
pris une couleur jaune. Après quelques minutes
d ébullition , on a . celle de chauffer. La matière
avoit diminué de cinq grains, & l’acide muriatique
a féparé en effet de la potaffe quatre
à cinq grains d’un® fubftançe dont l’afpeét étoit
allez analogue à celui d$ 'l’acide lithique que
l’on précipite ainfi , m$is dont la natufe étoit
ièmblable à celle de l’amidon. v
E x p É r i e N c E IV.
L’acide nitrique diffout cette fubftançe avec
effervefcence ; il prend dans cette opération,
ainfi que la matière , une couleur jaune orangée }
il fe dégage du gaz nitreux , du gaz azote & de
l’acide carbonique. 11 refte dans la cornue plu-
fieurs acides végétaux , tels que l’acide oxalique ,
citrique , maliqué,, dont on n’a point déterminé
les rapports entr’eux , ni avec les concrétions qui
en font les radicaux: L ’acide nitrique retient en
diffolution , pendant long - temps une portion
de cette matière, même peu-altérée dans fes principes
3 & qu’on en peut féparer par le moyen
d’un alcali.
E x p é r i e n c e V.
Cinquante- grains de concrétions ont été diftil-
lés dans une cornue de verre. On en a obtenu ,
i ü.Quatre pouces cubes d’un fluide élaftique, com-
pofé d’environ £ d’acide; carbonique & de \ de
eaz hydrogène carboné} 2°. Trente grains d’un
liquide jaune très-acide ., d’une odeur piquante
& dont les propriétés étoient fembîables à celles
de l’acide pyro-ligneux ; 30- Cinq grains d’huile
jaune épaiffe/, très-âcre., & qui eontenoit quelques
tracés dé carbonate d’ammoniaque} 40. Douze
grains de charbon. Par le poids comparé de
ces différens produits, celui des quatre pouces
de gaz obtenu dans cette dîftillation 3 fe trouve
être de trois grains.
E x p é r i e n c e VI .
Les douze grains de charbon obtenus dans l’ex-
/périence précédente de cinquante grains dé coût
crétions des poirés ,' brûlés avec lé contaéi de
l’air j ont laifte deux grains de cendre blanche ,
qui étoit du carbonate de chaux pur ou prefque
pur.C
es expériences fufïifent pour faire voir que
les concrétions pierreufes. des poires ;, ne font ni
du carbonate de chaux, ni du phofphaçe calcaire,
ni enfin de l’acide lithique , comme on l’avoit
. foupçonnë , mais feulement une matière ligneù-
fe confufément cryftallifée dans la'poiré -, & fem-
bîable à celle qui a. fourni le fruit} elle eft feiK
lement mélangée d’une petite quantité de fécule
amylacée;
Ainfi les pierres des poires ne font 3 en aucune
manière capable 3 de jprqduire la pierre de 1a vef-
fie , avec v laquelle elles n’ont aucune anajogie :
elles ne. peuvent pas plus incommoder les per faunes
qui en-, font un grand ufagë, iur-tout lorf-
qu’elles appartiennent à des fruits bien mûrs 3
que ne le feroient des petits fragmens de^matière
ligneufe. On peut les comparer à la fécule fi-
breufe & groflîère qui refte dans les. Lues : elles
ne pourroient donc être tout au plus qu’un
peu pefantes & indigefiies pour les eftomacs foi-
bles & délicats } mais le plus grand nombre les
djigère facilement.
C alcul v -esical. C ’eft dans la veflie humaine
que fe trouvent le plus fréquemment &
le plus abondamment des concrétions calculeu-
fe.s, fauffement nommées pierres de la veflie.
Quoiqu’il ait déjà été queftion de leur nature dans
le premier ; .volume de cet ouvrage, à 1 article
Lith ia s iq ue , & quoique M. Morveau y ait
donné l’état exaét des connoiflances acquifes par
les modernes , fur la nature de l’acide lithique }
l’importance de cet objet, pour la phyfique animale
, nous fait un devoir d’en reparler encore ici
avec quelques détails.
Les .calculs de la veflie diffèrent plus par leur
volume, leur poids , leur forme , leur couleur,
que par leur nature intime } c’eft une vérité très-
remarquable, qui réfulte de toutes les expériences
entreprifes fur ce point, par les chimiftes modernes.
On trouve dans un grand nombre d’auteurs de
médecine, & nous avons recueilli nous-mêmes
dans le dictionnaire encyclopédique defttné à cette
fciencé, les deferiptions de toutes les variétés que
préfentent les calculs de la veflie, par rapport à
ces propriétés extérieures. Nous renverrons à.ces
ouvrages pour connoître toutes ces variétés } il
ne fera queftion ici que de leur nature.; Avant
Schéele, les médecins n’avoient que de faufles
idées fur la nature du calcul de la veflie} ils
favoient bien que la matière qui le forme , exif-
toit plus ou moins abondamment dans l’urine de
tous les hommes ; mais ils regardoient cette matière,
les uns comme de la craie, les autres,
comme une efpèce dè tartre animal} il y en
"avoit même , qui avoient imaginé des expref-
fions.particulières, pour caraÇterifer cette concrétion
} tel étoit le Duelech de Vanhelmont.
Quelques modernes fondés fur des »analogies
tirées de la Ample obfervation,chimique , avoient
penfé que. la bafe des calculs de la veflie , étoit
formée de la même matière que les os }: mais
les expériences de Margraf, fuflîfoient déjà potir
faire,voit qu’on ne devoit pas .comparer, les deux
fubftances. Schéele a fait voir que le calcul ve-
fical étoit formé par un acide particulier, dont
nous retrouvons ici les principaux caractères.
Cet,acide nommé aujourd'hui acide lithique,
eft fec,, folide, •cryftaliifé en petites lames ou
en prifmes plats} il n’a prefque point de faveur,
& ne rougit que foiblement les couleurs bleues
végétales} chauffe^ il fe volatilité en partie , &
fe décompofe eh laiffant peu de charbon | il fe
convertit en partie en acide Carbonique & en
huile > les . alcalis cauftiques le diffolvent} l’acide
fplfiirique concentré, le brûle & le décompofe}
l’acide nitrique le diffout, & cette diffolution
d’un beau rouge, teint une foule de fubftances
de laynême couleur } e’eft le plus foible de tous
les acides, & il paroît même pouvoir être : fép.aré
de fes bafes par l’acide carbonique. -
Tels font les caractères fpécifiques de l’acide lithique
, qu’on peut tirer de toutes les expériences
de Schéele. La chaux, qu’on ne trouve qu’en
très-petite quantité dans le calcul véfîcal, n’y
eft qu’accidentelle , comme le phofphate d’ammoniaque
& le phofphate de foude qu’on y rencontre:
aufli, & qui fe préfentent même quelquefois
cryftallifés entre les couches des calculs véfi-
caux. J’ajoute à ces caractères les .propriétés'
fuivantes , que j’ai reconnues dans le calcul véfK
cal , ap'rès avoir fournis, :.à . Fanalyfe un’ grand
nombre de variétés de ces concrétions.
I. La diffolution de quelques calculs dans l’eau
rougit affez fortement Je papier de tournefol.
II. Les calculs donnent de l’acide pruftique,
par la fimple diftillation à feu nud & par l’â&ion
de. L’acide nitrique , & la diftillation du calcul
urinaire donne d’abord un produit liquide? fans|
couleur , enfuite des fluides élaftiques compofés
d acide carbonique, de gaz hydrogène & d’un
peu d’azote. 11 s’attache bientôt dans le col de la
cornue des cryftaux lamelleux, brillans & plus
ou moins jaunâtres , d’acide lithique pur , & du
carbonate d’ammoniaque en petite quantité : il
refte dans la cornue une grande quantité de charbon
} on n’obtient pas fenfiblement d’huile^ En
examinant le produit liquide ,o n ÿireconnoîtTô-
deur de l’acide pruflîque libre} on trouve dans
l’eau une petite quantité de carbonate ammoniacal
& de prufliate d’ammoniaque : on a facilement
diftingué la préfence de l’acide pruflîque , par
l’oxide de fer nouvellement précipité, qui a été
changé en bleu de Pruffe en le jettant dans cette
liqueur.
III. Il paroît, d’après ces faits, que le calcul
de la veflie ne contient que très-peu d’hydro-
gene, puifqu’il nefe forme que peu d’ammoniaque,
qu i fe dégage une grande quantité d’azote, &
qu il ne fe forme point d’huile } que l’acide lithique
ne contient que très-peu d’oxigène , puif-
qu’il n’y a qu’une très-petite quantité d’acide
pruflîque & carbonique formés, puifque d’ailleurs,
il refte une très-grande quantité de charbon
a nud dans la cornue.
tiôns, que l’acidè pruflîque contient plus d’oxf-
gene que l’acide lithique, puifqu’il n’y à que très-
peu d’acide pruflîque formé par une grande quantité
d’acidé lithique décompofe} qu’il eft vraifem-
blable qu’il fe forme en même-temps de l’acide
carbonique , mais que la quantité en eft très petite,
en comparaifon de la maife de charbon
qui refte dans la cornue. Il femble que l’acide lithi-
que eft un compofé de beaucoup de carboue & d’azo
te , ,& de très-peu d’oxigène 8ç d’hydrogène. .
Les confidérations générales ne fuffifent point
pour faire connoître les phénomènes chimiques
que les calculs vélîcaux préfentent à l’analogie.
J y joindrai le détail des expériences que j’ai faites
dès 1 7 8 7 fur ces concrétions, afin de faire
connoître 1 accord qui règne entre les réfultats
que j ai obtenus , & ceux que Schéele avoit publies
plufieurs années auparavant, & fur-tout la
marche que j a vois prife dans le travail que j’a-
vois projette fur cet objet. Quoique ce travail
fait bien loin d’être complet, il pourra être utile
a ceux qui voudront le reprendre, ou plutôt le
Tuivre, depuis le point eu je l’ ai laiffé} je décrirai
les expériences telles quelles fe trouvent
dans mon, journal de 1 7 8 7 .
Expériences fur le calcul de la vejjie s faites en 1 78 7 .3
P i e r r e N°. I.
On a pris une pierre de la veflie, prévenant
de la charité , confervé dans .un bocal depuis
plufieurs “années , ayant une forme,ovale un peu
•comprimée, dix-huit lignes de long, quinze lignes
de large , quatre pouces dans fon grand
diamètre, trois pouces & demi dans fon petit
irrégulière à fa furface, d’une confiftance femblable
a de la craie durcie, les couches extérieures
étoient grifes , légèrement inégales 8c
comme canéès dans différens points } elle s’ufoit
en partie fous le doigt, & une portion s’éteit
réduite en poudre dans le bocal ou elle étoit con-
tenue avec deux ou trois autres plus dures. Elle
pefoit f e gros quarante-deux grains j ou quatre
cens foixante-quatorze grains ; on l‘a caflee en
deux fur fon grand diamètre ^ on a trouvé en
examinant avec foin, fa tranche, formée i * D'un
noyau ovale de trois lignés de large fur fix de
long, d'une: couleur grife , d'un tiffu comme
grenu , recouvert de petits grains jaunes verdâtres
en dehors r le milieu eft plus poreux & plus
grenu ; i ° . D'une autre matière en couches multipliées
, mais denfes, d’une couleur grife moins
fonceè que celle du noyau , plus épaiffe vers les
deux bouts de la pierre, & d'environ trois lignes
| des deux cotés, plus minces du côté du
plat & de deux lignes ; D'un troifième ordre
de couches plus blanches, cryftallifées, comme
fpithiques, & dun afpeft gras, de deux lignes
d epameur vers les bouts & un peu moins fur le
• firrr i
IV . On peut encore inférer de ces. obferva