h plus gfarïcle des connoiffances de leur fcience ,
8c même le génie d'invention , pour créer de nouvelles
méthodes 8c de nouveaux] procédés analytiques.
5 * V I I I . T)e t anafyfe des miner aux ou de Cana-
lyfe minérale.
C'eft fur les minéraux que la chimie moderne
a fait les plus grandes 8c les plus brillantes découvertes
, relatives à la combuftion, à la formation
& à la décompofition des acides , aux
différens états des métaux , à leur di Ablution
dans les ^ acides. Ces découvertes ont tellement
contribué au perfectionnement de la minéralogie ,
qu'on peut regarder cette partie de l'hiftoire naturelle
, comme une fcience entièrement nouvelle.
On a découvert cinq acides minéraux inconnus
il y a vingt ans, fa voir les acides carbonique ,
fiuorique arfénique , molybdique & tunfticfue.
On s'eft élevé à la connoilfance générale de la
nature des acides ; on a mieux apprécié l'aCtion •
de ces fubftances fâlines fur les métaux. On a
déterminé avec exactitude l'exiftence de cinq terres
pures j différentes les unes des autres ; on ,
a étudié les propriétés d'une foule de Tels neutres
entièrement inconnus autrefois. Un grand
nombred'attra&iorts éledives ont été découvèrtes ,
en un mot la chimie minérale a changé de forme.
Le réfultat le plus important & le plus utile de
tant de travaux , c’eft que les inftrumens d’ana-
lyfe ont été multipliés. La carrière s’eft toüt-à-
coup aggrandie , 8c l'analyfe minérale a fingu-
lièrement gagné. On peut prouver facilement cette
afiertion par l'expofé fuccind des moyens analytiques
3 que pofiede aujourd'hui fart chimique ,
pour examiner les terres, les pierres., les fels-,
les matières métalliques. & les bitumes.
A. Les terres, après avoir été conlîdérées par
leur friabilité ou leur cohérence, leur pefanteur,
la couleur, la faveur, la forme de leurs molé-
-cules, font connues par I'adion que le calorique
exerce fur elles, par leur fufibilité ou leur in-
fiifîbilité , leur calcination , leur cohérence , la
perte quelles font, la denfîté qu'elles acquièrent,
l'efpèce de verre qu elles forment; on les examine
au feu , foit dans des creufets de diverfe nature
& à différentes températures, foit au fouffiet
d'air vital ou au chalumeau fur différens fupports.
On les traite feules ou avec différens mélanges
de potaffe ou de foude, de borax , de phofphate
de foude , ou même de terres pures 8c bien connues.
On les expofe plus ou moins long-temps
à l'air fec ou humide ; on les leflive dans l'eau ,
pour en féparer les portions falines ou végétales
qu'elles peuvent contenir $ on détermine la forme
qu'elles prennent avec ce liquide , la pâte qu'elles
conftituent , le liant qu’elles prennent, la force
néceffaire pour en féparer l'eau. On les traite
cnfuite par les acides qui eu diffolvsnt des portions
différentes ; on emploie fur-tout l'acide nitrique
qui enlève la craie, la magnéfïe, l'alumine
enfuite l'acide muriatique qui fépare 8c diffout
1 oxide de fer qui fouvent y eft contenu. Après ces
agensj^il reffe ordinairement de la Alice que l'on re-
connoît par le verre tranfparent qu'elle forme avec
le carbonate de foude qui fait effervefcence au
moment 011 la vitrification s'opère. Cette ana-
lyfe qui demande ordinairement du temps & de
la patience , eft immédiatement utile à la minéralogie
, dans laquelle elle détermine la place que
doit occuper une terre ; aux arts de la porcelaine,
de la faïence , delà briqueterie, &c.,
qu elle éclairé fur le choix des terres qui leur
conviennent , & fur leur purification ; à l'agriculture
qui acquiert par-là une connoilfance exaèle
de la nature des diverfes fols confiés à fon exploitation.
(Voyiç le-mot Terres.)
B. L'analyfe des pierres eft infiniment plus dif-
: ficile & plus longue que celle des terres, parce
qu elle doit agir fur des fubftances qui obéilfent
à une attraction beaucoup plus forte, 8c parce
qu elle doit défunir des combinaifons très-intimes
entre. diverfes terres 8c les oxides métalliques,
combinaifons auxquelles la nature a employé des
fiecles entiers, 8c qui femblent en alfurer l'in-
deftru&ibilité. Aufii cette efpèce d'analyfe ' eft-
elle de fruit des dernières découvertes, des derniers
travaux des plus habiles chimiftes. Elle exi-
geoit une foule de découvertes 8c d'analyfes préliminaires
, dont la chimie ancienne ne foupçon-
noit pas même la poftïbilité. Pott eft le premier
qui ait entrepris un examen fuivi des pierres ;
encore dans fon travail lithogéognofîque, n'a-t-il
effayé cet examen que par i'a&ion duffeu. M. d'Ar-
cet a donné beaucoup plus d'étendue à ce travail
dans fes ellais fur l'aCtion d'un feu long 8c égal.
Macquer & M .Baumé ontpourfuivi ces recherches.
M. Cadet a examiné les pierres volcaniques ou
les laves par plufieurs acides. MM. Bayen 8c
Bergman ont ouvert une nouvelle carrière, en
appliquant les acides & les alcalis à l'analyfe de
toutes les pierres. M. Bayema commencé à traiter
les pierres compofees 8c mélangées par une longue
macération dans les acides fulfurique 8c muriatique; j}- * voir qu'à l'aide du temps on pouvoit
ainfi féparer les différentes efpèces de terres contenues
dans les pierres, 8c fur-tout l'alumine 8c
la magnefîe qui. font fi fouvent combinées intimement
avec la filice 8c la chaux dans les compofés pierreux.
Bergman 8c M. Achard ont été encore plus
loin, en nous apprenant à anaiyfer les pierres les plus
dures, les quartz, les_filex, les agates 8c juf-
quaux criftaux gemmes. Les acides les plus forts
8c aucun diffolvant n'ayant d'adtionfurles pierres,
ces habiles chimiftes ont fenti qu’il falloit d'abord
travailler a diminuer leur forte aggrégation, 8c ils y 9P} reuffi p* la fufion préliminaire avec l’alcali
cauftique. Quand une fois la pierre a été divifée
8i attfnuee par c^tte combigaifon alcaline, qh
réduit la maffe en poudre; on la broyé même
fur le porphyre j on la leffive- pour enlever tout
l'alcali, 8c alors lès acides agitferit fur la fubfi-
tance pierreufe qui eft réduite par cette opération
à l'état d'une efpèce de terre. On voit qu'après
cette opération préliminaire, l'analyfe delà pierre
relfembie à celle des terres. Les articles Litholog
ie , Pierres, Gemmes , 8c ceux de plufieurs des
pierres en particulier, offriront les details des travaux
des chimiftes fur chacune d'elles.
dicalaeidifiable, ordinairement ctfmbuftible, différente
dans chacun d’eux, unie au principe acidifiant
ou à l'oxigène, chacune dans une proportion
différente ; le foufre dans l'acide fulfuriqua,
l’azote dans le nitrique, le carbone dans l'acide
carbonique, l'arfenic , le tungftène 8c le molyb-
: dène dans les acides arfénique, tunftique 8c molybdique.
C'eft avec des corps combuftibles qui
ont une tendance très-forte pour abforber l'oxi-
gène, 8c fur-tout du charbon , du phofphore ,
| de l'hydrogène , des métaux, qu'on parvient à ana-
lyfer ou à décompofer plus ou moins promptement
les acides précédemment indiqués. Il en refte encore
quatre fur lefquels les expériences modernes
n'ont encore rien offert par rapport à leur nature.
Ce font les acides muriatique, fiuorique, bora-
cique 8c fuccinique.. On preffent quece dernier
rapproché des acides végétaux par beaucoup de
caractères, efteompofé comme eux d’hydrogène ,
de carbone 8c d'oxigène. Mais il y a loin de ce
foupçon à une démonftration bien établie. On
ne fait ni fi cette première opinion eft vraie , ni
s'il n'y a pas d'autres principes unis à: ces trois
élémens connus des acides végétaux, ni dans quelle
proportion ils font combinés. Il paroît que le radical
muriatique eft un corps qui a une grande
affinité pour l'oxigène , puifqu'aucun de ceux
que l’on fait avoir le plus d'attraction pour ce principe
, ne peut le féparer , puifqu'au contraire
l'acide muriatique enlève l'oxigène à beaucoup
d'autres corps,. 8c notamment à l'acide nitrique
8c à la plupart des oxides métalliques. M. Gir*.
tanner vient à la vérité d'écrire à M. Pelletier,
( novembre 1791 ) qu'il étoit parvenu à connoître
la nature de l'acide muriatique , que c'étoit un
compofé d'hydrogène 8c d'oxigène j mais cette
afiertion que j'avois moi-même avancée feulement
comme une hypothèfe dans un de mes cours,
il y a plus de fix ans , n'eft pas encore appuyée-
à beaucoup près d'un affez grand nombre de preuves,,
pour la ranger à côté de celles qui défignenc
la nature des autres acides analyfés ; ou au moins
M. Girtanner n'a encore* fait connoître aucune
des expériences qui l'ont conduit à ce réfultat ,
8c il y a lieu de croire qu’il aura pu être trompé
par une décompofition d'eau , qui a fouvent lieu
dans les diverfes épreuves que l'on fait fubir à l'acide-
muriatique, même dans l'état de gaz , ou dans-
celui de fel neutre. Les mêmes difficultés fe pré-
fentent par rapport aux acides fiuorique 8c bo-
racique. Aucun des moyens ou des inftrumens-
employés jufqu'ici avec ,'fuccès pour décompofer
les acides fulfurique, nitrique, arfénique , Sec.,
n’ont réufïi, pour décompofer ces deux acides-
minéraux ,. foit qu’on ne les ait point encore convenablement
appliqués aux acides fiuorique 8c bcs-
raçique, foit qu’ils aayent réellement pas à leur
égard la- puiffance décompofante. On eft donc
'forcé de les regarder dans l’état aêtuel de la chimie
x. çomme des- compofés ©xigenés. x donc les