
n’offrent aucune régularité 3' aucune analogie ' qui
puiffe "devenir un cara&ère générique dans leur
faveur, leur forme, leur altération par le feu, par
l’air, ni même dans les phénomènes de-leurs1 dé-
çompofitions, "qui paroîtroient cependant devoir
être généralement identiques , e8z fournir feuls les
caractères ‘des MnfeV^chmcfêr^rcrafdëu^^fflM
Quoique les attrapions des bafes foiént en général
analogues les unes aux autres pouiüe plüs grand
nombre des acides , elles ne font' pas cependant
parfaitement identiques dans chaque acide j par
‘exemple., qubiqu’en général ,1a chaux vienne après
‘les deux alcalis ftxespour le rang de fon attraction
Ou de fon affinité pour les acides , l’expérience
-prouve qu’élle déftinit ces'alcalis d' avec l’acide
fluoriqiie, l’acide ph'ôfphorique, l'acide oxalique,
&c. On népoilrroit donc pas donner la dëcom-
pofition des fels calcaires par les alcalis fixes3 comme
un caraPère générique de ces fels $ les anomalies
fofit trës-fréqüentes-dàns les corifi dérations des attrapions
dès b'aféS. Il .exifte une autre fource dfe
pareilles anomalies,' plus abondante encore',- &
qui fait naître un plus grand nombre de variétés
dans les ’ phénomènes des décompofitions chimiques,
c’eft la produPion des fels triples. ' La mâ-
gnéfie, l’alumine, offrent fans ceffe aux chimiffes la
propriété de s’unir aux acides en même-temps
que l’ammoniaque, ‘ & de former destrifulës dont
lés caractères ne, font point encore connus. Les
décompofitions qüe ces baies‘exercént par rapport
‘ aux acides , &. réciproquement les'unes furies au-'
très, ne font que partielles. Les acides au Contraire
forment des caractères plus conltans dans les fels, -
ces caraPères font plus faciles à défigner. Çes
' raifons m’ont déterminé à ranger les fels neutres
par les'acides , à tirer de ces derniers la formation
" dès genres ,; Coifime“ on en a tiré la formation des
noms'des fèls neutres. Voye{ les mots Sels neu^
^res s. Genres chimiques , C aractères
' CHIîilQliE'S, ‘&C.
ARGYROPEE. Le mot argyropèe, qui fignifié
fabrication de l’argent, travail fur & avec l'argent,
-ÿ: qui n’exprime aujourd'hui qu’une très - petite
partie des arts chimiques, a été autrefois une des
dénominations de la chimié, fôit .parcë qu’elle
' s’ëxerçoit particulièrement fur les minéraux tenant
de Lafgènt, foit parce qu’elle s’occupojt alors du
prétendu art de Faite de l’argent par lé moyen du
grand oeuvre ou de la pierre philofophalë. On conçoit
qu’une pareille dénomination doit être abandonnée
, depuis que la chimie eft# devenue une
fciencë exaPe.
ARIA. (Pharmacie. ) Ce mot employé dans
pilufieurs formulaires de médecinè&dë pharmacie,
eft undes'fynonymes duforjjiër:, forbas ddmeftica
des boutiques. Linnéus nomme ce végétal craioegus
cria , f o l iis ovatïs inc i f s Jerralis fu i ) e u s ' tomentofs. ■
V p y è i $ORBI£R,
ARIBARZANION. ( Pharmacie. ) Surnom
donné à une efpèce d’emplâtre décrit par Héras,
& dont il vante l'efficacité contre les ulcères, malins
& difficiles à guérir. Galien, li\ re 4 de la com-
pofition des médicamens félon les genres, chapitre
i r , fait mention de cet emplâtre. On en trouve
auffi la detçription dansPauly livre, 7.
A R IS A RO N . ( Pharmacie. ) Arum arifarum.
L. Arifarum htifolium. Cluf. HiJ, 273. Cette plante
croît fpontanément en Portugal, en Italie, en Provence,
en Efpagne, &c. Quelques-uns l’on.t ap-
pêllée-ccyjüt'Atv* de moine, par rapport à là forme
de fa fleur qui reffemble. en effet à cette .partie de
l’habillement d’un moinp. Rlîe pofiëde la même
acrimonie que Y arum ou pted-derv.eau, :
La decopion des feuilles & des fleurs de l’arifar
ron eft vulnéraire, déterfivë, utile dans là fiffule lacrymale
, les brûlures & les ulcères anciens. La racine
doit être féchée- avec, les mêmes précautions
que celles de Y arum j réduite en poudre à la
dofe d’un fcrupule & même d’un gros , elle eft
eftimée contre' des: maladies pefiilentitlles. Plenck
■ dans fa -bromatologk3 dit que lé peuple 1 ndipnman-
-ge cette racine' avec la lige:, après, les-, avoir fait
bouillir dans plufieurs eaux, afin d’en détruire l’a-r
crêté. 11 cite ce paflfage d après . Rumphius_,.nous
"avons confronté cet article.-L’arifaron dont il eft
ici queftion, ne fe trouve point dans Y herbier ctam-
■ boine f mais bien1 Yarumperegrinumàe Linnélis, qui
eft Yàrifkrum èfeulentum de Rumphhis^erreur com-
mife par Plenck, qu’il fautreCtifier. Zucker n'a pas
commis la même faute dahs Ta matière alimentaire.
•
(M . WlLLEMET.)
A r isARON BATARD. (Pharmacie.) Arumtenui-
'folium. L. Arifarum anguftifolium. : Bauh. Pin. 196.
Cette efpèce fe trouve en Dalmatie, au Levant,
aux environs de Rome & de Montpellier.
La racine récente de cette plante a la même acrimonie
que celle du pied-de-veau ; elle-eft communément
delà groffeur a’ une olive.»Les anciens pré-
paroient avec cette racine un collyre qu’ils efti-
moient efficace1 contre les fiftules lacrymales. Si
l’on frotte les parties génitales des .animaux avec
cette• racine- récente 0 elle excite de violentes: &
douloureulês irritations^ Nous croyons que cette
fenfation peut également être produ te,avec les racines
récentes de toutes les efpèces d'arum.
:( M. WlLEEMET. )
ARISTOLOCHE ANGUICIDE.( Pharmacie
) Ariftolochia Anguicida. L. L’ odeur de cette
plante,félon M. Jacquin,eft défagréable & naufea-
b’ondé‘ î îe fuc de'fa racine mêlé avec la falive par
la maftication, répandu à la quantité d aine ou. deux
gouttes dans la gueule d-un ferpent médiocre >
Tenivre & l’bébête, ou l’étourdit tellement, quen
peut alors le manier' impunément, 8c. même le
a R 1 À R I 4Q7
mettte dans fon fein fans en avoir rien à’cïaindre, *1 moins pendant quelques heures. Si on lui eh,
fait avaler une dofe plus confiderable,fur le champ
fon corps eft faifi d'un tremblement convulfif, & il
meurt en pe'u-de temps. Les Américains.,- qui ont
connoiflimee de ce fecret, faififfent avec adreffe
par le col . quelques ferpens des plus dangereux,
mais d'uné groffeur: médiocre 3 répandent dans fa
gueule une dofe de falive imprégnée de ce fuc, fuffifante
feulement pour hébéter l'animal ; & le pré-
fentent dans cet état d'ivreffe au public qui paye
avec plaifir çe petit fpe'dlacle ] à caufe de la ■ fatis-
faffîon qu'il a d'apprendre Un lecret.pour fe-garan-
tir de la mordue des ferpens. M. Jacquin convient
que l'on fait fuir au loin ces animaux , lorfqu'on
approche d'eux avec cette arifioioche , ce qu’il
attribue à l'odeur de fa racine. On peut avaler 3
félon cet auteur ■, quelques gouttes du fuc dë
cette racine fans en être incommodé , mais il pre-
fume qu'une: certaine quantité de ce fuc occafion-
neroit le vomiffement, ou cauferoit quelqu'autré
mal. On lui a rapporté que ce même fuc appliqué
fur la morfurê récente d’un ferpent venimeux , ou
pris à l’intérieur dans cette circonftance, guériffoit
immanquablement.
Extrait du difôonnaire de M. Lamarck.
( M . WlLLEMET. )
Am s t ô LOCHE CLEMATITE. : f Pharmacie. )
Ariftolochia clematitis L. Arijlolochui Brunf. Plante
indigène à toute l'Europe î elle fe multiplie fi facilement
dans les jardins botaniques, qu'il eft difficile
de la détruire & de l'empêcher de fe multiplier,'
ce qui a déterminé Céfalpin à l'appeljer
venin de là terré. ■
,-(M. Willemet. j
Aristoloche d'Amérique. ( Pharmacie.')
Ariftolochia trilobata. L. C ’eft un petit -arbre de
l'Amérique méridionale & deSt.-Domingue, dont
les tiges font alexitëres & fudoritiques contre-les
morfures1 des1 ferpens. Bergius a célébré tcette
plante par un article particulier.
- (M . WlLLEMET.) ; s;
Aristoloche des Indes.( Pharmacie.) Arif-
tolockia indien. L. C'eftle contrayerva de la Jamai-
<jue-f les Anglpis attribuent à la racine de cette
ariftolocbe, les mèmès propriétés qu’au contraycr-
Va des officines qui eft la racine du dorftenia
contrayerva.
( M ., WlLLEMET.) -
Aristoloche des Maures. ( Pharmacie. )
Ariftolochia Maurorum..L. Sa racine , poffède les
mêmes vertus que celles des autres ariftoloches.;
( M. W illemet). ’
Aristoloche longue. ( Pharmacie.) Arifto-
' lockia longa. L. Cette ariftoloche croît en Languedoc,
en Provence,en Italie,en Efpagne. M. Thun-,
bers l’a rencontrée au .lapon.
. (M. Willemet.)
Aristoloche odorante. ( Pharmacie. )
Ariftolochia odorat a; L. Toutes les parties de
cette planté ■, dit M. la Marck ,, ont une odeur
forté que l’on prétend néanmoins être agréable.
Ç)n allure que cette ariftoloche appliquée en
topique, eft propre polir calmer les douleurs 8c
fondre les tumeurs contre nature ; fon fuc exprimé
oufadécoéiion, détruit ou diminue les friffons des
fiev-res intermittentes, fortifie l’eftomac & le ^cerveau,
guérit les diarrhées. Le fu|p de fa racine s’em-
plbye auffi avec fuccès contre la morfure dès ferpens
: on trouve cette plante à la Jamaïque , au
Mexique , dans l’Amérique'.
(M. W illemet.)
Aristoloche petite. ( Pharmacie. ) Arijlolo-
_ chia pijlolochia. L. Piftolochia , dod. .Pempt. La
petite ariftoloche eft commune dans le Languedoc,
8c dans plufieurs départemens de l'empire de France
; elle fe trouve auffi en Efpagne. -
U-ne once de racine de.cetteariftolochepulvérl-
fée grolfièrement, mife en fufion dans une livre de
bonne eau-de-vie pendant plufieurs jours,enfuite
filtrée,forme un élixir bon à prendre tous les matins
à jeun à la dofe d’une cuilleréè, pour la goutte.
Nous avons vu des effets admirables de cet élixir,
fur des gouteux invé térés.
(M. Willemet.)
Aristoloche ronde. ( Pharmacie. ) Ariftolo-
chia rotunda. L. Ariftolochia. Cam. èpit. 41p. Çettè
plante eft commune dans lé Languedoc , la Provence,
l'Italie -, l’Efpàgne ,-la Suiffe ; en -général
toutes les ariftoloches.font vulnéraires, déterfives ,
antifeptiques, alexitères, apéritives, emménago-
gues, réfolutives, antiamitiques, anthelmintiques
défobftruilives, fudorifiques, céphaliques, abfor-
bantes, antifeorbutiques , carminatives, vomiti-
-ves> diurétiques; 8c propres contre la goutte, la cachexie
, la chlorofe,- l’hydropifie , l’allhme , l oe-
deme, la jauniffe, les polypes,les hémorrhoïdes ,
la fiftule, les ulcères, 1 épilepfie, les catharres , la
carie , le farcome , la galle , les maladies de poitrine
, les affeétiDBS foporeufes , pour confumer
les chaires baveufes , expulfer l'arriere-faix , exciter
les mois. . ,i .
L'art vétérinaire en retire auffide grands facours»
Les feuilles , 8c fur-tout les racines,font en ufa-
ge. On ne peut pas donner impunément, à grande
dofe 8c fans précaution , les ariftoloches aux femmes
»rofiës, elles cauferoient l’avortement. Boer-
haave avertit que leur ufage continu, affoiblit
-l’eftomac 8c même tout le corps. La dofe en poudre
ne doit pas paffer un gros, une plus forte exci-
teroit le vomiffement. La racine doit être comp
a re , point cariée > il faut la faire lécher dans ira