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lifer par lç réfroidiffement de fa diffolution. On '
peut extraire le Tel du baume de Tolu fec fous
forme de fleurs par la fublimation. Ce. qui refte
après qu’on a retiré les fleurs , étant diftillé à feu
nud au fourneau de réverbère , donne les mêmes
produits que le benjoin} favoir une liqueur acide
& un fel acide aromatique, une huile empyreu-
matique pefante & cependant d’une odeur agréable.
Le charbon qui refte dans la cornue après la
diftillation, eft moins confidérable que celui du
benjoin,parce que le baume de Tolu eft moins mélangé
de corps étrangers.
- Le baume de T olu fe diflout en totalité dans
l ’alcool i f eau précipite la partie huileufe de cette
teinture , mais le fel refte en diffolution 3 parce
qu’il eft, ainfi que celui du benjoin, diffoluble dans
l ’alcool & dans l’eau.
Le baume de T olu eft employé en médecine
cftmme aromatique 3 vulnéraire & antiputride. On
Idprefcrit en fubftance, trituré avec du fucre ou
mêlé à quelque extrait. On en prépare un fyrop.
dont on fait beaucoup d’ufage dans les maladies
tlu poumon j on ordonne quelquefois fa teinture à
la dofe de quelques gouttes mêlées aux boiffons
aqueufes. Les produits diftillés du baume de T o lu ,
peuvent être employés comme ceux du benjoin
dont ils ont les qualités dans un degré inférieur.
On trouve dans le commerce une efpèce de
baume brun fluide de Tolu* qui n’eft qu’une com-
pofition qu’on croit faite avec l’huile diftillée de
benjoin qu'on a fait macérer fur les germes du peuplier
à odeur de baume 3 & auquel on a ajouté une
etite portion de vrai baume de Tolu > cette efpèce
e baume ne doit être employé qu’à l’extérieur.
Baume de saturne. Dénomination très-impropre
de l’acétite de plomb dans l’état d’une diffolution
épaiffe. Voyep le mot A cetite de plomb
pour connoître les différens états de ce fel employé
en pharmacie.
Baumes de soufre. On nommoit baumes de
foufre , les diffolutions de foufre dans les huiles
volatiles ou effentielles } on nomme aujourd’hui
ces compofitionSjfulfures huileux, fulfures d'huile
volatile.
Baume de soufre anisé. Diffolution de foufre
dans l’huile volatile d’anis. Koyei fulfure d’huile
volatile d’anis.
B aume de soufre térébenthine. Diffolution
de foufre dans l’huile volatile de térébenthine.
.Voye[ fulfure d’huile de térebentine.
Baume du Pérou. Le baume du Pérou a été
confondu par un grand nombre d’auteurs de matière
médicale avec le baume de T o lu , dont il fe
rapproche en effet par tous les caractères chimiques^
& par les propriétés médicinales, H a à-peu-
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près la meme odeur s la même faveur î c^remeïm’
il fe fond, exhale un parfum agréable en brûlant
donne de l’huile volatile & de l’acide benzoïque’
Mais le baume de Tolu Vient d’un végétal connu
foiis le nom de toluifera balfamum , & celui du
Pérou coule du Peruifera de Linnéus , qui croît
dans un lieu fort éloigné de T olu. Aublet dans fon
hiftoire des plantes de la Guyanne, nomme ce végétal
Houmiri balfamifera ; Hermandez l’appelle
Hoittffoxitl, & Pifon Cabureiba.
Le baume du Pérou peut fervir en chimie comme
le benjoin, le baume de T olu & le if orax 3 à
extraire l’acide benzoïque.
Baume ( Plante. ) ( Pharmacie.) La plante qu’on
nomme vulgairement baume, & qui eft employée
dans la cuifine & dans la pharmacie^ une efpèce
de menthe. ( Poye{ Menthe. )
Baume de C a n a d a . ( Pharmacie. ) Efpèce de
térébenthine qui découle de lepinette ou fapinette1
de Canada j c’eft le P inus batfamea de Linnéus
& l'Abies Canadenfis du codex de Paris , page i .
Le baume de Canada doit être tranfbarent, plus
ou moins liquide, d’une couleur blanchâtre, d’une
odeur & d’une faveur beaucoup plus douces que
celles de la térébenthine ordinaire. 11 faitcoulerles
urines, déterge les ulcères; il eftvulnéraire,excellent
contre la gonorrhée & la leucorrhée, lin le
vend en Angleterre fous le nom de baume de
Gilead ; la dofe à l’intérieur eft depuis trois goût-
tes jufqu’à quinze & vingt.
En Canada on fait une boiffon très-faine , avec
les fommités des branches de cette fapinette.
. C e petit arbre conifère fe trouve auflVen Virginie.
.
M. Vitet fe trompe dans la pharmacopée de
Lyon, en attribuant le baume de Canada au Pim
Canadenfis de Linnéus , c’eft du Pinus batfamea
qu’il découle.
( M. W illemet.)
B a u m e D E Ç o p a h u . ( Pharmacie. ) Réfine liquide
qui découle d’un grand & bel. arbre desjforêts
du Bréfil, de la Guyane , des Ifles Antilles & de
Maragnan * que Linnéus nomme Copdifera offià-
nalis.
f B faut choifir le baume de Copahu d’un goût
acre, amer, aromatique, d’une odeur pénétrante,
limpide, de couleur jaunâtre. Il eft vulnéraire extérieurement,
il convient comme remède balfamique,
adouciffant, apéritif, diurétique , laxatif, dans
les gonorrhées, les fleurs blanches, les ulcères
des reins & de la veffie, la fuppreflion des règles
les douleurs néphrétiques, le calcul, l’hydropiiîe,
le crachement de fang , la dyfurie des vieillards}
la dofe eft de vingt ou trente gouttes dans quelque
liqueur convenable , ou en pillules avec le fucre
ou la poudre de régliffe. Il guérit aufti les fièvres
intermittentes, fi quelque temps avant l’accès on
en donne fix gouttes dans un bouillon. 11 eft utile
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èans la diarrhée & la diffenterie , quand ïl n*v a j
point de fièvre 5 il contient beaucoup d’huile éthé-
rée. Pringle âffure qu’il guérit la phtifie. L’on en
retire auffi une teinture avec l’elprit-de-vin reniflé:
le baume de Copahu entre dans l’onguent
martial.
L’infufîon des feuilles de cet arbre., dit M. Jac-
qUin, dans laquelle on délaie un jaune d’oeuf pour
des injeCtions dans le canal de l’urtèré , forme un
excellent remède contre la gonorrhée.
Le bois eft d’un rouge foncé, il eft recherché
des menuifiers & des ébéniftes.
Frédéric - Guillaume Hoppe a compofé une
dilfertation fur le baume de Copahu.
(M . W illemet.)
B A U M E D E G i L E A D . ( Pkarmocie. ) Balfamum
Gileadenje. L’ arbre qui le porte eft: nommé par
Linnéus Amyris Gileadenfis. 11 eft du même genre
que celui d’où découle le baume de la Mecque. Le
bàume de Gilead diffère peu de celui delà Mecque.
(M. W illemet)
Baume du Pérou blanc. ( Pharmacie. ) Balfamum
Peruvianum album. Cette liqueur réfin eu fe
découle d’un arbre exotique que Linnéus nomma
Peruifera, qui eft une efpèce de Securîdaca, originaire
du Pérou, du Mexique, & fe trouve au Bréfil
, dans la nouvelle Angleterre. C e baume eft
| d’une couleur pâle, d’une odeur de benjoin , d’une
faveur âcre, amère, de la confiftance du miel
liquide, c’eft celui qui fort par l’incifion faite à
l’arbre} mais on s’en fert rarement dans les pharmacies.
Hoffman, Lehman , Hadley, ont chacun donné
une monographie fur le baume du Pérou, & les
mémoires de Trévoux en offrent l’hiftoire naturelle
& médicale ; c’eft fur-tout l’ efpèce fuivante
qui eft la plus ufuelle dans les boutiques.
(M . W illemet.)
Baume du PÉROU NOIR. ( Pharmacie. ) Balfamum.
Peruvianum nigrum. C ’eft un fucréfineux,
épais , pénétrant, d’une couleur roufiâtre, tiratit
fur le noir, d’une odeur très-agréable de ftirax 3c
de benjoin, d’.une faveur un peu âcre. Le baume
du Pérou a les mêmes vertus que celui de
Copahu, mais outre cela il convient dans l’em-
pyème, la vomique, les fpafmes j il guérit la colique
de Poitou , il rétablit le ton affoibli de l’efto-
mach & des inteftins ; il eft bon pour la paralyfie ,
& le tintement d’oreille. On le donne intérieurement
depuis trois gouttes jufqu’ à dix , dans un
jaune d’oeuf, ou mêlé avec du fucre C ’eft un des
meilleurs nervins, ftomachiques, peCtoraux, trau.-
matiques, antiputrides & diurétiques doux. A
Hambourg, l’on fait ufage d’une effence préparée
avec ce baume. Le baume du Pérou liquide noir
entre dans le baume de Guaiac , le baume de
Lucatelle, le fyrop balfamique d’Hoffman, les
pillules aromatiques de la pharmacopée de Londres
, dans la thériaque célefte , l’orviétan,
les pillules balfamiques de Morton , les pillules
balfamiques & évacuantes d’Hoffman, l’efprit abf-
traCfcif du même , le baume apoplectique , les
paftilles odorantes pour fumigation & l’onguent
martial.
(M. W illemet.)
BAUME DE T olu. ( Pharmacit.') Balfamum de
Tolu. J. B. I. 196. Balfamum Tolucanum folidum.
L’arbre d’ou on le retire par incifion , eftdéfigné
par Linnéus fous le nom de Toluifera balfamum. II
croît dans la province de Tolu près de Carthagène
& dans l’ Amérique méridionale.
Le baume de Tolu, eft unfuc réfineux , tenace,
fe c , fragile, d’un rouge terne approchant de la
couleur d’o r , d’une odeur très-pénétrante qui approche
de celle du benjoin , d’une faveur douce,
agréable qui ne caufe point de naufées. Il poffèda
toutes les vertus des autres baumes. Il entre dans
le baume traumatique de la pharmacopée de Londres
, le baume nervin, le baume de commandeur