fait point corps avec elle comme le fait nn oxide
métallique.
Blanc de C r a ie . C ’ eft ainfi qu’on défi-
gne en peinture, le blanc commun préparé à la
détrempe & avec la craie blanche ordinaire.
( Voye\ C ouleurs.) On diftingue chez les pein
très le blanc de craie d’avec le blanc de bougi-
val ; l'un & l’autre cependant n’elt que de la craie
bien lavée ; mais le blanc de craie eft plus dur &
plus fin, on s’en fert à faire des crayons.
Blanc de C rems. Le blanc de crems eft
une efpèce de cérufe plus belle que celle de France
, qui eft préparée à Crems , petite ville d’Allemagne
dans la Baffe-Autriche fur le Danube. Ce
blanc eft très-cher j il ne s’emploie qu’à la palette.
( Voye\ Plomb. )
Blanc de céruse. On appelle blanc de
cérufe , le blanc préparé avec le plomb & mêlé
avec de la craie ordinaire. On le connoît plus fou-
vent dans les arts fous le nom de cérufe. Le mot
blanc de cérufe , eft plus fouvent employé pour
défigner la peinture blanche faite avec cet oxide
de plomb mêlé de craie. C pyeç Blanc de plomb j
C eruse & Plomb.
Blanc de Fa r d . On nomme ainfi l’oxide
de bifmuth précipité du nitrate de ce métal par
l’eau , parce qu’on s’en fert pour couvrir la peau
d’un enduit blanc ou de fard. V Bismuth.
Blanc de Plomb. Le blanc de plomb eft
un oxide blanc de ce métal, préparé en laiffant
macérer des fèuilles de plomb dans du vinaigre
c’eft une efpèce d'acétite de plomb avec un grand
excès d'oxide. Il eft fort employé en peinture &
fait prefquela bafe de toutes les couleurs, de tous
les tableaux. Malheureufement il a deux grands
inconvéniens ; l’und'expofer les hommes qui l’em-
ployent à une colique violente , qu’on nomme
colique de plomb, colique des peintres; Voyej ce
mot dans le" dictionnahe de médecine. L’autre,
d’être très-altérable & très-réductible par un
grand nombre de corps combuftibles, & fur tout
par le gaz hydrogène ; en forte que comme il pafle
au brun par le contaél de ce gaz , les tableaux
dont il fait le fond fe colorent toujours , & finif-
fent par devenir prefque entièrement bruns ; on
éviteroit ces deux inconvéniens, en fubftituant à
l'oxide de plomb celui dé zinc. ( V oyrj les mots
Blanc de zinc , & Plomb )
Blanc de plomb. C éruse. ( Métall. ) Les
Hollandois & les Anglois , en font une grande
quantité, je vais détailler leut fabrication. CéS
fubftances ne font qu’une efpèce de chj.ix de
plomb corrodé par l’acide du vinaigre réduit en
vapeurs, ainfi que le procédé va le démontrer ;
Ton y verra que la cérufe ne différé du blanc de
plomb 3 qu'en ce qu'elle eft mêlée de craie en plus
ou en moindre quantité,.ce qui en fait varier le prix.
Le plomb, dont les Hollandois fe fervent pour
cette fabrication, vient d'Angleterre , en faumons
ou lingots du poids de zyo livres ; ils le fondent
dans une chaudière de fer coulé , ayec celui qui a
été féparé de la cérule 3 & le coulent en feuilles
ou lames qui3 en préfentant plus de furface, le
mettent en état d'être attaqué 3 par l’acide du vinaigre
plus promptement. Cette chaudière 3 avec
un diamètre de trois pieds & demi fur 18 pouces
de profondeur ƒ eft fixée par une maçonnerie de
briques 3 dans laquelle on a ménagé par-deffous
une grille 3 un cendrier & une cheminée du côté
oppofé j on y fait ufage du charbon de terre.
Lorfque le plomb eft fondu 3 fans avoir d'autre
chaleur que celle qui eft néceffaire pour le tenir
en fufion 3 on le coule dans des moules de fer battu
ou tôle 3 dont la forme eft plate & d'un quarré
long d'environ i pieds , fur- 4 à y pouces de largeur
3 avec un rebord de 2 lignes , & un manche
en bois à chacune de leurs extrémités. On a trois
de ces moules à cet ufage , qui font rangés les 11ns
à côté des autres 3 fur des trétaux de 3 pieds de
hauteur 3 & placés exa&ement de niveau pour
éviter l'inégalité que la moindre inclinaifon occa-
fionneroit dans les feuilles.
Un des deux ouvriers qui font employés à cette
première opération 3 puifedu plomb dans la chaudière
avec une cuiller de fer 3 d'une capacité
fufïiiante à contenir affez de métal pour couler
trois feuilles à la fois ; il verfe dans le moule le
plus éloigné de lui 3 que je nommerai le premier,
le tiers du plomb en commençant par l'extrémité
à fa gauche, & revenant vîte jufqu'à l'autre extrémité
à fa drqite, de manière qu'il couvre toute la
furface intérieure d'une lame de plomb très-
mince , à-peu-près égale en épaifleur dans toute
fon étendue : il en fait autant au fécond & troi-
fième moule. Le métal eft bientôt réfroidi & figé,
alors chacun des ouvriers prend le premier moule
par les manches 3 & le renverfant fur une planche
mobile qui eft placée à côté, ils en font détacher
la lame de plomb ; ils agiffent de même en mettant
par-deffus celles du fécond & du troifième , &
portent enfuite les trois feuilles fur d'autres planches
deftinées à les recevoir 3 où elles font amoncelées.
Ils recommencent à en former de nouvelles
& à procéder comme il vient d'être dit.
Les ouvriers ne trempent jamais les moules
dans l'eau pour les réfroidir, parce que, difent-ils,
le plomb ne s'y attacheque lorfqu'ft eft trop chaud}
& li le cas arrive > ils ont l'attention de rallentir le
feu fous la chaudière. Lorfque la furface du bain
de plomb eft trop chargée- de craffe ou chaux
| métalliques , on les enlève avec une écumoire,
pour être mifes à part & refondues en lingots >
ainfi l'on ne perd que le déchet ordinaire que fait
ce métal à chaque fois qu'il eft rais en fufion. A
mefure qu’il diminue dans la chaudière , oh y introduit
un nouveau faumon , ce qui peut contribuer
encore à réfroidir le bain s'il étoit trop
chaud.
I es lames de plomb ne font point d'une égale
epailfeur, on en a de deux efpèces ; celle du plus
grand nombre eft d'une demi-ligne, les autres
d un bon tiers de plus. L’habitude fait que l'ouvrier
ne fe trompe point dans fes proportions} par
la fuite du procédé, on verra l'emploi des unes &
des autres.
; Ces feuilles oju lames de plomb , font expofées
a la vapeur de l’acide du vinaigre , dans des pots
ouelpèces de creufets faits d' une terre commune
rouge dans la caffure, & verniffée en dedans, plus
ouverts dans le haut que dans le bas , & de 7 à 8
pouces de hauteur : leur plus grand diamètre eft
u ^ j ^ Pouces* Pour retenir le plomb & l'empêcher
de tomber au fond des pots, on y affujetit,
un peu au défius du tiers de fa profondeur , un
morceau de bois de trois quarts de pouces en
quarre , coupé de la longueur du diamètre.
Les pots dont on fe fert dans les fabriques de
cerufe d Amfterdam , me paroiflent plus avantageux,
& méritent la préférence ; ils diffèrent des
autres, en ce quen les fabricant , on y a ménagé
intérieurement, & au tiers de leur hauteur, trois
pointes Taillantes placées triangulairement, qui
tiennent lieu par confequent des morceaux de bois
qu on eft obligé de mettre dans les autres, pour
retenir le plomb. A un de ces pots que j’ai mefu-
re, j ai trouvé 6 pouces & demi de profondeur ,
& deux pouces de diftance depuis Je fondjufqu'au
niveau des pointes triangulaires.
Chacun de ces pots ayant été remplis de vi-
naigre, jufqu à la hauteur de ces points d'appui ,
de façon que le vinaigre & le plomb ne puiflent fe
toucher en aucunepartie, on y introduit les lames
ou feuilles que l'on a auparavant roulées fur elles-
niemea en fpirale, de manière à laiffer un petit
elpace entre les circonvolutions , & de grolfeur
convenable à remplir l'intérieur des pots , depuis
les points d'appui jufqu'à leur embouchure, en les
plaçant verticalement. Cn fe fert du vinaigre de
bierre , dont ou trouve plufieurs fabriques dans
chaque ville de la Hollande. Le lieu deftiné a recevoir
les pots préparés comme il vient d'être dit, :
eft une efpèce de halled'euviron iy pieds de largeur
fur 60 de longueur , fermé d'un côté par un
mur » dans laquelle on a formé quatre encàiffe-
jnents égaux , qui ne font féparés d'abord que par
les piliers en bois qui foutiennent la charpente ,
j^ais enfuite par de forts plateaux afin qu'fis
oient indépendants. Sur une couche de fumier de 4 P>eds d'épaifleur très ferré , on arrange les pots
garnis ae vmaigre, &r des lames de plomb roulées,
os uns a côté des autres, fans fumier entre deux,
maisLrec°uverts de lames de plomb les plus épaiftes
que Ion met dans touteileur longueur & des plan-
cnes par-deffus. On fait un nouveau lit de fumier
un autre rang de pots, de lames de plomb & de
planches , que l'on répète jufqu’à ce qu'il y en ait
cinq de la même contenue} chacun de ces rangs
eft compofe de 730 pots,par confequent chaque
encaififement eft de 3 >75° 3 ce qui forme un total
de i y,ooo pots. Pour retenir le fumier & les pots
a mefure que l'on forme les rangs, on applique
contre les piliers les plateaux dont on a parlé , en
les plaçant de champ les uns furies autres, jufqu'à
ce que les encaiffemens foient remplis.
On laiffe les pots dans cet état ordinairement
pendant un mois & quelquefois cinq femaines ,
ce qui dépend fansdoute de la faifon & de la qualité
du fumier j dans un des rangs que j’ai vu entièrement
a découvert, j'ai remarqué que tous les
pots ne travaillent pas "également} dans les uns
la lame de plomb étoit convertie' en cérufe, dans
d autres, elle I etoit en partie} ailleurs il n’y avoir
que la furface qui fut un peu attaquée ; inégalité
qui provient fansdoute de ce que le fumier s'é-'
chauffe plus dans un endroit que dans un autre. A
1 égard des lames dé plomb plus épaiffes qui recouvrent
les pots, elfes, forment une croûte ou
écaillé de 'cerufe plus dure & plus compacte} ces
écailles font mifes à part pour en faire le blanc de
plomb Lorfque le fumier a fervi plufieurs fois ,
& que l'on juge qu’il n'eft plus capable de donner
allez de chaleur , on lui en fubftitue de nouveau,
mais il fert encore d’engrais pour les terres : il
n*en eft pas demême du vinaigre qui refte dans
quelques-uns des pots, il eft rejetté comme trop
affoibli.
Les rouleaux de plomb en partie convertis en
cerufe au fortir des pots , font portés fur des
bancs ou efpèces de tables longues très-folides ,
ou 1 on en fait la réparation d'avec les morceaux
de plomb qui n'ont pas été corrodés, foit en les
brifant ou broyant avec les mains , foit en frappant
deflus avec une maffede bois revêtue en fer,
ayant loin de les arrofer de temps en temps avec
de l’eau pour que la cérufe ne s'élève pas en pouf-
fière, & que les ouvriers n’ën foient pas incommodés
Cette cérufe eft mife dans une grande fébille
de bois avec de l'eau , d'où on la retire pour la
broyer fous des meules} il y a deux moulins à
cet ufage placés à côté l’un de l'autre , dont la
conftrudtion eft la même que celle de nos moulins
à farine, mais beaucoup plus petits , & avec cette
différence que le mouvement fe fait par-deffus , à
l'aide d’un cheval attaché à un bras de levier de
8 pieds de longueur} dans le haut eft fixé un rouet
horizontal du même diamètre que les meules, éz
dont les dents eugrenent dans une petite lanterne
placée au-deffus de chacune d'elles , mais dont
l'axe vertical eft le même que celui de la meule
qui fait par conféqüent les qaêmes révolutions,
ces meules peuvent avoir 24 à 26 pouces de diamètre.
Comme les deux moulins ne travaillent jamais
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