
vre un cle ces akmbjcs , dent la colonne de 3 à 4
pieds eft en ziggaz, & qu’il appelle : vaifeau pour
alcooliser l'efprit-di-pin dès la première diftillation.
On voit , figure 7 'des planches pour les inftjù-
mens ii fourneaux, un alambic à colonne plus large
& plus courte qui eft encore en ufage dans quelques
atteliers. Mais à la fin on a fenti que ces
formes n’ étoient pas indifférentes, qui! deVoit y
avoir des règles pour déterminer les dimenfions
de ces inftrumens. M. Baume eft un de ceux qui
ont le plus contribué à les perfectionner : voici
les principes que l’on peut recueillir de .fes recherches
& des obfervatio.ns dé ceux qui ont donne
après lui quelque application à' cet objet.
La diftillation étant une évaporation en vaif-
feaux clos pour recueillir féparément les matières’
fufceptibles de vaporifation & de condenfation, les
inftrumens doivent être conftruits dé manière - à
donner la plus grande quantité de produit , de la
meilleure qualité , dans le moins de tems & aux
’ moindres frais poffibles.
Les fubftances que l’on peut porter à 1 état de
vapeurs font la plupart fujettes à s’altérer quand on
leur fait fubir un degré de chaleur plus élevé que
celui qui eft néceffaire à leur diftillation ; d autre
part, les matières que l’on traite à la diftillation
ne forit"pas à beaucoup près compofées de parties
volatiles & de partiés fixes dans un fens ab-
folu ,'i l n’y a le plus fouvent qu’une foible différence
, & l’affinité de ces parties entr elles peut
décider l’afcenfion des plus fixes avec les plus volatiles
, même à une température qui feroit in-
fuffifante pour mettre en éxpanfion les. premières
fi elles étoient feules. D’ où il fuit déjà que, toute
diftillation doit fe faire-à un degré de chaleur égal
& déterminé par la nature de fon produit.
La preffion fait obftacle à l’ébullition des liquides,
& fi les vaiffeaux qui les contiennent font
élevés, la partie inférieure reçoit, outre la preffion
de l’ athmofphère , la preffion. de 'l’excès de
pefanteur de. la colonne même d*. liquide ; les cu-
curbites les plus baffes font donc préférables pour
avoir une chaleur égale & la plus foible à laquelle
la diftillation puiffe-s’èpérer.
L’évaporation , toutes chofes égalés , fe fait
dans dès temps proportionnés aux furfaces des liquides!
évaporables > leiCcucurbites larges auront
donc l'avantage. . • ■ .
Pour recueillir les produits de la diftillation > il
faut condenfer les. vapeurs, qui fans cela feroient
emportées par l’air athmofphérique , fi elles trou-
voient un paffage affez facile hors des vaiffeaux 5
qui briferoient ces vaiffeaux, fi elles ne pouvoient
s’-éçouler allez promptement. C eft pour Cela qu on
emploie dés réfrigérens & des ferpentins.;. mais
leur ufage , leur forme ,.leurs dimenfions font aufli
déterminés par.dés principes que l’obfervation a
confirmés. -. - „ . - y
Le réfrigèrent eft un yaifféSji rempli d eau froide
• ' j ■ m qui environne la tete ou le cmap■i--t-e-a-u d1i-, l’alambr"
C ’ eft-là , en effet, que la condenfation des Vâ- 1
peurs doit commencer, parce que fe depofant .
en gouttes fur les parois intérieures du chapiteau,
elles coulent dans la gouttière circulaire, qui les
porte par le bec de l’alambic dans -le récipient..
Dans quelques provinces on fe fert encore, pour
la diftillation des eaux-de-vie, de chapiteaux fans
.gouttière, fans réfrigèrent : M. Baume remarque
très-bien que ce font des efpèces de cornües plutôt
que des alambics j il faut alors une chaleur
capable de porter la vapeur jufques dans le bec de
l’alambic, ce qui ne peut fe faire fans augmenter
la dépenfe du combuftible, fans diminuer la quan-_
tité & la qualité du produit.
Pour obtenir d’un réfrigèrent tout 1 effet que.
l’on en attend, il faut qu’il contienne une Çf,rta'n,e -
maffe d’-eau, que cette eau fon rçnouvellee des
qu’ elle a acquis un certain degré de chaleur | en
un-mot", quelle foit entretenue à uneQtempera-
ture fuffifante pour décider la condenfation, ou
du moins un commencement de condenfation
des vapeurs. Cependant il faut être prévenu
qu’un trop grand refroidiffement en cette partie
arrêteroit la diftillation au lieu, de la favorifer ,
parce que les vapeurs faifîes par le froid en arrivant
dans le chapiteau & avant d atteindre fes,
parois, retomberoient bientôt de maniéré qu 11.
n’en réfulterpit qu’une circulation inutile^ une.
vraie cohobation. . . 7 '
Les vapeurs qui s’élèvent de la cucurbite étant
arrêtées ou feulement retardées dans leur écoulement
, preffent par leur élafticite fur la furface de,
la.liqueur & s’oppofent à l’afcenfion de nouvelles
vapeurs, jufqu’ à ce que la chaleur foit portée a,
un degré capable de vaincre cet obftacle ; il con=,
vient donc de donner au bec du chapiteau &: au-
ferpentin deftiné à cUndenfer ces vapeurs un diamètre
fuffifant. I . ' y ' 1 c .
Les matières.une fois parvenues dans le ler-
pentin ne peuvent être trop refroidies, ni trop
.promptement ; le vide qui s’opère inftantanement
par cette condenfation favorife la diftillation ;. on
conçoit que ce ne peut être un vide réel comme
quelques-uns l’ ont cru ., puifque 1 intérieur de
l’aiambiC refte en communication avec: 1 athmor*
fphère, & qu’un air raréfié remplit aufli exactement
par fon reffo'rt qu’un air condenfe rempli-
roit par fa maffe , de forte qufil .exerce abfolu-
ment la même-preffion : mais il n eft pas moins
certain que ices vapeurs venant a-perdre la plus-
grande partie de leur volume, l’elpace quelles,
laiffent petit être auffi-tôt occupé par d autres
vapeurs, Sa qu’il fuffit. dans ce cas que leur ex-
panfibilité puiffe faire .équilibre à l’air qui tend a
rentrer dans le ferpentin , fans avoir a déplacer
à ‘ chaque inftant celui qui le remplirait, lans
cette fucceffion de raréfaétions & de condenfa-
tions. Cette réfiftance, de l'air doit être comptée
pour quelque chofe: M. Baume a remarqué qu elle,
retardoit fenfihlement la diftillation lorfqu on etu- .
ployoit des ferpentins trop longs, tels que ceux
en ufage dans les 'brûleries qui ont plus de trois
circonvolutions & quelquefois jufqu’ à fix.
Tels font les principes généraux d’après lefquels
on doit régler la conftruétion des alambics ; pour
en faire mieux fentir l’application ,. je donnerai la
defcription de l’alambic, propofé par M. Baumé,
dans fes élémens de pharmacie, qui fert à plu-
fieurs opérations , & qui fe trouve aujourd’hui
dans tous les laboratoires.
C e t alambic eft repréfentéfur fon fourneau, Sc
appareillé de fon ferpentin &: de fon récipient, (fig-;.
27 des inftrumens pour Les diftiUations.) Il eftcorripo-
fé de trois pièces. La première, que l’on voit fépa-,
rément, (fig.i%.) eft la cucurbite de cuivre étamé
en dedans. Elle doit avoir onze pouces deux lignes
d’A en a , & autant de D en dj quinze pouces
dé diamètre d’E en e j & douze pouces de ;
profondeur d’A en D. F eft un tuyau d’un pouce
& demi de long, de quinze lignes de diamètre,
que l’on bouche avec un bouchon de liège, &
qui fert à mettre de l’eau dans le-vaifleau, à
mefure qu’ elle s’évapore, fans interrompre la diftillation.
GG font deux anfes pour manier commodément
cette pièce. L’orifice de ce vaifleau
eft renforcé à l’extérieur par un collet de cuivre
tourné pour fupporter la piece que ion nomme le
bain-marie & qui entre dans la première.
Le bain-marie (fig. 29.) eft d’étain,garni à fon ex-"
trémité extérieure d’un collet d’étain quipofe fur
celui de la premièrerpièce ; ce vaifleau, de forme
cilihdrique , a onze pouces de diamètre en de-;
dans, & neuf pouces de profondeur, h h font
deux anfes d’étain. L’extrémité intérieure eft
tournée jufqu’ à un pouce & demi , & creufée
d’environ une ligne & demie, ce qui forme un
petit renfoncement deftiné à recevoir le col du
chapiteau.
La troifième pièce (fig. 30.) eft le chapiteau i on
la nomme chapelle lorsqu’elle a une figure conique.
Elle^,eft d’étain j elle a neuf pouces de profon-r
deur de L en K , & onze pouces de diamètre
dans la partie inférieure» Au bas'4e cette partie
eft pratiquée dans l’intérieur une gouttière d’un
pouce & demi de profondeur, & qui a une ouverture
qui répond à un tuyau d’étain M , de
quatorze à quinze pouces de longueur , & de trois
* à quatre lignes de diamètre pour conduire les vapeurs
qui feTont condenfées fur les parois du chapiteau
& ramaflees dans la gouttière. On fait entrer
ce tuyau dans un matras N'(fig. 27.) 11 eft une continuation
de chapiteau en étain de quatre pouces,
de longueur, garni d’un fort collet & d’une emboî-
ture d’un pouce & demi,qui entre & pofe fur le rebord
intérieur du bain-mariè ou de la cucurbite. C e
chapiteau eft garni à l’extérieur d’une, efpèce de
chaudron de cuivre renflé par le.milieu & foudé
exactement autour du chapiteau d’étain pour contenir
un volume d’eau froide, afin de faciliter la con-
dçnfation des vapeurs qui s’élèvent dans le chapiteàu
: oh nomme cette pièce le réfrigèrent ; elle a
fefze pouces de diamètre d’O en O , treize pouces
de profondeur, & neuf pouces de diamètre
en C . On foude-en P un robinet de cuivre qui
communique à l’intérieur du réfrigèrent feulement
, & qui fert à faire écouler l’eau lorfqu’elle
eft échauffée. Ce robinet doit être fort gros, pour
qu’on puifle prqmptement vider le vaifleau &
le remplir fans intervalle de nouvelle eau.
Lorfqu’on eft à portée de fe procurer de la glace
on peut en mettre de temps en temps quelques
morceaux dans le réfrigèrent, on évite par ce
moyen l’embarras de renouveller l’eau, du moins
aufli fouvent.
■ C e t alambic doit être fait de manière que l’em-
boïture du chapiteau entre dans la cucurbite , afin
qu’on puifle diftiller, à volonté & fuivant le be-
foin, à feu nud ou au bain-marie. Cette emboî-
ture doit être aflez exaéte pour ne pas laifler
échapper l’air lorfqu’on fouffle dans l’intérieur
par le bas du chapiteau.
Le réfrigèrent ne fuffit pas toujours pour ame-
n'ërlês vapeurs au degré' néceffaire de condenfation
, & fur-tout pour empêcher qu’en paflant
à l’état de, liqueur elles ne retiennent une portioii
de calorique capable de rôtir fes parties huileu-
fes, & de lui communiquer un goût de feu ; pour
remplir complètement ces objets on a très-bien
imaginé de prolonger le réfrigèrent, ce qui fe
fait en adaptant au bec du chapiteau de l’alambic
un long tuyau qui fait plufieurs circonvolutions
fur lui-même, & qu’on nomme ferpentin.^ C e
tuyau eft ordinairement d’étain ; il eft fixé dans
un vaifleau de cuivre ou de bois que l’on remplit
d’eau froide-'avant la diftillation. ( Fig. 27 des inftrumens
pour les diftiUations. )
La grofleur de ce tuyau n’ eft point indifférent
e , on a remarqué que la meilleure proportion
•éft‘ de 18 d 24 Lignes de diamètre.
■’ _ On conçoit que la maffe d’eau qui environne
de toutes parts les circonvolutions du ferpentin ,
doit faire un tout autre effet que celle du réfrigèrent
pour abforber la chaleur, & maintenir la
température au degré qui convient. En promettant
, de temps en temps, quelques morceaux de
glace dans cètte eau , on s’afture encore mieux
de Légalité de Cette température.
MWëigel* , - dans fes obfèrvations chimiques ,
publiées1 à Gôttihgue en ^771 , a propofé de
fubftitüer au ferpentin un tuyau garni d’une efpèce
de fourreau , dans lequel, il établit un courant
d’eau froide, & au.moyen duquel il affiire.avoir
obtenu, fans peine, les acides-à un haut degré
de concentration L mais Comme cet appareil eft
principalement deftiné aux opérations qui fe font
dans des cornües, la defcription en fera mieux placée
à l ’article DiSTILLATiON..(. Voye^ ce mot. )
J’ ai vu dans quelques fabriques employer avec
avantage, au lieu de ferpentin, pour ladiftillation
ou rectification de l’alcool , 1 appareil dont on
A ^