
• tvohi Si ia propriété dont jouit le calorique ,
de le répartir dans tous les corps , ' jüfqu’à ce
qu’ils .aient acquis la même température, n’étoit
pas troublée par des caufes fans ceffe agiffantes,
la température de tous Jes corps de la terre de-
vi en droit enfin uniforme;,- & alors le calorique
feroit dans un état* de repos.
i i ° . Le doiftëiy; Pallas rapporte que «dans
les deferts de la Sibérie, pendant une gelée
très-forte, le mercure fe gela dans un thermomètre
expofé à ratmofphère. Les expériences
déçifives qui ont été faites à la baie,d’Hudfon ,
pai M. Hutchius, prouvent que, pour faire
geler le mercure ?| il faut un froid de trente-deux
degrés au-deffous de zéro. ATinftant où le docteur
Pallas a fait Tes obfer varions , la température
de ratmofphère étoit donc dans là Sibérie
de — 32 degrés. On peut en conclure qu’à la
température ordinaire de ratmofphère , les corps
contiennent une grande quantité de calorique.
12'’ . La quantité de calorique que contient un
corps, dont toutes les molécules ont la même
température, eft proportionnel le à fa ma fie ; fi deux
livres d’eau , par_exempîe , contiennent une certaine
quantité-de calorique, une livre à la même
température, n’en contiendra que la moitié;
130. Les fenfations de chaleur & de froid ne
font que relatives ; elles dépendent de l’équilibre
de température. Un corps quelconque peut,
en même-temps, produire de la chaleur & du
froid pour deux perfonnes mifes dans des fituations
différentes.
140. Beaucoup de corps dans la nature, peuvent
fubir trois modifications , la folidite , la
liquidité & la fluidité. Ces modifications dépendent
du pouvoir c^x2t\Q^§alorique de vaincre l’attraêlion
quont le s . molécules des corps les unes pour
les autres ; mais ce pouvoir eft enfuite modéré par
la preflion plus ou moins „ forte de l’atmof-
phère. •
C h a p i t r e ' d e u x i e m e .
Les dilatations & les condénfations du mercure dans
le thermomètre font a-peu-prés proportionnelles
entre le terme de V'éb.ullition de Veau & celui de fa
congélation , aux quantités de calorique communiquées
ou enlevées a un cofps quelconque , pourvu i
qu'il ne change pas d'état.
C e fut M. Deluc qui rechercha lé premier
le rapport exiftant entre les augmentations de
calorique , & les dilatations des liquides dont
on fe fert pour conduire les thermomètres. Il
obferva qu’ en mêlant d’égales quantités d'eau
froide & d’eau chaude, la quantité de calorique
produifant les différences entre les* températures
, fe divifoit également entre ces deux
portions.; files dilatations de mercure, dit-il, font
proportionnelles aux quantités de .calorique communiquées
, un thermomètre; doit, après le mélange
, indiquer la moyenne arithmétique. Il
mêla de l’eau à fîx degrés , avec une égale quant
i t é du même liquide à foixante-quinze, & il
obferva, qu’en plongeant un thermomètre dans
le mélange, cet Inftrumenrt indiquoit toujours
quelque peu moins que la moyenne arithmétique ;
mais cette différence n’étoit pas de plus de ^ de
degré. Il répéta cette expérience à différentes
températures y & obtint toujours le même ré fui-
tat ; il en conclut que le thermomètre eft à très-
peu près une mefure exacte de la chaleur.
Les expériences de M. Deluc ont été répétées
par le doéteur Crawford ; les thermomètres dont il
s’eft- fervi , étoient gradués fur l’échelle de Fa-
renheit , & chaque degré.étoit divifé en dix
parties égales ; les réfultats de fes différentes
expériences qui ont été faites avec grand foin,
prouvent, i°. qu’en mettant d’égales quantités
d’eau froide &? d’eau chaude , le thermomètre
indique toujours à très-peu près la moyenne
arithmétique; 2°. qu’en variant les proportions
d’eau froide & d’eau chaude, lés températures
indiquées après le mélange par le thermomètre,
correlpondent pareillement, à très-peu près, avec
celles qui font indiquées par lé calcul ; 3/0. qu’eh
mêlant , de la même manière d’égales quantités
d’huile de lin à différèns degrés , la température
du mélange furpaffe toujours un peu la moyenne
arithmétique; 4 ’ .- que les dilatations de l’air ne
correfpondent pas avec les quantités de calo-.
rique communiqué; 50. enfin, que les dilatations
du mercure étant à très-peu près proportionnelles
aux quantités de calorique communiqué ,
le thermomètre .à mercure eft une mefure exaae
de la chaleur.
Si l’on fe fert du mot C h a l e u r pour exprimer
la fènfation , on ne peut dire que le thérmomètre
eft* une 'mefure exaâte de La chaleur ; car un morceau
de marbre nous paroît plus froid qu’un
morceau de bois, quoique ces deux fubfiances aient
la même température ; ces différences dépendent,
ainfi que nous le verrons ci-après , des capacités.
Si l’on fe fert du mot C h a l e u r comme fy-
nonyme du mot C a l o r i q u e , cet énoncé eft également
inadmiflible ; car le thermomètre ne peut
indiquer ni le calorique combiné ni le calorique
interpofé, (il faudroit, pour cela que les capacités
fuffent permanentes, tant que les corps ne
changent pas d’état) ni conféquemment le calorique
fpécipque. Nous pouvons donc avancer que le thermomètre
11e peut nous fervir à mefurer que les
quantités comparatives de. calorique, que des
corps différèns communiquent à une même fubf-
tance prife pour unité, lorfqu’on la mêle fépa-
parément avec chacun de ces. -corps, en ayant
foin que, dans chaque expérience, il y ait le
même efpace* -entre les degrés qui déterminent
C A L 7 r ü
la température de la fubftance qui fert de terme ’
de comparaifôn, & celle du corps qu’on veut
y mêler.;, pourvu toutefois que , pendant le mélange.,
les molécules ne communiquent point
ou n’abforbent pas de calorique.
■ Cette dernière circonftance ne peut, d’ailleurs,
être rigoureufement vraie, qu’autant, iA que
\ts capacités des corps font permanentes, tant
qu’ils ne changent pas d’état; i° . que les dila- j
tâtions du mercure font proportionnelles aux
quantités de calorique qu’on lui communique. .
Admettons, cependant, que le thermomètre
jouiffe de cet avantagé , & voyons quelle utilité
on en pourroit tirer par rapport aux températures.
Si le mercure ne fe geloit point, ,& fi l’échelle
du thermomètre commençoit au zéro réel, on ne
pourroit pas déterminer la quantité dq calorique
que contient le mercure, lorfqu’il eft dilaté juf-
qu’à telle ou telle hauteur ; mais il feroit pof-
fible de repréfenter cette quantité par un nombre
quelconque , ce nombre feroit déterminé par les
divifions de l’échelle : on pourroit alors s’énoncer
clairement, / en difant que la température
ê luW orps qui dilate le mercure de fix degrés,
par exemple, eft double de celle d’un autre corps
qui ne le dilate que de trois"; ainfi même dans
cette fuppofition, on n’auroit que des rapports
de température, & non des déterminations exactes
de quantités abfolues dè calorique j mais cette
fuppofition eft démentie par lès 'faits, les divifions
du thermomètre ne commencent qu’au terme
de la congélation du mercure ; les augmentations
de température font donc des fractions inconnues
de la température réelle, conféquemment
dans l’état aêluel. de nos connoiffances, on préfente
une idée très-fauffe , en difant que la tem- -
pérature d’un corps eft double ou triple de celle
d’un autre corps.
Ainfi en admettant le concours des cir-conf-
tances les plus favorables, le thermomètre à mercure
ne peut, quant aux températures, que déterminer
fi celle d’un corps eft plus haute que
celle d’un autre corps, depuis le terme de la
congélation du mercure jufqu’à celui de fa vaporifation.
C h a p i t r e t r o i s i è m e .
Les capacités des corps pour admettre le calorique
entre leurs moléculesfont, -fuivant le docteur
Lrawford, a très-peu prés permanentes , tant qu'ils
ne changent pas d'état.
I. on dit que la capacité d’un corps eil permanente
, lorfque la même quantité de calorique
qui élève fa température d’un certain nombre de
oegres. mefurés fur un thermomètre , dont les
«datations font proportionnelles aux augmenta-
C A L
ti°nsj de calorique , l’elève du même nombre de
degrés, à toute autre température.
L’on dit , au contraire, que la capacité eil augmentée
ou diminuée, lorfqu’après ce changement
il faut lui communiquer une plus ou moins grande
quantité de calorique, pour qu’il dilafe également
le mercure du thermomètre.
Nous avons vu dans le chapitre précédent j
f i « Que les dilatations du mercure font proportionnelles
aux augmentations de calorique, depuis
le terme de. la congélation de l’eau , jufqu’à celui
.de ion ébullition — i° . Qu’eu plongeant un
thermomètre à mercure dans un mélange d’eau
Froide & d’eau chaude, il indique à très-peu
près la moyenne arithmétique.
Le doéteur Crawford , tire de ces deux énou-'
ces les conduirons fuivantes ; i f j Que les dilatations
du mercure font proportionnelles aux augmentations
de calorique 3 depuis le terme de fa
congélation jufqu’à celui de fa vaporifation ;
; Q ue la caP“t:ité de l’eau eil permanente tant
qu elle ne change pas d’état.
La première de ces conclurions eil une fuppo-
tion, puifque les expériences du doéteur Crawford
„ prouvent tout au plus que les dilatations
du mercure font proportionnelles aux augmentations
de calorique , depuis le terme de la con-
gélation de 1 eau jufqu à celui de fon ébullition.
Le fécond ^ eil une conféqnence jufte, aue l’on
eil obligé d’admettre; en effet, les divifions du
thermomètre font égales entr’elles ; fi donc les
dilatations du mercure font proportionnelles aux
quantités de calorique qui lui (ont communiquées
la température d’un mélange d£ parties égales
d’eau froide & d’eau chaude étant égale d la
: moyenne arithmétique, la capacité de l’eau doit
etre permanente.
Il eil bien remarquable que la permanence de
capacité de l’eau, .& la dilatabilité du mercure
proportionnelle aux augmentations de calorique
fervent mutuellement à fe démontrer ; fi l’une de
aires propriétés n’exiiloir pas, il ne feroit pas potable
de prononcer l’exiilence de l’autre.
, I- eft cependant très-poffible que dans la courte
-echelle qu’emploie le doéleur Crawford , les
différences dans les capacités des corps & dans les
dilatations du mercure fe compenfent ou difpa-
roiffent par les correétions multipliées que le*
grand nombre d'incertitudes dont cette méthode
eil fufceptible, rend indifpenfables.
Les dilatations du mercure nous paroiiïant donc
proportionnelles aux augmentations de calorique ,
depuis le terme de la congélation de l'eau juf-
qu'à celui de fa vaporifation, & la capacité de
ce dernier liquide, pouvant être regardée comme'
a très-peu près permanente, tantqu’elle ne change
pas diétat, on peut en s’en lèrvant pour terme
de comparaifon, déterminer fi la capacité d'autres
corps eil permanente -aux températures incenné-
dijtifes aux termes de la congélation & de i’é