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Spielmann, dans fa pharmacopée générale, décrit
fous le nom d'eflence d'ambre fèche, ef-
fentia ambr& ficca augufianorum corretta , une préparation
qui conAfte Amplement dans un mélange
bien pulvérifé d'un gros d'ambre gris , & d'une
once de fucre blanc.. La dofe de ce remède eft
d'un demi gros.
On emploie beaucoup chez les parfumeurs la
quinteflence d'ambre qui n'eft qu'un alcool ambré
} on le mêle avec de l'eau , & on diftille
pour avoir Veau [impie ambrée, que l’on mêle avec
tous les parfums. Cette eau Ample ambrée eft
préparée en diftillant cinq pintes d'eau avec une
once de la quintelfence ; on tire quatre pintes
d'eau aromatique par la diftillation.
Ambre jaune. On a donné ce nom aufuccin,
à caufe de fa fuAbilité & de l'odeur forte qu'il
répand j lorfqu’il eft chauffé. Il y a cependant
une grande différence entre le fuccin & l'ambre
gris ou l'ambre proprement dit, quoique depuis
trop long-temps, on les ait confondus dans leur nature
& réunis par une dénomination commune fous
le genre des bitumes ; l'ambre gris n'eft point un
bitume.;( Voyei Ambre et Succin. )
Ambre liquide. (Pharmacie.) Synonime employé
pour déftgner le baume blanc du Pérou ,
plus connu fous le nom de liquidambar ou copalme.
AMBRETTE. Hibifcus abelmofckus. Alcea &-
gyptia mofckata Park.
C'eft une plante malvacée des Indes, qui produit
une femence groffe comme la lentille, réni-
forme, de couleur brune, d'une odeur de mufc
& d'ambre , d'un goût tant foit peu amer. Qn
l'appelle graine mufquêe. Il faut la choiftr nouvelle,
entière, bien nourrie, d'une odeur aATez forte
& fuave. Les Egyptiens s’en fervent intérieurement,
pour fortifier le coeur , l'eftomach , le
cerveau, pour exciter la femence 5 elle donne
Une bonne odeur à la bouche , quand on la mâche
} mais elle ne convient pas aux perfonnes
fujettes aux vapeurs. Son infuAon &-fa décoétion
font limpides, ae couleur jaunâtre. La graine muf~.
quée , fuivant Linnéus , eft exanthématique. Elle
convient donc par conféquent contre les pétéchies ,
la teigne & les maladies contagieufes. Elle eft
employée principalement en parfüm. Les Arabes
mêlent de cette femence en poudre avec le café
& le forbet, pour les aromatifer agréablement.
L'ambrette eft un nervin par excellence. .
(M . W l L L E M E T . )
AMBROISIE. Ambrofia maritima. L. Ambrofia
Dod. Pempt. $f.
C'eft uae plante chantée par les poètes & les hif-
toriens qui en faifoient la nourriture des dieux 5
ce qui les rendoit, fuivant eux , immortels. L'am-
b roi fie A admirable dans l'antiquité , eft au-
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jourd hui tombée dans un difcrédit étonnant ■
exemple frappant de l’inftabflité des chofes humaines.
Cette plante vient en Étrimé'; dans la
Ctÿrpadoce , aux endroits maritimes & fablon-
neux. PluAeurs curieux en cultivent dans les jardins
où elle naît facilement de graines , étant annuelle.
Quant à fesvertus médicinales j elle eft cordiale,
céphalique, ftomachique, emménagogue, anti-
hiftérique, tonique, apéritive, particulièrement
pour les menaces d’apoplexie. L'ambroifie eft encore,
un excellent vulnéraire, prife en infufion
en forme de thé, ou dans le vin. Extérieurement
elle eft réperculîîve, réfolutive & empêche les
fluxions.
(M . Willemet.)
AMBROSIAQUE. C ’eft un mot adopté depuis
long-temps en matière médicale & enhiftoire
naturelle, pour défigner les fubftances qui répandent
une odeur analogue à celle de l’ambre. On
dit des plantes, des médicamens, des fubftances
atnbroflaques. H y a un genre de plantes nommé
ambrofia, dans le Jyfiemayegetabilium , de Linnéus.
On pourroit employer la même dénomination en
chimie, au lieu de celle d’OuEUR ambrée. [Voyez
ce mot ci-deflus.
AME DE SATURNE , Anima faiumî, félon
quelques alchimiftes, eft la partie du plomb la
plus parfaite, qui tend à la petfetftion des métaux
parfaits , laquelle partie eft, félon quelques-
uns, la partie teignante. ( ancienne encyclopédie. )
On voit par cette définition donnée dans l’ancienne
encyclopédie, qu’en n'oubliant pas les dénominations
alchimiques, les auteurs de ces articles
avoient grand foin de prendre le ftyle & l’obf-
curité des alchimiftes. On ne retrace icf toutes
ces expreffioris , que pour en faire connoître la
valeur & l’inutilité. Sans doute ce qu’on lira fur
toute cette nomenclature barbare, extraite avec
un travail bien faftidieux des livres fur le grand
oeuvre, détournera de leurs leétures ceux qui
auroient pu être tentés d’en dévorer l’ennui.
AMELANCHIER. Mefpilus amelanchier. L.
Diofpyros. J. B. 17J. Bel arbriffeau qui croît
aux endroits rudes, montagneux & pierreux de
la Suiffe , de l’Autriche & de la Provence. Lorfqu’il
eft jeune , fes rameaux , fes pétioles, fes
pédoncules, fes feuilles, font cotoneufes, mais
il perd ce duvet, lorfque le fruit eft mûr ; fes
fleurs rofacées font blanchâtres & remarquables
par leurs pétales allongés & lancéolés ; le fruit
bleu noirâtre, d’un goût agréable, eft comeftible;
il eft ftomachal & cordial.
( M . W l L L E M E T ) .
; AMER. La faveur amère eft très-généralement
répandue dans la nature. C ’eft une des plus fréquentes
qu’on rencontre dans les pljptes. Le plus
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«and nombre des labiéc-s, des fyngenèfes ou
compofées , des gentianes, des lauriers, & c ., pre-
fentent cette faveur dans un degre plus ou moins
marqué. Comme les matières qui en font douees,
onttputesüne adion à-peu-près égale ou au moins
analogue fur l'économie animale jonapenfe que
cette propriété dépendoit d’un même principe ,
d’une même compoAtion chimique. Comme aufli
un grand nombre de plantes amères donnent ce
caractère a l’alcool qu'elles colorent plus ou moins
fortement, on a attribué cette faveur à la réAne
ou à un principe gommo-réAneux, contenu dans
ces végétaux. Mais il n'y a rien d'exaCt & de
pofitif en chimie fur cet objet. On voit des compofés
falins neutres , tels que le fulfate de
potafle , le iulfate de magnéAe , les muriates de
foude, de chaux, de magnéAe, & c . , doués d'une
faveur amère, très-forte, & affurément leur nature
chimique eft Angulièrement éloignée de celle
des extraits , & des extraits réAneux, amers ,
qu’on retire des végétaux. D’un autre côté on
connoît beaucoup de réAnes & d’huiles réAneufes ,.
qui n’ont point de faveur amère. AiriA l’on ne
peut pas dire que la faveur amère foit produite
par une compoAtion chimique identique, & une
égale impreflion faite fur nos organes par des
fubftances très-difparates, annonce qu'elle ne tient
pas toujours à une égalité de principes ou de
combinaifon chimique. ( Poyeç le dictionnaire de
piédecine , & le mot S a v e u r dans celui-ci.)
AMER , AMERTUME. ( Pharmacie) La
faveur amère eft tellement importante à con-
fidérer dans les médicamens , elle a une. telle influence
fur leurs effets, que l'on a déftgné par ce
nom pluAeurs préparations pharmaceutiques. On
a des gouttes amères , des teintures amères, & c .,
comme on le verra aux mots Gouttes , Élixirs,
Teintures. La plupart de ces compoAtions font
toniques, ftomachiques, anthelminthiques.L'aloës
en fait prefque toujours la bafe. L'abAnthe, la
coloquinte y entrent quelquefois & déterminent
cette amertume.
Souvent aufli , comme cette fenfatîon eft extrêmement
défagréable pour les malades , on
cherche à mafquer la faveur amère par différentes
fubftances , & fur-tout par le fucre , lé- m iel,
les Arops, ’ les aromates j mais alors on diminue
d'autant l'effet des préparations amères.
AMÉTHYSTE. L'amethyfte a été regardée
comme une pierre gemme , une pierre précieufe >
mais elle n'a ni la dureté , ni le brillant éclat
de ce genre de compofés. naturels. Nous ne dirons
rien ici des propriétés phyAques ou extérieures
de cette pierre 5, cet objet fera traité en détail
dans le dictionnaire de minéralogie : nous ne parlerons
que de fa nature chimique. Les chimiftes
n ont point encore fait une analyfe exaCte de
I améthyfte 1 mais comme les. plus favans miné-
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ralogiftes la regardent comme un criftal de roche ,
de couleur violette, il paroît qu'elle eft comme
cette pierre eompofée de beaucoup de Alice,
d'un peu d'alumine & de chaux. Quant à fa
matière colorante , il femblé qu'elle n'eft point
due à une fubftance métallique, puifqu'elle eft
volatile & fugace au feu, fuivant les expériences
de M . Darcet. Elle ne fe fond point fans addition ÿ
elle donne avec le borax un verre blanc. Elle
doit être rangée dans la méthode minéralogique ,
fondée fur les propriétés chimiques, parmi les
pierres Alicées , infuAbles & décolorables par le
feu, ou parmi les compofés de beaucoup de A-
lice, d’un peu d’alumine & de chaux , fans oxide
métallique,
^ AMÉTHYSTE. ( Pharmacie. ) L'amethyfte
êtoit autrefois employée en pharmacie, & fai-
foit un des cinq fragmens précieux. Depuis longtemps
, on ne fait plus entrer ce criftal de rocne
violet dans les préparations pharmaceutiques j on
en craint même avec raifon la préfence, comme
celle d'un corps dur , qui par fes angles tran-
chans & fes pointes acérées, peut blefler les membranes
tendres de l'eftomach & des inteftins.
L'améthyfte entroit dans pluAeurs éîeétuaires précieux
, d'où on l'a exilée depuis affez long-temps.
On nommoit autrefois améthyftes-,. amethyfta
pharmaca , des médicamens propres à détruire l'i-
vreffe produite par des liqueurs fermentées, on
comptoit fpécialement dans cet ordjre les acides
végétaux, & fur-tout le fuc de citron & le v i naigre.
AMIANTHE . Il n'eft perfonne qui ne con-
noiffela pierre Angulière qu'on nomme amianthe,
& qui eft formée de ftbres ou de ftlets flexibles >
doux, brillans comme de la foie , ou durs,
roides & caftans. Sans entrer ici dans fa description
, ni dans fes détails d'hiftoire naturelle ,
qui appartiennent au dictionnaire de minéralogie ,
on fe contentera d’expofer les phénomènes chimiques
que préfente l'amianthe,. & les réfultats
de l'analyfe qui en a. été faite. Elle fe fond à
une grande chaleur , & Youle en un verre plus
ou moins coloré en verd. Ge verre corrode les
creufets , ou y adhère fortement fuivant l'obfer-
vation de M. de Sauftiire. Le borax , le phof-
phate de foude , & le carbonate de foude , l'entraînent
promptement en fuflon ,, & en faifanc
une effetvefcence. On aftiire que ce verre fe
criftallife en filamens. Les acides agiflent. à la
longue fur l'amianthe,. & la diftolvent en partie,
Bergmanafait une analyfe exaéte de celle delà ta-
rentaife. De cent parties de cette pierre il.a retiré
64 parties de Alice > 18 , 6 de magnéAe ,. 6 ,. 9
de chaux , 6 de baryte , 3 , 3 d'alumine ,
1 ,, z de fer. Bergman & Kirwan , ont range
l'amianthe dans le genre des pierres magnéAenesv
i Cependant la gyande proportion de Alice qu'elle