
nombre ries fubftances officinales , a eaüCe dès,
vertus médicamenteufes qu'ils leur attribuoient.
i° . Les Grecs ïiommoiiçnx. kalcyonion 3 & d'après
eux, les Latins ont nommé alçionium , différentes
•efpèces de concrétions que 1'qn trouve dans le
fein de la mer, ordinairement attachées à la fuper-
ncie des rochers baignés par les eaux, mais qui
quelquefois font détachées, 'flottantes à la furface
des eaux 8c poufiees fur les rivages. La forme ,
la eonfi fiance dè ces concrétions offrent beaucoup
de variétés, les unes font molles, fongueufes, cef
Ltleufes, & ne different pas effentieUement des
éponges i d'autres font d'un tiffu plus compact,
recouvertes-d'une membrane rugeufe, ou encroûtées
d'une couche terreufe ; quelques-unes ref-
femblent aux moufles, aux champignons , ou pré- ;
. fentent des divifîons .en forme de branches : Suffi
ces concrétions ont-elles été regardées , tantôt 1
comme des plantes fpongieufe's , tantôt comme
une écume de la mer qui s'eft .âeffé.chée par la
chaleur du foleil 5 d'autres fois comme le nid ou
l'excrément d'un oifeau 3 & , d'après Les différentes
idées qu'on avoit de leur nature , on les a défignées
fous les noms (fécyme de mer , merde de Çormafin
Scc. Aujourd'hui on s'accorde 'généralement
d'après les obfervations de M. Peyflbnel, a re--
garder toute&^çes concrétions comme une forte
de 'ruche formée dans le fein de la mer par des
animaux affez femblables aux polypes. Quoi qu'il
en foit, Diofcoride , Galien , 8c d'après eux tous
les anciens , diftinguoient cinq efpèces d’alcyon , I
dont ils indiquoient plufieurs préparations , 8c
auxquelles ils attribuoient des propriétés médicamenteufes
très-différentes fuiyant les efpèces 5
mais ces fiibftances font entièrement bannies de
nos pharmacies.
20. On a donné le nom d’alcyon, halcyoné des -
Grecs 3 .alcedo des Latins , à plufieurs efpèces d'oi-
. féaux 3 8c entr'autres à une efpè.ce d'hirondellé
de rivage que l'on trouve à Java 3 àSiam, à la
Gochinchine, 8c qui aujourd'hui efl plus généralement
connue fous le nom àe Salangane. Les nids
de cet oifeau font faits avec du frai de poiffon 3
qui fe deffèche par la chaleur du climat ; ils font
fecs 3 blancs , friables 3 s'amolliffent facilement par
l'ébullition dans l'eau 3 ils ont' la forme de taffes
tondes ou de petits, paniers hémifphériques. Les
Siamois 3 les voyageurs qui en apportent en Europe 3
les vantent comme un aliment agréable 8c très-
reflaurant. ( Voye^ , fur cet objet 3 le dictionnaire/
de médecine.,) '■ -
On a encore donné le nom d'alcyon au Martin-
pêcheur 3 & on recommandoit de faire fécher cet
oifeau , 8c de le pendre au cou des enfans 3 pour
Les préfer ver de l'épi lepfie3 mais cette propriété
n'elt fondée que fur l'imagination.
A LE C ou ALECH. ( Pharmacie, ) Expreffion
des ara billes 3 pour défigner le vitriol ou fulfate
de fer.
A lec&a r ith . C'efl une des dénominations
alchimiques du mercure.
Alectoire, Alectorienne; Pierre Lapis
alectorius ( Pharmacie, ). On a donné ce nom
a une pierre que l'on trouve dans l'eilomac d'un
vieux coq, 8c à laquelle on .attnbuoit des propriétés
merveilleufes., 8c. fur-tout une vertu animante
,8c aphrodifiaque 5 mais -toutes ces prétentions
font aujourd'hui infcrites au nombre des
fables. Les oifeaux gallinacés avalent indiftinCte -
ment differentes efpèces de pierre 5 il peut même
fq former, par état , de maladie 3 des concrétions
pierreufes dans la Cubflance de leur foie3 de leur
eltomac 5 mais ces corps étrangers n’ont aucune
propriété particulière.
A lembic. ( Pharmacie '). Ce mot 3 fuivant Ru-
land & Johnfon j a été employé par .les alchimilles
8c les arabifles 3 pour défigner le mercure.
Alembroth. C e mot a .été. employé pour défigner
plufieurs chofes très-différentes les unes des
autres en chimie. ..Depuis allez long-temps 3 on
s em fervoit pour nommer .un fel compofé de
muriate de mercure corrofif, oufublimé ,conofif3
8c de muriate d'ammoniaque 3 ou fel ammoniac. On
nommoit auffi ce 'compofé fel de la fagejfe ,* les
alchimilles en faifoient un grand cas 8c un grand
ufage. C'efl un fel triple dont il fera parlé à l'article
du mercure 8c à fon article propre, (Voyez
Muriate d'ammoniaque et de mercure).
L ancienne encyclopédie donne d'autres définitions
du mot âlèmbroth j c'efl un mot çhaldéen 3
y ell-il dit 3 dont fe fervent lés alchimifles pour
fîgmfier cle de Uaft3 c'éfl-à-dire , de l'art chimique.
Cette clé fait entrer le chimifte dans la tranfmu-
tation 3 8c elle ouvre les corps de forte qu'ils
font propres à former la pierre philofophale. Qui
fait ou qui fauroit cette clé , fauroit le grand-
oeuvre. 11 y en a qui difent que cette clé ellle fel
du mercure.
Alembroth fignifie auffi un fe l fondant; 8c parcé
que les fels les plus fondans font les alcalis,
alembroth efl un fel alcali qui fert à la fufion des
métaux.
Dans ce fens 3 alembroth a été employé pour
fignifier un fel alcali naturel qui fe trouve en
Chypre 5 8c il y a apparence que ce fel efl une
efpèce de borax j ou qu'on en pourroit faire du
borax. ( Voyez Bo r a x .)
Alembroth. { Pharmacie ). C e mot3 que les
^.ns difent chaldéen, 8c d'autres arabe 3 fe trouve
j dans un grand nombre d'écrivains 3 mais avec des
j acceptions différentes.
j Les alchimifles s'en fervent quelquefois dans un
feus allégorique 3 pour défigner la dé de l ’art 3 un
des agens du grand -'oeuvre 3 celui qui difpofe
J les. corps à la tranfimitation, 8c les rend propres à
formel' la pierre philofophale. D’ autres fors, &
plus ordinairement, ils employent ce mot: pour
défigner un fel propre à fërvir à la fufion des
mines, des terres , des métaux ; & ils en dilhn-
euent deux efpèces j un naturel que l'on retire
d'une terre particulière qu'on trouve au nvont
Olimpe.en Chypre,, qui a la forme &. la couleur
du fang défféché, & qu’ils difent être d'une nature
nitreufe & alumineufe ; mais comme les alcalis
font généralement les flux ou fondans les plus
aéüfs des. terres, il y a apparence , d'après les
propriétés qu'ils lui attribuent, & d’après la def-
cription qu'ils en font, que ce fel naturel dont
ils parlent étoit un carbonate de fonde, ou un
borate natif de fonde. Le fel alembroth artificiel,
qu'ils indiquent fous les noms de fel elebrot, fel
alkitran j étoit un mélange de différentes fubftances
Câlines qui avoient la fonde ou la potaffe pour bafe.
André Libavius a donné plufieurs formules dé ces
fels de fufion & de fixation.
Les alchimifles ont auffi donné le nom de filalern-
iroth, ou alemroth, à une préparation faline de
mercure, qu'ils nommoient encore fel des philo-
fophes & de l ’art.
Enfin ils'appelaient alembroth purifié (alembroth
defecatum ) 3 ‘ lé fel de tartre ou carbonate dé
potaffe.
Les pharmacographes ont décrit, fous le nom
de fel alembroth 3 fel de taber, fel alkitran 3 un
mélange faim dont on trouve dans les auteurs plufieurs
formules à^peu-près femblables. Lemery a
donné la fuivante.
Prenez fel gemme (ou muriate de fotide) huit•
onces ,• fel alcali ou de foude, e'efl-à-dire 3 carbonate
de foude ou de potaffe, quatre onces; fucs
dépurés de menthe 8c de benoîte, de chacun une
once : mêlez le tout enfemble, 8c le diffolvez dans
iuffifante quantité d'eaü ; filtrez la diffolution,, 8c
faites évaporer l'humidité dans une terrine de grès-,
ou dans un vaifleau.de verre au feu de fable jufqu'à
ficcité : on garde cé fel dans line bouteille.
. D'après cette defeription , qui efl à-peu-près la
même dans Schroder, on voit que ce fel h'eft
qu'un muriate de foude avec excès d'alcali. On lui
attribuoit beaucoup de propriétés médicinales ; on
le regardoit commô fondant, diurétique, apéritif,
propre à difloudre les engorgemens des glandes 8c
les humeurs vifqueufes. La dofe étoit depuis un
demi-ferupule jufqu'à un gros ; mais cette prépa>
ration efl bannie de nos pharmacies.
Mais on- a plus généralement cônfervé le nom
d'alembroth pour défigner un fel triple-, formé
par la combinaifon du muriate mercuriel eorrofif,
ou fublimé corrofif, ave<r le muriate d’ammoniaque,
vulgairement fel ammoniac. ' Cette .comibi-
naifort faline préfente quelques phénomènes 8ç a
quelques propriétés particulières, qui. feront indiquées
diaprés la nomenclature méthodique, fous
le mot Muriate ammoniac© - mercuriel.
A lemrxd^h. (Voyez AtemiIroth). ( Phartn. )
A L E P H A :N G IN E o u A L E F A N G IN E .
( Pharmacie. ) Dénomination qui vient de l'arabe
âlfegin3 ou comme l’écrivent quelques-uns, alefan-
gia, arôme, fubflance aromatique, 8c qui a été
employée par Mefué , pour défigner des trochif-
ques 8c des pilules compofées de différentes fubftances
aromatiques. Les- trôchifques qui etoient
diflingués par le nom dé gallia alephangiit&, font
depuis long-temps bannis de nos pharmacies > les
pilules font encore décrites dans plufieurs pharmacopées
, fous le nom de pilules aromatiques de
Mefué , ou pilules alephangines ; elles font compofées
de' cannelle■ 3 gérofie , macis , mufeade 3 cardamome
^ cubebes , fpicanard , bois d'aidés (ou a fon
defaut fantalcitrin ) , calamus aromaticus 3 afarutn,
fchoenante , & carpobalfamum, de chacun quatre
gros } abfmtkc pvntique & rofes rouges , de chacun
deux gros 8c demi ; aloés, huit onces ; mi/rhe &
mafiicj de chacun deux gros 8c demi 3 fafran3 un
gros 8c demi.
Après, avoir concaffé les fubflances aromatiques
, on les fait bouillir quelque temps dans trois
livres d'eaü, on coule la décoélion , on l’exprime
8c on y fait fondre l'aloës groflièrement pulvé-
rifée.. Lorfque la folùtion en efl faite, on laifle
repofer la liqueur on la vërfe par inclination j
enfin on la fait évaporer fur un feu doux jufqu'à
confiflance d'extrait un- peu liquidé, alors on la
retire du feu, 8c on y mêle fort exactement la
| myrrhe , lé m à-flic'8c lerfafran , qui doivent avoir
! été réduits en poudre 'très-fine, 8c on conferve
[ cette compofition dans un vafe de fayence.
, Ces pilules alephangines , qui font purgatives
8c propres à fortifier l'eflomac, à favorifer la di-
geflion, étoient preferites pour être prifes peu
de temps avant le*)repas, 8c la dofe en étoit de
24 à 72 gr’ains.-
L'intention dans cette compofition étoit d'allier
l'aloës au principe aromatique 3 mais ce t objet
j, étoit bien mal rempli par la manière dont on
procédoit à là confection de ces pilules 5 en effet ,
quoiqu'il entre beaucoup de fubftances aromatiques
dans la formule de ces pilules-, la coétion
qu'on leur fait fùbir diffipe le principe aromatique,
8c il né refte qu'une déco&iôn trouble,
âcre, amère', acerbe 8c aftringente 5 ces défauts
ont été bien faifis- par- plufieurs pharmaciens , ce
qui les a*engages à propofer différentes^corrections :
ainfi^ on trouve dans lès pharmacopées des formules
très-différentes pour la confe&ion de ces
pilules.
Adrien Mynficht, dans fon armamentarium medico
chimicum3 a décrit fous le nom d’ aloépkangines , des
pilules d'une efpèce bien différente, 8c qu'il ne.
faut pas confondre comme le font plufieurs lexicographes,
avec les pilules alephangines 5 celles-ci pa-
•roi-ffent avoir été ainfi nommées , parce que l'aloës
.en eft là bafe 3 comme elles ne foint point emv