
de manganèfe, ont été effayés avec le firccès
qu on va voir dans les expériences fuivantes.
E x p é r i e n c e IX.
IOO.parties d'oxide rouge de mercure, mê-
iees avec xco parties de métal de cloche pulve-
rile, chauffées doucement au commencement
u e l operation , ont donné 116 parties de cuivre
tres-pur & très-duâile ; cette matière.étant très-
chere en raifon de la perte du mercure, elle
Be Pe“ t être employée en grand, auflï ne l’avons-
nous efiayee que pour nous éclairer fur la maniéré
dont quelques autres oxides" métalliques
pourroient opérer fur le métal de cloche. 11
luffat qu il foit prouvé que les oxides de mer- j
cure peuvent affiner l’alliage du cuivre & de
i etain.
E x p ER i e N C e X.
ïOq parties de litharge ou d'oxide de plomb
demi-vitrifie , ont été mêlées avec 400 parties
de métal de cloche 5 on a chauffé fortement ,
& apres I operation qui a duré une demie-heure ,
on a eu un verre de plomb tranfparent de cour
leur jaunâtre , & au-delfous un métal blanchâtre
îuiii canaat que les . cloches mêmes , _& qui
avoit augmenté de huit parties 5 d’où il fuit eue ,
tes oxides de plomb vitrifiés ne peuvent point
affiner le métal des cloches.
E X P E R I E N C E XI .
On a pris^ iôo parties de ce métal pulvérifé,
parties d'oxide de manganèfe
çnltaliife en poudre, & on a expoféle mélange
a U? Æfï , v*°^ent pendant une heure. Le
creufet brife a offert à fa furface une couche
de matière rouge vitretife fondue , & au fond
une _ maire métallique , d'un jaune d'or , demi-
ductile & pelant 83 parties. Comme cette expérience
en offrant dans l'oxide de manganèfe
un întermede utile pour féparer le cuivre de
1 étain , nous annonçoit qu'on n'en avoir point
employé une fuffifante quantité, on l'a répétée
avec 25 parties de manganèfe, & en ajoutant
de plus une couche de verre pilé à la furface
du mélange. En opérant comme ci-deffus ,
on a obtenu cette fois 63 parties d'un cuivre
allez pur, qui s'étendoit bien fous le marteau ,
mais qui n'étoit pas encore aulïi rouge ni auffi
dudile que le cuivre de rofette. D'autres expériences
ont appris que 32 parties de l'efpèce
d oxide de manganèfe employée dans la précédente
, fuffifoient pour oxider entièrement
1 étain & pour en féparer le cuivre.
Cette matière pourroit donc fervir à l’affi-
^age du métal de cloche , en en employant
une proportion qui devroit être variée à la
vérité fuivant la bonté de çet oxide j ou fuiyant
la quantité doxigène ,qu'il contient , ce qui
feroit facile a déterminer. Un fondant de peu
de va.eur ieroit, dans cette opération , d'une
giande utilité pour' entraîner en vitrification
1 oxide de manganèfe, qui fans cela retient
toujours entre fes molécules quelques portions
de xuivre^ & des globules du métal même, à
moins qu on ne lui faffe fubir l'aétion d'un feu
très-violent. Si l'on n'emploie point de fondans,
If T ™ re^e éans creufet fous la formé
de globules ou de grenailles plus ou moins
grones, fuivant le feu que l'on donne. Quelquefois
meme, fi la chaleur eft trop foibîe ou
u ciuanE*te neceffrire d'oxide de manganèfe trop
abondante, le cuivre féparé de l'étain refte
fous la forme de pou {fiere diffeminc'e "dans les
feones formées d oxide d'étain & de manganèfe $
dans ce dernier cas, il faut pratiquer un lavage
de toute la maffe pour féparer le cuivre & le
fondre au creufet.
Il y a plus de fix mois que M. Pelletier a
propofé vau comité des monnoies l'oxide de
manganèfe pour -affiner Je métal des cloches 5
nous décrirons fon procédé à la fin de ce mémoire
5 il fuffit d'indiquer ici que .M. Pelletier
a eu le premier cette idée ingénieufe.
E X P E R I E N C E X I I .
ro° parties de métal & 25 parties d'oxide
blanc d'arfenic ont été mêlées & pouffées au
feu de forge dans un creufet ; dès les premiers
inltans des vapeurs arfenicales fe font faitfentir,;
la matière étant fondue, on a retiré le vafe du
feu i on y a trouvé une maffe grife , dure & plus
canante que le métal de cloche > auffi paroît-il
sy e tre fixé quelques portions d'arfenic réduit»,
§. V. Du mctaLÀes cloches traité par les fel?
oxidans.
Parmi les matières falines il n'y avoit que
ceHès qui , par la chaleur, peuvent céder leur
oxigene aux corps combuftibles & fur-tout aux
métaux, qui paroiffoient mériter l'attention
dans cet ordre fe préfentoient les nitrates & les
fulfates 5 mais ces derniers en fe décompofant
fourniffant du foufre, ne pouvoient être que
prejudiciables au fuccès de l'opération du départ
de l'étain avec le cuivre. L'expérience
ayant prouvé cette affertion , fournie d'abord
par la théorie, on ne décrira pas les effais
qui ont été faits fur cet objet.
principe qui forme l'acide nitrique avec
1 oxigene , n'étant que peu fufceptible de s'unir
aux métaux ni à la plupart de leurs oxides
& laiffant par conféquent la bafe du fel 3,
nud , ce qui eft très-avantageux pour faciliter la
fonte du cuivre, on a fait plufieurs effais avec
le nitrate de potaffe de la première cuite.
HXPERI EN. CE XI I I .
ÏOO parties de métal & 20 parties de nitre
commun , mêlées & chauffées enfemble , ont
donné un cuivre très-beau & très-du&ile , il
ne paroiffoit contenir aucune matière étrangère ;
mais la perte ayant été confidérable, & le^métal
étant recouvert d'une grande quantité d'oxide
de cuivre combiné avec celui d'étain, on a
penfé que la dofe de^nitre avoir été trop forte-,
&: on a recommencé cette expérience avec une
quantité plus petite de fel.
E x P É tu e N c e X I V .
100 parties du métal de cloche & 12 parties
de nitre de la première- cuite ont encore donne
un métal fort beau & très-du&ile || cependant
il n'étoit pas auffi doux que celui de l'expérience
précédente. Auffi n’ avoit il pas tant perdu, car
l'autre ne pefoit que 48 parties & celui-ci en
pefoit 57s. Cette .expérience répétée afféz en
grand & à la dofe, de quelques livres , a donné
jufqu'à 63 par 100 de cuivre affez beau , quoique
pas encore entièrement pur. On a remarqué
dans le grand nombre dJeffais qu'on a faits avec
le nitre fur le métal de cloche, que quand on
chauffe légèrement au commencement' , oh
obtient un cuivre infiniment plus pur, 8^ quil
fuffifoit d'employer depuis 11 jufqu'à 14
livres de falpêtre pour 100 de métal de cloche,
tandis que fi l'on chauffe d'abord brufquement,
on n'a qu'un cuivre peu du£tile> dans ce dernier
cas la quantité de nitre que l'on vient d'indiquer
n'eft pas fuffifante , il en faut au moins 18
à 20 . . , \
La raifon de ces phénomènes eft ai fée à
concevoir 5 quand on chauffe lentement, le nitre
fe fond peu-à-peu , doxigène qui s'en fépare
fucceffivement a le temps de fe partager entre
toutes les molécules de la maffe métallique &
d'oxider l'étain 5 en augmentant enfuite la chaleur
par degrés , l'étain abforbe & retient tout l'oxi-
gène, & l'alcali facilite Ja fonte de fon oxide
ainfi que celle du cuivre pur. Au contraire ,
l'a&ion d'une chaleur forte au commencement,
fait fondre. tout-à-coup le nitre, qui s'élevant
bientôt à là furface, répand tout fon oxigène
dans l’air, tandis que le métal fe fondant quelque
temps après , fe raffemble promptement au fond
du creufet, & ne préfente plus qu'une très-petite
furface à l'oxigène du nitre. On conçoit qu'a-
lors on ne doit avoir qu'un cuivre encore
eaffant.
E x p é r i e n c e XV.
On a auffi répété cette expérience en faifant
fondre auparavant le - métal de cloche en y
Mettant par paquets le nitre , & en braffant bien
le tout. Cette manière d'opérer réuffit très-bien j
mais il faut plus de nitre que quand on mêle
ces deux corps en poudre groffière. Un quintal
de métal de -cloche ainfi traité , demande 15
à 16 livres de nitre, pour donner 59 à 61 partie«
de cuivre affez pur.
Ë x*p é r ï e n c e X V I .
On s'eft affüré qu'en ajoutant au nitre une petite
portion de potaffe , Ja fufîon du cuivre fe raifoit
beaucoup plus facilement & plus compjpetement,
& que l'on gagnoit bien par cette^addition le
combuftible qu'on ufe , lorfqu'on ne la fait pas.
E x p é r i e n c e X V I I .
L'expérience nous a encore démontré qu'eti
mêlapt 3 à 4 parties de nitre avec la quantité
d'oxide de manganèfe néceffaire , pour purifier
un quintal de métal de cloche , on parvenoit
à fondre alors très-facilement le cuivre en une
feule maffe, tandis que fans cela il faut, comraè
nous l'avons déjà vu , un feu très-violent &
long-tèmps continué , ou une opération longue
& difficile pour féparer le cuivre & pouvoir
le fondre à part. Nous reviendrons fur cet objet
dans le dernier paragraphe^
§. VI. Départ du métal des cloches par les acides*
L'intention de ce travail étoit de multiplier
& de varier les expériences , d’employer tous
les moyens que fournit la chimie pour féparer
les métaux qui forment l'alliage des cloches ,
& de connoitre même l'aétion des fubftances
qui par leur prix ne peuvent point être pro-
pofées pour l'affinage en grand. C'étoit autant
de queftions chimiques auxquelles il étoit important
de répondre , pour déterminer avec pré-
cifîon les véritables procédés utiles, i eus les
chimiftes favent que le métal des cloches peut
être analyfé exa&ement par l'acide nitrique,
que cet acide en diffoîvant le cuivre oxide
l'étain , & qu'en pefant cet oxide bien lavé &
bien féché, on reconnoît promptement 4a proportion
de l'alliage.
Si les cloches contiennent du zinc, de l'antimoine
& du fe r , comme on l'a reconnu pour
quelques-unes , l'antimoine refte- oxidé avec
l'étain j le fer & le zinc peuvent être fépares
de la diffolution nitrique par l'ammoniaque qui
retient le cuivre ; ainfi l’on petit même recon-
noître chacune de ces fubftances étrangères à
l'étain j mais elles ne méritent pas cette attention,
lorfqu'on ne s'occupe que de l'art de
départir le cuivre : on y reviendra d'ailleurs dans .'a
fuite de ce mémoire. 11 ne devoir pas être queftion
dans ces effais de l'aêtion de l'acide nitrique
qui diffout le cuivre, mais bien de la recherche
d'un diffoîvant qui pût enlever l'étain, fans tou