
duit de J’inflarnraiation,, pouvait .gtce contenue ,
ou dans Je corps çombuftibleou dans Pair dont
îaprélenee elt nécefiaire à Fa production, & rien
ne démontre que c’éft le calorique qui fe change
en lumière. L’inçandefcence desr corps incom-
buftiblés, tels que les pierres dans lefquelles on
ne peut point admettre la préfence de la lumière
combinée 3: au moins comme dans lès, corps com-
büftiblés j... a été expliquée d'une manière très-
îngénieufe par Maçquer. Suivanî ce chimifte , ■
elle dépend des vibrations fortes, excitées dans
les molécules de ces corps par le calorique j ces
vibrations 'difpofent les particules, de forte que
leurs facettés fans cefle agitées , font comme
autant de petits miroirs qui réfléchiffent &
lancent directement vers nos yeux les rayons de
lumière qui exigent dans ,l'air pendant la nuit
autant que pendant le jour, & qui ne font in-
fenfibles 8c ne produisent les ténèbres que parce
que leur direction ne fe fait pas fur les organes
de. la vue. Telles étoient les idées de Macquer
& d’un afiez grand nombre de phyliciens ; mais
des faits mieux obfervés 8c plus-nombreux, fur
la différence du calorique contenu dans chaque
corps ,. .fur leur aptitude à l’abforber , fur
les ’ attrapions _éle£tivès. auxquelles il paroît j
obéir, rendent l’opinion de l’exiftencô du calorique
comme corps particulier , beaucoup plus j
forte que jamais. On penfe qu’il eft fotivent un
des principes des corps compofés ; que c’eft le
plus léger de tous les corps. naturels, 8c que
c’eft pour cela qu’on ne peut pas en reconnoître
l’exiftence par la pefanteur. On diftingue le calorique
en deux états différens, dans toutes les
fubftances naturelles ; l’un qui eft intimement
combiné, 8c qu’ôn appelloit d’abord chaleur latente^
parce qu’il n’y eft pas fenfibie comme chaleur, l’autre
qui y eft fimplement dilféminé, c’eft lè calorique
intevpoféï celui-ci peut en être chafle par la
feule prefiîon ou par des moyens méchaniques; c’eft
ainfi que lorfqu’ôn frappe une barre de fer , 8c
qu’on rapproche Tes molécîiies par le choc, le
calorique s’en échappe, comme l’eau fort d’une
éponge humide que l’on preffe. Le calorique
vraiment combiné rie fort des corps que par de
nouvelles combinaifons chimiques. Toutes les matières,
folides qui contiennent ces deux portions
de calorique, peuvent prendre une plus grande
quantité de l’une 8c de ' l’autre 3 celle qu’on y
ajoute en écarte de plus en plus les molécules;
fon premier effet eft le ramolliifement du corps fo-
lide; fon fécond, à mefure quelle s’accumule,
eft la fufion ou la liqüéfaétiôn ; fon troifième,
toujours lorfque fa quantité augmente, eft la.
fluidité élaftique 3 nous allons fucceffivement traiter
de ces phénomènes.
L’effet le plus frappant que les phyliciens attribuent
au feu, 8c qui eft con'ftamment produit
par le calorique? eft la raréfaction. Nous
avons déjà fait remarquer que la, principale action
du calorique étoit d’augmenter le volume
de tous les corps, fans augmenter leur pefanteur
aololue , de diminuer au contraire leur pefanteur
fpéciftque Cette raréfaction indique Tintromif-
lion d’une fubftance quelconque dans les petites
cavités des corps raréfiés; cette fubftance qui eft
le calorique lui-même , agit comme des coins
ou des reflorts qui féparent 8c éloignent les molécules
de ces corps. Si cèux-ci , lôrfqu’ils font
raréfiés', n’ônt pas 'acquis plus de poids, 8c fi
leur pefanteur fpécifique eft moins confidérable
qu’auparavant, c’eft que la raréfaction ne confite
que dans un Ample écartement des parties
du corps chaud, dont les pores font alors ag-
grandis, de manière qu’il contient plus de vide 8c
moins de parties folides qu’auparavant dans un
elpace donné 3 cet écartement eft dû à la matière
du calorique, dont le poids eft nul pour
nous." "y • .' i
Si l’on confidère que les corps raréfiés par le
calorique, éprouvent dans leurs molécules un
mouvement inteftin qui tend à les défunir 8c à
les féparer le« unes des autres, 8c que le froid
au contraire, les rapproche 8c les refierre les
unes contre, les autres, on fera convaincu que
j échaufferaient ou la raréfaCtion eft une force
oppofée à la .gravitation des parties des corps
les unes fur les autres, 8c qu’elle détruit leur
attraClion particulière ; car il eft néceflfaire d’ob-
ferver que l’attraCtion a trois modifications, pour-
ainA-dire , ou trois manières d’être, qui méritent
d’être bien diftinguées les unes des autres-. Le
premier^ état de i’attra&ion conftitue celle qui,
combinée avec une première impulfion préexif-
tante , retient les planètes dans leurs orbites ,. 8c
les empêche de s’écarter du foleil vers lequel
elles fe précipiteroient fans la force centrifuge
imprimée par l’impulfion fuppofée : on pourroit
appeller cette première attraction -planétaire, pour
la diftinguer des deux autres. Le fécond état,
ou la fécondé modification de l’attraCHon, comprend
celle qui fait tendre les corps plongés dans
l’atmofphère de notre globe vers fon centre 5 c’eft
la gravitation terrefire. Enfin, la troifième modification
de cette force générale appartient à
celle par laquelle les diverfes parties d’un corps
particulier, d'une pierre, ou de toute autre fubf-
tance compaCte, pèfent fur leur centre 3 cette
dernière donne naiflance à l’aggrégation 3 fes différens
états ou degrés produifent la pefanteur fpécifique
,* c’eft celle-ci que le calorique diminue &
tend à détruire, 8c c’eft en la diminuant, quelle
opère un grand nombre d’effets qui entretiennent
les combinaifons, les décompositions, la végétation,
l’animalifation, &c.
boerhaave, qui a confidéré.les effets du feu
plutôt en phyficien qü eh chimifte, a établi fur
la raréfaCtion prife en général trois loix que
nous allons examiner.
C A L
P r e m i è r e l o i .
Tous les corps font dilatés par le caloriqu
Quoiqu’il foit vrai en général que prefque tous
les corps de la nature font dilatés 8c raréfiés
par le Calorique, il eft cependant nécefiaire de
faire quelques remarques fur ce phénomène. Premièrement
, toutes les fubftances minérales fans
exception éprouvent une dilatation 8c une raréfaCtion
d’autant plus grandes, que le calorique
qu’on y introduit eft plus abondant.
_ Cette raréfaCtion va même jufqu’à détruire entièrement
l’aggrégation d’un grand nombre d’en*
tr’elles 3 mais fi Lon applique cette loi aux matières
vegétales_ 8c animales,, elle paroît fouffrir
quelques exceptions. En effet, une petite quantité
de calorique dilate à la vérité leurs fibres,
Jes^ écarté 8c diminue la denfité de leur tiflii,
mais par une chaleur brulque 8c forte, ou I’in-
troduCtion prompte d’nne grande quantité, de
calorique , le parchemin, les rfiembranes, les
tendons fe retirent, fe reflerrent fur eux-mêmes 3
propriété qui paroît tenir à l’irritabilité , ou plutôt
a la contraCtilité des fibres animales , pour
lèfquelles le calorique femble être un ftimulus,
tant que leur organisation n’eft pas détruite.
S E C O N;'D. E LOI .
Les corps raréfiés par le calorique éprouvent une
dilatation dans toutes leurs dimenfions. ,
Une barre de fer chauffée augmente en longueur
8c en largeur. Les phyliciens ont imaginé
plusieurs mftrumens pour cônnoître 8c pour me-"
furer même cet effet de la raréfaCtion. Le py-,
rometre, dont l’invention appartient à Mufcheri-'
broeck , annonce par le mouvement d’une aiguille
ur un cadrah, jufqu’à la mille cjuatre-vingtième
parue dune ligne de dilatation dans les barres
métalliques chauffées. Cette fenfibilité eft due
a la( réunion de plufieurs leviers plus longs les
uns que les autres. Le dernier peut faire un
-allez grand chemin , pour mouvoir , à l’aidé,
aune roue ou d’un rateau, une aiguille dont là
narche mefuréé fur le cadran , indique les
egies les plus petits de l’aîongement de la barre!
^omme de1 'pyromètre n’annonce que l’alionge-
? enf des barres métalliques, les phyliciens fé
lervent d un cylindre traverfant un anneau de
métal quand l’un & l’autre font'froids 3 fi l’on'
chauftê cylindre3 il ne peut plus paffer à
vers 1 anneau , ce qui démontre que lés corps
ont dilates dans leur diamètre comme dans leur
longueur.
■ Xwl d’apres cp phénomène tres-connu des
qu’il ell nécëffaire de laiÎTer du jeu
aux grilles qui entrent dans les fourneaux, &
i„..ne P°Int, ferfer tous les yaiffeaux qu'on
ucte enlemble ; fans cette précaution j on ne
C A L '3
pourroit éviter las fractures ni les inconvériïens
qui les accompagnent.
T r o i s i è m e l o i .
La dilatation a lieu en raifort directe de la rareté
ou mverfe de la denfité des corps.
t Boerhaave 3 pour établir cette troifième lo i,
n'a comparé l'effet du calorique que fut trois
corps folides très - différens les uns des autres,
tels que du Bois., une pierre & un métal; il
avoir obfervé qu'en effet, le bois' fe dîlatoït le
plus j enfuite la pierre, puis le métal, & que
la rarefaétion ou l'écartement des molécules des
corps fuivoit leur denfité ; il en avoit conclu que
plus le tiffu des corps , eft rare / & plus ils fe
dilatent, & qu'au contraire, plus il eft denfe,
moins ils fe raréfient. Mais en répétant l'expé-
rience de la raréfaétioh par le calorique fur un
grand nombre .de corps folides différens les uns
des'autres , liuffori a prouvé qu'ils font dilatés PP. raîf°n’de leur altérabilité par le calorique,
p”.1e. ;à-dire, les pievres en raifon de leur calcina-
biliré, & les métaux en raifon de leur fufibilité.
Boerhaavè, qui avoit étendu cette loi jufqu'aux
nuidës, ne. l'avoir établie que d'après la dila-
S “ 011.refpeélive de l’air , de, l'alco.ol & de l'eau.
S il avoit comparé ,1a .raréfâftion du mercure à
celle de, ces premiers fluides, il n'aiiroit pas
généralité cette loi comme il l'a fa it, puifqùe
celte matière métallique., beaucoup plus denfe
que 1 alcool & 1 eau , le, dilate fpéeifiquement
plus que ces deux fluides, Cette expérience prouve
que ce.n'eft n i, l’inflammabilité, ni la fufibilité
“ e* nuides qui déterminent les degrés ou la vî-
tefle oëleiirrarefadtionparlecalorique. MM. Buc-
quet & Lavoifîer ,.quî ont fait une longue fuite
d expériences fur la dilatation des fluides, &
.ftir la marche de leur rârëfaâion par ' lè calo-
rique, n'ont pas pu trouver la calife de la di-
Yer*ll'e , fingîilière ' qu'ils y ont obfervée ; ils fe
lontcoiitentés de .lés décri re fans en tirer de
refultat.
^ . Oütre lès .loix de h raréfaction que le ca-
lonqup produit-, &' iqui né font pas encore', à
beaucoup p rè s co n n u e s , il eft .elTc-ntîel de fa-
T°‘f ? .‘•“•.W fes corps ,. en paffant de l'état folidè
u:ci-P[ Pp fluidité, prodiiifent toujours du froid
pn abforbant le calorique libre ■ comme les Tels
en le diffplvant dans l’eau, l’éther qui s’éva-
P ° 2°- Q ue- les fluides fufceptibles de
palier a 1 état concret, s’échauffent en devenant
folides , & perdent du calorique ; c’eft pour cela
que 1 eau qui fe .gèle lorfqu’oh la tient plongée
Mu de glace, ne donne jamais un auffi
gr^nd degré, dé .froid que l’ilcpof plongé dans
le meme bain ; c’ell pour cela que tous Ics'liquides
très-evaporables produifent du froid fur la peau.
Un des principaux effets du calorique étant
de raréfier les corps 3 d’en augmenter le volu