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fans ajouter n'eau, jufqu'à ce quels pâte que cela
formoît ait été de fléchée, en fuite on a mis cinq
à fix onces d'eau, & on a fait bouillir 5-il s^eft
encore dégagé de l'ammoniaque , l ’ébullition ayant
duré un quart-d'heure , on a filtré le liquide , &
on a retenu la poudre fur le filtre? nous obfër-
verons que le mélange a pris 'une confiftançe de
bouillie , quelques momens après fon ébullition
avec l’eau. La liqueur a été évaporée doucement,
elle a donné au bout de quelques jours une grande
quantité de çryftaux de deux formes, l’une en
aiguilles , & l’autre en folides rhomboïdaiix & en
prifmes à fix faces ; L'examen de chacun de. ces
fiels nou.s a fait connoître qu'ils font compofés
de foude & d’acide phofphorique , & que le
premier contenoit une certaine quantité de carbonate
de foude qui, fans doute, lui avait
fait prendre une ferme particulière? l'autre en
contenoit aufii*, mais beaucoup moins. La pouf-
jfïère bien lavée égouttée entre des papiers gris,
mife enfuite avec de l'acide fulfurique affoibli,
a été diffoute avec effervéfcence, à l'exception
d'une très-petite quantité. Cette diffolution évaporée
au fôleil, a fourni des çryftaux qui avoierit
la forme, la faveur & toutes les autres propriétés
du fulfate de magnéfie. La. portion dé
.matière calculeufe qui ne s'eft point diffoute dans-
l’acide fulfurique, étoit dit phofpate de magnéfie, ’
qui n'avoit point été décompofé par la foude ?
-mais en le pulvérifant, & le traitant de nou-
■ veati avec cet alcali, on eft parvenu à le dif-
foudre dans l'àçide fulfurique ( 1 ).
E X P É R I EN C E V I I I .
Cent parties de calcul diftillées ont perdu
les |||1 reftans avoient la couleur de l'ar- j
doife ? tenues rouges pendant long-temps à l'air
libre elles font devenues blanches, & ont encore
perdu Tiré de leur poids/ & il n’en reftoit
par conféqùent que Cn a mis de cette
matière ainfi calcinée avec une once d'acide muriatique
pefant fept degrés à l'aréomètre de
Beaumé ^ & par le moyen de la chaleur , to u t} à
l'exception’ d'un atome dè charbon & de fable,
s'eft diflout dans cet acide.
On a- fait évaporer cette diffolution dans une
capfule de porcelaine à une chaleur douce ? on
remarquoit qu'à mefure que l'évaporation avan-
ço it , il fe formoit des aiguilles fur le bord de
la capfule? la liqueur évaporée jufqu'à ficcité, a
donné un fel blanc? on a mis fur cette matière
faline deux onces d'alcool, & on a fait bouillir
une minute , la matière n'a pas paru fe diffoudre.
Cependant, après avoir féparé l'alcool, la matière
féchée à Tair libre ne pefoic plus que trente-
deux grains'? l'alcool évaporé a laiffé une matière
femblable à celle qui ne s'étoit pas diffoute. La
matière du calcul féparée de l'acide muriatique ne
paroît pas , par les propriétés extérieures, différer
beaucoup du calcul lui-même ? elle eft blanche
comme lui, elle n'a prefque pas de faveur, elle
ne fe diflout que très-peu dans l'eau. Cependant
, elle fe diflout affèz pour que j'aie pu en
déterminer les rapports, comme on le verra plus
bas. Cette diffolution ne .précipite point le mu-
riate de baryte , mais elle fe trouble ? l'acide oxalique
, n'y produit aucun effet ? la potaffe pure
& ns aucune efpècé de corps étranger, y fait
un précipité floconneux, ainfi que le fulfure de
baryte ? on voit que cette combinaifon de calcul
avec l ’acide muriatique, fi elle exifle, comme
je le crois, mais fans décompqfition, eft infiniment
plus diflbluble.dans lin excès d’acide, que
lorsqu'elle eft privée de cet acide par l’évaporation,
puifque là. matière , une fois defféchée,
n'eft pas diffoluble dans cinq cents fois fon poids
d’eau, tandis que de l'acide muriatique à fept
degrés de l'aréomètre de Beaumé , en diflout
un poids égal au fien ? ainfi la combinaifon de
cet acide & de la matière du calcul difloiis
1 un par l'autre, ou près de l'être, eft très-dif-
foluble dans l'acide muriatique & dans l'acide
nitrique ? l'acide fulfurique ne la diflout point^?
mais il en dégage l'acide muriatique avec effervescence,
& il forme avec le matière reftante une
maffe blanche , qui reffemble à une gelée. La foude
itî la potaffe ne diffolvënt point ce muriate cal-
culaire.
Les de liqueur qui ont pafle dans le récipient,
n'avoient point de couleur? elle répan-
doit une forte odeur d'ammoniaque, verdiffoit
les papiers de mauve, & ne précipitoit point
l'eau de chaux? c'étoit de l’ammoniaque pure?
il a fallu 1 gros d’acide muratique, donnant fept
degrés à l'aréomètre de Beaumé , pour la faturer.
Cette fubftance ne contient donc prefque rien
d’animal, puifqu'elle n’a fourni ni huile ni acide
carbonique ? il eft très-vraifemblable 'que tammoniaque
y fon feul produit , étoit toute formée
dans cette fubftance ? car elle ne- pourroit provenir,
ici d’une matière animale ou végétale , fans
qu'il fe fût produit en même temps , & de l’huile
& de l'açiae carbonique', /ur-tout.
E x p é r i e n c e IX.
Quatre onces de calcul exa&ement porphÿrifé
ont été mêlées avëc une once de poiiffière de
I charbon, & expofées au feu dans une cornue
. (j ) Bergman« dit {de attraSlionibus eleüivïs , page çSo ) que la chaux enlève l’acide phofphorique aux alcalis > cela eft
aujourd’hui bien connu de tous les chimiftes , & il annonce qu’on n’a pas la même certitude a l’égard de la terre pefaute &
de la magnéfie, c’eft-à-dire, qu’il n’eft pas- fur que cës deux-terres 'jouiflent, comme la chânx, de la prérogative d’en-
lever l’acide phofphorique aux alcalisj cette expérience démontre que c’eft le contraire qui arrive.
de grès. On a obtenu 5 1 °. de Bacide carboniquë ?
2°. du carbonate ammoniacal ? 30. un mélange
de gaz hydrogène & d’acide carbonique ? 40. avec
ceux-ci une diffolution de phofphore qui, encore
chaud, s’ènflammoit au contaêl de l’air?
<°i enfin, une grande quantité de phofphore que
l'en 11’apu déterminer, pareeque la cornue a cafté
à l'inftant où l'opération étoit dans fa plus grande
activité, on ne l'a point recommencée? notre
but n'étoit point de connoître par-là la quantité
d'acide phofphorique contenu dans. le calcul. Ce
qui reftoit dans la cornue', étoit un mélangé de
charbon , de carbonate ,-de magnéfie .& de phofphate
de magnéfie, non encore décompofé ? il
fortit par la fente de la cornue une flamme jaunâtre
très-vive, & qui répandit dans le laboratoire
une fumée très-épaiffe & très-âcre ? c’étojt
de l’acide phofphorique.
C o n c l u s i o n .
i Cette expérience démontrant inconteftable-
merit l’acide phofphorique, l’expérience ' VII
ayant' démontré la magnéfie & l’ammoniaque,
nous concluons en difant que le calcul du cheval
eft un fel triple compofé d’environ deux parties de
•phofphate de. magnéfie, d’une partie de phof-
phate d’ammoniaque, & d une partie d’eau. On
ne fait point état de quelques traces de matières
végétales & animales qui y font mêlées.
Conjectures fur la formation du calcul.
La logique ordonnée des fciences phyfiqies
exigeroit de nous maintenant, de dire comment
cette concrétion confidérable s’eft formée dans
les inteftins de l’animal qui la portoit. Cette
queftion nous paroît indiffoluble , fi la maladie,
le traitement & l ’ouverture du cheval ne four-
niffent aucunè obfervation qui puiffenc nous
fervir de bafe pour affeoir le raifonnement.
, Les principes qui compofent le calcul ont-ils
ete formés dans les vifeères du cheval ? .& , en
:® luppofant, où ont-ils pris leurs alimens ? car
us font eux-mêmes déjà compofés ? Comment
la magnéfie, fur-tout, fe trouve-t-elle dans cette
combinaifon , elle qui eft fi rarement dans les
matières animales ? A-t-elle pris naiffance dans
les entrailles de l’animal, & avec quoi ? Seroit-
ce par unë modification de là chaux qui eft fi
fréquente dans les humeurs animales? Cela eft
bien hypothétique. Quant à l’acide phofphorique,
quoique fon abondance dans l’économie animale
n’ait pas encore été bien appréciée , cependant,
fl eft aifé d’entendre comment, avec le temps,
fl a pu s’amaffer dans les inteftins, & fe joindre
avec la magnéfie & l'ammoniaque. Celle-ci, (la
Jnagnéfie ) n'auroit - elle pas été adminiftrée à
1 animal pour quelques coliques inteftinales, &
en rencontrant de Lacide phofphorique de
phofphate ammoniacal, n’auroit-elle pas donné
naiffance à ce fel triple, infoluble * qui forme le
calcul que nous avons examiné ? C e foupçon
me paroît le plus vraifemblable, cependant il
auroit fallu , pour cela, que la magnefîe eût fé-
journé pendant long-temps, de que l'animal eût
été très-long-temps fans rendre d'excrémens.
C alcul musculaire. Il ne faut pas oublier
qu'en anatomie & en médecine, on a nommé
prefqu’indiiiinélement calculs toutes les concré tions
qui fe forment dans les différentes parties
du corps des animaux. Sous ce point de vue, il
y a deux'fortes de calculs 'mufculaires , ou de
concrétions nées au milieu des fibres charnues ?
les uns ne font que des concrétions offeufes qui
prennent^ la place de quelques fibres tendineufes
ou aponéorotiques , comme cela a lieu fouvenc
chez les vieux animaux, lorfque les extrémités
des tendons & les parois vafculaires elles-mêr
mes s’oflifient ? c’eft cependant abufer des mots,
que de nommer ces oflifications des calculs.
L’autre efpèce de calculs mufculaires, qui fe
rapprochent bien plus des véritables calculs,
comprend les concrétions graveleufes , angulaires
, irrégulières dans leur forme, que l’on
rencontre rarement à .la vérité dans l'in ter eur
des mufcles même, entre les faifeeaux charnus,
& qui paroiffent exifter, fur-tout à la fuite
des maladies arthitiques qui durent depuis longtemps.
On n'a point fait l'analyfe de ces concrétions
, ou efpèces de calculs mufculaires. Il
eft vraifemblable qu'elles font de la même nature
que celles que l'on trouve dans les articulations
des goutteux, que comme celles-ci, elles fem-
blent avoir des analogies avec la matière folide
des os. Voye% premier vol. de ce Dictionnaire,
pag. 409 ? maïs c'eft par l’analyfe qu'on pourra
confirmer ou infirmer cette analogie. Je n'ai pas
pu me procurer depuis douze ans un feul calcul
mufculaire.
C alcul pancréatique. Les anatomiftes ont
plufieurs fois trouvé des concrétions calculeufes
dans le pancréas humain , mais aucun ne s'eft inquiété
de fa nature. Il faut oublier aujourd'hui
la comparai fon que plufieiirs en ont faite avec le
tartre ? ces analogies apparentes de forme n'en
impofent plus depuis long-temps aux chimiftes.
Unë prétendue analogie avec les calculs faiivai-
res , pré fente peut-être plus de vraifemblance ?
mais comme on ne connoît pas la nature de ces
derniers, tout eft incertain & même inconnu fur
cet objet. Ceux qui, dans les hôpitaux, ou environnés
d'une pratique nombreufe , ont des oc-
cafions de voir des maladies«du pancréas , peut-
être plus communes qu’on ne le croit,. & con-
féquemment de trouvêr à l'ouverture des corps
des calculs pancréatiques, ne doivent -pas négliger
de les recueillir & d'en faire une analyfe qui
doit répandre quelque jour fur la nature d’une