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Ç'eft un arbre qui croît naturellement dans 1* Amérique
feptentrionale, la Caroline, la nouvelle Irlande,
le Mexique, à Madagafcar. Il fe naturali-
fe dans nos jardins. Quoique M. Duhamel aflure
n’avoir jamais vu de grands baumiers, il y en avoit
tieux affez- confidérables au jardin botanique de
Nancy, âgés de plus de 40 ans j ils font morts le
-même hiver , il y a quelques années.
Linnéus rapporte dans fa matière médicale, que
le baumier produit la gomme tacamahaca \ mais '
M. Jacquin a découvert depuis que cette réfine
découle du fagara oftandra. Puifqu il en eft ainfi ,
nous renverrons (’article de cette gomme-réfine au
mot T ACAMaque , pour n’offrir ici que ce qui concerne
exclufivement cette efpèce de peuplier.
Les bourgeons font vulnéraires & font préférables
en médecine à ceux des autres peupliers.
Les* Sibiriens les font infufer dans de l'alcool,
pour s’ert fervir contre le feorbut, les exçroiffan-
ces vénériennes de l’urètre : ce médicament provoque
les urines j fon fuç réfineux eft fortement
balfamique,
(M , WiJ-LEMET.)
BÂUR AC. ( Pharmacie. ) Expreffion des arabif-
tes fort équivoque, par laquelle-ils défignoient un
fel que d autres ont nommé le nitre, & en général
toute fsbftance faline,
BDELLIUM. ( Pharmacie. ) Gomme-réfine
connue dès la plus haute antiquité. Malgré cela ,
le végétal qui la produit j n’eft pas encore décrit
avec vérité Les anciens avoient une haute vénération
& une grande confiance dans les vertus du
bdellium, qu’ils employoient fréquemment en médecine.
Ils en diftinguoient de plufieurs fortes. Le
meilleur bdellium doit être tenace, gluant, couleur
de fer, tirant fur le noir, ou rougeâtre, à l’imitation
de Ja myrrhe, à laquelle il refîemble encore
par l’odeur & le goût $ il pétille à la flamme d’une
bougie, s’amollit dans la bouche, s’attache aux
dents , doit être en petits morceaux ? à-peu-*prè$
de la grofleurd’un noyau de çerife, râbotpux., angulaire
, fragile..
Hoffman recommande l’ufagedu bdellium dans
les ulcères du poumon , le flux immodéré des règles
fk des hémorrhoïdes. 11 eft d’ailleurs fortifiant,
atténuant, vulnéraire, émollient, réfolutif,
peéforal > fudorifique, emménagogue j on le regarde
comme un fpéçifique dans les maladies pituiteur
fes de poitrine, de la matrice , des reins, de la
veffie , contre les fleurs blanches, la ftérilité,
l’épilepfle hyftérique , \p çalçul, lps goëtrçs , l’hyr
drocèle.
On le fait prendre en pillules depuis quelque?
grains juCqu’à un fcrupule,
On le fait entrer dans la compofîtion des emplâr
çtes propres à fojidre les tumeurs 9 à mûrir les ab*
B E C
cès, à réfoudre les glandes engorgées, écrouelleu-
fes, à remédier à la foulure des tendons, du pé-
riofte , à la carie des o s , aux hernies, aux nodolï-
tés. Il entre dans les fumigatoires utérins, pour
faire fortir le foetus mort & foulager les autres incommodités
de la matrice ; la fumigation de bdei-
lium adoucit les douleurs hémorrho.ïdàles. On purifie
cette gomme-réfine, en la délayant dans le
vinaigre. On peut en retirer une huile eflentielle
par la diftillation. Hile fait la bafe des pillules majeures
& mineures de bdellium de l’antique Me-
fué, des trochifques de bdellium d’Avicenne, de
l’onguent de bdellium de la pharmacopée d’Auf-
bourg. Elle fait encore partie du Mithridate, de
l'onguent des apôtres, des trochifques cypheos, des
emplâtres diabolanum gris , ftiptique , diachylon
gommé, & de méjilot compofé, de l'antidote
de Mel'ué.
BECCABUNGA. ( Pharmacie.) (Gram.) ou
VÉRONIQUE AQUATIQUE. Veronica becca-
bungaT Anagallis aquatica major. C. B. 2 y 2. Plante
indigène, aquatique , officinale, pérennelle, delà
grande tribu des antifcorbutiques.
Le beccabunga eft favoneux, dit M. Vogel,
plein de fuc, doué d’une vertu aftringente & ra-
rraîchifîante. 11 eft excellent pour enlever les obf-
truélions des vifcères, la paralyfie fcorbutique ,
brifer le calcul, exciterles règles, contre la goutte.
Il eft. d’ ailleurs diurétique, apéritif, hépatique,
difcuffif. On fait ufa_ge principalement de fon fuc,
qu’on boit tous les jours pendant long-temps, à la
dofe de trois à quatre onces.
Extérieurement le beccabunga eft très-bon dans
les inflammations, les plaies anciennes & récentes,
l’oedéme, les ulcères, les hémorrhoïdes ouvertes,
les condylomes , les phlegmons , les éryfipelles.
On mange les jeunes pouflës de cette plante en
falade, au printemps. C ’eft une bonne nourriture
pour le bétail, à l’exception du cheval.
L’on prépare avec le beccabunga une conferve,
une eau diftiliée 3 un fir©p avec le fuc j fes feuilles
entrent dans l’eau générale, la décoétion antifcor-
butique, le vin antifcorbutique & le firop antifcor-
butique, l’herbe entre dans l’eau antifcorbutique}
elle eft wès-utile. dans la médecine vétérinaire.
Le beccabunga eft également en ufage dans b
nouvelle Irlande & la Virginie*
(M , W iixemet.)
B E C C A B U N G A (Petit.) (Pharmacie.) Veronica
anagallis aquatica. Anagallis, aquatica minor. C. B•
i j i . Le petit beccabunga peut remplacer à coup
fur le précédent, parce qu’il contient les mêmes,
principes. Les observateurs agricoles ont remarque
qu’il,étoit nuifible aux moutons.
M> Thtwberg a rencontré cette efpèce au Japon.
(M . W ilxemetO
b e l
B E C B E C 5 3 7
BEC DE GRUE. (Pharmacie. ) Le bec degrue
eft une plante, ainfi nommée à caufe de la forme
de fes femences réunies qui imitent un bec allongé
d’oifeau. C e genre eft connu aujourd’hui
fous le nom fyftématique de géranion, tiré du
mot latin géranium. ( Voye% le mot GÉRANION.)
BECHION. ( Pharmacie. ) Dénomination des
Grecs employée par plufieurs anciens pharmaco-
graphes , pour défigner le tuflilage ; on trouve
aufîi plufieurs préparations médicamenteufes fous
le titre debechion.
BECHIQUES. (Pharmacie.) Les béchiques
font toqs les remèdes fimples ou compofés qui
font employés avec fuccès dans les maladies de
la poitrine. C e font fur-tout les médicamens in-
cififs & expeétorans qui portent^ ce nom. On
trouvera tout ce qui eft relatif à la nature, à la
différence, aux propriétés ; aux effets & à l’emploi
des béchiques dans de diétionnaire de médecine.
11 faut feulement remarquer ici que ce nom
donné à des préparations- pharmaceutiques, telles
que des ;décoctions , des tifannes , des fucs épaif-
fîs, des tablettes, des pilules, &c. appartient plus
à la thérapeutique & à la matière médicale qu’à
la pharmacie, & que c’eft au*di6tionnaire de médecine
qu’on doit ' avoir recours pour prendre
toutes les- çonnoiflances qui concernent les bachiques.
BECULO, BEGUGUELLA, BELECULO,
BEXUGILLO. ( Pharmacie. ) Différentes dénominations
données par les écrivains étrangers à
l’ipecacuanha.
BEDEGUAR. ( Pharmacie.) Le-bédeguar eft j
une efpèce d’excroiffance ou ,de. galle, qui croît !
fur le rofier, & dont on diftingue plufieurs ef-
pèces y entr’autres le bédeguar liffe & le bédeguar
chevelu. Cette excroiftance eft produite par la
piqûure de plufieurs efpècês d’infeétes à quatre
ades, des genres du cynips, du diplolèpe. Les
larves de ces infeétes. y vivent plus ou moins
: l°ng:temps. ( Voyei le dictionnaire d’hiftoire naturelle.)
On attribuoit autrefois de grandes propriétés
au;bédeguar > ondefaifoit entrer dans plu-
jieurs préparations pharmaceutiques} il y a déjà
long-.temps qu’on a rejetté toutes , ces erreurs.,
Voye^ le mot Bedeguar , dans le dictionnaire de
tuedecine.
BEHENBLANC. (Petit.) ( Pharmacie. ) Cen-
taurea behen. Behen album. Rauv. Itin. 288. Plante
■ vivace, originaire de l’Afie mineure, qui croît
uufti fpontanément fur le mont Liban } dont la racine,
eft. médicinale. Il faut la choifir aromatique,
nn peu âcre, de la groffeur d’un doigt, ridée,
P, 3 a l’extérieur, blanche en dedans > elle reffem-
fc.aiïez à celle de la pyrethre.
ChimieTome IL
Il paroît par i’hiftoire du behen qu’il n’a pas été
connu des anciens Grecs, & que ce font les arabes
qui les premiers en ont enrichi la matière médicale.
Ils ont vanté cette racine comme un excellent fortifiant
} ils ont aflure qu’elle étoit utile contre le
tremblement. Suivant Lemery,la racine de behen
blanc fortifie, réfifte au poifon, tue J es vers, augmente
la femence, appaife les convulfions} la dofe
eft depuis demi-gros jufqu’àun gros : il en faut le
double en infufion. Malgré cette énumération de
vertus, on fait rarement ufage du behen 5 quelques
uns mêmes en doutent un peu.
(M . W lIX EM E T .) ;;
B eh e n ' ROUGE. ( /Pharmacie. ) Statice limo-
nium. Limonùtm maritimum majus. C. B. l o i . Cette
efpèce croît naturellement fur les marais inondés
par la mer dans plufieurs parties de l’Angleterre,
de la Virginie, de la nouvelleËcoffe& en Arabie.
Elle eft vivace } fes racines font ridées, courbes ,
épaifles, dé couleur rougeâtre à l’intérieur & bru-'
nés en dehors, d’une faveur aftringente. Cn croit
que la racine de behen rouge eft propre pour ranimer
les forces, arrêter les hémorrhagies. Geoffroy
lui attribue les mêmes vertus qu’au behen blanc. .
Le behen rougeentre dans plufieurs compofitions
arabes, entr’autres, dans l’éleétuaire de perles de
Méfué, dans celui de mufc. II eft employé dans
-l’Amérique feptentrionale, & M. Thunberg l’a
trouvé au Japon.
( M .W illemet.)
BELA-AYE. (Pharmacie.) M. Sonnerat rapporte
(dans les mémoires de la focieté de médecine,
année 1779 ) 3 que les habitans de Madagafcar
nommentainfi un arbre qui croît fur les montagnes,
à vingt lieues dans l’intérieur des terres. Les naturels
du pays en font entrer l’écorce dans une boift-
fon qu’ils préparent avec la canne à fucrè, & qu’ils
appellent tock. ils l’emploient également comme
remède dans les dévoyemens.
Cette écorce, dit M. Sonnerat, eft un léger
aftringent St un excellent tonique 5 l’infufion en eft
inefficace } mais pour en retirer tout l’avantage,
que l’on peut en attendre, il faut l’adminiftrer en
poudre 5 après que le malade a été purgé, on lui
en donne vingt-quatre grains le matin dans une
petite tafle de thé, ou dans une petite quantité, de
bon vin ; mais jamais dans du bouillon j le foir on,
lui en donne de-même vingt-quatre grains. Le malade
ne doit manger le matin que deux heures après
avoir pris ce remède , &: le foir il ne doit le prendre
qu’une heure ou deux après avoir foupé. Après
fept ou huit jours, il faut augmenter la dofe, Sc
en donner trente-fix grains le matin feulement,
& avec les mêmes prépautionsjufqu’à parfaite gué~
ri fon. Alors il ne faut pas en donner le foir.
J’en ai fait prendra, dit M. Sonnerat, avec fuccès
à plufieurs perfonnes, depuis mon arrivée à.
Paris. M.. . . . . M.o.ng. e.z.. . l ’a également aYdm y iyniftré à un