
médecin d’Aix en Provence , avoit coutume d’én
donner un gros égalementeu poudre, dans la pleu-
reiie & la fluxion de poitrine , & cela avec un heu*
reuxfuccès. j
L aurone femelle mife parmi les étoffes’ de laine
& les habits, chalTe les teignes i les mines &
autres mfeétes. Le célèbre Réaumur nie cette propriété
; d autres la croient. capable d'expulfer lés
punaifes des appartemens. On l'emploie dans l’ef-
pat hyftérique „ dans l’onguent martial : Sc dans la -
fermentation ordinaire., de: la pharmacopée de
Londres», j
On attribue à fa. racine uné vertu fébrifuge.
, (M. WlLLEMET.:)
Aurone sauvage. ( Pharmacie. Anani/ût;
campeftris. Ahrotanum campcfin. C . B. i’jé. Cette
auroneeftindigène à la France, où elle fe trouvé
dans les terieins fabloneux. On la rencontré1 àuffi
Virginie! Elie-eftcarminaiive, réfolutive; fto-
rfiacluque. L'on reCommande fa fenrence dans l’A-
meriquefépténtrionalecontrelésvèrs.Cette plante
participé des propriétés & vertus de l’armoife. La
pnarmacopée de Paris dit qu’oivpetit la fubffitùèr
â l ’aùrone mâle. Elle eft auffi aiinuelfeï i
(M . WllLF.MET.')' *
AURUM MUSÎVUM. Aurum myjiçpm,, Àuj
um mofaicurri, en hançois or une pré-'
p.a ratio n d étain 16c de foufre a [fez. oxidée pour dil-
l f ret fenfiblement de.J’étain fulfuré. C'eft un oxide
démin fulfuré , d’une couleur jaune brillante J
& dotée imitant celle de l’or pâle^&fervantâ cuel-
ques efpècesde mauvaifes dorures, llfert fur-tout,
auffi à frotter les couffins des machines élc-élriques
on lui attribue la propriété d’augmenter beaucoup
la force de .ces machines, & on le préféré à
caufe de cela aux amalgames. L’hiftoire de fa pré-
paration & fon analyfe feront, expofées à l'article
Etain ( Fbyff cet article.,)
AVICULÆ CYPREÆ. ( Pharmaài. ) C ’eft
le nom qu’.on donnoit autrefois à des paftilles odo- '
rantes qu’on employoit pour parfumer les chambrés
des malades. C e nom métaphorique 'avoit été
adopté,parce que c’étoit en fe volatiliiânt dans 1 air,
en s’envolant, en quelque forte, que ces matières
agifl'oient. On les homme aujourd’hui doux odorants
, paftihes odorantes. Koyej parfums.
AUXILIAIRES. ( Pharmacie. ) Les remèdes
auxiliaires font ceux qui, dans une formule, font
manife ftement placés après les. principaux ou la
oadé , & deftinés à en aider, feulement Laétion.
C.’ eft ainfi que la manne, la rhubarbe, la caffe ,
lès tamarins , les fels neutres, placés dans des formules
de potions purgatives, après le féné, ne
font que des purgatifs auxiliaires de celui-ci ; tout
ce qui eft relatif à la nature, à la force, à la difpo-
ntion, à la dofe: des remèdes auxiliaires dgiis les
formules eft entièrement du réfiort de la thérapeutique
, Sc doit etrp traite dans le dictionnaire !
de médecine, plutôt que dans un article-dé pE3r,
macie. V vy tx le mot Formule j dans le dictionnaire
de médecine..
- AVOINE. (PA df macie ) Avena fativa. Avenu
vA[l-S ar,ls -T . j 14. C e 11 une plante annuelle., digne
d exciter la follicitude de l'agronome , puifqu’elle
offre une excellente nourriture a la plupart des. qua- J
drtipèdes,à la volaille, & à quelques autres oileaux.
Anfon allure qu'elle eft originaire de Lille Fernaii- •
dès, x près du Chili. . ■ ■
$a letnençe eft regardée en médecine comme
acioucilfante, peétpralé,, rafraîçhifîànte, apéritive,
diurétique $ les -femmes provençales font prendre
la décoélion d’avoine j pour , faire palferle lait aux
‘accouchées. Les Anglojs riches ou pauvres ’, dit
■ Çpoffroi > ne .font point d’:um-es bouillons qu'avec
de 1 avoine^ lefquels font très-falutaires tant aux*
fmajades qu'à ceux, qui,le,portent bien; jls.cligèrenc,
;raciicment,&fourniffent une excellente, nourriture..
.Bqecjer^do.nneTavoine dans tou,t£S.; J§s maladies
■ aigues. Elle ell recommandée, à; fextérièur1 contre
les points de côté, la colique ., les affections hyfté-1
•tiques, les taches de la peay. Arbuthnpt fe fer-
voit avec fuccès de la farine d’avoine mêlée ave.c
du heure pour guérir la galle de la tête.
Cette graine céréale a été , d'un grand fecours
aux : gens de la.campagne , pendant ces dernières j
années de difettes. Elle fert auxbrafleurs. Cn fait
dans la baffe-Normandie &r dans la Bretagne,, avec
de l'avoine que l'on pile légèrement & dont on
ote ia peau, une forte-de gru.ui Les Mofcovitescn
retirent par la dîlliilation une liqueur dont ils ufent
en guife de vin , & qui n’enivre guère moins. La
farine d'avoine, ell.émolliente 8c rélblutive , l'on
e.n.,re£^ie.(IlC' ^ amidon. L'avoï^e torréfiée & pulvc-
rifée, prife en guife de café le mâtin à jeun, f l
•un excellent laxatif & une boiffon faine , j'en ai
obferved heureux effets. La bâfie. de la tifanned'un
médecin Anglois qui s'appelloit Jean de Sainte-
Catherine, ell 1 avoinej fon ufage a la réputation de
faire vivre long-temps. Elle entre également dans
les efpéçes pour la dëcoêlion d'avoine compofée de i
Lower, qui-fe trouvent inférées dans la pharmacopée
de Vvirtemberg & dans celle de Triller, Ett-
muller employoit un firop compole d’une forte
dec.oêlion d avoine & de lucre , qui ell merveilleux
contre la colique 3 on le nomme ordinairement
le firop de Luther, parce qu'il s'en fervoit fouven:
contre cernai, auquel il étoit fort fujet.
L'avoine en herbe macérée d’ans une quantité [
luffifante d'eau pour des bains , e l l , .dit-on, d’un
grand avantage contre les maladies néphrétiques.
La^paille de cette plante fert aux emballages, ainfi
qu aux couchages.
L arête fituee à la bafe de la baie extérieure de la
corolle ,Je courbe, & tourne de différens.-côtés,
fuivant l'humidité eje l’air^ de forte'qu'elle offre
un hygromètre vivant.
Frédéric Hoffman, premier médecin du roi de
A X I A X I 4 5 5
une differtation fur les guérifons
avec l’avoine.
Prude,a rédigé
qu'il a opérées
(M. Willemet.)
AXIOMES CHIMIQUES. A mefure qu'une'
feience fait des progrès-, à mefure^ qu’elle acquiert,
des méthodes pour perfectionner fa imarchey les,
vérités générales fe multiplient, & elle polfède.desi
axiomes. Telle-eft aujourd’hui la qhirnie. Les prin-,
cipes de cette »feience nefiont créés que depuis quel-'
ques années j & déjà elle; eft riche en cor-o-llaires ou:
en rélultats généraux, .qui en renferment tout l’en-
femblei Une fuite de;ces réfukats pourro’it; être
d’une grande utilité. Depuis laansj’ai conitamment
cherché cette férié; j’en ai déjà tracé l’efquiife un
grand-nombre de fois dans mes cours, & lur-tout
dans ceux.que je fais fous les ans à la fuite du cours
général & détaillé dé chimie; bn offrant .les phénomènes.
que-préfentent les fluides élaftiques connus,
foit dans leur formation, foie dans:leur fixation,
& dans leur influence fur tontes les opérations de
la nature & de l'art, je paffe en revue toutes les'
vérités fondamentales de la fcience, & il réfulte
de leur expofé un tableau qui rappelle à la mémoire
tous les changement dont les corps, naturels
font fufceptiblés dans leurs attraétions réci-;
proques. Mais pour réunir ici ces vérités capitales
fous la dénomination d’axiomes , il elF évident
qu’il faut choifir avec un grand difeernement celles '
qiii foînt.les plus .générales, ’qui embraffent tous les
faits de la feience, qui les renferment, & d’où ils
puiffent être tirés comme-des corollaiies, .comme
des conféquences immédiates, il faut auffi qu’elles
foient clairement énoncées; fans aucune ambiguité,
fans aucun- doute, fans, aucune équivoque ; il faut
encore tqu’ori n'en multiplie pas trop Lé nombre-;,
quoiqu'il foifc.,néceflaii-.e de* les multiplier allez,
pour ne rien oublier d'effentiel; il faut enfin les
difpofer entre elles dans un tel ordre 8c dans une
férié tellement naturelle, . qu'elles préfentent les
élémèns de la fcience, & qu’elles en faifent concevoir
le rapport & la liaifon. Voilà les idées que
je me fuis formées & qui m'ont guidé clans la recherche
de ces-vétités, j'ai penfé qu'elles dévoient
fervir à l’établilTement d'une doctrine complette
de chimie ,' qui, féconde en-applicatiorts, en prin-
CIp$s, puilfe également rappeller à l'homme inf-
truit tous les faits qui compofent l’immenfe; do-
maine de la fcience chimique, & donner à celui
Tfti cherche l'inlfruêtion une notion fuffifante de
la carrière qu'il doit parcourir.
Pour remplir convenablement cet-,objet., il m'a
paru que je ne devois pas.prélenter: u^ne. fuite de
P « o n s non interrompues, fans» liaifon &fans
adhérence entre elles g, comme .-il .-eut ététppfTible
je faire 3 dans l'idée de donner des axiomes &
leulement des axiomes, j'ai mieux.aimé les lier
par des, rapports-généraux, leur .donner un arrangeaient
qui eijèfit çonnoître & apprécier la conne-
xf?n -> & , fi j e puis le dire, la réaétioa réciproque.
Je, commence donc par expofer comme un
axiome, & même comme le premier, des axiomes
chimiques, qtt'il eft poflible de rapporter à un petit
nombre de chefs principaux, les faits, les expériences
, les données de toute la chimie, en forte
.que ,fo.us ces. chefs on puilfe facilement & promptement
difpofer, rapporter tous les détails de_la
pratique, ainfi que toutes les explications de la théorie.
Je n'élève ce. nombre de phénomènes généraux
qu'à douze, dont voici l'énumération.
i°. L'aêtion delà lumière.
i° . Cëlié du calorique..
. . 30. L'aêtion de l'air.
4:\ 1 a nature & l'adtion de l’eau.
50. Celles des terres , la formation des alcalis
•& leur rôle'dans les combinaifons. ‘
6°. La nature & les propriétés des corps com-
buftîbiés. ' ; ' - ■
La formation & la décompofition des acides.
B°. L'union dès acides avec les terres les
alcalis.,
. 9 - . L'oxidation & la dilfolution des métaux.
10°. La nature' & la formation des matières
végétales.
^ i i °. Le paftage des végétaux à l'état de matières
animales', & là nature de celles-ci.
12 \ Enfin la décompofition fpontanée des fubf-
tances végétales1 & animales.
Si je -me fuis bien fait entendre, on doit confi-
dérer ces douze titres comme autant de chapitres à.
chacun defquels appartiennent les différens articles
de détails, fuivant leur rapport direét avec le titre,
:&c dont l'enfemble renferme toute la do&rine dé
la chimie. Je vais actuellement reprendre chacun
de ces titres dans l'ordre où ils ont été indiqués
. & inférer dans chacun d'eux, une fuite, .de propo-
fitions ou d'axiomes , fous. lefquels on . pourra
enfuité ranger tous les faits de la fcience à mefure
qu'ils feront-étudiés ou connus. Je préfenterai
pour plus d'utilité une éfquilfe de cette difpofition
à la fin de chaque titre. , •;
T 1 t r e P r e m i e r .
A C T I O N D E L A L U M 1 E R
7 E La lumière, foit quelle vienne du foleil &
des étoiles fixes,, foit qu'elle loit répandue dans
l'efpace, fe comporte de quatre manières par rapport
aux corps qu'elle touche; ou bien elle eft réfléchie
toute- -entière de leur furface vers nos
yeux, & elle fait naître la fenfation du blanc ; ou
bien elle eft décompofée & réfléchie feulement
dans quelques-unes de fes parties, de-là la coloration
diverfe ; ou elle eft plus ou moins complètement
abforbée & donne nàiffànce au noir; ou
ènfin elle.palfe à , travers les corps en éprouvant
une déviation plus ou moins fo rte, .en fe rapprochant
de la perpendiculaire ; c'eft ce qui conltitue
la tranfparence..