
fortement oxide, deviennent roilges , friables &
très-poreufes , forment en tin mot les tripolis.
(Voye% le mot Schistes.)
AREC A. ( Pharmacie.) L’ areca eft une efpèce
de palmier 3 dont on a cru que les fruits fournif-
foient le cachou. ( Vpyez le'mot C achou.) Dans
Tlnde on mange les feuilles & les fruits d’areca
avec le bétel. L/areca 3 regardé aujourd'hui par les
botaniftes comme un. genre de palmiers, contient
parmi fes ëfpèces , celle dont le bourgeon ou la
cime jeune & non développée, eft nommé chou
palmifte. ( V o y e l l e mot Areguier.)
ARÉGON. (Pharmacie.) Surnom donné à une
efpèce d’onguent, décrit par Nicolas de Salerne,
& qui a long-temps été préparé dans nos pharmacies
; cet onguent étoit compofé de feuilles de
lauréole, de concombre fauvage, de fabine, dé.
rhue, de racines de bryone, d’arum & de différentes
plantes âcres , aromatiques & chaudes:,
que l’on faifoit bouillir dans une certaine quantité
dejvin & d’huile, auxquelles on ajoutoit, après l’ex-
preflion, des graiffes, de la cire, de l’euphorbe, &
différentes, efpèçes.dègommes-réfinesi cet onguent
étoit principalement employé pour faire des frictions
ou onltions fur différentes parties ; on le re-
commandoit fur-tout pour faire des frictions fur
l’épine du dos, fur les membres paralyfés, affoi-
blis ou relâchés; on en faifoit auffi des onétions
fur l’abdomen, 'pour diffiper les vents, procurer
des évacuations par les felles & même pour exciter
l’accouchement : l’expérience, n’a pas confirmé
toutes ces belles propriétés, aufli cet onguent ne
fe trouve plus dans nos pharmacies.
Cette dénomination d’arégon vient du Grec,
& lignifie proprement aidant, donnant des fecoitrs.
Joubert remarque que, par corruption, on a quelquefois
nommé cet onguent arragon.
ARÉOMÈTRE. On diftingue dans les corps
deux efpèces de péfanteur, l’une que l’on appelle
pefanteur abfolue , & l’autre pefanteur fpécifique.
Ort connoît la première en la comparant , par le;
moyen d’un inftrument exaéf nommé balance, à un
autre corps que les hommes font convenus de
prendre, afin de s’entendre en tous lieux , pour
point de comparaifon ou pour unité. Nous reviendrons
ailleursTur les poids & les balances , ne devant
nous occuper ici que du moyen de mefurer
la pefanteur particulière de chaque corps. Ces
moyens font différens félon l’état des corps.
Pour s’entendre fur la pefanteur fpécifique des
corps , les favans ont choili un autre çorps_ qui
fût • facile à mefurer , à pefer , qui ne fût point
fufceptible de s’altérer , & que par-tout ou pût
.fe procurer aifément dans-l’état de pureté. Ce
corps eft l’eau. On a donc pris un volume connu
de cette fubftance , on en a déte rminé le poids
avec une balance bien fenfible , à une températüre
& à une preffion données ; c*eft ordinairement
le dixième degré' au-delfus de la congélation
du thermomètre à mercure pour la température;
& pour la preffion c’eft l’élévation de 28
pouces de mercure dans le baromètre ; on y plonge
enfuite des corps exactement pefés , & à l’aide
d’une balance fenfible , on voit quel eft le rapport
entre ces deux corps; s’il eft en équilibre avec
l’eau , on dit quil eft de la même pefanteur fpécifique
quelle, ou que fes molécules font également écartées
les unes des autres 3 s’il eft plus pefant, on examine
de combien, & l’on dit, ce corps eft a Veau comme
tant eft a tant. S’il perd la moitié de fon poids,
il eft clair qu’il eft moitié plus lourd fous le même
volume ; s’il perd le quart , il eft trois fois plus
lourd , &c. De-Ià on voit que la pefanteur fpécifique
d’un corps,. eft égale à fa maffè diviféepar
fon volume.
Mais cette méthode né peut être employée que
pour les fubftances folides , nous y reviendrons à
l’article Balance. Les liquides- exigent d’autres
inftrumens pour donner leur pefanceür fpécifique ;
' .ces inftrumens font nommés aréomètres 3 dé deux
mots grecs qui lignifient mefure de la pefanteur.:
Gomme lesliquides ont leurs molécules affez écar-
tées.les unes des autres pour gliflér facilement &
s’agiter en tout fens lorfqu’on leur communique le
plus léger mouvement, & qü’ils fe mettent en
équilibre avec les corps qu’on y pldngè:* on eft
parti de cette propriété pour conftruire les aréomètres.
Le plus fimple & le plus employé de ces inftru-
mens, eft une petite bouteille de verre mince A
( figures j & 2:, delà claffe 2 , ) foufflée à fa lampe,
& dont le col B C , long & étroit,1 eft divifé dans
toute fa longueur en' parties égales. Pour que cet
inftrument puiffe fe contenir dans une fituation
verticale, au milieu des liquides où on le plonge,
on place le centre de gravité le plus près poffible
de l’extrémité inférieure, à l’aide d’une petite
boule D foufflée qu’on y foùde, dans laquelle on
met du mercure , ou un autre corps quelconque
plus pefant que Peau.' Il n’en faut pas mettre allez
pour que l’inftrument foit plus pefant qu’un volume
d’eau pareil au fien , car alors il - le précipi-
teroit au fond.
L’aréomètre'étant conftruit furcesprincipes, on
le plonge dans des liqueurs dont on veut connaître
le rapport. Si fon poids eft tel qu’il s’enfonce dans
Beau jufqu’en E , il s’enfoncera dans l’alcool juf-
qu’en G ; mais fi l’aréomètre eft plongé dans des
liqueurs plus pefantes que Peau,il ne defeendra pas
jufqu’en Ê;dans la bierre,pàr exemple, il s’arrêtera
en H, & toujours dans des raifons inverfes de la
denfité ou de la pefanteur des liquidés. Avec ce
fimple inftrument, l’on connoît en général le rapport
de pefanteur des liqueurs que l’on compare
entr’elles , en obfervant de combien de degrés il
s’enfonce dans l’une plus que dansTautre. Maisfi
l'on veut obtenir quelque exa&itude dans les réfuL
tats que fon cherche, il faut fabriquer cet infiniment
avec les précautions füivantes. i° . Ileftné-
cefiaire que les-liqueurs dans lefquelles on le plonge,
foientau même degré de température.
2°.Que fa tige de l'inftrument fur laquelle doivent
être marqués les degrés, foit parfaitement
cylindrique & égale dans toutes fes parties, car
lés divifions étant inégales elles ne mefureroient
pas des volumes égaux ; il feroit plus exaét de
conftruire cette echelle en chargeant fucceffive-
ment l’aréomètre de poids égaux,dont chacun pro-
duiroit un degré.
2°. Quel'immerfion fe faffe bien perpendiculairement
dans les liqueurs, car l’obliquité de l’inf-
trument empêcheroit d’obferver exactement le
degré d’enfoncement.
4°. Que comme cet aréomètre eft deftiné à comparer
des liquides dont la pefanteur eft peu différente,
la partie qui fumage doit être parfaitement
exempte de tout corps étranger : il faut avoir auffi
grand foin après avoir plongé l’aréomètre dans un
liquide quelconque, d’attendre que fes ofcillations
foient finies , & que le liquide qui peut refter à la
partie furnageante foit dèfcendu , avant que de
fixer Je terme de fon équilibre. Cette attention eft
fur-tout néceffaire relativement aux liquides très-
pefapts , tenaces, & dont l’attraCtion pour le verre
eft rorte. On évite cette erreur en laiffant tomber
doucement l’aréomètre dans la liqueur que
l’on veut pefer : il n’éft pas néceffaire de dire que
l’on doit laver & effuyer avec foin l’inftrument
lorfqu’on le fort d’une liqueur pour le mettre dans
une autre ; malgré toutes ces précautions il refte
encore beaucoup de difficultés à vaincre pour obr
tenir des données exaCtes ; certaines liqueurs s’appliquent
mieux au verre que d’autres, & s’élèvent
plus ou moins fur la tige de l’inftrument fuivant
leur degré d’attraCtion pour le verre.
J°. Enfin que le poids de l’aréomètre doit être
exactement connu en le pefant à une balance bien
jufte. IL faut le plonger d’abord dans la liqueur la
moins pefante , & remarquer jufqu’à' quel degré
l’inftrumentVy plonge ; on le plonge enfuite dans
la liqueur la plus denfe, & on charge le haut de la
dge, de poids connus, jufqu’ a ce que le degré d’enfoncement
foit égal au premier. La fomme des
poids qu’on aura ajoutés pour rendre la fécondé
immerfion égale à la première, fera la différence
entrera pefanteur des deux liquides. Suppofons ,
par;exemple, que l’aréomètre pèfe yoo grains, &
qu’il ait fallu pour rendre la fécondé immerfion
égalé à la première, ajouter 20 grains, on peut
conclure avec certitude que la pefanteur fpécifique
de la liqueur la moins denfe , eft à la pefanteur
de la liqueur la plus denfe comme 500 eft à 520 ,
°u 25 eft à 26.
Homberg Tentant tous les inconvéniens de
1 aréomètre que nous venons de décrire., en imagina
un autre, qui n’eft pas non plus fans inconvé-
ment , & qui confifte en un vaiffeau de verre
A BC D 3 figure 8,claffe 2,femblabïe â un petit ma-
tras dont le col eft fi étroit qu’une goutte d’eau y
occupe une longueur de 5 à 6 lignes ; il eft néceffaire
d’évafer un peu L’extrémité A du tube de ce
vafe , afin de pouvoir y verfer plus facilement la
liqueur- A côté de ce col A B , il fort de la panfè
C du vaiffeau, un petit tuyau D parallèle au col
A B , de la même capacité de ce co l, & de la longueur
d’environ 6 lignes. Ce tuyau fert à donner
iffue à l’air qui eft contenu dans le vaiffeau, à
mefure qu’on y met de l’eau ou une autre liqueur.
La petiteffe de ce tube eft néceffaire pour obtenir
plus d’exactitude dans le volume des liquides ,
qu’on éprouve en le rempliffant toujours à la mê*
me marque que l’on a faite auparavant fur le col.
Pour fe fervir de cette efpèce d’aréomètre il faut
i lepefer exactement,le remplir enfuite d’une liqueur
; jufqu’à la marque e tracée fur fon co l, le pefer
de nouveau à une bonne balance, & comparer
ainfi le poids de cette liqueur au poids d’une autre
qu’on aura effayée de la même manière;on connoîtra
par-là, dit Homberg, la différence qu’il y a entre
la pefanteur de tel ou tel liquide , parce qu’une
goutte d’eau occupant l’efpace de 5 à 6 lignés , s’il
arrivoit qu’on en verfât une ligne de trop ou de
trop peu , l’erreur ne feroit que d’un fixième de
goutte de plus ou de moins , fur la totalité qu’on
auroitpefée,ce qui peut être négligé: erScore pour-
roit-on la cfbrriger en ajoutant un peu d’eau s’il n’y
en a pas affez, ou en frappant fur l’entonnoir de
la tige , pour en faire fortir s’il y en a trop.
Ce t aréomètre eft encore fujet à plufieurs inconvéniens
; le plus grand de tous , & celui auquel il
n’ y a point de rèmède, c’eft que le col A B eft:
capillaire , & par cette raifon les liqueurs s’y élèvent
plus qu’elles ne devroient,&que cette élévation
n’eft p^s la même pour toutes.
Un aréomètre plus exaCt que ceux dont il vient
d’être parlé, & qui conféquemment mérite la pré-
férence,eft célui de Farenheit (fig. 5,claffe 2.) 11 eft:
compofé d’une petite bouteille de verre mince A ,
foufflée à la lampe, dont le col B C très-mince eft
furmonté d’ un petit baffin DE , deftiné à porter
dés poids. Il eft lefté d’une(petite boule de verre F ,
adaptée à la partie inférieure de cet inftrument ,
& dans laquelle on a mis du mercure ; on foude
fur la tige un petit grain d’émail <z,& l’inftrument
eft conftruit.
Pour faire ufage de cet aréomètre, il faut déterminer
exactement fon poids & le marquer fur
l’inftrument, afin de ne le point oublier. On le
plonge enfui ce dans de l’eau diftillée , & le chargeant
de poids , ©n le fait enfoncer jufqu’au grain
‘d’émail La fomme des poids qu’on a mis dans
le baffin D E pour produire cet enfoncement,
jointe au poids de l’inftrument, donne le volume
d’eau qu’il déplace c en faifant la même opération
pour telle liqueur que l’on voudra , on aura exactement
le poids du volume de cette liqueur mefure
par l’aréomètre. Les volumes étant parfaitement