I S S C A L
ëtoit toute diffoute dans l’acide, & cette diffo-
lution étoit d’un jaune d’or ; elle eft reliée très-
claire, eft un peu foncée en couleur jufqu’à la
fin de l’expérience, qui a duré, deux heures en
tout. A cette époque, la liqueur étant épaiffe,
& fe bourfouffiant fortement, le gaz n’étant plus
abondant, & l'eau remontant dans te tube, on
a cefle l’opération & diminué le feu ; il a pafié
par abforption un peu d’eau de chaux du tube
dans le ballon, & ce fluide s’eft mêlé avec le
produit liquide 5 ta portion de craie ou carbonate
de chaux entraînée avec l’eau, ne s’eft pas
diffoute dans le produit. On a déluté 5 il y avoit
en produit blanc au fond du récipient, mêlé d’eau
de chaux 1 ^ 7 gros j ou 1116 grains. La
liqueur reftéedans la cornue étoit jaune, dorée,
épaiffe comme une huile, & remplie de petites
bulles ou de mouffe qui en troublaient la
tranfparence. Cette liqiieur ou diffolution du
calcul dans l’acide nitrique pefôit quatre gros
cinquante grains. La mouffe aëriforme ou les
petites bulles, adhéroient au verre.
Le 29 mars , cette^diffolution contenoit une
grande quantité de petits flocons jaunâtres très-
légers , comme en forme la chair diffoute dans
l’acide nitrique j elle avoit une foible odeur d’eau-
forte. On en a pris la moitié ou cent foixante neuf
grains qu’on a étendus dans deux onces d’eau
diftillée, les flocons fe font divifés fans fe dif-
foudre ; comme ris ne fe raffembloient pas facilement,
on a filtré ce mélange;
i°. On a mis daris une portion un peu d’acide
fulfurique qui n’y a rien fait fur-le champ ; dans
un autre de l’acide oxalique , il n’y a point eu de
précipité.
i ° . On a verfé dans une autre portion de l’eau
de chaux, qui y a-fait un précipité abondant en
flocons blancs ; ces flocons fe font raffemblés
promptement.
3°. On a verfé quelques égouttes de la diffolution
épaiffe fur de la chaux vive en poudre, il
s’eft dégagé une vapeur blanche nitreufe, & en-
fuite de l’alcâli volatil très-fenfiblement, fur-tout
en y ajoutant un peu d’eau, ,
4°. Le muriate de baryte n’a point donné de
précipité.
50. Un a pris dix gros feize grains de cette
diffolution épailfe , qui reftoit des expériences
précédentes ; on l’a mêlée avec une once d’eau 5
©n l’a filtrée , on y. a verfé un gros dix grains d’alcali
volatil canftique, quantité oaéceffaire pour le
faturer ; il s'eft formé un précipité ûn peu moins
blanc que par la chaux.
6°. On a fait évaporer à-peu-près un demi-
gros de cette diffolution épailfe au bain de fable ;
elle n’a pas pris de couleur rouge, vers la fin
elle étoit pleine de lames blanches , jaunâtres ;
la matière fe bourfouffloit ; elle a été deffécljée 5-
du 29 au premier avril > elle a attiré l’humidité
de l’air : .on l’a délayée dans .fix one.es d’eau dif-
C A L
tillée. La matière blanche & cryftalline ne s’éft
pas diffoute ; o’n a verfé dans* une portion de
cette diffolution , de la potalfe cauftique diffoute
dans l’eau ; il s’eft formé un précipité blanc affez
pefant. Dans une autre portion j le carbonate de
potafle a formé aufli un précipité femblable au précédent.
Une autre petite portion dans, cette diffolution
a été précipitée fenfiblement par l’acide
oxalique. Il y a donc delà chaux dans cette diffo-
lution ; mais elle n’y devient fenfibîe qu’après
l’évaporation de la liqueur nitrique.
E x p é r i e n c e ï X.
A u tr e expérience comparée, le 25 mars 1787.
On a verfé fur foixante grains de pierre en
poudre du même acide nitrique pur dans un vàif-
feau dé verre ouvert 5 il y a eu à l’inftant une
grande effervefcenceformation d’écumes & dégagement
de gaz nitreux très-rouge : cette grande
effervefcence s’eft bientôt appaifée, on a ajouté
trois gros d’eau diftillée pour délayer le mélange
j il eft refté pendant quelque tems de l'écu-
me très-fine à la furface \ comme celle de la
bierre qui fermente; la liqueur écoit jaunepref-
que toute la pierre paroiffoit diffoute ; cependant
cette diffolution étoit un peu louche. On l’alaiffée
dans le yafe couverte d’un papier. Le premier
avril, on a trouvé cette diffolution un peu trouble,
& contenant beaucoup de petits flqcons d’un
jaune légèrement brun ou fauve., On l’a étendu
avec quatre onces d’eau diftiilée, & on en a decanté
la plus grande partie à l’aide d’un Typhon.
Ces petits flocons confervés dans un verre, Te
font defféchés-; ils ont formé le 16 avril, î°.
Un enduit rougeâtre comme grenu fur les parois ;
20. Un peu de matière jaune, brune au fond du
yafe, elle avoit l’afpeél d’une gomme humide,
il y en avoit peut-être un grain ; cette matière
étoit fort acide , elle s’eft délayée dans l’eau
froide , fans fe diffoudre véritablement ; elle lui
a donne une couleur rougeâtre, fleur de pêcher >■
l’acide nitrique lui a enlevé fa couleur, cé qui
prouve qu’elle n’en contenoit pas. Elle a rougi la
teinture de tournefoi très-affoiblie.
E x p é r i e n c e X.
On a mis cent grains de .calcul, N Q. I , ea
poudre fine dans une petite cornue de verre lu-
tée , à laquelle on avoir adapté un ballon termi:
né par l’appareil de Woulf, garni d’eau de chaux:
Le ballon étoit entouré de glace; le feu ayant
été donné avec ménagement, on a obtenu ;
i° . Quelques bulles de l’air des vaiffeaux.
i ç. Un phlegme blanc comme de l’eau.
30. Une fublimation cryftallifée en aiguilles,
croifées comme le carbonate ammoniaque.
4°. Un autre1 fel concret, plus près de la"cornue
C A L
nue & différent du premier par la forme, il pa-
rotffoir en dehors comme des points bn Haras,
comme des. hoùpes criftallines ;
$°. Entre ces deux Tels, il s’eft formé un cercle
brun ;
6°. La portion de fel plus près de la
cornue , s’eft fondue & falie par une matière
brune. •
. , 7?.. On a vu des gouttes d’huile brune & épaiffe
fur la voûte de la cornue, & à la portion de fon
col au-deffus, du fel b r iin en houpes ; v
8\ Pendant tous ces produits, il ne paffoit
que quelques bullçs de fluide élaftique, rares
, & qui ne troubloient point l’eau de chaux.
Malgré le très-gand feu, il ne s’eft pas dégagé
de gaz ; après deux heures d’une forte chaleur,
la cornue étoit fondus, il ne fe dégageoit plus
lien , & on l’a laiffée refroidir.
En délutant le ballon, on a fenti une odeur
vive d’ammoniaque , mêlée de l’odeur empyreu-
matique animale. Ce vaiffeau contenoit un phlegme
un peu jaune, pefant quarante grains , d’une
odeur alcaline, verdiffant fortement le papier
bleu de mauves. La cornue étoit fondue & trouée,
de forte qu’il a pu fe perdre un peu de charbon.
Elle contenoit dans fon bec deux efpèces de fels
volatilifés déjà apperçus au-dehors ; i°. L’un fî-
tué au bout vers le ballon, & en partie en haut,
près de la voûte, fous la forme aiguillée & ramifiée
, d’une odeur forte , d’une faveur alcaline
très-vive : c’étoit du carbonate ammoniacal ;
2°. L’autre placé entre les deux couches du précédent,
ayant une forme différente & lamelleufe,
une faveur moins fenfibîe que celle du premier ;
3.0, Une huile brune, épaiffe, très-fétide, très-
peu abondante , concrète, & epduifant les crif-
taux précédens, fur - tout vers le haut de la
cornue. Ces trois produits pefoient enfemble huit
grains. Le fond de ce vaiffeau contenoit un charbon
en partie pulvérulent.
Nota. On ne fait pas mention ici de l’acide
pruflique, obfervé depuis dans les produits du
calcul véfical diftillé.
E x p é r i e n c e X. Du 3 avril 1787.
Action de Vacide muriatique oxigené.
Le 3 avril, on a mis vingt-quatre grains de
la pierre N°. I , en poudre dans un matras.,
& on y a verfé. 10 onces & demie d’acide muria- i
tique oxigené, préparé, à la vérité, depuis un
an & demi, & qui contenoit, conféquemment,
une certaine quantité d’acide muriatique ordinaire.,
On a bouché le matras avec un parchemin
mouillé & ficelé ; au bout de quelques heures, on
a vu la poudre diminuer de volume & fe diffoudre ;
jl s’eft fait du vide, & le parchemin s'eft enfoncé.
L’acide a perdu fon odeur & fa couleur
Chimie. Tome II.
C A I 6 S 9
au bout de deux jours. Quinze jours après, il
ne reftoit prefque plus rien. On a filtré le 15
avril, on n’a eu que trois quarts de grain de
réfîdu non diffous. .
Lé 16 avril, on a mis cette liqueur en évaporation
, & on l’a continué le 29 ; elle a exhalé
l’odeur & la .vapeur d’acide muriatique ordinaire
; quand.elle a été en confiftance prefque fy-
rupeufe, elle avoit une pellicule, & en réfroi-
dnTant j elle s’eft prife en petits criftaux grenus ;
on a verfé fur ces criftaux, comme muqueux ,
deux onces d’eau diftillée qui. n’a pas tout dif-
fous fur-lé-champ. Cette diffolution étoit fort
acide 5 .elle a été évaporée à ficcité. Le 6 ' mars
elle étoit defféchée, jaune, déliquefcente, d’une
odeur d’acide muriatique, & analogue en même-
temps .à celle d'un extfaip brûlé ; elle pefoit
dix-huit grains. La portion féparée dans la pre^
mière évaporation pefoit deux grains ; elle étoit
blanche & matte, prefque comme de la farine.
Le 5 avril, on a mis vingt-quatre grains de
pierre, N°. I , .bien pulvérifée dans un matras,
& nous y avons ajouté 10 onces & demie
d'acide muriatique oxigené préparé depuis un an
8t demi, & qui contenoit une portion d’acide
muriatique ordinaire; cet acide ne nous a pas
paru d'ahord agir fur la pierre; mais nous avons
yu_ au bout de quelques heures, que la quantité
de cette matière avoit fenflblement diminuée ,
& en la vilîtant de temps en temps, nous nous
appercevions qu’elle fe diffolvoit facilement comme
■ un fel dans l’eau, 8çque l'acide perdoit beaucoup
de fon odeur & de fa couleur, puifqu’il devenoit
blanc. Il n’en reftoit, au bout 3e deux jours ,
qu'une très-petite quantité non diffoute au fond
de la liqueur.
On a verfé dans la diffolution de l’ammoniaque
cauftique qui y a formé un précipité, dont les premières
portions fe font redifloutes; peu-à-peu
ce précipité s’eft ^dépofé en flocons très .abondants
; il s’ eft excité beaucoup de chaleur ; quoiqu’il
y eût un excès d’alcali, la liqueur rougif-
fqit encore le papier bleu. Depuis le premier
avril jufqu au 2.6, on a décanté ayec foin la
liqueur claire en ajoutant un peu d’eau diftillée.
Quatre mois après la liqueur décantée de deffus
le précipité par l’ammoniaque, qui avoit d’abord
rougi le papier bleu, & qui paroiffoit contenir
alors de l’acide à nud, quoiqu’elle fût alcaline,
ne préfentoit plus qu’une odeur fade. Elle ne
rougiffoit ni la teinture de tournefoi, ni le pa*
pier, mais elle verdiffoit le firop de violette.
Comme de foixante grains de calcul, N ”. ï
diffous, on n'avoit eu que trente-trois grains
de précipité par l’ammoniaque, il paroiffoit que
vingt-fept grains dévoient être reliés en diflo-
lution dans l’acide & mêlés avec le nitrate ammoniacal.
Pour effayer de féparer cette fubftance,
on a ajouté de l’alcool à une partie de la diffolu-:
tion déjà précipitée, il ne s’eft fait qu’un très-
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