
figure de la balance hydroftatique, parce quelle
doit être décrite & gravée dans la phyfique.
BALANOS. ( Pharmacie.) Mot grec adopté
par les latins & employé par un grand nombre
de pharmacographês, pour défigner le gland ou
le fruit du chêne ; mais par la fuite on a employé
cette dénomination pour défigner différentes
fubftances dont la forme approchoit de celle du
gland» ainfi on a donné ce nom à un coquillage
marin , au fruit ou noix de ben, que l'on diftin-
guoit par l’épithète de balanus myrepfica ou glans
unguemaria. On a encore employé ce nom pour
défigner un fuppofitoire.
BALAUSTES. (.Pharmacie.) On, nomme ba-
lauftes les fleurs du grenadier qui entrent dans
-la préparation du fyrop de myrthe , du fyrop
magiflral, de la poudre aftringente du codex de
Paris, du vin aftringent, des trochifques de
karabé. ( Voye[ le mot Grenadier. )
BALISIER. ( Pharmacie.) Canna indica. Canna-
corus. Rumph. Amb. 5 . 177. t. 71. f. 1. .Charmante
planta indienne qui croît fpontanément en
.Afrique , Afie 8c Amérique, entre les Tropiques ;
elle eft pérennelle ; On la cultive- dans les jardins
des curieux.
L’on dit.fa racine déterfive, apéritive, diurétique;
on s’en fert rarement.
La graine du balifier teint en beau pourpre ; il
feroit à defirer qu’on put fixer cette couleur & la
rendre durable ; divers oifeaux , les pigeons rames
fur-tour, font fort friands de cette graine , ce qui
rend leur chair amère. Barrere dit .que les fau-
•vages mangent auffi ces graines par délices dans
quelques contrées. On fe fert de ces mêmes graines
en place de plomb pour tuer les animaux * elles
fervént aufïi à former des chapelets , les- feuilles
font employées par les Indiens à divers ufages
économiques.
(M . WlLLEMET.)
BALITISTERA. ( Pharmacie.) Dénomination
barbare employée par quelques arabiftes '& aîchi-
miftes , pour défigner une terre rouge. (Ruland.)
BALLE D’A N TEMOINS. {Pharmacie.y On
a ainfi nommé l’antimoine fondu & coule.dans des
moules 3 de manière à former des petites boulles
ou balles , propres à être avallées ; ces balles d’antimoine
ont suffi été nommées pi Lûtes perpétuelles.
BALLON. Les ballons font des vafes de verre
arrondis, à une ou pîufieurs ouvertures.. Ils ont
un col d’environ trois à quatre pouces, deftiné à
donner paffage aux matières que l ’on veut y mettre,
ou recevoir de bec d’une.cornue ou de tout
-autre vafe. Les ballons qui n’ont qu’une feule ouverture,
comme celui-ci , font nommés ballons
fimples , on en voit unfig. 1 , cl. 6.
Il y a d’autres ballons qui ont deux ouvertures
exactement oppofées , l'une femblable à celle
que nous venons de décrire dans le bnflon fimple,
& l’autre qui fe termine en une pointe, deftinée
à entrer dans un autre ballon pour faire communiquer
leurs capacités ; il eft appeilé , quand il eft
feul, ballon à deux pointes {fig- 5 , cl. 6) } &
quand il eft réuni avec un autre, on nomme leur
réunion ballons enfilés.
D’autres ballons, au lieu d’avoir les ouvertures
oppofées, les ont perpendiculaires l’une à l’autre ;
on, peut les tourner tantôt en deftiis, tantôt
en deffous, fuivant la nature des matières fur lef-
quelles on travaille. On la tourne vers la partie
fupérieure quand c’eft un gaz qui doit fe dégager,
& que l’on conduit dans un autre vafe par le
moyen d’un tube qu’on y a maftiqué : on peut le
voir fig. 3 , cl. 6. Quand c’eft au contraire une ou
pîufieurs fubftances liquides que l’on veut féparer
à mefure qu’elles arrivent dans le ballon, on la
tourne en bas, & on l’ouvre en plaçant au-defious
un flacon pour- recevoir la liqueur. Ce ballon fe
voit fig. 6 , cl. 6. On fait auffi de ces ballons qui
ont les quatre ouvertures dont nous venons de
parler, & qui font quelquefois néceffaires : on
en voit un fig. 7 , cl, 6.
C ’eft particulièrement dans les diftillations fim-
plës 8c compofées que font employés les ballons;
ceux qui font tubulés fervent fpécialement aux
diftillations pneumatochimiques, & les fimples aux
diftillations fimples, où il n’y a pas dégagement
de gaz. L es ballons tubulés coûtent infiniment plus
cher que les ballons fimples, à caufe de la difficulté
de leur exécution ; il eft avantageux d’après
cela dans un labpratoire de chimie, & fur-tout
dans les atteliers où l’on s’occupe de cette fcience
en grand pour les -arts de favbir foi-même taire
aux ballons fimples des ouvertures propres aux
opérations que l’on a;à faire, 8c diminuer par-là
le prix de ces vafes. 11 eft vrai que l’on ne peut
pas appliquer un bouchon-de criftal à ces ouvertures
comme à celles des ballons tubulés ,
& qui ont un.goulot excédent, mais l’on peut en
faire qui peuvent recevoir des bouchons de liège, 8c fur-tout des tubes pour porter les gaz dans des
bouteilles deftinées à les recevoir.-
Le meilleur moyen de percer des trous aux
ballons, c’eft de les mettre fur un tour fait exprès,
& de pofer légèrement & par degrés une- mèche
cretife à leur furface; au bout de plus ou moins
de tours, on emporte la pièce du ballon & jHjfii a
un. trou parfaitement rond. Il ne faut pas appuyer
trop fortement la mèche fur le ballon, car on
courroit rifique de le b-rifer s’il étoit.mince; »
faut avoir foin auffi de temps en temps d’huiler la
mèche, afin que lé frottement 8c la. chaleur foient
moins grands, 8c que le ballon ne c.affe.pas.
Quand on n à pas à fa difpofition un tour* 1 on
oeut employer pour le même objet un burin d’a-
cier, triangulaire , bien dur 8c bien acéré. L’on
perce, il eft vrai 3 ù l’aide d’un long efpace de
temps, des trous aux ballons, en faifant avec fa
main l’office d'un tour ; l’on abrège beaucoup l’opération
quand on rencontre à l’endroit oü il convient
de former le trou , une bulle dans le verre.
Quand le trou eft fait on l’agrandit ayec une lime
ronde » appellée queue de rat, que l’on prend
d’abord très-petite, & à laquelle on en fubftitue
d’autres plus groffes fucceffivement jufqu’à ce que
le trou foit d’une grandeur convenable.
L’on petit auffi, avec la lime .feule, percer, de
pareils trous ; je ne me fuis jamais fervi d’autres
inftrumens pour percer les trous des ballons, &
jyréuffis allez conftamment, .quand. j’yA mets.lei
temps néceffaire. Depuis que.l’on connoît l’appareil
de Woulfe, les ballons ont pris toutes fortes
de formes ; il faut, mouiller la lime afin que le trou
fe faffe bien uni & bien rond.
Il n’eft pas néceffaire. de dire qu’il y~ a des ballons
de toutes les grandeurs, depuis 50 pintes jufqu’à
8 onces.
Ballon. ( Pharmacie. ) Les ballons fervent très-,
fouvent en pharmacie pour recueîllir les:.produits
des différentes diftillations qu’on y pratique ; il
faut même qu'on ait dans les laboratoires, pharmaceutiques
les différentes efpèces dont il a été
parlé dans l’article précédent ; cardes procédés à
la réuffite defquels ils font deftinés, fe ptéfentent
quelquefois dans les opérations néceffaires pour
la préparation des médicamens. Ainfi tout ce qui
a été dit dans l’article de chimie doit être; appliqué
à la pharmacie, & il n’y a d’autres diftinCtions à
faire à. cet égard, que de peu de néceffité d’une
exactitude auffi grande pour la dofe ou la proportion
des produits pharmaceutiques, c’eft pour
cela qu’pn ne fe fert pas auffi fouvent en pharmacie,
ftes ballons à doubles .tubulures .deftinés
à ttanfe.orte.r:par .des. tubes les produits aëriformes
qu’il eft indifpenfable de recueillir 8c de connoî-
tre en -chimie , & qmon peut négliger dans les
opérations pharmaceutiques. Voye^ & méditez
l'article précédent. _
BALEINE.) ((Pharmacie). La baleine fournit
à la pharmacie une huile fluide 8c graffe, qu’on
n’emploie ■ que rarement fous le nom d'huile de
poij[on-3 8c l’efpèoe d’huile concrète criftallifée
qui étoit fort en pfage autrefois en médecine.; c’eft
ce qu’on nomme 'blanc de baleine. ( Voye% ce
mot. )
BALLOTE FÉTIDE. ( Pharmacie.) La ballote
fetide, ballot a nigra de Linnéus; eft une plante labiée,
plus connue en.pharmacie fous le nom de
marrube noir. Voye^ l’article Ma r Rube.
BALSAMINE. (Pharmacie.) Impatiens balfamina.
Balfamina, Dod. Pempt. j l . Plante annuelle.,
originaire des Indes, dont les fleurs automnales
de diverfes couleurs, font l’ornement &
le charme des parterres. Elle fe trouve auffi fpon-
tanément au japon. On la dit vulnéraire, déter-
five, tonique, mais on s’en fert peu en médecine ;
le fruit paffe pour rafraîchiffant, un peu deflica-
m il appaife les douleurs, fur-tout celles des hé-
morrhoides, il eft bon extérieurement pour les-hernies
, les brûlures, les bleffures des nerfs, les ma,-
ladies de la matrice, les fiffures des mamelles, &
pour effacer les cicatrices.
To.urnefort indique la préparation d’un baume
fimple & d’un baume compofé avec la balfamine
8c l’huile d’olive. Ihunberg rapporte que les Ja-
ponois teignent en rouge leurs ongles avec le fuc
de.cette plante & l’alun; c’eft fans doute le fuc
d.e la fleur.
( M . W l L L E M E T . )
Balsamine jaune. ( Pharmacie.) Balfamina
noli me tangere. Noli-me tangere3 Column. ecphr.
149. Plante annuelle indigène, qui fe trouve aufïi
dans les bois de Virginie & du Canada.
Les feuilles, fuivant Gefner, appliquées à I’ex-
| terreur, excitent puiffammentles urines, ce qui a
éngagé Craton à recommander cette plante contre
les douleurs néphrétiques. Buchward la regarde
comme vulnéraire,,& prétend qu’on peut l’appliquer
fur les hémorrhoïdes & fur. les plaies des. parties
neryeufes; fuivant d’autres, pilée & appliquée
fur de^ vieux ulcères -, elle les déterge & les fait
cicatrifer. Boerhaave & d’autres auteurs prétendent
que les feuilles de cette balfamine font per-
nicieufes en-layement ; cette plante eft émétique,
purgative , apéritive ; faxifragé , propre contre la
goutte, les luxations & les pieds tuméfiés , propre
à la teinture & pour l’ornement des jardins;
les chèvres la mangent,
( M . W l L L E M E T . )
BALSAMIQUE. ( Pharmacie.) Le mot bal-
famiqùe eft employé èn matière médicale, 8c quelquefois
en pharmacie, pour défigner les fubftances
naturelles ou artificielles aromatiques, les plus
fuaves, les plus*'douces & même fades, tandis
que les aromatiques fimples ou franches font affez
chaudes & même brûlantes. Cette expreffion eft
aujourd’hui peu employée ; elle ne fe trouve que
dans quelques préparations officinales ou magif-
trales, comme les pilules balfamiques de Morton y
8cc. auffi la cijfcuffian relative aux balfamiques
eft-elle plus relative à la thérapeutique qu’à la
pharmacie ; on la trouvera dans le dictionnaire de
médecine. Voye% le mot Balsamique dans le
dictionnaire de médecine.
BALSAMO - S A C CH ARUM. ( Pharmacie.;)
Expreffion employée par quèlques pharmacogra-
phes modernes pour défigner une forte de remède