
iSo A L O
s'agglutine , adhère aux parois des inteftins, &
y produit1 ainfi differeiis points d'irritation ; on
chercha différêns.mbyéns qui puffënt faciliter
la divifion de la réfuië , la mettre dans une forte
d état favoneux , & d’une grande folubilité j les
effais que l’on a faits ont appris que la potaffe ,
le favon, le Caftanj le miel , labile des animaux
, le jaune d’oe uf j les extraits'des plantes ;
ôç fur-tout celui de gentiane , remplifioient très-.'
bien cet objet, & facilitoient fing'ulièrem.entla
folubilité de la féline ; ainft ces fiiBftances'6e
quelques autres analogues, font affociees à Faloës,
comme moyens correûifs:, dans un grand nombre
de préparations ufuélles.
plufieurs pharmacographes , pour remplir ces
vues, au lieu de diffoudre l’aloës dans’ l’eau
pure , pour en préparer l’extrait , ont propofé
d’ajouter une livre de fucre'de citron fur cinq
livres d’eau ce procédé eft fpecialeméht recommandé
dans les difpenfaires dé Wirtemberg;'
de Hambourg, de Brandebourg, &c,; !
D’autres pour opérer cette dilTolutiori, emploient
le fuc de rofes, de violettes , de bour-'
rache , de bugtoffe, &c. Ils nomment cette opération
i n s u c c a t i o n , & l’extrait obtenu par
cette préparation , : eft défigné fous les noms
d aLoes rofat, ou sofe , aidés violât', bofraginê’ 9
OU buglojféy &c.
On prefcrit dans le difpenfaire d’Hambourg ,
de Wirtemberg & de Brandebourg'; de faire
un mélange de tous ces fuCs , d’y faire digérer
Faloës, & l’extrait qu’on: obtient par ce.diflol-
vant compofé , eft nommé aidés infuccé. Quelques
uns ont propofé d’employer le, fuc de ni-
cotiane, de bouillon blanc , de chicorée ou de
quelque plante hépatique, apéritive, fuivant l’objet
qu’on fepropofoit de remplir ; mais malgré'
les grands éloges prodigués par ’ quelques écrivains
à ces opérations, elles n’ont d’autres propriétés
que celle de l’extrait d’aloës ; ou du moins’
elles font fi peu différentes , qu’elles méritent
peu de confidérations. Les anciens avoient cru
par l’addition de ces fucs , non-feulement corriger
l’aloës, mais encore lui donner des propriétés
nouvelles & fpécifiquès ils imatindiént
que' par ces préparations, l’ aloës acquéroit une
aâion particulière fur le foie , fur la rate , fur
le poulmon , fuivant l’efpèce de plante" qu’ils
employoient ; mais il eft évident que l’extrait de
ces fucs fe trouve en trop petite dofe dans chaque
prife d’aloës, pour produire quelqu’effet ;
auffi toutes ces préparations ne" changeant point
la nature du remède , peuvent être regardées
comme inutiles.
4’ . Pline , & quelques, anciens font encore
mention d’une autre opération fur l’aloës , qu’ils
nomment torréfaction ; cette opération ccu-
filloit à -rôtir & à brûler l’alcës fur un plat , &
A>n obtenoit ainfi une malle charbonéè qui n’a-
voit aucune vertu purgative , & qui étoit re-
A L O
- comrtiandée comme un aftringent : cette opération
eft entièrement oubliée de nos jours.
Outre ces préparations premières , i’aloës entre
dans un grand nombre de compofifions differentes
: il eft^ la bafe de toutes ces pilules purgatives
fi vantées dans le public , & qu’on débite
fous lés noms de pilules angéliques 3 pilules
gourmandes , pilules ANTE CIBUM , grains. de vie,
& d’une infinité d’autres, femblables, Il entre
dans un grand nombre d’éledluaires éc de. con-
; restions amères & purgatives ; il eft la bafe de
! cette .composition fi recommandée par les anciens
, décrite fous le nom de h i e r à - p i e r a ,
& dont on trouve dans les difpenfaires tant
d efpèces différentes , que quelques pharmaco-
:graphes ont nommé d i-aloès. En faifant in-
fufér.1 aloes dans 1 alcool, dans du v j h , onfait 4es préparations connues fous les noms de Vin
D’ALpàs , ALCOOL d’ aloÈS , Ceinture facrée ,
élixir. ' /acre , &c,. Fabèr, dans fon myrothecium
fpagiricum 3 décrit une quintefcénce a alo'ès 3 qu’il
préparoit en diftilant cette gomme-réfine dans
une cornue. Schroder rapporte la formule fui-
vante qui fe rapproche beaucoup de celle de
Faber , qu .il nomme huile purgative d'alo'ès.
Prenez aloes : jaune , une livre, mirrhe , deux
fonces , .ençèn's-,, 'demz-oricï^ diftiîlezlé tout à petit
feu, fur les cendres, dans une petite cucur-
,bite, & il ajoute que l’huiïé appliquée au nombril
purge & tue les vers.
préparoit avec l’alpës dés onguents ou l’i-
nimens contre les vers : nous rapporterons la
formule d’une de ces çompofitions, qui n’eft pas
entièrement fans efficacité.
Prenez aloes jaune, un gros 3 fiel de boeuf
epaifti , demi-gros, huile de coloquinte de quer-
oetan j quantité Jujpfante, mêlez le to u t, pour
faire un liniment qu’on applique fur le nombril
des enfans. .
Enfin , l’aloès eft la bafe de ces liqueurs purgatives
, ftomachiques , que tant de charlatans
■ débitent indiftinélément dans le public , fous le
nom pompeux d'élixir de longue vie , baume de
vie t élixir jlomackique, &c. Nous ne pouvons
nous empêcher de remarquer à ce fujet, combien
1 abus ou l’ufage indifcret de ces préparations
aloétiques eft dans les mains des' charlatans
; nous avons vu une femme âgée , après
avoir pris pendant les mois de juillet & août, un
de ces élixirs fi vantés pour rétablir les digiftions ,
éprouver une hémorragie exceflive par le nez ;
hémorragie qu’on eut beaucoup de peine à arrêter
, & qui la„conduifit à une hydropifie,
dont elle périt peu de temps après. Nous avons
vu un jeune homme, après avoir pris pendant
quelques jours , & dans un temps exceftivement
chaud, quelques pilules, aloétiques , éprouver une
femblable hémorragie : de tels exemples fe renouvellent
de temps en temps , & ils ne corrigent
pas le public 5 mais l’homme de l’art ne
A L O A L P 18 [
doit pas fe laffer de répéter la vérité, & elle
fera. enfin entendue..
Non-feulement l’aloès a été recommandé-contre
un grand nombre de maladies internes très-
différentes ; mais encore , on l’a fait entrer
dans différentes efpèces d’onguents , d’emplâtres
& d’embrocation , on en a recommandé l’ufage
comme vulnéraire -, anti-putride , anti-vermineux,
dans le traitement des maladies chirurgicales}
mais nous le répéterons , il faut être
circonfpect , même fur l’ufage extérieur de l’aloès
} car. ces applications topiques , fi elles font
continuées quelques-temps , où fi elles font faites
fur une grande furface , procurent fouvent des
diarrhées:, & quelquefois la diffenterie. On a
encore vanté l’ufage de l’aloès dans le traite'ment
des maladies des yeux j mais comme l’a expref-
fément remarqué Pline, il faut pour cette objet
que l’aloès foit dépouillé de fa partie réfi-
neufe-
On trouvera aux articles, A l c o o l , É l R c t u a i -
r e s , . P o u d r e , . P i l u l e s & V i n s , les différentes
préparations de l’aloës, qui méritent encore d’être
conlervées.
Nous terminerons cet article , en obfervant
que l’aloës peut fe conferver plufieurs années
fans altération j mais pour cela, il faut le ferrer
dans un endroit médiocrement chaud, à
l’abri de l’humidité , du contaêt de l’air } enfin,
il ne faut pas qiCil foit en poudre , car toutes*
les poudres perdent facilement leurs propriétés
premières.
ALOÈS, bois d’ ( Pharmacie.) Voye% le mot
Eois, où nous réunirons toutes les efpèces de
bois employés en pharmacie.
A l o e s d e s G a u l e s ^ , aloè gallica , des Grecs.
( Pharmacie. ) Diofcoride, & d’après lu i, quelques
écrivains & pharmacographes ont donné ce
nom à la gentiane, peut - être comme le dit
J. Gorris, à caufe de l’amertume de fa racine,
& c’eft vraifembîablement la même raifon qui
a engagé quelques-uns à défigner cette plante
fous le nom daloites' ou aioitis.
ALOÉSÉS, remèdes. (Pharmacie.)^ Expref-
fion moderne , employée par quelques écrivains,
& entr’autres, par M. Hevin, o u r s de pathologie
, pour défigner les remèdes dans lef-
uels entre l’aloës 5 mais fuivant le génie de
ntre langue , la terminai fon de ce mot , marque
preftion que l’on trouve très-fréquemment dans
les ouvrages de pharmacie & de matière roédh
cale ; quelques-uns l’emploient comme un terme
générique, poiir défigner tous les médicail'.jns
acres , amers, réfineux, tirés des végétaux qui,
par leur propriété purgative & ftimulante , approchent
& il ne doit être employé que ,
'les préparations ou çompofitions
l’aloës entre, mais à petite dofe,
comme adjuvant ou auxiliaire;
UI- diminutif,
P01- défigner
d5à0n'Mefqiielles V 1 Paiement
ainfi u, nnrerat
N r „ .D„;if eft aloéfé , lorfque l’aloës ajoute [
a ^en.\mis, â fon énergie première, mais n’en
conftitù^pas feffence.
ALOlfXQUES, remèdes. ( Pharmacie. ) Ex-
de la nature de l’aloës ; mais cette
dénomination eft plus généralement employée
pour défigner les çompofitions ou préparations
dont l’alpës eft la baie ou l’ingrédient principal.
A LO G A R , ALOHOC. ( Pharmacie. ) Expref-
fions employées par quelques alchimiftes , pour
défigner leur mercure ou principe mercuriel.
ALOIDE, ( Pharmacie. ) C e mot dérivé du
grec, fignifie lemblable à l’aloës, & il a été
donné par plufieurs botaniftes à une plante aquatique,
plus généralement connue l'ous le nom
d’aloës des marais , ftratioie aquatique, fimtioles
aloides. Cette plante que l’on dit vulnéraire,
n’eft point employée en pharmacie; mais comme
lafimilitude des noms pourroit induire en erreur,
il faut bien prendre garde de confondre cette plante
avec la gentiane, qui, dans quelques écrivains
anciens-, eft nommé aloites ou aioitis. .
A LO IN E , & plus communément, ALUINE.
( Pharmacie. ) Dénomination employée par quelques
écrivains, pour défigner une efpèce d’abfin-
th e , parce que , dit Léon Fufch, cette plante
n’eft pas moins amère que l’aloës.
A LOS , A l O , A LIC ou ALEC. (Pharmacie
Expreflions qui paroiffent dériver du grec, mais
qui font employées par quelques anciens pharmacographes
traducteurs arabiftes , ou pour défigner le
fel commun, ou muriate de l'oude, ou toute autre
fubftance faline analogue.
A LO U CH l. ( Pharmacie.) Gomme qu’on tire
du cannelier blanc , & qui eft très-aromatique.
( Voye^ C a n n e l l e . )
ALPHGENIX ou ALPHENIC. ( Pharmacie. )
Dénomination employée par les écrivains arabiftes
, & adoptée par le plus grand nombre des
pharmacographes , pour défigner la préparation
de fucre, que l’on connoît aujourd’hui fous le
nom d e fucre d orge blanc ou fucre tors. Cette
préparation qui étoit autrefois fort recommandée ,
& qui entroit dans plufieurs çompofitions de
pharmacie , comme béchique, adouciffant & lé-
nitif, étoit aufii appellée penide ou épenide , & par
les Latins penidium , facckarum penidiatum. Les
arabes, difent quelques lexicographes , l’avôient
nommée alphoeux3 à caufe de fa blancheur, ou,
comme d’autres l’interprêtent a. colore phoeucco ;
l’intérêt 8c l’amour du merveilleux avoient fait