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fiommoit ainfî plus particulièrement la fécondé dé-
coétion des. bois fudorifiqueç, dont les malades
faifoient ufàge in.diftin&ement fuivant leur foif. La
première décoétion,qui étoit plus chargée ; étoit
réfervée 8c donnée féparément à des.temps déterminés.
Pare donne auffi le nom de bm'chêt ou hy-
poçras d’eau , a .une légère décoélion de trois gros
de cannelle & de dou^e onces,de fucre dans douye livres
d'beau j dont il Faifoit faboifton ordinaire dans
tine maladie dont il fut affeété.
•* BOIS. Le bois proprement dit , la fubftance
ligneufe des végétaux , n’a point allez fixé Latten-
tion des chimiftes, 8e on la confondu dans la plupart
des ouvrages de chimie/avec des matières
dont il diffère beaucoup. Dans les premiers temps
où l'on s'eft occupé de Lanalyfe végétale , on
regardoit lé bois comme une efpèce de terre, &
on le nommoit réfidu terreux des .végétaux ;c etoit
ainfi que dans l’efpèce d’analyfe des écorces, des
tige£ , des racines 3 des végétaux employés en
médecine , analyfe à Laide de laquelle on effayoit
d'éclairer la matière médicale ,Torfqu’on parloit
de ces matières épuifées par les diffoivans ou
menftrues aqueux , alcoolique 3 8cc. 3 on qualifioit
leurs bafes folides-, qui avoient échappé à Laétion
de ces menftrues., du nom de terres 5 on difoit alors
la terre du quinquina 3 la terre de Lipécacuanha 3
Scc. On trouve à chaque page ces expreflions dans
les ouvrages d'ailleurs très-eftimables dé Neumann,
de Cartheufer, de Geoffroy , dans la pharmacopée
de Londres, 8cç Cependant Jorfque la chimie plus
éclairée dans fes analyfes compliquées des corps
organiques, 8c plus riche en inftrumens propres a.
faire connoître la nature & la co.mpofition des
corps, a commencé il y a quelques années à faifir
les principales différences- des matériaux qui com-
pofent les végétaux, on a cherché à rapprocher
le bois de ceux de ces matériaux avec Tèfquels
il a réellement le plus d'analogie, 8c jei'ai moi-
même il y a dix ans comparé à une fécule groflière.
Mais les recherches auxquellesj'ai eu occafîôn de
me livrer depuis fur plufieursfubftançes végétales,
& en particulier fur le quinquina , m'ont mieux
înftruit lur cet objet , 8c j'ai reconnu qu'aulieu
d'aflimiler le bois à une fécule, quelque groffière
qu'on la fuppofe, il avoit des cara&ères qui le
diftingoient de cette fubftance , 8c qui exigeoient
qu’on le regardât comme une matière particulière
fui generis , ayant fes propriétés fpécifiques , fes
attrapions individuelles :, & fur-touf une corrlpofi-
tion propre. Je crois devoir donner ici -ce que j'ai
déjà recuéillîTur les propriétés ligneufes,- & ce
qui commence pour-ainfi-dire l'hiftoire chimique
de ce principe végétal.
On doit d'abord obferver que pour avoir la
matière ligneufe pure il faut,après avoir choifi une
partie végétale, qui en contient beaucoup , telle
qu'une racine folide , une écorce dure , ou du bois
proprement dit, 8c l'avoir réduit en poudre trèsb
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fine , Lépuife* par de longues macérations & de
fortes décodions dans de grandes quantités d'eau,
par des infufions répétées dans l'alcool. Quand
la matière eft fans aucune faveur , quand l ’eau &
i'ale dolmen retiréntplus abfolument rien, & foutent
fans couleur 8c fans goût, alors la fubftance
ligneufe eft pure. C ’.eft un corps abfqlument irifi-
pide,fec,&: même graveleux fur la langue^ndiffo-
luble dans ƒ eau , 8c c'ètoit en raifon de ces
propriétés qu'on l'avolt regardé comme de la terre.
Mais, en l'examinant par d'autres réadïfs par
d'autres inftrumens que l'eau , on reconnoît bientôt
qu'il eft fort éloigné de la nature des terres.
Chauffé avec le contaP de l'air , lorfque la tem-
: pérature qu'on lui communique excède' celle de
| l'eau bouillante , il brunit, exhale une odeur
piquante > 8c en-l'échauffant davantage il brûle•&.
s'enflamme 5 bientôt iF paroît embrafe 8c relie
long-temps rouge fans fe confumer ^ comme on
l'obferve dans ces malfes faites avec le tan prefle
dans des moules , que l'on connoît dans les tanneries
fous le nom dè mottes a brûler. Si oo étouffe,
la combuftion après quelques minutes d'inflammation
, ce qui refte a toutes les propriétés du charbon
de bois ordinaire y on y trouve même de la
cohérence , quoique lés molécules qui l'ont formé
ayentété auparavant incohérentes 8c enpouffière.
Si l'on chauffe le corps ligneux dans des vaiflfeaux
fermés , on en retire une eau rougeâtre chargée,
d'un acide particulier qui a été décrit fous le nqm.
d’acide lignique dans le premier volume, &
qu'on nomme acide pyroligneux dans la nouvelle
nomenclature. Ce t acide doit .manifeftement foir
origine à la matière ligneufe î il n'eft produit que-
par elle , il n'exifte point dans les produits des-
matières végétales qui ne contiennent pas de bois
& qu'on traite par le feu ; c’eft à la compofition
particulière du bois qu’on doit ^attribuer fa formation.
La proportion 8c la difpofition des, principes-
qui conftituent le corps ligneux font néceffaires
pour la produ&ion de cet acide 5. .ainfî donc la
formation de. cet acide empyreumatique , eft. un,
dès cara&ères propres du corps ligneux il fuf-
firoit feul pour le diftinguer de toutes les autres
fubftances - végétales. Mais il en- ëxifte encore un
qui lui appartient en propre , & qui doit être tiré;
de la manière , dont il eft altéré^ par les acides.,
L'acrde fulfurique concentré noircit l.e corps ligneux
plus promptement qu'il ne'fait la plupart
des fubftances végétâtes, &, on reconnoît bientôt
par cet effet comparé t que le bois contient plus-
de carbone > que tous les autres, matériaux des
plantes. L’acide nitrique diffout le bois à l’aide de
; la chaleur, 8c le convertit en plufieurs acides.végétaux
8c fur-tout en acide oxalique , en acide,
malique , en acide acéteux. Oji voit dans cet effet
le partage çle l’oxigène de l’acide nitrique fur différentes
proportions d’hydrogène 8c de carbon^ fepa-,
rés par l’effet de cet oxigène j on trouve: aufli qu’a
mefure que ces acides fe forment, une tres^grande
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quantité de carbone eft énleyée & combinée avec
Jes premières portions d’oxigène qui fe féparent
de l’acide nitrique , en forte qu’il fe dégage-beau-
côup plus de gaz acide carbonique avec le gaz
nitreux , que cela n’a lieu dans Je traitement de
toutes les autres matières végétales par l’acide
nitriquè.
Je conclus, de .ces recherches, que le bois eft
non-finement un corps particulier generis ,
qu’il faut diftinguer de toutes les autres fubftarices
végétales, mais que ce corps diffère fur-tout dés
autres matériaux des végétaux par la grande quantité
de charbon qui entre ‘ dans fa compofition ;
c’eft à . cette proportion de carboné qu’il doit fa
folidité , fa durabilité, fa forme organique , qu’il
retient encoré apres le dégagement de fon hydrogène
y c’eft de tous les matériaux qui forment les
végétaux celui qui contient le plus de carbone , 8c
c’eft aufli le dernier corps que produit la végétation,
dont le grand travail confifte à fixer de l’hydrogène
8c du carbone. ( Voye^ le mot Végétation.
)
Bois d’Atons. ( Pharmacie. ) Le bois d’aloës
eft nommé agallochum ou afpalathum par les auteurs
de matière médicale j il entre dans les
gouttes anodyhes angloifes, l’eau générale, le
fyrop de vipère, lopiate de Salomon, la confec
tion alkermes, la poudre d’ambre, les trochifques
hedicroi, le baume de Fioraventi, les. paftilles ;
odorantes , l’élixir de vitriol, &c.
Bois DE Baume. ( Pharmacie, ) Amyris b alfa-
mifera xylobalfamum. Off. C e bois aromatique eft
produit par le baumier de la Jamaïque 8c des Indes.
Il doit fe choifîr en petits rameaux couleur des cendres
, rivés en dehors. Les Arabes en brûlent pour
parfumer leurs mofquées & leurs appartemens.
. Le bois de baume eft inféré dans l’énumération
des médiqamens Amples de la codex de Paris. 11
entre dans les trochifques d’hedicroi. Il eft , félon
Lemery, exotique , ftomacal, réfifte au venin, 8c
fert dans.les maladies contagieufes épidémiques.
(M. WlLLEMET.)
Bois de Brésil. ( Pharmacie. j Le bois de
Bréfil qui vient d’un arbre appelle par leshabitans
de ce pays ibirapitanga , eft diftingué en plufieurs
çfpèçes, qu’on croit ne différer lés uns des autres
que par le lieu d’où elles viennent. L’arbre qui le,
fournit , eft le cefalpina bieabia de Linnéùs 5 le
plus eftimé eft éelui de Fernambouc. ( Koye% çi-
defîbus. ) Qn choifit le bois de Bréfil en bûches
lourdes^, compares, fans moelle, fans aubier,
fain, devenant plus rouge à l’ air qu’il ne Leû dans
fes éclats récens: , d’un goût légèrement fucré.
On le difoit aftringent, fébrifuge, ftomachique j
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on Je faifoit, même entrer autrefois dans plufieurs
préparations pharmaceutiques y il n’eft plus du-
tout d’ufage, 8c ne fert qu’en teinture. P’oyeç
T einture.
Bois de Brésil ou de Fernambouc. ( Pharmaciei
) Cafalpina Brafilienfis. Pfeudofantalum ro-
feum, Sloan. jam. N . B. Il eft tiré d’un grand arbre
du Bréfil, dé la Jamaïque, de la Caroline , qui
eft fur-tout employé à la teinture. Il pafle pour
être aftringent; fon infufion eft regardée comme'
fébrifuge & bonne contre l’ophtalmie.
( M. Willemet. )
Bois de C ampeghe ou de la Jamaïque;
( Pharmacie. ) HematoxîlonCampechianum.Lignunt'
Çampechianum.<S\oan. Jam. N . ,B. C ’eft un grand
arbre épineux, à fleurs papillonacées , qui croît i
Saint-Domingue., à la Jamaïque 8c dans l’Amérique
, fur-tout aux environs deCampêche ; tranf-
planté à la Cayenne , il sLy.eft naturalifé. Son bois
eftpefant , rouge , compaét, & fert à teindre
en rouge ou en violet. Ii; eft officinal. En Angler
terré , on le' donne comme aftringent, contre la
dyflenterie, dans les maladies de Leftomac. Les
Anglois préparent avec ce bois un extrait, qu'ils
louent'contre le cours de'ventre. Voÿe% les phar*'-
macopées de Londres 8c d’Edimbourg.
. Ses feuilles font, céphaliques, antifeptiques.
Sa graine eft une excellente épice; elle chafife
les veiits , fortifie Leftomac. L'on prépare avec
une liqueur fucrée très-agréable. Elle eft recher»
chée par plufieurs efpècês d’oifeaux:
Browne rapporte qu’il découle du tronc & des
premières branches de cet arbre , une gomme d’un
rouge foncé noirâtre , friable, fouvent de la
grofleur d’un oeuf de poule , de faveur douce ,
que l’on tranfporte en Angleterre.
(M. WlLLEMET.)
Bols de C ouleuvre. ( Pkarmacie. ) Lignant
colubrinum. Ce bois vient d’un arbre du même
genre que ceux qui fournifient la noix vomique
8c la fève de S. Ignace ; c’eft le ftrycknos colubrina
de Linnéus. Auffi craint-on fes effets âcre -, vomitif
& purgatif quant il, eft récent. On La recommandé
bien fec contre les morfures des ferpens.
On en droit autrefois une huile qu’on donnoit à’
la-do fe d’un demi-gros, contre les vers , dans les
fièvres intermittentes & dans les morfures des
vipères ou des Ferpens vénéneux. On ne l’employé
plus du tout, non plus que fes produits.
Bois DE C ouleuvre. (Pharmacie.) Strycknos
Colubrina. Clematitis indica fpinofa foliis luteis. C .
B. P. Cet aibre du même genre que celui qui
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