
'qu’il y a apportées depuis , & les obfemtions -que
j’ai préfentées dans les additions faites à cemémoire.
Quant à ce qui,-manque encore pour concevoir la*
formation de .chaque humeur animale en particulier,
& refpèce d’affimilation qui forme dans chaque
région du corps des animaux les liqueurs ouïes
foliées qui y-font, il s’eh faut, encore de beau^
coup qu'on puif^e .déterminer ce que la fcience
chimique pourra fournir à cet..égard } mais on
verra dans’ tous les. articles de ce dictionnaire
qui comprennent les liquides & les folides animaux,
ce que Ton pofîede déjà fur cet o b je t,
& ce que Ton peut efpérer encore. Voyeç lès
mots , Bile, Lait , Lymphe , Graisse,
Urine,.Larmes, Sa u v e , C hyle, Sperme,
O s , Musçles, & en général tous les: articles
dépendans du règne animal.
ANIMALES., ( Subfiances ). Les ,fub fiances
animales ont toutes enfemble & fans diftinétipn
des c’ara&ères chimiques, ou des propriétés confiantes
qui les rapprochent les unes des autres,.
& qui les diftinguent des matières minérales; &
mêmes des matières végétales. Les principales, de ;
ces propriétés font , i°. de donner beaucoup
d ’ammoniaque par la diftillation y 1°. de fe pourrir
très.-vite 3 & ;cîe, fournir également,de l’ammoniaque
comme un des produits de leur dëcorn-
pofition fpontanéé y y°. de devenirjaunes par le '
contaét de l’acide nitrique} 40. d’exhaler du gaz ï
azote pendant que l’acide nitrique les diffout &
.avant qu’il, les convertiffe en acide oxalique 5 5 °.
de lai, (Ter après leur décompofitipn, par le feu un
charbon très-difficile à incinérer qui contient
plufieurs efpèces de phofphates fixes } 6 >. de don-
nèr beaucoup d’acide pruffique, foit par la fimple
action de la chaleur lente foit par la combuftion
lapide, foit parla réaèHon de l’acide nitrique;Une
analÿfe complette prouve que les matières animales
font forfaées de carboné, d'hydrogène ,
d’azote & d’oxigène unis intimement, & aux-'
quels ,fe trouvent fouvent affociçs la chaux, la
fonde , l’acide phofphoriqué êç- le_ fer-. Elles diffèrent
des fubftances mine raies par leur , ordre
de compofipoh plus compliquée.,v& par fleurs
changemens bien plus rapides, bien plus fréquens,
&çles matières végétales parla préfence de l’azote. 31 eft cependant plufieurs. de ces dernières qui fe
rapprochent des fubftances animales , & qui comme
elfes recèlent l’azote, dont la préfence produit
la plupart .des propriétés défignées çi-deffus. Telle
font le glutineux qu’on; trouve dans-fa farine de
froment} la gomme ou la refîne éîaftique , les
tuniques cornées des femences, les ..graines .des
crucifères, les plantes dés marais, &c. Ces matières
végéto-animaies contiennent en même-temps
de l’acide 8c desfels pbofphorîques ,.ce qui établit
une analogie de plus entre, elles & les matière^
animales. On a réuni à l’article Analyse ttout
ce qui eft connu aujourd’hui fur la nature de ces* L
matières, 8c fur les diyers moyens d’èn déterminer
kcompofition. L’article Animalisation éXoofe
également ce qu’on fait en ce moment fur h
formation des fubftances animales, fur lés' çhan-
gemens qu’éprouvent dans les corps dés animaux
les matières végétales pour fe convertit en leur
propre fubfta-nce. Ainft toutes les queftions
qu’on pourrait agiter fur les propriétés intimes
des matières animales:, étant traitées dans ces
deux articles, j’y renverrai le îeéieùf , qui n’aura
trouvé ici que l’énoncé des principaux traits ca-
ra&eriftiques qui diftinguent ces matières.
A N IM AN S , ANIMÉS } ( Par marie ). On
dit fouvént'des médicamens animans ou animés,
pour exprimer foit leur nature irritante ftiniulant.e
propre, | foit pour indiquer qu’on S leur a -réuni
quelque fubftance de cette nature }' on dit une
potion , une Boiffon animée, un onguent, un emplâtre
animé, r é
Animé. ( gomme ou réfine. ) Lîymen&a courbant.
La refîne animé découle d’un très-grand arbre du
Brefiljdela nouvelle Efpàgne,desiflés d’Amérique,
de|la Guiane*- Elle doit être citrine , quelquèfoïs
blanchâtres, claire, tranfparerite, brillante-}.fèche,
friable, en. larmes difficile à difïbudre, affez fem-
blablé au fuccin ,, de bonne odeur.
ANIS. Pimpindla aiiifum. L. Anifium. J. B. 2.
72. C ’eft une.plante annuelle, ombellifèré, -in-
digène à la Syrie, 'à l’Egypte, au Japon ,• mais
elle y eft rare fuivant le rapport de M, Thunberg,
qu’on cultive en France; dans la Touraine}
eu Allemagne, dans la Thuringè, dans la Saxe,
dans le territoire', de Bamberg } elle offre une
femence pedunculée, ftriée, un peu oval ed’un
; verd • brun , d’un goût agréable , dotlx, aromatique,
qu’il faut choifir nourrie} elle fait un dés
obje ts du commerce - des. épiciers} c’eft la première
des quatre grandes femences carminatives
& chaudes , qui-eft douée d’une . infinité ;d’excellentes
qualités. 'On l'employe;. avec avantagélorf-
que la digèftion eft difficile, & que la difficulté
vient des crudités de l’eftomac, comme dans la
colique, le hoquet, le mal de tête, le coche-
mar , :1e vertige,, les diarrhées , là difficulté de
refpirer} elle empêche le lait de fe coaguler dans
les mamelles des nourrices , aiguife la vue & l 'ouïe,
convient dans l’enrauement, la toux} e’eft ce qui
l’a fait appelier par quelques-uns Y ami des poumons,
contre,-le tintement d’oreille } elle excite les
urines & |les règles*. O n . la mêle fouvent avec
les.purgatifs pour en corriger l’acriraouie. . Cullen
aÏÏure que les femences d’anis femblent être particulièrement
deftinées aux maladies des en fans,
parce qu'ils font, fujets à des douleurs & des coliques
qui proviennent de. J’acefcence du lait-qu ils
prennent} elles font très-propres,.à\.cfes incommodités
i parce' quelles àgiffenc ■ en , crès-pe^te
petite dofe} elles fontconféquemment très-faines,
en ce quelles ne font point rifquer de contraèler
de mauvaifes habitudes ou de ftimuler trop fort.
Ce font-là leurs vertus réelles ; on dit quelles
font propres à augmenter le lait des nourrices j
leurs faveurs paflent effectivement dans le lait
fans avoir fubi de changement; & je les ai vu,
continue Cullen, quelquefois donner à des nourrices
en forme d’affaifonnement, & paifer d’elles
à leurs nourriffons qui avoient des coliques pro-
venans de leur difpofition naturelle, ou de la
nature du lait, au point de remédier entièrement
aux coliques dont ils étoient affeCtés. On
peut fuppofer que comme leurs propriétés paffent
fans être altérées , elles peüvent ftimuler les organes
excrétoires, & donner du lait. Heurnius
les preferivoit aux enfans à la dofe d’un feru
pùle dans leur bouillie fucrée, afin d’évacuer
le méconium, ce qui les purge autant que la
rhubarbe. Vanhelmontles appelle le foulagement
des inteftins} appliquées à l’extérieur, elles dif-
fipentles ecchimofes & les contufions.
La dofe de la femence d’anis en poudre eft
depuis un fcrupule jufqu’à un gros , feule ou
mêlée avec du fucre, ou en infufion. Les con-v
fifeurs en font de petites dragées} ceux de Verdun
excellent dans cette fabrication. Son huile diftil-
Jée fe fige facilement} c’eft le contre-poifon de
l’arfenic. Son huile , par expreflion, fon efprit,
fontauflien ufage : la pharmacopée de Wirtemberg
fait grand cas de fon eau diftillée.
La femence d?anis entre dans une foule étonnante
de compofitions pharmaceutiques dont l’énumération
deviendrait faftidieufe } les principales
font l’efprit carminatif de Sylvius, le roffo-
lis de 6 graines, l’effence carminative de W edelius,
la décoClion carminative. Nous avons vu un religieux
amaffer des fommes très t confidérables
en vendant de la liqueur préparée avec l’ anis.
L’huile d’anis fait la bafe du baume de foufre
anifé } .cette huile entre dans les trochifques bé- '
chiques noires. Vogel affure que c’eft un poifon
fubtil pour les pigeons.
La femence d’anis fe fert fur des aflîettes pour
en manger au repas, & cela en Allemagne. On
en fait entrer dans le pain aux environs de Rome:
les traiteurs & les pâtiffiers d’Angleterre en font
grand ufage. Sa propriété fur l’organe de la vue
a occafion’né le vers fuivant de Salerne :
Emendat vifum , fiomachum confortât anifum.
Le ’meilleur hiftorien de l’anis eft Henningue,
ïiié decin allemand.
(M. Willemet.)
ANISÉ. ( Pharmacie.') Anifé fed.it d’une préparation
pharmaceutique dans laquelle on fait entrer
l’huile volatile d’anis, pour communiquer un
parfum agréable à cette préparation. Ainft Ton dit
Chimie. Tome II,
jus de réglijfe anifé, cachou attifé. C e mot s’emploie
encore, pour indiquer que l’huile volatile
d’anis fait un des principaux ingrédiens d’une com-
pofition pharmaceutique, fans qu’elle ait feulement
pour utilité de lui communiquer fon parfum. (Teft
ainft que l’on a nommé baume de foufre anifé,
une diffolution de foufre dans l’huile Volatile
d’anis. Les propriétés médicinales de ce compofe
font bien plus dues à cette huile qui en fait la
bafe, qu’au foufre, qui n’y eft que très-peu abondant
} car il ne fe diffout qu’en petite quantité
dans la plupart des huiles volatiles, l^oye^ les mots
C achou, Réglisse & Sulfures huileux, &c.
A N O D Y N MINÉRAL. (Pharmacie.-) Dénomination
employée par quelques anciens chi-
miftes & adoptée par plufieurs pharmacographes ,
pour dëfîgner une maffe faline que l’on prépare
en projettant fur du nitrate de potalfe en fufion
une petite quantité de foufre. C e fel eft encore
connu fous le nom de criflal minéral, fel de prunelle.
Mais d’après les principes de la nomenclature
méthodique, nous le connoiffons aujourd’hui fous
le nom de nitrate de potajfe , mêlé dé fulfate de pd-
tafle. Voye£ ce mot.
ANODYN UNIVERSEL. (Pharmacie.) Quincy
dans fa pharmacopée, décrit fous ce titre une diflb-
lution a opium dans l’alcool foible, & à laquelle
on ajoute du carbonate ammoniacal & quelques
fubftances aromatiques } cette préparation eft un
alcool ammoniacal d’opium. Voye% ce mot.
ANTHORE. Aconitum anthora. L. Anthora
Lob. ic. C77. De toutes les efpèces d’aconits, il
n’y a quel’anthore qui ait la réputation d’être bieri-
faifant, non feulement comme l’antidote des autrës
aconits, mais bien encore de tous les venins poffi-
bles. Plufieurs botaniftes, & nous fommes du nombre
, croyent que cette plante étant revêtue dii
même cara&ère que les poifons végétaux les plus
fubtils, il ne fautpaS s’enfervir inconfidérément.
On éftime la racine d’anthore propre contre Ta
morfure des vipères & autres animaux venimeux.
Elle eft alexitère contre les fièvres malignes le
pourpre , la pefte, la rage le toenia , pour ap-
paifer les tranchées des inteftins. On s’en fert en
Dauphiné pour faire mourir les'vérs : fi on la
mâcne, elle brûle le gofier} fon amertume, fon
âcreté font eau fe qu’on ne la preferit que fous là
forme de bol , depuis un fcrupule jufqii’à un gros }
elle eft vomitive & purgative. Le favant auteur
des démonftrations botaniques à l’ufage de l’art
vétérinaire, preferit la poudre de cette racine
aux animaux, à la dofe d’une once: On l’emploie
dans l’orviétan ou antidote thériacal de la pharmacopée
de Touloufe. Marcellus faifoit un mélange
de feuilles récentes d’anthore -& de thora ,
& lecommandoit le fuc exprimé de ce mélange j
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