ne change point la teinturë de tournefol, & verdit
celle de violettes ; il perd fa tranfparence à
une légère chaleur. Si on le met en diftillation dans
une cornue, on en obtient de l’ammoniaque pure.
La matière le fond, il fe fublime de l'arfénic, &
il relie de l’acide arfénique fondu au fond du vaiffeau.
Schéele attribuoit la réduétion de l’acide
arfénique à la décompofition de l’ammoniaque. Le
paffage remarquable de fa diflertation fur ce point,
doit être inféré ici 5 il fera voir combien de vues
contiennent les ouvrages de cet homme célèbre.
La réduélion de l’acide arfénique en arfénic ne
peut être ici attribuée, dit-il, à la chaleur de la
diftillation, puifque cet arfénic fe fublime, avant
que le réfidu ou l’acide arfénique foit fondu. 11 en,
réfulte que. pendant la diftillation, , l’acide arfénique
a décompofe une 1 partie de l’ammoniaque.
Dans mes expériences fur l’oxide de .manganèfe,
j’ai remarque que, lors, de la décompofition de.
l ’ammoniaque, il fe dégageoit une .efpèce de .gaz.
j ’ai obfervé ici la même chofe ; j’ai diftillé Une.
once d’arféniate d’ammoniaque dans une petite
Cornue, ; j ’ai employé au lieu de récipient une.
velfiè fèçhë. Aufii-tôt que l’arfénic s’eft fublimé
au col de la cornue, la veffie. s’eft enflée, & ce
gaz reffêmbloit exactement à celui qu’on retire de
Loxide de manganèfe. & du muriate-ammoniacal.
On voit bien que le gaz dont il? eft ici queftion,
eft du gaz azote-, fi^qu’il fe fépare à mefure que
l’hydrogène de l’ammoniaque.fe porte fur l’oxigène
. de l ’acide arfénjque.
Depuis des découvertes de Schéele , M. Pelle-,
tier .a examiné quelques propriétés de l’arféniate
d’ammoniaque, & il en ar configne 1 hiftoire dans,
le journal de phyfîque, ( année 1782, tome 19 ,
page. 117. ) C e chimifte, après avoir conftaté que.
l’oxide d’arfénic décompofe le nitrate d’ammoniaque
, commele nitrate de potaffe& le nitrate de
feude, qu’il n’y a pas.de détonation dans cette
opération, parce que l’acide nitreux eft dégagé
avant que fa réaétion fur l'ammoniaque ait lieu -,
que l’ arféniate d’ammoniaque eft décompofable par
un grand feu, Si qu’il refté après cela de l’acidq
arfénique pur, a combiné ce dernier|tombé en dé-.
liquefcence à l’air avec de nouvelle ammoniaque,.
& en a étudié les caractères. Ayant pris du carbonate
d’ammoniaque pour faire cette faturation, il
a remarqué qu’il y avoit une très-vive effervef-
cence, & qu’il falloit une grande quantité de^ ce
Tel pour fatürer l’acide arfénique. 11 a évaporé la
liqueur, jufqu'à cé qu‘elle.pût criffallifer il a obtenu
un fel d’ une forme très-différente de celle des
arféniates de-potaffe & de fonde, quoique Schéele
dife quelle eft femblable. Les criftaux d’arféniate
ammoniacal très-prononcés étoient rhomboïdaux,
& reffembloient affez au nitrate de fonde. 11 y a
cértainementloin de cette forme à celle deprifmes
quartés que préfente l ’arféniate de potaffe, L’arféniate
d’ammoniaque mis fur les charbons ardens,
son-feulement fe décompofe comme tous lesarféniâtes,
en donnant des vapeurs d’oxide d’arfénic*
mais ne laiffe aucun’ réfidu : ce qui tient à la volatilité
de fa bafe. On voit que M. Pelletier n'a
point obfervé la décompofition & la, rédudion
d une partie del’acide arfénique par f ammoniaque,
fur laquelle Schéele a infifté d'une manière particulière,
comme on l'a fait remrquer plus haut.
Cela dépend de la température que l'on, emploie.
A une chaleur douce, employée par M. Pelletier,
l'ammoniaque fe dégage > elle fe. décompofe au
. contraire, ainfi que l’acide arfénique, à une chaleur
forte 8c brufquement appliquée. Je me fuis affuré
que l'arféniate d'ammoniaque eft décompofé par
la chaux, la baryte, la potaffe 8c la foude. Ce fel
n'eft d’aucun ufage.
A rséniate d'antimoine. Suivant Schéele,
l'acide arfénique liquide agit par la digeftionfur l'an-
' timoine j il fe fépare une grande quantité de poudre
blanche ou d'oxide blanc d'antimoine. La diffolution
claire verfée dans l’eau, dépofe. atifli beaucoup
d'oxide, mais cet oxide contient^ de l'acide
arfénique. 11 n'en eft pas moins diffoluble dans l’acide
muriatique 8c fufceptible d’en être, en fui te.
précipité par l’eau. En diftillant une partie de fulfure
d'antimoine avec trois parties d’acide arfénique,
le mélange s'enflamme j dès.qu’iLentre ep fufion,
il Te fublime de l ’arfénic &une matière‘rougeâtre;
on obtient un peu d'acide fulfureux. L'eau bouillante
appliquée au réfidu, diffout l'acide arfénique,
, 8c laiffe une poudre blanche, brillante j quiy traitée
a la diftillation avec du charbon par un feu violent
, donne ded'arfénic fublimé & de l’antimoine
au fond .du vaiffeau.
On reconnoît bien dans les expériences de Schée*
le le jeu -de l'oxigène fur deux fubftances métalliques
qui en font avides 5. mais on ne trouve rien
de pofitif fur l’arféniate d'antimoine.
Schéele ajoute à ces premiers détails qued'acide
arfénique ne précipitepoint le muriate d'antimoine,
quoique les arféniates alcalins opèrent cette précipitation
par une double affinité. L'acétite. & le
tartrite d'antimoine font précipij^s par l’acide arfénique.
Ces phénomènes indiquent que l'arféniate
d'antimoine eft peu diffoluble. C e .fel, comme on
voit, peu connu, n'eft point employé,, même
pour les opérations de chimie.
A rséniate d' argent. Schéele décrit dans
le § X X VI de fa differtatïon fur l’arfénic &;i fon
acide, de très-belles expériences fur la combinai*
fon de cet acide avec l'argent. Par la digeftion,
l'acide arfénique n'attaque pas -ce métal .; mais »
l'on chauffe allez pour enlever toute l'eau, & opérer
,1a fufion de l'acide arfénique folide, on obtient
un fublimé d'arfénic qui annonce que l'acide a perdu
une partie de fon oxigène qui fe porte fur 1 argent.
En effet, après un quart-d’heure^ de fufion
dans l'expérience des 6chéele, tout l'argent fut
diffbus. JU cornue refroidie & caffée contenons
Verre blanc, prefque tranfparent > célui de ce
vaiffeau étoit couvert d'un enduit vitreux, d'un
jaune foncé. J'ai décrit à l'artiçle de 1'A rgent, des
expériences dans lefquelles le nitrate de ce métal
réduit dans des cornues de verre, laiffoit dans
celles-ci un émail brun ou marron, manifeftement
coloré par de l'oxide d'argent : on reconnoît ici
un effet 'analogue, une combinaifon de, l'oxide
d'argent avec le verre de la cornue. La couleur
variée de cet émail dépend certainement de la nature
du verre ..8c de la proportion ainfi que de
l'état des oxides de manganèfe 8c de plomb qu'il
contient.
L’arféniate d'argent vitreux 8c prèfque tranfparent
, qui réfulte de l'opération décrite ci-deffus,
étant pulvérifé & mis avec de l'eau diftillée chaude,
perd fur le champ fa tranfparence, Redevient d'un
rouge brun. L'acide arfénique eft dfffous, & il
entraîne un peu d'oxide d'argent que l'acide muriatique
enlève 8c précipite en flocons blancs pe-
fans ; il refte après cette diffolution une poudre
brune qui fe fond au feu , fans dégager d'arfénic ,
& qui après fon réfroidiffement, préfente une
maffe brune, tranfparente vers fes bords ; il parôît
que cette maffe eft une efpèce d'arfénite d'argent
ou une combinaifon d’oxide d’arfénic & d'oxide
d'argent ; chauffée fortement dans un creufet couvert,
elle fe réduit en argent , que Schéele a
trouvé entouré d'un verre blanc. On ne doute
point d'après cet expofé de l’expérience de Schéele,
qu’à une haute température l’argent ne décompofe
en partie l’acide arfénique, 8c ne forme
ainfi une efpèce fort fingulière d'arfén-iate d'argent
qui prend par la fufion la forme d'un émail blanc,
& qui fe partage enfuite par d'eau en deux combi-
naifons différentes l'une de l'autre par la proportion
des deux métaux & de l'oxigène.
L’acide arfénique pur précipite en partie Ja diffolution
nitrique d’argent ; les fels neutres arféni-
caux ou les arféniates alcalins la décompofent
complètement. Il fe forme un précipité brun, qui
paroit être la couleur propre de l'arféniate d'argent.
Ce précipité eft décompofable .par l'acide muriatique
8c diffoluble dans l'ammoniaque.
Un mélange de parties égales d'acide arfénique
& d'acide muriatique liquide , digéré pendant une
quinzaine de jours fur l’urgent divifé comme il
I eft lbrfqu’ on l'a précipité de fa diffolution nitrique
par le cuivre, agit fenfiblement fur ce métal.
II prend la forme d'une poudre blanche. Schéele a
reconnu cette poudre pour du muriate d'argent.
En diftillant la liqueur furnageante fur cette poiidre,
R a obtenu de l’acide muriatique qui terioit de l’o-
xide d arfénic en diffolution. Ainfi l’acide arfénique
qui dans fon état liquide , n'eft point décompôfé
par 1 argent feul, en devient fufceptible par l’adition
de l'acide muriatique : on reconnoît ici l'in-
fluence d'une attra&ion difpofante.
Arséniate d'arsenic. Schéele n’a rien dit
de l'arféniate d’arfénic. Il s’eft contenté d’obfervet
i° . que l'arfénic métal digéré dans l'acide arfénique
liquide, fe couvre d’une poudre blanche d'oxide
d'arfénic ; 20. qu'en traitant à la diftillation
une partie d'arfénic avec deux parties d’acide arfénique
fe c , le premier fe fublime , 8c l’acide f©
fond j que fi l’on jette de l'arfénic en poudre fur
l'acide arfénique en fufion , il fe produit une inflammation,
8c il fe fublime de î’oxide d'arfénic
blanc. Ces expériences de Schéele apprennent feulement
qu'en traitant l'arfénic pur, ou dans l'état
métallique par l’acide arfénique, l’oxigène fe partage
également entre ces deux matières, 8c il en.
réfulte que l'une revient & l'autre arrive à l'état
d'oxide > mais il n’eft pas queftion dans ces détails»
de l'union de l'acide arfénique avec l'oxide d’arfénic
, union qui doit former l’arféniate d’arfénic.
Aucun chimifte n'a encore parlé de cette combinaifon
, 8c on doit la compter parmi les inconnus
de cette fcience.
A rséniate de b a r y t e . Il n'y a que très-peu.
de faits dans la differtation de Schéele fur la combinaifon
de la baryte avec l'acide arfénique. Suivant
lui, la baryte fe diffout facilement dans l’a-’-
eide arfénique liquide j la diffolution approchant
de la faturation , l’arféniate de baryte fe féparede,
l’eau. U'acide arfénique n'enlève point la baryte
aux acides fulfurique, nitrique, muriatique & acé-
teux j mais les trois derniers font décompofés par
les arféniates alcalins, & de cette décompofition
réfulte de l’arféniate de baryte.
L'arféniate de baryte fe fond par la chaleur ,
fans éprouver d’altération ; chauffé avec du charbon,
il s’en fépare de l'arfénic par la décompofition
de l'acide arfénique. L'acide fulfurique enlève
la baryte à ce fel.
A ces faits indiqués par Schéele, j'en ajouterai
plufieurs autres que j'ai eu occafion d'obferver dans
les expériences deftinées aux démonftrations de
mes cours.
L'arféniate de baryte criftallife en petits folides
minces 8c plats, qui préfentent quatre pans inégaux.
La meilleure méthode de le préparer, con-
fifte à mêler de l'acétite de baryte avec de l'arféniate
de potaffe, tous les deux en diffolution un
peu rapprochées. On voit bientôt fe former des
aiguilles brillantes qui fe dépofent. Si les diffolutions
font trop étendues, il faut les évaporer après leur
mélange. En conduifant lentement cette évaporation,
on obtient des criftaux purs 8c affez réguliers
d'arféniate de baryte. Ce fel ne paroît fe décom-
pofer qu'à la dernière violence du feu. 11 paroît
que parmi les differentes bafes alcalines & ter-
reufes qui peuvent être unies à l’acide arfénique y
il n’y a que la chaux qui foit fufceptible de dé-
compofer l’arféniate de baryte. Il paroît encore
qu’il eft inaltérable par tous les Tels neutres, fi l’on
en excepte les fulfates par rapport à l’acide fulfurique
qui etllèYe par-tout la baryte, les fels cal