régule de Vénus , alliages d’antimoine avec rétain,
le fer 8c le cuivre qu’on employoit pour la préparation
du lilium de Paracelfe quin’eft que de l’alcool
de potaffe, & dont le premier fervoit à la préparation
del’antiheétique de la Poterie : cesmédicamens
ne font plus employés par les hommes inftruits.
ANTISPODE. ( Pharmacie.) L’antifpode que
les médecins arabes nommoient fpo.de, eft à ce
qu’il paroît la cendre d’un roleau ou au moins
d’une plante aquatique. C ’eft pour diftinguer cette
cendre du lpode proprement dit ou de l’ivoire brûlé
8c calciné , qu’on a pris cette dénomination d’an-
tifpode. Cependant le mot fpode , [podium 3 veut
dire cendre en général. Chez les Grecs , on employoit
ce mot, pour déhgner l’oxide de zinc fu-
blimé, nommé depuis pompknUx 8c tutie. Ainfî cette
exprefîîon nommoit une fubftance minérale chez
les Grecs > elle étoit donnée à une cendre végétale
chez les Arabes, & elle défigne une cendre
animale chez'les modernes. V o y e \ Iv o ir e . On
ne fait donc pas pofitivement ce que ceft que l’antifpode.
Aufli aucun médicament n’ëft-il employé
ou prefcrit fous ce nom , dans la pharmacie de nos
jours.
ANTOFFLES. ( Pharmacie.) C e font les doux
de girofles parvenus à leur maturité, ou les fruits
qui fuccèdent aux fleurs de giroflier, dont les doux
font les fleurs non encore épanouies. Les antoffles
moins aromatiques 8c moins âcres que les doux ,
étoient employés comme eux. On les préféroit
même dans les affeétions hiftériques. Ils entroient
autrefois dans plulïeurs compolîtions fameufes, on
leur fubftitué les doux ordinaires. Voye^ Gir o fles.
*
A PA T IT F . M. Werner a nommé apatiteuné
efpèce de pierre qui, en la confidérant minéralogiquement,
& fuivant l’analyfe qui en a été faite
par M. Ivlaproth, contient de l’acide phofphorique
8c de la chaux. (Voye{ Phosphate de ch au x .)-
APERITIFS. ( Pharmacie. ) La remarque générale
qu’on a inférée dans l’article A nti , doit
être appliquée ici. C e n’eft pas fous des dénominations
de médecine ou de matière médicale, fous
celles qui n’expriment que des vertus ou des propriétés
malheureufément plus fouvent imaginaires
que réelles, qu’il eft permis aujourd’hui de décrire
les compolîtions pharmaceutiques. On fe contentera
donc de dire que plulïeurs formules ont reçu
le nom d‘apéritifs, en raifon de leurs propriétés
médicales i mais on ne doit les faire connoitre que
fous leurs dénominations primitives pharmacéu-
tiques, telles que T isannes, Sels, Sirops, 8cc.
APHRODISIAQUES. ( Pharmacie. ) Voye£
les mots A nti 8c Apéritifs. Les raifons qui. ont
été expofées dans ces articles , ne permettent pas
de donner ici la notice,des diverfes compolîtions
aphrodifiaques, propofées par les auteurs de formules
ou de recettes. Il en fera queftion dans les
articles pharmaceutiques auxq uels elles appartiennent.
Voyei Pastilles , T ablettes, Pilules
Mixtures, 8cc. .
APHRONITRUM. (Pharmacie.) C e mot lignifie
trois chofes différentes dans les ouvrages de
pharmacie. Tantôt il eft employé pour défigner le
lalpêtre de hou liage , le falpêtre fuperficiel qui
emeurit fur la terre ou à la furface des pierres ;
tantôt il fert à délîgner le fel qui fe fépare en
écumes des cuites du nitre ou même du verre
dans les creufëts où on le fond. Enfin il s’applique
fouvent au carbonate de foude qui fe trouve fou-
vent à la furface de la terre. Alors il eft fynonyme
du mot N atrum.
APIOS. (Pharmacie.)Qe mot lignifie dans beaucoup
d’auteurs anciens de médecine, une boiffon
fade , infipide, une efpèce d’ aliment fans faveur
comme une farine de riz ou d’orge,, détrempée
ou cuite dans l’eau. On'l'a enfuite employé dans la
lynonymie botanique, pour défigmer trois ou quatre
efpèces de plantes. Suivant Blancard ( Lexicon édit,
de. Léipjîc , y 1777 , premier volume. ) Il lignifie
1 °. une efpèce de tithymale, 20. le glycine âpios
de Linnéus, 3 . lejathyrus tuberofus du même
auteur. Cette dénomination générale, 8c par con-
féquent vague 8c indéterminée, avoit, à ce qu’il
paroît, été donnée en raifon de la racine allongée
8c turbinée en forme de poire. Elle eft aujourd’hui
abandonnée, & on ne la donne à aucune fubftance
médicamenteufe particulière, ce qui eft la feule
manière d’éviter les équivoques 8c les qui-proquo.
A POCHLYME. (Pharmacie.) Voye^ Ro b ,
C onserve, Sucs épaissis.
APOCROUSTIÇUE. ( Pharmacie. ) Remède,
dit Blancard, qui en refferrant & refroidi fiant,
repouffe les humeurs amalféês dans quelques parties
du eorps. C ’eft un répercufïif ou un dilcuflîf.
Voye1 ces mots dans le di&ionnaire de médecine.
APOCIN. (Pharmacie.) Afclepias lyriaca. L. dpo-
cynum lyriaeum. Cluf. Hift. L. 87. C ’eft une plante vivace,
traçante, très-multipliante, d’un'bel afpeét,
ayant les feuilles 8c les ombelles des fleurs, jolies,
fon port majeftueux, originaire de Candie, de
Virginie, près d’Aftracan, on la trouve.dans les
jardins botaniques. Son fruit eft rempli d’une fubftance
foyeufe, appelîée ouatte, qui eft employée
pour fourrer les habits, à fabriquer des étoffes.
Les habitans des contrées oîi cet apocin croît, en
mettent dans leurs lirsV.On s’en fert encore en
place d’amadou, pour retenir,le feu de la pierre
à fufîl, Schoepf rapporte que les Américains man-
' gent
À P O
gent tes jeunes pouffes de cette plante, fricaffées
comme les afperges s l’on retire par expreffion des
fleurs un fuc brun, dont là faveur eft affez ingrate.
Profper Alpin allure que fes feuilles pilées g foit
Crues, foit cuites dans l’eau en forme de topique,
guériffent les humeurs froides , 8c appaifent les
douleurs.
Toute cette plante eft remplie d’un lait très-
cauftique, qui, dit-on, eft un excellent remède
pour guérir la dartre vive , 8c plufieurs autres maladies
de la peau, ou pour en effacer les taches j
on en frotte les parties affe&ées : c’eft un bon
dépilatoire.
L’apocin eft un purgatif très-ufité en Afrique ,
au dire de M. Adani'on.
(M . WlLLEMET.)
ApôcINDES Indes. Apocynum relicalatum. Olus
crudum. Rumpk. amb. y , p. 75. ta b .^ o .f l . Les
Indiens mangent les feuilles de cettè plante, foit
cuites, foit crues 8c mêlées avec d’autres alimens,
fur-tout avec le poiffon. Us les regardent comme
falutaires à l’eftomach.
(M- W illemet.)
APOPHLEGMATILAMESouAPOPFILEG-
MATISANS. ( Pharmacie.) C e font tous les remèdes
capables par leur faveur piquante 8c âcre,
fans être cauftique, de faire couler la falive 8c
toutes les humeurs muqueufes de la bouche, lovf-
qu’on les mâche. Ces mots appartiennent plus à
la matière médicale 8c à la thérapeutique qu’à^ la
pharmacie 5 il n’eft néceffaire à celle-ci que d’en
connoitre la définition.
APOPHLEGMATISME. ( Pharmacie. ) On
nomme ainfî toute préparation liquide, molle ou
(èche, deftinée à opérer en la retenant , la recevant
, la confervant 8c l’agitant dans la bouche,
un écoulement plus ou moins confidérable de la
falive 8c de toutes les humeurs buccales. Les décodions
relâchantes, émollientes , quelquefois
piquantes 8c aigres , les mélanges d’extraits ou d’é-
îeduaires de plantes âcres , les mixtures d’alcools
réfmeux,de fels piquans 8c de végétaux en poudre,
les poudres mélangées de la même nature, les rotules,
les nouets, les trochifques dont le maftic
8c la cire font la bafe , les vapeurs de végétaux
brûlés 8c fur-tout la fumée de tabac 5 telles font
les principales formes des apophlegmatifmes. Comme
cet objet eft plus relatif à l’art de formuler, qu’à
celui de préparer les médicamens, comme d’ailleurs
il a été traité avec beaucoup d’étendue dans
le di&ionnaire de médecine, nous renverrons à
est., ouvrage.
APOPLECTIQUES. (Pharmacie:) On a donné
lenom d’apoplectiques a plufieurs préparations pharmaceutiques
qu’on a crues propres à prévenir, ou à
Çhimio, Tome. I l,
a p o 349
guérir l’apoplexie. Il y a un baume apople&ique ,
des amulettes , des épithèmes connus fous la
même dénomination > mais ils font dus fouvent
à la crédulité ou au charlatanifme. Voyey le
dictionnaire de médecine , 8c dans celui-ci les
mots Baumes , Épithèmes , 8cc.
APOZEME. ( Pharmacie, ) C e mot dériy^ du
grec 8c qui fignifie proprement décottion, eft généralement
adopté en pharmacie pour défigner une
efpèce de remède deftiné pour l’intérieur , ou
boiffon médicamenteufe toujours chargée de la
partie extra&ive de différentes plantes, racines ,
feuilles, fleurs, fruits , femences, bois, 8cc. fouvent
aiguifée par l’addition d’un fe l, quelquefois
édulcorée avec du fucre, du m iel, ou un firop ;
cetoit ordinairement par la décoétion dans l’eau,
que l’on p'réparoit les apozèmes. Cependant par
la fuite on fe borna fouvent à la fîmple infufîon ,
8c quelques médecins au lieu d’eau preferivoient,
d’employer le petit-lait, une eau minérale ou fa-
line,fuivant l’objet qu’ils fe propofoient. Quelquefois
on recômmandoit d’exprimer fortement lès
plantes qui avoient fervi à la préparation des apozèmes
, d’autres fois on preferivoit de les clarifier
avec leblanc-d’oeuf 8c, d’y ajouter quelqu’eau
aromatique.
L’objet du médecin dans la préparation des apozèmes
, étoit de faire prendre au malade une liqueur
plus ou moins chargée de la partie extractive
des plantes qu’il jugeoit néceffaires à fon état,
8c on donnoit ces boiffons par verrée de quatre
ou fîx onces , deux , trois , ou quatre fois par
jour î ainfî on diftingüoit les apozèmes des ti-
fanes, parce que non-feulement ils étoient plus
chargés que les ptifanes , mais encore parce qu’ils
étoientdonnés à des heures déterminées,tandis que
les tifanes fervoient ée boiffon ordinaire. On
diftingüoit auffi les apozèmes fuivant leurs effets ,
en purgatifs , Sc en alterans, 8cc. Ainfî on trouve
dans les difpenfaires 8c les pharmaçographes anciens,
un grand nombre de formules fous les titres
d’apofemesfébrifuges , apéritifs , amers , béchiques ,
céphaliques , &c. Mais comme ces décoctions ou
infufions chargéesTont toujours épaiffes , répugnantes
, on en fait très-rarement ufage de nos
jours , 8c on y a fubftitué dans la pratique de la
médecine les extraits des plantes que l’on donne
en bols , 8c par-deffüs lefquels on fait prendre
une ou plufieurs taffes d’un bouillon ou d’une
tifane appropriée à l’état de la maladie 8c à l’objet
qu’on fe propofe.
APOTICAIRE, APOTICAIRERIE. Ces
mots nolis viennent du mot apotheca , qui, d’après
fon origine grecque, veut dire vafe , poterie, ou
1 boëte, dans laquelle on renfermoit des médicamens
j on y a fubftitué, aujourd’hui ceux de
harmacie 8c de pharmacien. C e dernier eft très-
ien nommé j mais le mot pharmacie défignant
T t