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D. Le cobalt; grenu , fin, blanc-rofé , fragile
& pulvérifable , de difficile fufion, devenant bleu
en le fondant avec du verre.
E. Le bifmuth; en grandes lames d'un blanc jaunâtre
, caftant , très - fufible , très - criftallifable ,
très-oxidabîe.
F. Le nickel ; gris 3 grenu ,_ dur 8c peu fragile 3
de très-difficile fufion 3 donnant un oxide Yerd par
le calorique & 1*air.
G. Le manganèfe ; gris-blanc, à grain fin , fragile
3 très-difficile à fondre 3 le feul métal qui foit
jfi combuftible à l'air, qui! change fur-le-champ.
de couleur, 8c fe réduit en pouffière noire en
quelques jours 5 on doit le conferver fous l'alcool
ou l'huile, pour l'empêcher de brûler.
H. L’antimoine ; blanc, pur, à grandes lames ,
fragiles, dur à fondre, à oxide blanc, fublimé
&criftallifé, qui joue prefqüe le rôle d'acide en
s'unifiant aux alcalis. -
I. Le zinc 5 d'un blanc* bleu , à grandes lames
demi-cafiant, pouvant être laminé, facile à fondre,
le. plus inflammable des métaux, brûlant quand il
eft rouge avec une belle flamme blanche jaunâtre,
décompofant fortement l'eau.
K. Le mercure 5 fufible à 30 ■—p i degrés du
thermomètre de Réaumur , congelable à 33 — o
degrés du même thermomètre , s'oxidant en noir
( éthiops p e r f e ) par la fimple divîfîon, ou s’éteignant
par ce fimple procédé dans toutes les
matières vifqueufes ou épaifles avec lefquelles on
le triture.
L. L'étain; blanc éclatant, mou, léger , peu
fonore, ravable par l'ongle , très - fufible , très-
combuftible , donnant un oxide blanc qui trouble
la tranfparence du verre, & le convertit en émail.
■ M. Le plomb; bleuâtre, terne, lourd, mou,
très-fufible , donnant un oxide le plus vitrifiable
de tous, d'une couleur jaune de topafe.
N . Le fer ; blanc, fibreux, le plus tenace des
métaux, très-dur à fondre, très-combuftible,
le feul attirabie à l’aimant , décompofant très-
bien l'eau, fe réduifant en pouffière a - l'air , s'unifiant
au charbon qui le convertit en acier, le
feul métal -abondant dans'les deux règnes organiques.
.
* 0 . Le cuivre ; d’un beau rouge éclatanttrès-
doux , trèsr-duétile, odorant, vénéneux , combuf-
tible avec une flamme verte, formant un oxide .
vert à l’air.
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P. L'argent ; blanc, pur & brillant, fans odeur,
fans faveur, très-du&ife, non oxidâble par le calorique
8c l'air, brûlant av’ec une flamme verdâtre
par la commotion éleétrique, noirciffant
par le foufre en vapeur, inaltérable’ par l'air feul.
Q. L'or ; d’un beau jaune brillant, très-ductile
, moins combuftible & oxidâble que l'argent,
donnant, par la commotion éleétrique, un
oxide d'un beau pourpre.
JR. Le platine ; le plus lourd des métaux, blanc,
gris, peu brillant, le plus infufit>le, le moins conw
buftible, le-moins altérable des métaux; il deviendra
quelque jour un des plus' précieux infiniment
des arts.
X . Les corps combuftibles compofés font tous
► ceux qui réfultent de là combinaifon de plufieurs des
combuftibles précédens entr'eux ; ainfi les diffo-
lutions de foufre, de carbone, de phofphore,
d'arfénic dans le gaz hydrogène, font des gaz
inflammables compofés. La combinaifon du foufre
8c du,phofphore, celle du carbone avec le fer,
toutes celles des métaux avec le foufre, le phofphore
, & entr'eux-, font des corps combuftibles
compofés. Tels font prefque toujours les combuftibles
qif offre la nature ; l'art s'occupe de les
féparer les uns des autres , 8c de les obtenir purs
ifolés.
XI. En comparant les propriétés des corps combuftibles
compofés à celles des combuftibles
fimples, on reconnoît que les premiers font quel-
quefois plus avides d'abforber l'oxigène que s'ils
étoient feuls, comme beaucoup d'alliages 8c de
! fulfures métalliques; quelques-11 fis font, au con-
! traire moins portés à fe brûler, en raifon delà foire
attraélion qu’ils exercent les uns fur les autres,
comme le font en général les métaux phofphorés..
Il en eft même quelques-uns qui font long-temps
inaltérables à l’air, & qui paroifiant avoir perdu
par leur combinaifon intime, la propriété com-
buftibïë, ne l’exercent que lorfqu'ils font très for*
tement échauffés; tel éft le carbure de fer, qui
eft; employé même avec quelques fuccès pour garantir
le fer de la rouille.
XII. L'hydrogène & le carbone, unis enfemble
d'une manière très - intime dans les filières .très-
déliées des, végétaux , & contenant fouvent de
petites portions de terre , d'alcalis,. d'acides, &
fur-tout d'oxigène, forment les bitumes, les
huiles, les réfines , qui* quoique tendant à fe
brûler & à fe féparer,. reftent^ cependant quelque
temps dans leur équilibre de, combinaifon,
jufqu’à ce qu'une élévation rapide dans leur température,
en même-temps que le contaél de l’air
ou de l'eau vienne faire cefler cet équilibre en
ifolant les élémens 8c les combinaifons, 8c en
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les unifiant féparément à l'oxigène ; auffi les produits
de ces combuftibles compofés font-ils toujours
de l'eau & de l'acide carbonique. lien eft de
même de l’alcool 8c de l'éther formés par des
modifications des principes des végétaux, 8c qui,
en dernière analyfe, ne font que des combinaifons
d’hydrogène & de carbone avec plus ou moins
d’eau 8c d'oxigène. Voye£ les titres X. XI 8c XII.
XIII. Cette expofition des différentes efpèces
de corps combuftibles, 8c de leurs principales
propriétés caraétériftiques, fait voir quel
rôle jouent ces corps dans les phénomènes du
globe; elle autorife à partager prefque tous les
produits naturels en deux grandes dafles; les
corps combuftibles & les corps brûlés ; on voit
dans les mafles 8c les aélions des premiers, la ;
caufe des météores inflammables, des chaleurs j
partielles, des volcans, des changemens perpé - I
tuels de la furface de la terre, &c .; 8c dans l'exifr.
tence des féconds , la diverfité 8c le nombre des
acides , î des Tels compofés 3 des oxides & des
Tels métalliques ■ qui varient de mille manières
l’afpgâ: des mines, leur décompofîtion réciproque,
leurs altérations par l'eau Tair & la lumière; enfin,
on trouvé dans les végétaux des machines
que la nature a organifées, pour combiner intimement
plufieurs de ces corps combuftibles les
uns avec les autres, 8c pour en former des- compofés.
d’autant plus utiles*! fes grands defleins,
qu’ils font moins durables 8c moins permanens,
Applications principales de ces axiomes.
L'hiftoire détaillée de la combuftion de chaque
corps combuftible en parriculier.
L’hiftoire des terreifts fulfurés, de l'acide ful-
furique natif.,
> Les phénomènes des gaz inflammables naturels
dans les carrières^ les mines, l'atmofphère, 8cc.
.. Les ; propriétés des fulfures terreux, alcalins
& métalliques.
Les converfions des fulfures en fulfites 8c en
fulfates par l’aétion de l'air & de l'eau.
Les propriétés, l'extraétion, les combinaifons
du phofphore; les phôfphures métalliques. .
L'exiftence des carbures métalliques dans la
nature1. ' ’
Les .phénomènes tenant à la denfité,, â la pesanteur,
à la duêlilité, à la fufibilité des métaux.
Les propriétés des alliages & Iè^rs utilités.
La formation des mines fecondaires, de tranf-
port, des fels métalliques naturels.
Les volcans , Tes eaux fulfureufes & thermales.
f bitumes, la ebmparaifon du foufre , du
^hârbon , dés corps combuftibles fimples avec
*es huiles , 8c c : 8c c *
T i t r e s e p t i è m e .
Formation et décomposition des acides»
I. Tous les acides fe reflemblant par leur faveur,
leur manière de colorer en rouge les fubf-
tances végétales, leur tendance pour s'unir aux
terres, aux alcalis & aux oxides métalliques, ainfi
qiie par leur propriété d’attirer & d'être .attirés fortement,
comme lë difoit Newton, il étoit naturel
de penfer qu'ils fe reflembloient auffi dans leur nature
intime, 8c qu'ils avoient quelque principe
homogène. C'eft auffi ce que l’analyfe chimique*
aidee par les nouveaux moyens qui font en fa puif-
fance, a mis hors de doute.
II. Tout acide contenant de l'oxigène 8c perdant
de fon acidité à mefure & â proportion qu'on lui
enlève ce principe, on doit concevoir les acides
comme des corps brûlés ou oxigenés, qui fe rappro- .
chent tous les uns des autres par la préfence du
principe acidifiant.
III. Il y a deux manières de connoître la nature
des acides ; l'une de les former, de les compofer
de toute pièce en brûlant, en unifiant à l'oxigène
les corps qui font fufceptibles de le devenir par
cette union ; l'autre de les décompofer, de les
débrâlcr, en. leur enlevant l'oxigène par des corps
qui ont beaucoup d’affinité avec ce principe.
IV. Confidérés fous ce dernier point de vue,
tous les acides connus peuvent être partagés en
trois claftes, favoir, i°. ceux qui peuvent être
compofés.& décompofés, 8c qu'on connoîtle plus
complètement. ; 2 . ceux qu’on peut feulement
compofer, mais qu’on ne peut décompofer ; ceux-
ci font encore ibien connus ; 3 ?. ceux qu’on n’a ni
compofés ni décompofés, 8c dont on ne connoît
pas du tout la nature. .
V. Sur près de 30 efpèces' d’acides connus!,
1 comme il n'y en a que trois efpèees, à la rigueur',
qui font dans le dernier cas, qu’on n’a pu ni com-
pofer ni décompofer; 8c dont on ignore confé-
quémment la nature, cela nempêche pas qu’ôfi
regardé cette clafle ?de corps comme bien déterminée,
8c qu’on purifie les confîdérer dans leurs
propriétés générales & par rapport à leur compofi-
tion.
VI: Tous les acides étant des compofés d’oxi-
gène-àvec différens corps, le premier principe eft
la càiife de leur reflemblance, de leurs propriétés
communes , &Te fécond, .différent dans chacun
d’eux, peut fervir à les câra&érifer en particulier.
G'éft pour cela qu'on nomme les matières qui V>
rient dans les acides, les radicaux, lès acïdifiaHleK
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