
Appareil pour la combuftion du fer dans U ga%
oxigène.
Ce t appareil (figure 14) dû à M. Ingenhouz,
eft compofé Amplement d'une bouteille D E F G;
Pour opérer la combuftion du fer dans cet appareil,
on prend un bout de fil de fer très-fin B C tourné,
en fpirale,-on fixe à l'une de- fes extrémités B
dans un bouchon de liège, A , deftiné à boucher
la bouteille D E F G , On attache à l'autre,, extrémité
un petit morceau d'amadou C . Les chofes
ainfi difpofées, -oii emplit d'air vital la bouteille
dont on vient de parler.. Qn allume l’amadou G ,
puis on l'introduit promptement, ainfi que le.fil
de fe F B C , dans la bouteille,-3 & on la bouche,
comme on le voit dans la figure que nous avons
indiquée. A uflirtôt que l'amadoue eft plongée dans
l'air vital , le gaz oxigène la-brûle avec un éclat
éblouiffant ; elle communique le calorique au fer .
qui s'enflamme à fon tour avec beaucoup d'activité,
& en répandant à quelque diftance de lui
des portions de fer en étincelles brillantes, qui
tombent après avoir brûlé en globules noits air
fond du vafe. Pour éviter la ffaéture de la bouteille
qui ne manqueroit -pas d'avoir lieu parle contaét
des globules de fer chaiid 3 il faut laiffer au fond
une colonne au moins d'un pouce de haut d'eau.
Malgré cette mafiè réfroidiftante, il arrive fou vent
lorfqu'on brûle du fil de fer un peu gros, que les
globules qui s'en détachent ont encore affez de
-chaleur après avoir traverfé l’eau quelquefois très-
froide , pour fondre la furface du verre, 8c s'enfoncer
dans fa fubftance jufqu'à la moitié de leur
volume.
- Ces inconvéniens ont obligé les perfonnes qui
font des démonftrations de phyfique 8c de chimie
de faire faire à la bouteille de verre un fond de
métal, tel que du cuivre & du fèr.5 par ce moyen
on n'eft point obligé de le renouveller fi fouvent.
Cette expérience eft fujette à quelques inçqn-
véniens , dont il eft bon qu'on foit, prévenu 5 il fe
•fait -quelquefois une détonation à firiftant où l'on
donge l ’amadoue dans le gaz oxigèiié , & fduvent
'appareil eft brifé en éclats qui peuvent être à
craindre. Pour éviter ces dangers iFiie faut mëttre
qu'une très-petite quantité d'amadou, l'employer
bien fe c , 8c le lai fier brûler un petit moment
avant de le plonger dansil’air vital.
11 ne doit pas être.queftion ici de la caufé’ dë,
cette détonation , on la trouvera ailleurs 5 il nous
fuffit d'avoir donné'des moyens de la prévenir ;
quoiqu’elle foit rarev
11e. Appareil pour la combuft ion du phofphore.'
On n’aüroit jamais connu la nature des Corps fi
l'on avoit toujours continué de les traiter dans Jé
vague de l'atmofphère3‘où quelques-uns de- leurs
principes fe répandoïenty & ou' ils- en prenoient
continuellement d’autres-fans-qu’ôn pût s’en ap*
percevoir.
C e n'étoit donc qu'en renfermant les corps
dans une atmofphère bornée, & dans laquellëod
Fût pérmis de rechercher les changemens arrivés
a ces corps., ainfi qu'à l'air lui-même, que l'on
parviendroit à connoître leur nature 8c le réfultat
des changemens qu'ils fe font éprouver récipro-
ment. C'eft encore au célébré Lavoifier que l'on
doit la démonftration de cette fublime vérité chimique..
C ’eft par cette Jpgique, cette précifion
dans les expériences, 8c jfàr une grande exactitude
dans les inftrumens, qu'il a découvert non-feulement
la natuie de l'air, de-l'eau, des matières
végétales & animales.,, mais qu’il a même déterminé
le rapport de leurs principes.
Pour brûler du phofphore ou du charbon , on remplit
de gaz oxigène dans l'appareil pneumatochimique
à l'eau, fig.3n cl. 6 une cloche de fix pouces
au moins dè capacité.; Lorfqu'ellé eft entièrement
pleine, 8c que le gaz commence à for tir par-defi
fus, on tranfporte une cloche À fur l'appareil au
mercure, fig. 7, claffe des inftrumens.pour la com-
■ büftion, à l'aide d'un vàfe de verre ou de Faïence
très-plat, qu-qn pafte.par-defibus. Cette opération
faite, "on-fèche bien avec du papier gris, la fur-
face du mercure, tant à l'intérieur qu’à l ’extérieur
de la cloche. Cette opération demande quelques
précautions : fi, par exemple, on n'avoit pas l'attention
de tenir le papier-dont on fe fert pour
deffécher l'intérieur de la cloche, quelque temps
profondément plongé dans le mercure, onporte-
roit dans le gaz ' oxigène une certaine quantité
d'air commun, attaché à la furface du 'papier &
entre fes molécules , & l’on àuroit un faux réfultat.
On a-d’un autre côte une petite 'càpfule D de
fer ou -de porcelaine plate- 8c évâfée , fur laquelle
on place le corps que l’on veut brûler, après en
avoir très-exaCtement déterminé le poids à la balance
d’effai. On recouvre enfuite cette capfule
d’une autre un peu plus grande P , qui fait à fon
egard j l'office- dè la cloche du-- plongeur, 8c on
fait paffer lë tout à travers le mèreurê. Enfuite
on retire à travers le mercure la capfule P , qui
ne fervoit que de^couvercleS & qui huiroit "dans
la fuite de l’-opéfation. On peut éviter l’embarras
& la-difficulté de faire pafter les matières'à. travers,
en foulevant un dès côtés de la cloche pendant
un inftantprefque indivifible,- & èn 'i-ntrer-
duifant ainfi paf le paffage qu’on- s’eft fait la eap-
fule avec le corps cômbuftibîei II férmêle dans cette
! fécondé manière-d’opérer un peu d’air ’corfimun
avec* le gaz oxigène y mais ée'Wélajïge éftipeU
èonfidérabîe, 8t fie nuit ni au fiitçës ni à Fëtfàc-
titude de l’expérience. Dans le cas où l'rinfëTèrt
de- la réunion des deux capfulës, il y a auffv une
portion'd:air commun contenu dansleur càpaerté,
qui-'eft porté dans lé gaz -oxigène il -ëft yfàiiem-
blable que;‘ céttîe' dsrni’erë methode r’éùnit plus de
facilité 8c plus d’exaêtitude. .Lorfque lâcàpfule LG
fia. 1, claffe 7 , eft introduite.fous la cloche, on
fuce une partie du gaz oxigène que cette cloche
contient pour élever le mercure jiifquen-EF. oans
cette précaution, dès que le ,corps.combuiübie ,
feroit allumé, la chaleur dilateroit l'air, elle en
feroit fortir une portion par--deffous la cloche , &
on ne pourroit plus faire aucun calcul fur les .
quantités. On fe fert pour fucer l’air d’un fiphon
G H I , qu'on paffe par-deffous :1a cloche j 8c pour
qu'il ne fe rempliffe pas de mercure , on tortille a
fon -extrémité I un petit morceau de papier non
Collé. : v > " ' ,
-C’eft un art que l’habitude feule pe'ùt apprendre
que d’élever ainfi le ; mercure aû-deffus de fon niveau
par la fuccion. Si on fe bornoit dans cette
opération è la forte pulmonaire, on n’atteindroit
qu'à une médiocre'élévation, par exemple, d un
pouce ou d'un pouce. & demi au plus , encore n y /
parviendroit-on qu'avec beaucoup de peine, tandis
que par l'aétion des mufcles .‘de la bouche on.
peut7-ëlèver, fans fe fatiguer, le mercure a fix a
fept pouces. On moyen plus commode encore ëft
de fe fervir d’unè petite pompe qu'on adapté àu
fiphon G HI y on éleye alors le mercure à telle
hauteur què l'on juge à propos , pourvu cependant
qu'elle n'excède pa§ vingt-huit polices > fi le corps
combuiïïble eft fort inflammable, comme le phofphore,
on l'allumé avec le fer recourbe M N ,
fig. 3, clalfe 7 des inftrumens pour la combuftion,
&c,, qu'on fait rougir au feu 8c qu’ôn paffe promptement
fous la cloche : dès qu'il a le contaét du
phofphore il l'allume. Pour les corps moins coin-
buftibles ou plutôt qui veulent êtrè éleves a une
température plus haute pour fe combiner avec
l'oxigène, on fuit une mét-hodemn pëu différente.
On place -fur ces fùbftances un petit morceau g a-
rnadou ’ fur lequel. .on fixe . un atome de - phofphore
j on allume ce dernier avec-le. fer rouge 5
l'inflammation fe communique à l'amadou, puis
au corps çombuftible.’ ; .~
Dans le premier inftant de la combuftion 1 air
fe dilate 8ç le mercure defeend j mais lorfqu.il n y
a point de fluide élaftiquë’ forme, comme dans la
çdmbuftiôn du fer, du phofphore , 8cc. , 1 abforp- •
tiôh devient bientôt fenfible. En cqnfequênee il
■ ne faut point brûler une très-grande quantité de .
phofphore ou de tout autrè corps combuftiblê
dans une quantité donnée d’air. Gar ja capfule
fur la fin de l'opération s'approcheroit trop du
dôme de la cloche | 8c p’ourroit en occàfionnet la
fr attire..
L'apparéil que nous veno'ris de décrire peut etrè
employé aveç'fuccès pour la combuftion de toutes-
les fùbftances concrètes, & même pour celle des
huiles fixes. Gn brûle/ces dernières dans des lampes
, 8c on les allume affez facilement par le môyën
de l'amadou, du phofphore 8c du fer chaud; mais
ce moyèn n'eft pas fans'danger pour des fùbftances;
,qui font fufce'ptibleS de fe réduire ën.yaçeurs à;
Hjn dégré de chaleur moyën , tel que l’éther, Tafcool
8c les huiles volatiles ou effentielles. Ces
fubftancés fe diffolvent en affez grande quantité
dans le gaz oxigène, de forte que lorfqu’on les
allume, il fe fait quelquefois .une détonation fubite
qui enlève laJ cloche à une grande hauteur & la
bfïfe en éclats. M. Lavoifier & plr-fieurs autres
membres de l’académie, ont manqué d’être les victimes
d’une expérience de cette nature. ■
Çettë manière d’opérer a d’ailleurs un grand
inconvénient r elie fuffit bien pour determmer la
quantité de gaz oxigène abforbé , & cellê de l a-
cide carbonique forme ; mais ces produits ne font
pas'les fèuis; qiii fe forment, dans la combuftion des
matières végétales 8c animales; il fe forme aum'
de l’eau, parce quelles contiennent toutes de l'hydrogéné;
& cet appareil ne permet ni,de la raf-
fembler ni. d'en déterminer la quantité. Lnhn,
pour l'acïdè phofphoriqué même , l'expérience eft
incomplette, puifqu'il eft impoftible de démontrer
que’le poids de l'acide eft égal à celui du phofphore
8c de l'oxigène qui l'onè formé.
C e font toutes ces difficultés qui ont détermine
M. Lavoifier à varier les appareils relatifs à la
combuftion 8c à en employer de différentes corn-
binaifons, dont nous allons préfenter fucceffive-
mefit la defctiptio'n.
Appareil pour la dècompofuion de l'eau.
Lorfque M. Lavoifier, par le raifonnement &
quelques faits préliminaires, fut conduit à la con-
noiffance des principes de l'eau , qui avoit ete
regardée avant lui par tous les philofophe's comme
un êtrè fimple , il crut devoir cherchey le.s
moyens de fë démontrer cette vérité à lui-même
8c i tous les favanSi En conféquence il imagina
l'appareil figure 18 bis , ;dèla claffe 1 des inftrumens
& fourneaux , dont la defeription fuit. C'eft
un canon de fufil dont 011 a oté la culaffe; il doit
être long 8c fort ; on peut lorfqu'il eft trop
court y faire fouder en foudure forte un bout dè
tuyau de cuivre. On- place ce canon de fer dans
un fourneau, allongé C D EF , en lui donnant une
inclinaifon dé quelques degrés d4E en F. On adapte
'à-la partie' fupérieure E de ce tuyau une cornuè
de verre qui contient de l'eau , & qui eft placée
fur le fourneau V f X X ;. on le lute par Ton'extrémité
fupérieure F avec le ferpentin S pj, qui fe
jpiht lui-meme avec un flacon tubule H , où fe
raffembleTéaùqui a échappé de la décomppfition.
Enfin le'gaz' qüi fe dégage eft porté a la cuves ou il
eft reçu fous des cloches par le tube K K , -adapte
i là tubulure K du flacon H. Au lieu d’une cornue
, on peut employer un entonnoir de fer blanc
fermé d’un robinet par le -bas, 8c par lequel on laiffe
tomber l’eau goutte à goutte. L’emploi de cet entonnoir
nécëflîté la réunion d’un canal de ciiivfe
: au canon de fufil, qui s’ élève dans l'atmôfphèrë eh
décrivant une courbe , jufqu-à une ligne verticale.
I M. L’avoifiër dëfirant 11e laiffer aucune prife^W Xx2