
le c ifiorèitm, de décanter enfurte la liqueur &
d y faire digérer les plantes prefcrites ; enfin après
quelques jours d’infufion, de filtrer & d’y ajouter
un gros d’huile volatile de menthe poivrée.
Cette manière de procéder mérite d’être remarquée
; en général on recommande pour la
prépararion des alcools compofés , de partager
en plufieurs portions la totalité de l’alcool , &
d’y infufer féparément les différentes fubftances
dont on doit extraire les principes médicamenteux
; cette méthode eft généralement recommandée
comme nous l’avons rapporté mais convient
elle dans tous les cas ? L’alcool déjà chargé
de quelques fubftances m’acquert-îl pas une énergie
nouvelle , qui le rend propre à diffoudre des fubftances
qu’il auroit foiblement attaquées s ’il eut été
pur? C e font des objets fur lefquels une fuite
d’expériences faites avec attention, & à l’aide
de l’aréometre, peut feule prononcer.
Quelques difpenfaires au lieu d’alcool pref-
crivent d’employer l’alcool ammoniacal , d’autres
ont recommandé l’alcool éthéré fulfurique j mais
les propriétés de ces préparations dépendent
effentiellement du cafiloreum,* on les emploie comme
antifpafmodiques, antihiftériques, dans des potions
à la dofe de 10 à 40 gouttes, & dans des clif-
tères à la dofe d’un demi-gros ou d’un gros.
y°. Alcool de gayac , vulgairement, retnede des
Caraïbes contre la goutte y élixir anti-arthritique
des Caraïbes,
Prenez ré fine de gayac. deux onces.
alcool ordinaire.. quatre-vingt feiye onces.
Après avoir pilé grofll èrement la réfine, faites
digérer pendant huit jours , & filtrez.
Lorfque ce remède , fort vanté d’abord pour
guérir la goutte, ou au moins en éloigner les
accès , commença à être connu on exigeoit
d’abord , pour faire la diffolution de la réfine de
gayac , l’alcool retiré du fucre , que l’on connaît
ordinairement fous le nom d’eau-de-vie de
fucre , ou tafia 5 mais l’alcool n’eft ici que
l’excipient du remède , & fi l’on croyoit né-
ceffaire à l’effet l’addition de quelques portions
huileufes , on peut y ajouter une once de fucre-
ou deux onces de firop fimple ou de guimauve ,
ce qui rendroit le remède plus doux & plus
agréable. La -dofe de ce remède étoit de deux
etites cuillerées , que l’on prenoit le matin ,
uvant enfuite quelqu’ infufion appropriée.
6°. Alcool de jàlap ou teinture de jalap , de la
pharmacopée de Londres.
Prenez jalap en poudre . . . . . ........ huit onces,
alcool foible............. deux livrés.
Faites digérer à une douce chaleur, pendant
huit jours, & filtrez.
Alcool de julap compofê , & communément élixir
de jalap compofê^ ou arithelmintique, ou eau-
de-vie allemande.
Prenez jalap........................... .. huit onces,
feammonée d’Alep. d e u x onces.
racines de turbith.............. une once.
alcool foible ou de première
diftilla-tion ............. trois livres„
Après avoir mis dans un matras les fubftances
en poudre groffière, on verfe deffus l’alcool, on
laine infufer à froid ou à une douce chaleur y
pendant fept ou huit jours , on paffe avec ' êx-
prefiion, & on filtre la liqueur, qui eft employée
comme purgatif aélif , depuis quatre gros juf-
qu’à douze.
Quelques difpenfaires ajoutent à cette formule
deux gros de gomme gutte, & nous trouvons
dans le difpenfaire univerfel de Reuff, fous le
titre très-impropre d’élixir de citron purgatifs
la formule fuivante.
Prenez réfine de jalap.. . . . . . . -une once.
écorces de citron récentes. trois gros.
cannelle.. . . . . . . . . . . . . . un gros,.
diagrède............................ deux gros.
femences d’anis............... demi-gros.
alcool re&ifié................... huit onces.
Faites infufer pendant quelques jours dans un
lieu chaud , & filtrez. C e t alcool de jalap
compofé eft principalement, recommandé comme
un purgatif facile pour les enfans j on le donne
à la dofe de 10 à 15 gouttes, pour un enfant
d’un an , & on peut en imbiber aufli un morceau
de fucre ou de quelqu’autre fubftance qui
foit du goût de l’enfant. 11 eft inutile d’ajouter
que tous ces purgatifs irritans ne conviennent
pas dans tous les cas.
7°. Alcool de mirrhe ou teinture de mirrhe , dé
la pharmacopée de. Londres.
Prenez mirrhe concaffee. trois onces-,
alcool foible..... une livre fi? demie.
àlcool ordinaire. . demi - livre.
Faites digérer pendant huit jours à une douce
chaleur , & filtrez. Cet alcool eft employé à
l’intérieur comme ftimulant, emménagogue , &
à l’extérieur comme anti-feptique , & propre à
arrêter les progrès de la carie.
8\ Alcool a opium ou teinture d’opium , de la
pharmacopée de Londres.
Prenez extrait fec d’opium
en poudre.................. ... dix gros,
alcool foible..................... une livre.
Faîtes digérer pendant dix jours, filtrez.
Il eft peu de préparations plus importantes pour
la pratique médicinale que celle-ci, & cependant
il en eft peu , pour lefquelles ou trouve une
plus grande variété de formules & de dénominations.
Le plus grand nombre des pharmacographes,
au lieu de l’extrait fec d’opiuvn, employentFo-
piutn même, y ajoutent différentes fubftances
aromatiques , & preferivent pour diffolvant le
vin d’Efpagne : mais r°. l’opium du commerce,
tel qu’on le preferit, eft toujours impur 5 ainfi
fa dofe eft incertaine. %°. Les fubftances aromatiques
, tels que le fafran , la cannelle , le
gérofîe, qu’on ajoute , chargent feulement l’in-
fufion , fans ajouter aux "propriétés réelles j ces
additions fe faifoient d’après les idées hypothétiques
& furannées , que l’opium étoit une
fubftance froide, & qu’il falloir corriger fa froideur.
y'. Le vin d’Hfpagne eft fi fouvent adultéré
, fophiftiqué , qu’il eft bien plus fage
d’employer une fubftance fimple , qu’on peut
aifément fe procurer par-tout. D’autres * pharmacographes
ont confeillé d’ajouter à 1a- folution de
l’opium, du carbonate ammoniacal, & c ., & toutes
ces différentes préparations qui rie différoient
que par les additions inutiles dont on chargeoit '
la fubftance vraiment effentieile ,étoient défignées
fous les noms de gouttes anodines, laudanum
liquide de Sydenham „ teinture ou efifence: anodine .
teinture ' thêbaïque , gouttes anodines d’Angleterre ,
&c. &c.
Comme il importe au médecin de connoître
exactement les dofes d’opium que contient une
liqueur, nous remarquerons que l’alcool d’opium
fimple que nous avons décrit , d’après la pharmacopée
de Londres, contient 45 grains d’opium
par onces de liqueur, y grains & demi
par gros „ & un grain fur quinze gouttes. Ce t
alcool d’opium à toutes les propriétés de l’opium.
Il eft deux autres comb-inaifons de l’alcool1
avec l’opium , qui méritent d’être confervées,
parce qu elles peuvent être utiles dans quelques
cas j l’une eft C alcool ammoniacal dl opium . dont
nous avons donné la formule à l’article des
alcools alcalins, l’autre eft l* alcool de benjoin
avec C opium y qui a été décrit à l’article des
alcools baKamiques.
9®. Alcool de fuccïn, & vulgairement teinture ou
efifence de fuccin.
Prenez fuccin réduit
en poudré très-fine.. . deux onces.
alcool rectifié................ une livre.
Faites digérer à une douce chaleur, pendant
huit ou dix jours, & filtrez L’ alcool ne diffout
qu’une petite quantité de fuccin, & cette
diffolution eft peu colorée 5 aufli on préfère genéralement
d’employer pour diffolvant l’alcool
éthéré fulfurique.
10°. Alcool réfiino balfamique , communément ,
Baume du Commandeur de Pernes.
Prenez racines fèches
d angélique......................... demi - once.
fleurs fèches d’hipericum.. une once.
alcool reélifié. deux livres quatre onces.
Cn fait digérer dans un matras , pendant
cinq, à fix jours , à une chaleur modérée 5 en-
fuite on paffe l’infufion avec forte expreffion.
On met la liqueur dans un matras , & on
ajoute lés fubftancesSuivantes qu’on a concaffëes.
mirrhe)
oliban > .......... de chacun quat re gros.
aloes )
On fait digérer comme deffus ; on ajoute les
fubftances fuivantes 3 qu’on a également con-
caffées.
ftorax calamite............... deux onces.
benjoin.............. .. . trois onces.
baume du Pérou en coques, une once.
ambre g r is ,( fil’on
veut ) . . . . . . . . . . . . quatre gr ai is.
On fait digérer de nouveau , pendant un
jour ou jufqu’à ce que ces fubftances foient
entièrement diffoutes 5. on laifte dëpcfer la liqueur
,. on la vèrfe par inclinajfon ; on la filtre
à travers, un papier gris , & on b conferve dans
une bouteille bien bouchée.
Nous rapportons la formule & le procéda
de cette préparation , d’après M. Baumé 5
d’autres pharmaciens préfèrent de faire d’abord
.des infufions réparées des. différentes fubftances’,
avec une portion de l’alcool , & , après avoir
décanté l’ alcool , lorfqu’il eft bien coloré , ils
• réuniffent les réfidus , ve'rfent fur le tout le ref-
tant de l’alcool, qu’ils font de nouveau digérer ,
& , .lorfqu’il eft bien coloré , ils le décantent ,
&? l’ajoutent à la première infufion qu’ils ont
déjà féparée. ; ils filtrent le tout. D’autres mettent
toutes les drogues dans un matras , & ,
verfent entièrement l’ alcool 5 chacun prétend que.
fa méthode eft la meilleure. L’expérience le
décidera- dfune manière plus fu-re que les. Fai-
fonnemens & l’analogie.
Cet alcool eft fort recommandé à l’intérieur
comme ftomachique, cordial, emménagogue, &
on t’empleye' à l’extérieur pour les bleffure*
légères & récentes.
Nota. On doit rapporter à cette feétion toutes
les préparations deftinées pour les arts,
connues fous les noms de vernis à Pefprit-de-vuu
R 1