi au Japon & à la Chine. Sa culture
eft aifée.'
. Les Américains & les Mexicains préparent avec
.ce graia des liqueurs fermentées, fpiritueufes, &C
dé -la bierre qui enivre.'
Le bled de Turquie eft, dit-on , apéritif, diurétique,
adouciffant, émollient^, rafraîchiifant,
maturatif. Quelques uns emploient la farine, pour
faire descataplafme.s attractifs, propres à faire fup-
purer les abcès,& guérir les tumeurs occafionnées
par les maux de dents.
Le fuc des feuilles eft antiphlogiftique, contré
leséréfipèles.
L ’on confit au fucre, dans l’Amérique feptea-
trionale, la hampe du maïs, qu’on trouve dans les
officines.
L’on confit au vinaigre, à l’inftar des cornichons
,: fes jeunes épis femelles, tendres, 8c fes
grains récemment formes: ce quï fait un nÿts délicieux
8c un affaifonnement agréable.
La paille fert aux couchages.
( M. Willemet.)
Bled DE .V ACHE. Melampyrum arvenfe. (Pkarm.)
Tridcum vaccinum. Dod. Pçmpt. 541. Pàrietàri.a
m'oncana boetica. Chuf. 605. Plante annuelle, indigène
à l’Europe, qui croît dans les champs, parmi
les plantes céréales.
La farine de fa femencê eft, fuivant les polypharmaques,
émolliente, réfolutive, déterfive,'contre
les enflures , les difficultés d’uriner. Mêlée
avec celle de froment, elle rend le pain qui en
réfulte , noir , bleuâtre, aitjer. Elle peut rendre
ferviçe dans les années de djfette.
La plante eft agréable aux vaches, aux boeufs ,
aux moutons, aux chevaux, & la graine à la volaille.
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