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plus abforbaftté, & quelle- ne méritoit aucune
préférence fur la plupart des matières calcaires
( y'oyei le dictionnaire de médecine.)'
BELLEVEDERE. ( Pharmacie. ) Cksnofodium
Scoparia. Linaria Scoparia. C . B. 212. Belle
plante annuelle, qui croît fpontanément au Japon,
à la Chine, en Grèce ; elle fe cultiva facilement
dans nos jardins. " - : ;
On dit qu elle eft: apéritive , défobftruCtive 3
déterfive , atténuante, contré la galle, lés de-.i
mangeaifons, les maladies de la peau y (bit qu on
remploie intérieurement , foit qu’on l’applique,
extérieurement. Les Chinois 8c les Japonois fe
fervent beaucoup de cette plante en médecine.
La believedere eft propre à faire des balais ,
peut fervir à fuftiger , à former des b ui fions agréables
8c à chaffer , dit-on , les punaifes.
(M. WlLLEMET.)
BELLIGULES , belliculi. ( Pharmacie. ) Quelques
médecins & pharmacographes ont nommé
ainfi des efpèces de coquillages que l’on trouve
fur les bords de la mer , qui font blancs avec des
lâches jaunes , ou jaunes avec des taches & des
ftries blanches, mais dont la figure a quelque
reffemblance à l ’ombilic, aufli ces fortes de coquillages.
ont-ils été défignés fous le nom d’ombilics
marins; quelques-uns les ont aiiffi nommés , bellirï-
ca marina. Quoi qu’il en foit lés anciens faifoient
ufage de ces coquillages comme déterfifs, & ils
entroient dans pltifieurs préparations pharmaceutiques.
Nicolas Myrepfus les indique dans la
formule d’un onguent qu’il recommande , contre
les taches, les pullules du vifage,.&c.
BELLIRIC ou Belleric. ( "Pharmacie.) Surnom
donné à une efpèce des myrobolans. Foye^
ce mot.
BELLIS. ( Pharmacie.) Il y a deux efpèces de
plantes employées en pharmacie fous le nom de
bellis; l’une eft le bellis major, chrijânthemum 3
leucanthemum de Linnéus ; elle eft vulgairement
nommée la grande marguerite. V^oye^ le mot CHRYSANTHEME.
L’autre, eft le bellis minop3 bellis pe-
rennis de Linnéus, matière médicale. On latnomme
dans les boutiques petite marguerite, pâquerette.
Ôn leur attribue les vertus des aromates 8c. des
plantes compofées en général. L’un 8c l'autre,
entre dans les alcools aromatiques compofés.
( Voye\ les mots indiqués. }
BELZOE , Belzoim , Belzuinum , Bene-
V en i, Benjüdacum , Sic. [Pharmacie.) différentes
dénominations employées pour défigner le
benjoin.
BEN. C Pharmacie* ) On donne ce nom à une-
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efpèce de femence que l’on apporte d’Egypte ,
de Ceylan , & que l’on nomme ordinairement
noix de ben. Diofcoride, 8c d’après lui les anciens
grecs, l ’ont défigné fous le nom debalanos myrep-
fice , d’autres l’ont appellée myro balanos, expref-
fion que les latins ont, rendue par les mots de
glans unguentaria. Pline l’a pommée glans Ægyptia.
La forme de cette noix eft tantôt oblongue,
tantôt arrondie , le. plus fouvent anguleufe.; fa
coque eft ligneufé, blanchâtre, & par rapport au
Volume , on. en diftingue deux efpèces , l’une qui
eft la plus eftimée , a la groffeur d’une noifette
: & on la pomme p e t it Ben , ben parvum, elle
vient d'Egypte; l’autre plus groffe, 8c toujours
d’une forme triangulaire,eft nommée ben magnum,
Elle vient de Ceylan. La différence dé formé &
de groffeur, qüe l ’on obferve dans ces femences,
a fait penfer au plus grand nombre des écrivains,
qu’elles provenôient de deux efpèces d’arbres dil-
tinCts ; cependant aujourd’hui quelques-uns commencent
à penfer que cette différence doit être
attribuée au climat, 8c que ces femences lont
fournies par l’efpèce d’arbre que Linnéus a defigné
foiislenom Guilandina moringa. Quoiqu’il en foit,
on ne trouve guere dans le commercé que le
petit ben , & il faut choifir celui qui eft récen t,
dont la coque eft blanchâtre, cotoneùfe j fé calfe
facilement, & contient une amande blanche &
bien nourrie..
Les anciens employoient le ben pour différentes
préparations dont ils faifoient ufage non feulement
à l’extérieur, mais encore à l ’intérieur,comme
purgatif, vomitif 8c fondant ; mais aujourd’hui
on fe borne à retirer du ben une huile que l’on,
obtient par l’expreffion de fes amandes.
Pour cela, dit M . Baumé ’, on prend la quantité
qu’on veut de floix de ben. les, plus récentes , & les
plus greffes; on les cafté une à une avec un petit
marteau , on fépare exaCiem'ent les coquilles qu’on
jette comme inutiles, on met à part les amandes,
on les pile dans un mortier de marbre avec un
pilon de bois , jufqu’à ce;;qu’elles foient réduites
en pâte ; on en forme, une boule qu’on met- dans
un petit fac de toiie d^:çputil, on ferme l’ouverture
avec une ficelle qu’on ferre : bien a. on met le
fac à la prefie, 8ç onj’expîimé par degré, l’huile
fort peu-à-peu, on la reçoit dans une: îbouteifte»
, lorfqu’il ne coule plus rien oh' defterre la
prefie,. on ôte le marc du fac , on le pile de nouveau
dans un mortier de marbre > on remet cette
poudre dans lé même faq, pour l’exprimer.encore ;
: on tire ainfi un peu d’huile qu’çn met.-avec iâpre-
: mière, pu vuide le fac A 8c on jette comme inutile
ce qu’il contient.
Cette huile qui eft très-douce, & qui-dans les
difpenfaires eft nommée àleum balaninum , n eu
fluide qu’à une température de douze ôù quinze
degrés au deffus de la glace ; elle fe conferve pin-
, fieuis années m M 4e devenir tance i 4 mefwe
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quelle vieilit elle fe fige plus difficileméïit ; lorf-
qu’elle coule de la prefie, elle eft d’autant plus
épaiffe que la température eft plus froide , & on
peut dans les temps de gelée l'exprimer fans in-
convéniens, entre des plaques de fer chauffées
dans' l’eau bouillante ; mais il ne faut pas lu
appliquer un plus grànd degré: de chaleur, l’huile
feroit plus difpofée à fè rancir.
Les horlogers,. ajoute M. Baumé, fe fervent
de l’huile de ben, maislaconfiftance qu’elle prend
en fe figeant gêne les mouvemens ; on defiroit
donc quelle ne fût pas fujette à fe figer -, 8c" M.
Salomé a reconnu que l’huile de ben qui coulé la
dernière pendant l’expreflion avoir cette propriété,
& n’étoit. pas plus fujette à fe rancir que la
première. Huit livres de ben nouveau fourniftent
trois livres de. coquilles & cinq livres d’amandes.
Ces amandes rendent; ordinairement une livre
treize onces d’huile.
Quoique très-douce , cette huile ne.s’employé
qu’à l'extérieur ; elle eft, dit-on , déterfive , adou-
cifïante, propre pour ôter les démangeaifons de la
peau, & pour adoucir ; on la fait entrer dans des
pommades adouciflantes, & comme elle fe rancit
très-difficilement, il conviendroit que les apothicaires
s’en ferviftent pour graifler les marbres 8c
pierres polies fur lefqueilés ils étendent les tablettes
qui fe font par cuifton. Mais cette huile - eft
plus foüvent employées par lés parfumeurs , pour
tirer & conferver l’odeur de certaines fleurs , telles
que celles du jafmin , de tubéreufe, 8cc. Pour
cet effet, on prend un vaifTeau de vêrre.oü de
terre cuite,, large en haut, étroit par le bas, on y
arrange de petits tamis de crins par étage , en fui te
on met des fleurs par lits ; fur ces -tamis 8c fur
ces fleurs, du coton cardé imbibé) d’huile de bem
Cette huile fe charge, ainfi de-l’arome des fleurs.
On remet ce même coton fur de nouvelles fleurs,
on exprime. enfuite fortement du : coton J ’huile
dont, il étoit imbibé,, 8c cette huile conferve l’odeur
de la fleifr. :i
Gomrrfe l’huilè-de ben eft chère elle- eft fou-
vent adultérée dans lé'commerce ou falfifiée ; mais
réconnpîtra cësr adultérations ôu fubftitutions
fràuduléufes, par les earaélères que nous avons
expofés^
(M . WlILEMET.)
BENEDICTA. ( Pharmacie.) Mefué a employé
cettè expreffion comme un terme'générique
poür défigner'lés rémèdes folutifs ou; purgatifs
bénins. ^P'hdrmacd •benediSià. ) Mais dafis l;a fuite
cettë dénèminaéion a [été-adoptée- par lès arabiftes
b^par un grand nombre de pharmacPgraphes pour,
^ligner di^rentescompofitions médicamentetifés.’
Ainfi nous trouvons'dans lé re'cûeil de Nicolas
Mirepfus plufieurs efpèces d’ éleéluàiresy qu’il nom-
antidotus benedifîa. Ces éjê&tViÿfS font compofés
de.fcammonnée, de turbith, de différentes
fubftances âcres, aromatiques, réduites en poudre
8c incorporées avec fuffifante quantité de miel ;
leur formule eft encore confervée dans un grand
nombre de pharmacopées modernes fous les noms
d’éleéhiaires benedidte laxative , > ou benediéte
fimpJe.i Martin Ruland , Jofeph Duchefne, ont
donné le nom à’aqua benedifta à une liqueur émétique
qu’ils préparoient en faifaotinfufer de l’oxide
fulfuré;vitreux d’antimoine dans du vin; ce nom
myftique a été employé pour défigner plufieurs
autres compofitiôns , 8c nous trouvons encore
dans nos pharmacies une formule de pilules fou-
vent employées avec fuccès, 8c connues fous lé
nom de piluU benedictet, pilules bénites de Fuller:
nous en donnerons la defcription à l’article des
Pilu l e s .
Les anciens avoient aufli donné le nom de bene-
dicla à la plante que nous appelions ordinairement
benoite ou caryoplüllata : Geum urbanum. LiNN.
BENJOIN. Le benjoin eft un fuc réfino-balfa-
miquê, une efpèce de baume folide, dont on re-
cônnbît deux efpèces dans le commerce & qui
vient du royaume de Siam, dé rifle de vSumatra 8c
dè plufieurs autres endroits. On ignoroit autrefois
lé végétal qui fournit ce baume ; Linnéus le fils l’a
fait eonnoître fous Je nom de Terminalia benjoin.
Murray obfèrvéque l’écorce 8c le bais de cet arbre
répandent en effet une odeur de benjoin, 8c
cependant il doute que ce foit lui qui le fournifle.
Plufieurs naturaliftes ont penfé qu’il provenoic
d’une efpèce de laurier, nommé par 'Linnéuslau~
rus benjoinum , mais plufieurs botaniftes modernes
ne croient point à cetté origine ; il refaite de-la
qu’on ne connoît pas avec exactitude la fource dit
benjoin.
Des deux efpèces de ce baume y la plus pure eft
nommée benjoin amygdalôide , parce qu’il eft
formé dé larmes blanchâtres, demi -tranfparentes*
oblongues, aflez femblables à des amandes, qui
font enveloppées par lin fuc concret rougeâtre ou
rouillé, grenu- & rrës-caftànr. L’autre éfpèce eft
le benjoin commun ;. il eft d’une couleur plus foncée,
plus opaque, plus groffier dans fon tiflu, 8c
ne préfente point les larmes qu’on obferve dans le
précédent. C ’eft celui dont on fé fert le plus communément
en' pharmacie 8c dans tous les arts oir
Fori emploie-' ce baume.
Le benjoin fe fond par la chaleur ; il reffembler
alots à une huilé épaiffe, il prend une demi-tranl-
pàtence; il répand une odeur fuave qui devient
bientôt très-piquante 8z très-forte lorfqu’on augmente
de feu. Alors il s’en dégage une vapeur
blanche, qui,- reçue dans- des appareils conve-
nableS,. fe condenfe & fé criftallifè en prifines-
fins,:aiguillés-, qu’on nomme en pharmacie fleurs-
de benjoin ; e’eft un des procèdes les plus généralement
employés pour obtenir l’acide benzoïque^