
cValcool muriatique oxigéné. On a traité très au
long de cette aétion à Tarticle Alcool.
A lcool nitreux. C ’eft le nom que doit
porter l’union de l’alcool avec l’acide nitreux,
mais cette combinaifon n’eft pas permanente ;
l'a&ion de ces deux corps eft même lï rapide,
que pour peu que l’acide foit concentré & l ’alcool
rectifié, on ne peut pas ! les mettre en contaél
fans qu’il y ait un mouvement confidérable, un
dégagement violent de gaz nitreux , & une con-
verfion prompte de l’alcool en . éther. Gela fur-
tout a lieu dans la combinaifon dont il eft question
ic i; car l ’acide nitreux, contenant une portion
de gaz nitreux uni à l’acide nitrique, gaz
auquel il doit fa couleur rouge , eft plus près de
fe lai {fer décompofer, que ne le feroit.de d’acide
nitrique ordinaire. Cependant fi . l’on prend de
l ’acide nitreux affaibli & qui a déjà perdu une
partie de fori gaz: nitreux: par fon union aveci
l’eau, il: peut refter uni-à. l’alcool fans le faire
pafler'à-î’ état d’éther ,» & l’alcool nitreux qu’ill
forme alors eft la même chofe que ce qu’on nom-
moit autrefois efprit de nitre dulcifié. Voye^ les
mots A cide nitreux & A lcool.
A lcool nitr iq ue ; C ’ eft le mélange de l ’a-,
eide nitrique & de l’alcool 3/qui doit porter le nom!
d’alcool nitrique. Il faut remarquer que l’acidei
nitrique diffère de l’acide, nitreux, parce que]
fes deux principes, l’azote & L’oxigène , font dans.,
de juftes proportions de combinaifon, tandis que
dans l’acide nitreux il y a une portion d'oxigène
de moins, & conféquemment une partie délazotë
prefque libre; l’acide nitrique.eft moins voifin
de la décompofition que l ’acide/nitreux : d’après
cela il" -eft certain que l'alcool nitrique fait! avec
cet acide :affez, affoibli pour né pas porter une
aétion très-rapide fur l'alcool., doit être plus permanent
que l'alcool nitreux : l'acide y eît fingu-
fièrement adouci, & Semble y prendre la faveur
d’un acide végétal. Voyt^ le mot A lcool.
A lcool n itr o -muriatique. On fait que
l’acide nitro-muriatique, que les anciens chiraiftes
i-iommoient eau régale , eft le produit d’une réaction
singulière entre' les deux acides nitrique &
muriatique ; que l’acide mixte qui en refaite eft
très-voifin de la décompolition, & que pour peu
que quelque fubftance vienne changer même légèrement
l’équilibre qui exifte entre les deux
acides qui le conftituent, il eft tout-à-coup rompu,
& il s’excite entre leurs principes une réaction
qui les. combine dans un nouvel' ordre..L’alcool
joue lui-même ce rôle à l’égard de l’acide
nitro-muriatique ; on ne peut avoir d’alcool nitro-
muriatique , c’eft - à - dire, de mélange de cet
acide mixte avec Valcool, que lorfqu’on emploie
l’acide affoibli avec de l’eau : dans tout autre cas
l ’alcool paffe à l’état,-d’éther, Voye% les mots
A cide nitro - muriatique , A lcool &
Ether.)
Alcool oxalique. 'L’acide oxalique pur eft
diffoluble dans l’alcool ; on en a fur-tout la preuve
dans l’ancienne expérience d’Urbain Hierne , qui
confifte a mêler de: l’acide nitreux & de l’alcool,
& à obtenir par une lente-évaporation des crif-
taux .minc.es 8c.tout hériffés , que ce chimifte co'm-
paroit à des; chenilles velues. îGes criftaux font
de l’acide oxalique , formé aux dépens de l’âlcool
& par la décompofition de l’aciae nitrique , &
tenu en diffolution dans la portion d’alcool non
décompofée ; c’eft cette diffolution qui doit porter
le nom d’alcool oxalique. L’ucidule oxalique
ou i’oxalate acidulé de potaftè, qu’on connoît
dans le commerce fous le nom de fel d'ofeille,
n’eft pas diffoluble dans l’alcool. ( Voyé% Farticlè
A lcool.)
A lcool phosphore..Le phofphore,. efpèce
de corps. combuftible , dont on ne connoît pas
la nature intime q u ’la cpmpofition, & qu’on n'a
point encore .dççôiqppfé, puifque,. dans ..toutes
les modifications ou les çombinaifons qu’on lui
fait fubir, . il. s'unit, en entier, ,.'8ç‘ fans agir par
des attrapions particulières de-fes. premiers principes
, le phofphpfe fe diffout bien dans l’alcool,
.'c’eft cette diffofiition, que nous noxfiimons alcool
phofpjtoré • elle eft remarquable parfon-odeur
'fétide, fa .déçompôfition par l’eau di Aillée , 8c
la féparation du phofphore qui a lieu clans ce
cas de deux maniérés ; une partie du phofphore
fe précipite en pouftière blanche qui trouble
les liqueurs , 8c uh,e autre, portion fe, dégage en
vapeur blanche qui répand une flamme très-belle
dans rôbfçurité. XW Ê A le moLpHosPHORE. ) .
A lcool phosphoreux Et phosphorique.
Ce font les dénominations qu’il faudroit: adopter
pour' défigner les çombinaifons de l’aloool avec
l'acide phofphor'eu^,. ,8c avec l’acide phofpho-
rique, fi ces çombinaifons avoient lieu. Tous
les chimiftes qui ont traité de l’acide phofpho-
nqüe, s’accordent, à dire qu'il n’eft pas diffoluble
dans l’alcool ; ils confeilient même ce diffolvant
pour féparer 8c purifier cet acide ; cependant,
M. Lavoifier, ainfi que MM. les chimiftes de
Dijon ont vu cet acide fe mêler avec l’alcool
comme le fait l’eau, ce qui annonce une combinaifon
affez remarquable ; mais l’acide phofpho-
reux , ou l’acide phofphorique retenant une portion.
de phofphore, pouvoit être fufcéptible de
fe combiner encore-mieux avec 1.’alcool. Si l’on
emploie la chaleur- & la diftillatiori , il pàroît
aum que l’alcool erdève à l’acide phofphoreux
la portion de phofphore qui n’eft pas Tamré.e d’o-
xigène, 8c ramène l’acide phofphoreux-à l ’état
d’acide phofphorique. ( Voyer les articles A cide
PHOSPHORIQUE- 8c AxCOO«L.')
A lcool prussique; Quoique Scheele ait
examiné avec foin les propriétés de 1,ac de piuf-
fiaue pur , préparé par le procédé ingénieux qu il
a falt^onnourJ3 il n’a rien dit. de fa çombinai-
fon avec l’alcool, & aucun chimifte n en a fait
mention depuis. Cependant, il eft vraifemblable
que cette combinaifon a lieu, 8c quil exifte un
alcool pruffique..
Alcool p yro -ligneux. Dans fes recherches
fur l’acide fourni par le bois mis en_ diftiljation f
M. Goettling a trouvé que cet acide s unit a
l’alcool avec facilité. Cette union eft accom- |
pagnée de chaleur , de mouvement ;8c de dégagement
de bulles de fluide, elaftique, c elt !
l’alcool pyro-ligneux , il en refuite promptement |
de l’éther. Voye£ le mot Acide - ligniq.de fui-
vant l’ancienne nomenclature , adoptée dans la
première partie du volume de cet ouvrage. ( .Voye[
auffi le mot Ether p yro -ligneux ).
A lcool p yro -Müqueüx. L’acide que l’on
obtient par la diftillation des gommes, du fucre, du
miel, de la manne , 8c dé tous les mucilages en général,
fe mêle facilement à l’ alcool. Ç e mélange que
l’on peut faire en toutes proportions comme avec
l’eau , annonce même une combinaifon intime ,
puifqu’il a lieu avec; chaleur , dégagement de petites
bulles, pénétration. C ’eft cette diffolution
qui doit porter ie nom d’alcool pyro-muqueux. On
ne l’a encore que peu examiné jufqa a préfent.
A lcool p yro -t a r t ar eu x. 11 n’eft pas. difficile
de favoir quë l’acide qu’on obtient de la diftillation
de l’acidule tartareux ou. du tartre , 8c
que nous nommons acide pyro-tartareux , fe diffout
très-bien dans l’alcool, comme le font en
général tous les produits du feu , puifqu il fuftit
de verfer un peu de cet acide empyreumatique
dans l’alcool, pour s’en convaincre. Mais; on n’a
encore rien dit de la nature 8c des propriétés de
cette combinaifon , parce qu’aucun chimifte n a
entrepris des. recherches néceffahes pour ^ bien
connoître la nature 8c les propriétés de 1 acide
pyro-tartareux.
Alcool résineux. On a vu dans rhiftôire
de l’alcool, que ce liquide diffolvant fe combine
très-facilement aux huiles volatiles 8c aux refines
des végétaux 8c des animaux. C ’ eft cette combinaifon
que nous nommons en générai alcool re-..
fineux : on la défignoit autrefois par le nom de
teinture , parce qüe pîufieurs réfines communiquent
leur couleur à l’alcool. Mais comme cette
coloration n’èft pas un caraétère effentiel de cette
-combinaifon , puifqli’une foule de fubftance s
huileufes, volatiles & réfineufes n’ont point de
couleur, cette dénomination de teinture ne doit
pas être confervée *. d’ailleurs les vernis , dans la
fabrication defquels on a le plus grand intérêt de
ne pasdonner de couleur -à l’alcool, fcntvéntablement
des , efpèces d’alcool réfinetix quoiqu’on
ne les ait jamais placés parmi les teintures ; ainfi
le nom nouveau d’alcool réfineux a une latitude
beaucoup plus grande que celui de teintures.
Quoique l’hiftoire de la combinaifon des huiles
volatiles & de l’alcool ait été traitée avec affez de
détails dans l’article général de 1 alcool , il importe;
d’ajouter ici quelques obfervations aux généralités
qui ont été préfentees ailleurs.
i:\ L’alcool ne diflout pas avec une égalé facilité:
toutes les réfines & toutes les huiles volatiles.
11 en eft qui fe fondent très-vite dans cette
liqueur , d'autres réfiftent plus long-temps avant
de s’y difloudre. Quelques-unes exigent une addition
plus ou moins confidérable de calorique pour
être diffoute ; Inexpériences feule & l'habitude
conduifent à cette connoiflance dans les laborar
toiles de chimie , & il eft impoffible de donner
des règles générales fur cet objet, parce qu'on
n e fait point encore à quelles caufes font dues
les différences des refînes. & des huiles volatiles
par rapport à leur union, avec 1 alcool.
Toutes les diffolutions d’huiles volatiles &
de ré fines dans l’alcool, ont une. faveur âcre ,
chaude & amère ; elles font fouvent odorantes
& aromatiques. Quand on les évapore, on obtient
laLréfine fous forme; molle 3 & ;prefque fans
altération : cette réfine ainfi féparéedevient sè.-
che & caffatîté par fon eypofition à l'air.
j 0. Les alcools réfineux, font décompofés par
l'eau , qui a plus,d'affinité avec l'alcool- que n’en
ont le's réfines. Celles-ci fe précipitent ou fe. réparent
fous la forme d'une forte de poulfière
blanche & colorée qui rend la liqueur mélangée
opaque comme du lait : en la recueillant & la
faifant chauffer , elle.-fe ramollit, & reprend fa
première, forme. Les huiles volatiles fe raffem-
blent à la furfacé & tous les globules qui fe font
féparés d'abord, fe réunifient peu-a-peu, & reforment
les huiles. Cependant 1 effet de ces de-
compofitions , d"e ces précipitations , n eft pas
certainement de remettre exactement les réfmes
& les huiles dans un état parfaitement femblable
à celui qu’ elles avoient d’abord ; trois caufes
dont on n’a pas encore affez apprécié l'influence ,
paroiffent concourir à-modifier & à changer les
réfines & les huiles volatiles ; la première eft une
portion d'alcool qui y telle adhérente ; la fécondé
eft la perte d’ une partie plus ou moins grande de
leur arôme qui fe volatilife pendant la diffolution
& la précipitation ; la troifième^ eft due à la précipitation
de l’oxigène qui paroit avoir lieu pendant
ces opérations ; c’eft fans doute à cette dernière
caufe qu’eft due laconverfion des huiles volatiles
én réfines qui a lieu dans la fuite de ces procédés.
On voit que fous ce point de vue on n’a
point encore bien apprécié tout ce qui fe paffe
dans les çombinaifons nommées alcools réfineux.
4". On peut diffoudre pîufieurs huiles volatiles
8c pîufieurs réfines à la fois dans l’alcool ; ces