
C inquième expérience. Je mis lé criftal' dé
rexpérience précédente dans, un têt de porcelaine
blanche Qe l'environnai dé carbônàtè de foude ,
& le mis au feu. L'alcali fbndir fmâ'islè criftalrefta
entier, & né parut fias:avoir été attaqué ., d’bïY il
paraît que les alcalis nopèrent pas■ plus fù,r [les crif-
taux entiers, que les acides.
- Sixième expérience. Je broyai un criftal qui
pefoit douze 'grains, dans un mortier de cuivre
avec un pilon de fer. J'obtins' une poudre'd'un
gris cendré foncé, que je fis digérer ayet^ de 1 acide'
nitrique & de l’acid’ê muriatique. ILa’diflolufion
ré fit éempletremeiit à l'exfceptiou 4è'b 'ou:3
grains qui n'avoiént point étébroyés allez'fins.
■ Septième EXPÉRIENCE. 11 eft probable que
dans la première expérience il séroit perdu tin
peu-de c h a ux & javdlsdès raiforts pour la Te-
parer du réfidu non criflallifé'1 de là trôifiénjé expérience.
-■ i ' - ,'v v ; : .
Je broyai dans-unmbrtièr devèrreun criital qui
pèfoit i i grains', 8i qVîî'âuparayafit avoir' été rougi
môÿen de l’ alcali par la voie: fèehe , eft beaucou
iis difficilè «que pat les acides. J’avois fondu dan
un creufet un pe'titcriftalpùlvérifé avec de l’alcali
& il m’avoit été impofiible de ’ fake diffoudre la
fhafte dans PéûlR J’éùs doifè recours à l'acide ni -
trique , éncôre'faut-il 8 jours pour le diffoudre
en entier. Pëut-être«réuffiroitéOn'mieux avec une
plus grande quantité que l’on pourroit alors fortir
dqcreijfet. . *
' I-IuiTiEME EXPÉRIENCE/ Pour voir fi je pour-
rois'' fa'i-rë artificiéllemént ’des criftaux femblables,
fé: fis diffoudre ait féu -, dans £ livresd?èau diftil-
•îéé ,, une' demi-once d’ acidé' boraeique criftal life ,
que j’dVois retire c(ti: boràX dè fonde pat l’acide
iulfiirique. J’y mis peii: ;à-peu -i gros dé carbonate
dé chaux.pilée fes premieres portions feulement
firent èffervefcence. plié provenoit peut-être de
l’acide fulfurique qui' étoit attaché aux criftaux ; je
fis bouillir de tout pendant un certain temps, je le
1 verfai encore'chaud veriai encore cnauu 'dua<nuiss uunn vôtre- >5 -jjve lavai *le-
| yaiffeaü; avec Une Jivfe d’eau bouillante , parce
| ë/tfîî sjftpât fait u m dépôt • confidéràble& Je la
ioignis- à l’autre lïquéur. Le mélange que j’avois
verfe daiis'lè verrez étoit d’un blanc ki.teüx; il
s’etoit "fait un dépôt 'to'nfidérabîe, & je ne crois
'pas qu’il y ait éu une quantité notable de difloute.
Cependant -j’ai expofé à l’air ce mélange légèrement
& éteint plùfiéùrs'fois dans 1 eau. Ida poudré pe- ■
loit 14 grains. J’y ajoutai 14 grains de carbonate
de fondé ériffirllifé“; je fis'fondrë-le^tbUt dans ün
tèt'dë porcelaine, à un'feu modéré, & j'obtins
nne maffe prefqde vitrifiée y qui eut de la peiné a
fe dilfoudrè, quoiqiié'j'qulTe ‘verfé. defftis un.pey
d'eau diftitléè chaude, & qéé je; l'eus fait bouillir
quelque temps dans lé têt. Je yer.fai éncorèlplufieurs
lois dé l’eau b o u illan te& J apres avoir -çonti'mre
pendant -2 jours Te' lavage , - fans què la malle -eut
"diminué-lénfibleménbf fé.la débâchai,- mais pas af-
fez’ exactement ,"pour*:né pas enlever avec elle ;
quelques parcelles de porcèlàmei car la malle I
ÿétoit fondée à Téhïail. Jè broyai cette mafie avéc
de l’eau ; -jé filtrai;&‘je jtJîghih-cé qui- en relia fût
le filtre, avec -la -portion qiié' j avois- deja fepare
par des lotions ; je fis-ïéeHet1 fur îè-flWèJef dépôt ;
blanc qui pefoit 10 grains, & je le fis diffoudre a {
-froid avèéd'àêide-hitfiquè-. Jé fiîtrai- & jé jet-tai le -
réfidù, jugéant qué c'ëtôlt de 'Ta filice àvëêivnpèu
d’émail de la-porcelaine. Je préeipitaila diHolution
oui avoit' été filtrée avec de 1 alcali j Te précipice
que j’obtins pèfoit 5 grains après avoir ete rougi
: il faifoit efferveféeftce aVec l'acide fullarique ,
l e a mefuré qu'il Te' diffblvbit f il fe préapitom de
nouveau f Vétoit donc1 eh‘-grande partie-dé la
chaux. . . . . . ............ , • ,
J’âtirois defiré - poilvofr: faire dés ■ Expériences
plus exaftes, relativement a U chaux j mais les
criftaux me manquèrent. En attendant, je crois
-pouvoir conclure de'?cf.tte êxpërierice, que ces
• criftaux fi durs font compofés d acide boraeique,
d’environ un quart dé terre calcaire albrfqu ils font
privée de leur eau dé criftallidtiqn-j & d un
r feulement ,- lorfqu’ilsfoht ëncére là'forrne crwtal-
îine j & té qui-me eonfirmé.dàns cette opinion
c’eft que ja, décompofition de ces criftaü-x,1 au
couvert, à un endroit où le foleil né pou-
voit pas domier, afin de laifferiévaporer doucement
touvë' là’liqüeur. La fuite me fera voir fi j’ai
atteint mort but.;
N. &■ . M. Heyer foupçorinant qu’il pouvoit
bien y avoir de l’acide béracique dans le fulfate
de chaux’qui fert dé gangue aux criftaux dé'borate
magriéfi'o-calcaire^ a analyfé ce fulfate. Il n’y a
trouvé' que de l’acide fulfurique & de la chaux.
Borate de M ercure.; On connoît un baryte
dé mercure formé !daris la précipitation de
|| diffolution nitrique de 'ce .rftétal par celle de
borate’ de foude. Ce précipité eft en pouflîëre
jaunâtre , peu diffoluble ; on n’a point encore
examiné xefel , dont quèlques perfonnes avoient
propofé l’ufage en médecine.
ftoRATÈ de Molybdène. Abfolument inconnu.
Borate de N ickel. Bergman a remarqué que
ces diflbïutio,ns de nickel font précipitées par le
borate de foude, en un fel prefque infolublê. ( p
ne connoît pas les propriétés de cette combiné
fon. .■ .
Borate d’Or . 11 paroît qiril n’exifte que très-
peu d’attraébon entre l’oxide d’or & l’acide bo-
racique, puifque, d’après la remarque de Berg*
inan, une diffolution d’or, n’eft pas troublée p.%r
celle du borate de foude,.
Borate de Plat in é . Il en eft de même du
platine ; 'l’acide boraciquq n’a qite pëu d’attraélion
pour l’oxide de' ce métal., puifque la diffolution.
de platiné h’eft pas précipitée par celle de borate
de foude.
Borate de Plomb. Les diffolutions de plomb
font.abondammfnt précipitées,par la dilfplption dé (
borate de foude. Le précipite plane- qui fe. forme |
dans çe.ças èft très-peu': fojubîe « on n’en connoît1
pas d’ailleurs les propriétés chimiques,-
Borate de Potasse. Qn n’a encore connu
le .borate depqtaffe.que dans le réfidu de la dé-
compofitiqn du nitrate de potaffe faite, par l’acide
boradque.. :
C-n fai-tj d’ailleurs, ique ces deux fubftânces fa-
lines j l’aeide boraeique, & la potâffe , -font jrrès-
fufceptibles de: s’unir immédiatemént,. 8z qu’il
'réfuite ,de cette union unufel neutre ahalqgup au
borate de foude , tel eft .le réfidu du nitre de
potaffe décompofé par l’acide boxacique. M. Baume
dit que ce. réfidu eft en maffe blanche, demi
fondue, 8c que, diffous dans l’eau, il lui a.fourni
.un fel en i petits ptiftaux. Lé bo.yatéijde.-potaffe
eft donc fu$bLe,.diffoluble., & Vç.nftalijfapje[;- les* !
acides, pars,le décpmpofent | ainfi -qué;de’ borate j
de foude. Qn ne connoît rjen dp plus fur.cefel,' 1
qu’il ferq.it nçceffaire d’éxaçniner comme.op a ’f^it 1
le borate de foude. Baron â connu la poffibilite de !
faire .ce fef en combinant djreélement: (de Bfçidp '
boraeique avec la potaffe j il l’a même bien diftingùé ;
du, borax ordinaire, ou. à/ bafe,’. de, foude ; mai s il ;
n’a rien dit furl.es propriétés particulières d,è;pp [
borate.. Ce fel n’eft d’aucun ufagê,- ! r
Boràte de Silice.' J’indique' un borate de
filicè j- parce que l’àéidé boraeique étant-fixe &
fufible de fa nature 3 il a la propriété d°entretenir
dans fa fufion la terre fiiicée.1 Ces deux matière's
foüdues enfemble forment un1 verre tranfparent-,
dans lequel il eft aifé dé Voir qu’il.y a une union
intime entre la filice-& l’acide boraeique.- On ii’a
point examiné les propriétés de ce compoie ■ qui
méritent cependant de' fixer ‘ l’âftèntion des ohi-
miftés, parce qu'il entre dans plufieurs art sou
au moins parce qu’il pourroit devenir utile.1 Il
paroît, d’après le peu d’obfervations- que fai
commencées fur cette ■ combinaifon , que l’acide
borafique y eft en grande partie mafqué par la
filice, & qu’ on n y reconnôîc prefque plus les; ca-
raélères acides.1
. Borate; de. souipE., Ç ’eft le nom d,e la
cotnbihîÿfon nèhtrè ;de; l^acldé boraeique avec -la i
foudév Cp fel.eft pèfit.èonnu , le borax du c©,m-; i
mercp t^éft. ^oînt^u'tolit 'âe-'là même nature j yj :
contient un grancj excès dé, foude, &.‘on ,n’a exi^
miné que Iqs propriétés de ce dernier.
Bor a t e sursaturé de Soude , Borate
d e i O U D E A V E C E X C È S , ' O U B O R A X D U Ç O M -
me^c£. Le borax avec excès de foude où borax
.commun, - eft un fel compofé i formé par la combinai
foir de l’acide boraeique avec la foude en
excès.
.L’hiftoire de ce fel qui nous vient des Indes
orientales .eft ‘fort- inéertainè. On. pe- fait pas
.êneove pofitivement fi c’eft un produit de lanâtiire
ou de l’art. En effet, fila découverte de l’acide
boraeique en diffolutipfi dans les eaux de plufieurs
lacs (dè^Tofcanedont il a été fait mention dans
1’hiftoire de cet acixle , peut faire préfumér que
Je borate de fo.ucle eft ,un produit de La nature,
plufieurs faits que nous rapporterons plus bas ,
femblent démontrer qu’il eft poffiblé de former ce
fel de boutés pièces par certains’ procédés, 6c
peut-être .autant oir,quelque .jour; dçs.minières,ar-
tjficjélles dé; borax, comipe on a aujourd’hui des
minières anificielie$ dans différentes parties de
l’Europé... , j .. . r - -“
Le borax eft fous, trois’états dans le commerce ;
le premièr. êft le borax brut., tïnkal. ou ckry fo -
ç q l l e qui nous, vient de Perfe ,. il eft en mafTes
verdâtres , graffes au.toucher , ou en efpèces de
'Criftaox opaques,..d’un vert de pare.au,, qui font
des pri fines a fix pans , terminés par des pyramides
irrégulières/ On trouve même deux variétés de
ççs crjftauxjvqrdâtres différentes par la ‘ groffeur
daps le commerce., Ce fel eft très-impur, & mêlé
de beaucoup de matières étrangères à fa compo-
.fit'ibn/ , ; " ; " ; ;■ ■ '
La fpconde efpèce de borax eft connue fous le
nom/dé borax dé la Chine ; celui-ci éft un peu plus
pur que. lé-precedent ,,iLeft,eri petites plaques ou
-|ïf niâjîesir^éguljèretnéjçÿcriftaüifées:, ‘d’un blanc
laie j on y apperçoit. des fudimens de prifmes, 3c
de pyramides, mais’. ? confondus., enfemble, fans
aùciin arrangement .fyinmetrique : on obferve, fur
ces .criftaux , une pouflîèfe blanche qui en enduit
la furface que l’op croit de nature argilleûfe. .
La troifième efpëee eft le borax de “Hollande ,
où !è’borax raffiné. Il eft en portions rafinées de
criftaux tranfparens. j& affez purs j on y reconnoît
dp;s pyramidës';) plufieurs^facési, ; mais dont la
çriftalhfatioh a.été interrompue. Cette forme indique
d’une.manière certaine, que-la méthode’èm-
plÿëe^arles Hollandois pour raffiner ce fel, eft la
diffoliition'&fla ciiftallifarion.
Enfin on prépare à Paris, dans les laboratoires
ae ;MsM.Lefgùillers, drbguiftes, rue des Lombards
, un borax purifié qui ne le cède en rien
à celui de Hollande, &. qui’, peut-être, a un plus
haiit .degré de purèté. Outre ces quatre efpèces
deybqrax , un.pharmacien de Paris, M. la pierre
a' cru découvrir qu’il ;s’en forme journellement
dapp les eaux de iavon mèleés à celles des cui-
finçs V qu’un particulier laiffe lejourner dans une
èîpèçè de fbffeQl en retire, au bout d’un cer.-
tâin .temps j de vrai borax en beaux criftaux j
• M i l l