
ryte, Src. Cette expreffion de bafe employée ainfi,
fembloit défigner que les matières ainfi nommées,
étoient plus fixes, plus folides, plus infufibles, plus
pelantes, que les acides auxquels elles étoient unies,
8c qu'elles pouvoient être confidérées comme leur
communiquant la plupart de ces propriétés. Mais
il ne faut pas pouffer cette idée trop loin, non plus
que par rapport à ^prétendue diffolution desbafes
par les acides j car i° . il y a desbafes , & fur-tout
i ammoniaque &plufieurs. oxides métalliques, qui,
loin de fixer les' acides qu'elles ablorbent, & de
le' r communiquer la plupartdes propriétés qui les
diftifiguent & les caradtérifent, font plus volatiles
qu'eux, &: particulièrement que ceux des acidesJ
qui font fixes & vitrifiables de leur nature, comme !
font les acides phofphorique, boracique, arféni-
que , 8:c. i ° . ïleft desbafes qui, au lieu de donner
leurs cara&ères aux acides auxquels. elles font
unies, reçoivent au contraire d'eux les propriétés
qui les caradtérifent. 3 °. Enfin i! n'eft pas à beaucoup
près exadt d'admettre dans les bafes la propriété
prefque paffive d'être dififolubles dans les acides,
& de n'attribuer qu'à ceux-ci un effet adtif dans les
compofitions. Macquer a fait fort bien remarquer
que dans toute combinaifon ou diffolution, les
corps qui s'uniffent,font également adtifs ; que leur
adtion eft réellement réciproque—> qu'ils fe diffol-
vent en quelque forte les uns & les autres ; &
qu'enfin on peut dire avecGellert , qu'un métal,
une terre, un alcali, diffolvent un acide, aufli-bien
que de dire qu'un acide diffout un métal, une terre,
un alcali ; ceci au refte fera expofé plus au long au
mot D i s s o l u t i o n .
Le mot bafe eft encore employé pour défigner
toute fubftance qui, au lieu d'être confédérée comme
unie à un acide , & formant avec lui un fel
neutre, comme dans le cas précédent, eft au contraire
fufceptible de former un acide avec l'oxi-
gène. Dans ce fens, le foufre eft la bafe de l'acide
fulfurique, l’azote l'eft de l'acide nitrique, le carbone
de l'acide carbonique, le phofphore de l’acide
phofphorique, l'a r fén icle tungftène, le molybdène
font les bafes des acides arfénique,. tunf-
tique, molybdique, &c. Dans ce fens le mot bafe
eft fouvent accompagné de l'épithète acidifiable,
& il eft fynonyme du mot radical , qui à la vérité
eft plus fouvent employé que le mot bafe. Ici c eft
encore par comparaison entre la fixité, la denfité ,
la pefanteur de^fes bafes ou de ces radicaux, &
ces propriétés confédérées dans l’oxigène ou le principe
acidifiant, où elles font fi différentes , fi peu
fenfibles , que le mot de bafe a été employé. > ’
Enfin on employé la même expreffion de bafe ,
pour défigner quelquefois l'abondance d’un principe,
d'un compofé, beaucoup plus grande que
celle des autres principes qui entrent dans fa -com-
pofition, & pour annoncer que ce principe étant
le plus abondant, femble être en même-temps le
plus utile à la compofition. C'eft dans ce fens qu'on
dit que l’oxigène eft la bafe de l'eau, le carbone la
bafe du bois ou de la matière ligneufe, l'hydre,
gène la bafe de d'huile, le phofphate de chaux la
bafe des os des animaux, le compofé d'hydrogène
& de carbone la bafe des matières végétales en gé-
néral..
_On voit donc que le mot bafe eft une de ces
expreffions générales, auxquelles on a attribué dif.
férentes défignations , differentes valeurs, fuivant
les diverfes époques de l'hiftoire de la fcience où
elles ont été reçues & adoptées, & qu’il fert plus
à varier & à diverfifier le langage chimique, qu'à
rendre quelque idée exaâe & précife ; aulfi ne
s’en fert-onque comme d’une efpèce d’auxiliaire.
Base._ ( Pharmacie.) Le mot bafe a une valeur
bien différente en pharmacie de celle qu’on lui
a donnée-en chimie. La bafe d’une préparation
pharmaceutique , eft la partie de la formule dans
laquelle confifte la plus grande vertu du médicament.
C ’eft fur la bafej fur fa nature, fes propriétés,
fa dofe, fon état, fes altérations, fa
confervation, fon mélange exact avec les autres
fubftances qui entrent dans une recette que l'attention
du médecin doit principalement fe porter,
puifque c’eft la bafe d’une formule qui en fait
le principal ingrédient, la première efficacité. On
trouvera dans le dictionnaire de médecine tous
les préceptes relatifs à l’art de formuler , fe
. conféquemment à celui d’exécuter les formules,
quant à ce qui concerne la bafe. Foyrç le
mot Base dans le diétionnairede médecine,
BASELLE ROUGE. ( Pharmacie.) Bafellaru-
bra. Gandola rubra. Rumpk. Amb. $.p. 417. Nous
avons eu la fatisfaétion de cultiver avec fuccès
cette plante originaire des Indes orientales, au jardin
royal des plantes du collège de médecine de
Nancy. Cette plante d’un afpeâ agréable, fe trouve
dans la Guinée & au Japon, peut fublîfterdeux
ans. Cettebafelleeftpotagère comme nos épinards;
elle eft relâchante. Le tronçon de fes tiges fert à
former des fuppofitoires aux enfans Indiens. On fe
fert du fuc de cette plante, pour faire mûrir &
tomber les boutons de la variole que l’on a frottés.
On tire une belle couleur rouge de fes baies ;
mais elle eft peu durable , ou on ignore le moyeu
de la fixer.. Les nègres favent peindre en violet
avec ces baies, & les Japonnois, au rapport de
M. Thunberg, teignent leur foie & leur coton en
un beau rouge,avec le même fruit.
(M . WlLLEMET.)
BASILEON. ( Pharmacie. ) Surnom donné a
une efpèce de collyre dont Aëce donne la def-
cription, & dont l ’efficacité étoit vantée contre
la foibleffe de la vue, les taches & les cicatrices
de la cornée.
B A S I L I C O N , B A S I L IC , {Pharmacie.) CeSî
dénomination qui vient du grec, & qui fignifie
royal, a été employée par les médecins grecs 8c
adoptée par les botaniftes & les pharmacographes,
pour diftinguer différentes fubftances ou préparations
très-différentes ; en pharmacie on l'a employée
comme une épithète, pour défigner plufieurs
efpeces d'emplâtres, d'onguens, de cérats , fouvent
très-différens par leur compofition. Ainfi Ori-
bafe donne la formule d'un emplâtre très-compofé,
qu'il nomme bafilicon. Scribonius Largus en décrit
un autre qu'il appelle emplâtre , l'emplâtre bafilicon
de trifphon. Celfe en décrit encore un autre qu'il
nomme encore emplâtre bafilicon ou noir, Galien
donne la formule d'une autre compofition qu'il* a
nommé matagma bafilicon, & dont il vante l’efficacité
contre les ■ affections du foie & de l'eftomac.
On trouve àuffi la formule d’un ongtîent plus
fimple, nommé dans quelques auteurs anciens ba-
filicum d'Ariftus le chirurgien ; fouvent encore dé-
lîgné fous l'épithète de tetrapharmacum, parce qu'il
eft compofé de quatre fubftances. Cette prépara-
; tion eft encore connue aujourd'hui fous le nom
j A‘onguent bafilic, & il eft fort employé dans les trài-
s temens chirurgicaux 5 nous en donnerons la defcrip-
j tion à l'article des onguens fous le titre d'onguent
[de poix noire. On trouve auffi dans Galien la def-
_ cription d'un Collyre, qu'il furnommebafilicon.
Cette même dénomination a été auffi employée
par les anciens, pour défigner différentes efpèces
[ de plantes 5 ainfi on appelle encore aujourd'hui
bafilic l’Ocimum. Les interprètes penfent qu'Hip-
l pocrate défignoit fous ce nom Cammi 5 d’autres
[l’ont encore employé pour défigner un genre de
[fatyrion.
B A S I L I C C O M M U N . ( Pharmacie. ) Ocimum bafi-
I licum, Bafilicum majus. Trag. Plante annuelle ,
[charmante par fon odeur, originaire des Indes &
de la Perfe, qui fe cultive dans les jardins.
Les feuilles, les fommités fleuries & la femence,
»font diurétiques, provocatives, ariftolochiques,
Iexpectorantes, carminatives, alexitères, réfoluti-
|ve,s,cordiales, céphaliques,exhilarantes, toniques,
[atténuantes, laCtifères, digeftives, nervines, dia-
[phorétiques, utérines, balfamiques & fternutatoi-
[res ; propres contre l'afthme, la toux, la fyncope,
|la céphalalgie, les vertiges, la colique, les morfures
jVeneneufes ; pour réveiller les forces vitales dans
Iles maladies de foibleffe, dans le voraiffement produit
par des matières féreufes ou pituiteufes. C 'eft
fur-tout l'infufion dé fes feuilles & de fes fleurs
pfeparéesen guife de thé, dont on fait ufage contre
Mes maladies dénommées précédemment.
bafilic eft employé dans la cuifine en qualité
|Q epice & d'alfaifonnement. Il entre dans les fa-
M ftSj > poudres odorantes, le vin aromatique ,
Le lroP d'armoife, l'onguent martial, la poudre pour
; çùeuphes & la poudre fternutatoire verte. Les
eilles aiment les fleurs des bafilics.
■ Les feuilles entrent dans l'eau générale, l'eau J
hifterique^, l'eau de menthe compofée, l’eau vulnéraire
, l'efprit carminatif de Sylvius.
Koenig a obfervé qne la femence de bafilic étoit
propre contre l'efquinancie,-les aphtes, les fiftiires
des mammelles 5 fa fumigation a la propriété d'ex-
pulfer le foetus mort du fein de fa mère. Hoffman
affine avoir employé utilement cette femence in-
fufee dans du vin, contre 1afiippreffion des règles,
pour nettoyer la matrice de fes impuretés. Réduite
en poudre, elle détruit les verrues. Elle entre
dans fa poudre réjouiffante, la poudre diarrho-
don h poudre de guttete, le trypkera de Nicolay
d Alexandrie, la poudre demufc compofée de Me-
fue, la poudre de bois d'aloës compofée du même ,
la poudre de l'éle&uaire de gemmis, 8>c la poudre li-
thontriptique de Nicolas de Salerne. L’eau diftillée
de la planté eft, fuivant Boeder , un préfervatif
contre l ’apoplexie, fortifie les parties génitales,
chaffe les vers.
(M. WlLLEMET.)
Basilic gentil ou Petit basilic (Pharmacie.)
Ocimum minimum3 Bafilicumminus. Trag. Il eft doué
des mêmes propriétés que le bafilic commun.
(M. WlLLEMET.) :
BASILIC SAUVAGE. ( Pharmacie. ) Clinopodhim
yulgare. Acinos. Lob. icon. 504. Cette plante eft
indigène, perennelle, aromatique 5 elle fe trouve
fréquemment dans les lieux montagneux, incultes;'
fes quali tés par o i ffent s’approcher de celles de l’origan.
On lui attribue celles d’être vifcérale, céphalique
, aperitive , peétorale, emménagogue, réfô-
lutive, contre la mélancolie. M. Bajon i configné
dans le journal de médecine, des obfervatiorisliir
les effets falutaires de cette plante contre les fleurs
blanches. 1 hunberg a fouvent rencontré au Japon
ce Clinopode, fa fleur eft recherchée des abeilles.
( M. WlLLEMET.)
BASILICÉ. ( Pharmacie. ) furnom donné à un
antidote décrit par Galien, & qu’il dit utile contre
les morfures du chien enragé.
BASILIDION. ( Pharmacie. ) Surnom donné à
une efpèce'de collyre décrit par Galien.
BASILIS. ( Pharmacie. ) Surnom donné à une
efpèce de collyre liquide décrit par Galien, qui!
nomme encore analeptique, 8e dont il vante l’efficacité
contre la foibleffe de la vue.
BASSEC. ( Pharmacie. ) Expreffion employée
par quelques écrivains arabiftes pour défigner. le
corail. . . »
BASSINE. Les baffines font desvafes d'e métal
, qui fervent à beaucoup d’opérations drfféren-
tes; Quoiqu elles foient plus communément employées
en pharmacie qu’en chimie pioprementdite^