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ufage pat partie de plaifîr , pour fe procurer une
forte a ivreffe , de délire gai & momentané. Prof-
per Alpin, qui ayoit demeuré quelque temps en
Egypte, confirme cette aflertion > & dans le livre
IV de fa médecine des Egytiens, il rapporte
la formule de cet éle&uaire : on la trouve aufli
dans beaucoup d'autres pharmacographes.
Cetéle&uaire èft compofé de
Semences de juf- }
1 • quiame blanche. > de chacun y gros.
poivre blanc.. . . . )
Opium très-pur................... i gros & demi.
fafran.................................. .. i gros i 8 grains.
Euphorbe............ }
impératoire. . . . . . > de chacun 18 grains.
nard indien.......... )
miel choifî................................ ƒ onces 1 Sros‘
Mêlez le tout félon l’art. Quelques pharmacographes
obfervant que cet éleétuaire eft fort liquide
à caufe de la quantité de miel, ont confeillé
d'en diminuer la dofej d'autres pour remplir le
même objet, ont confeillé de faire cuire lentement
le miel , ce qui évapore la partie aqaeufe
& donne plus de folidité d la compofition : ^en-
fin le plus grand nombre s'accorde à confeiiler
de retrancher l'euphorbe à caufe de fon âcreté.
Au refte cette préparation n'eft point employée
dans la pratique de la médecine, & on trouve
dans les plus anciens pharmacographes un grand
nombre de formules analogues; dans lefquelle6
ils combinoient l'opium avec les ftimulans les
plus âcres & les aromatiques les plus Chauds ,
telle eft fur-tout cetté préparation fameufe fi longtemps
décrite dans nos difpénfaires fous le nom
de philonium. Voyez ce mot.
BERYTION. ( Pharmacie.') Nom donné à un
remède ophtalmique,'ou collyre employé parBé-
rylius contre le larmoyement. On trouve auffidans
Galien, fous cette même dénomination, la def-
cription d'une paftille utile contre les dylfenteries.
BES ou BESSïS. ( Pharmacie.) Dénominations ;
employées dans les anciens pharmacographes, pour
défign'er un poids de huit onces. Voyëz Poids et
M esures.1 ‘
BESANUM ou BESASA. ( Pharmacie.) Suivant
Oribafe & Paul d'Egine, les Syriens appelloient
ainfi- cette efpèce de plante que les habitans de'
Gippadoce ont nommée moty, que d'autres ont
appellèé \armala ou harmald, & qui fut plus géné-,
ralemenr connue fous le nom de rhuë fiiüvàge.-
Paul d'Egine, livre 7 , décrit une efpèce d'élec-
tuaire qu'il nomme dia-befafa.
■ BESTO. (Pharmacie.) Dénomination employée'
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! par quelques anciens médecins & pharmacographes,'
pour défigner Pefpèce de plante que l’on a nommée
faxifrage ; & c'eft: fans doute d'après cette
dénomination, que l'on trouve dans Aëtius un antidote
décrit fous le titre de beftiana dntidotus ou
bijlimos.
BETEL. ( Pharmacie.) Piper betele, betle. Tab.
Plante grimpante & rampante comme le lierre ;
elle croit naturellement aux Indes orientales.
Sa feuille raréfie la pituite du cerveau, fortifie
l'eftomac & affermit lès gencives. Les Indiens la
mêlent avec l’arèque, le cardamome, les gérofies
& autres ingrédiens. Ils mâchent continuellement
cette compofition,-pour fe procurer une haleine
douce & agréable. C'eft ce célèbre betel des Indiens
, dont les voyageurs font fi fouvent mention
dans leurs defcriptions.
( M . W l L L E M E T . )
BETOINE. ( Pharmacie ) Betonicà officinalîsl
Betonicapurpurca. C. B. i$$_. Plante européenne ,
officinale, pérennèlle , commune dans les friches
& les praieries.
Elle eft céphalique, diurétique, uterine, vùh'
néraire, déterfive, cordiale , ftomachique, vifcé*
raie, féBrifuge, anodine, antifcorbutîque, pectorale,
alexitère, acouftique, réfout doucemënt lès
embarras qui fe font formés dans les vifcères, guérit
lajauniffe, provoque les règles, les lochies,
foulage les goutteux ; contre l'etigourdiflement,
les éructations occafionnées par les acides, la
confomption. Sés feuilles qu'il faut faire fécher
avec précaution, réduites en poudre, font un excellent
fternutatoire, même pour les chevaux , introduites
dans les narines, y demeurant l'efpace
d'un quart-d’heurè, font falutaires dans la chafïie
féreufé, fur-tout récente , cuites dans le lait ;
c'eft l'antidote dès vaches malades, pour avoir
brouté des plantés délétères des marais. Les feuilles
de bétoine réduites en poudre ; entrent dans
lès emplâtres & topiques pour les plaies de la tête;
La bétoine plaît aux brébis, & les fleurs aux
abeilles. Les feuilles , les fleurs & les fommités font
d'ufage en médecine. L'on en prend en guife de
thé, & l'on en fume comme lé tabac > l'on en retire
uiie eau diftillée ; l'on en prépare un firop
fimple, un firop compofé félon la pharmacopée de
Lemeri, une conferve, un extrait, un emplâtre &
un cerat.
La racine de bétoine purge par haut & par bas,
effet bien différent des feuilles & des fleurs de
cette plante ; ce qui prouve que les diverfes parties
d'un même individu, peuvent avoir des vertus
différentes, fuivant la nature des Tues qu'elles
contiennent, & la différence d'organifation 5 fi on
l'emploie, c'eft: à petite dofe.
Les feuilles de bétoine entrent dans l'eau vulnéraire
, l’eau générale , l’eau impériale , le firôp
d'armoife compofé, le firop de Stechas compofé
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dn difpenfaire de Paris , la poudre diarrhodon de
picolas de Salerne, la poudre contre la rage , la-
poudre fternutatoire ; le baumepoîychrefte de Bau-
deron-, le grand emplâtre luminaire, l'emplâtre gra-
tiadei, l'onguent martial, l’onguent mondificatif
d'ache.
Les fleurs entrent dans la poudre de Guttète
des anciens.
Antoine Mufa, médecin d’Augufte, a compofé
un traité uniquement confacré ala bétoine} fes
autres principaux monographes font Eyfel & Caméra
rius. •
(M . W illemet.)
BETTE ou POIRÉE. (Pharmacie.) Beca yui-
garis. Plante potagère, bifannuelle, qui croît naturellement
fur les rivages maritimes de l'Europe
auftrale, & qui fe cultive âifément dans les jardins.
M. ThunbergTà trouvée au Japon. Elle offre trois
variétés à racines dures & Cylindriques, favoir
i°. la bette blanche, i° . la bette blonde à carde }
3,0. là bette rouge. La même plante donne encore
quatre autres variétés à groffeS: racines -rapifor-
mes, qui font } i°. la betterave rouge} 2y. la
betterave jaune ; $°. la betterave blanche ; 40. la
betterave champêtre, ou latracine de difette de
M. l'abbé Commerell.
Les bettes, indépendamment de leurs qualités
hourriffantes & alimentaires , font réputées en
médecine comme émollientes, adouciffantes, relâchantes
, digeftives > apéritives, rafraîchi (Tantes,
délayantes, hume&antes, céphaliques, fébrifuges,
errhines ; contre les inflammations, les éruptions,
le feu facré, la furdité, la céphalalgie, la teigne ,
les excoriations, les ulcérations ; propres à purifier
le fang, à adoucir les.douleurs occafionnées
parlés panaris, à panfer les veficatoires, & à alimenter
le bétail.
On dit que les racines ont la propriété d'effacer
les lentilles & les taches farineufes de la peau ;
l'on peut s'en fervir encore contre l'alopécie, l'o-
dontalgie, les hémorrhoides ; pulvérifées ellès
font fternutatoires ; on en retire du fucre.
Les bettes font connues & en ufage dans l'Amérique
Septentrionale,};LeilèJ;fervent encore à fabriquer
dés fuppo.fitoires. ; .
M* l’abbé Commerell a publié un mémoire fur
la bèttefavé champêtr^oû'racine de difette, relaf
tivement â fon utilfté'ëcohomique, dans lequel il
ofe affurer que cette planté eft inconnue des bota-
niftès. Comment peut on faire de pareilles aflfer-
tiohs fur la fin du dix:huitième fiècle ?
M.'Buèhoz a fait, nuprimer une differfation fur
la. betterave & la poii;éeL leurs .efpè,ces „ variétés;,
cultures.,, Aifages,., propriétés.; , c’eft ce..que nous
pdffedon^ de mieux fur ces ’plantes.,
Les^feuill'es de la bette font.comptées-au noin-
despiftq plantes émolliente s..Elles entrent dans
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la décoSlion émolliente pour les lavemens, dm
difpenfaire de Paris.
(M . W illemet.)
. BEURRE. Le beurre eft une efpèce d’huife
concrète qui fe fépare du la it, & que l’on croit
paffer immédiatement de l’état d’huile végétale
contenue dans les alimens à l’état émulfif qui conf-
titue le lait. On en fera l’hiftoire compiette à l’article
du La it . N ous nous contenterons de faire
obfer(ver dans celui c i , que le beurre n’eft pas
tout entier contenu dans Je lait, que l’huile qui
le forme & qui fait partie intégrante de cette liqueur
animale éprouve une altération à mefure
qu’elle s'en fépare, & qu'elle en occupe la furface
fouslaTorme de crème ; quelle abforbel'oxigène
atmofphérique, que c'eft pour cela que le contaft
de l'air eft néceffaire à fa formation ; que celle-
ci ne confifte pas dans une fimple féparatibn. C e
point de doélrine a accord avec toutes les découvertes
modernes fur l'oxigène, fera prouve par
tous les faits qui en dépendent, & qui peuvent
l'appuyer , à l’article du lait.
Il eft prefque inutile d’ajouter ic i, que Iebeurre
diffère par fa quantité, fa confiftance , fa faveur ,
fa couleur, Ton odeur, & par toutes fes propriétés
, fuivant les diverfes efpèces .de lait d’où on.
le retire, mais même fuivant l'état des animaux. ,
leurs alimens, leur âge. ( V o y e ^ le mot La i t . ) ‘
Comme le beurre a des propriétés très-connues-
& des caraétères très-fenfibles dans fa confiftance
onftueufe & graffe, fon afpeél,fa fufibilitéj &c.
on a comparé beaucoup de fübftances naturelles
ou artificielles à cette fubftance , & on les a très-
improprement défignées par le nom de beurre.
Voyez les mots fuivans.
BEURRE. ( Pharmacie..) Le beurre eft affez-
employé en pharmacie. On l'applique feul fur
les bleffures, les brûlures, &c. quoique £a qualité
onctueufe , invifeante, adouciffante, nuife
quelquefois. On le dit maturatif. Il entre dans plusieurs
onguens,. & fpécialement dans ceux de tu-
thie, d'arthanita, l'onguent brun „.ou de la mère,,
&c. ( Voyez le. mot La it Pharmacie.< )
Beurre d?Antimoine. On a nommé beurre*
d'antimoine, le. muriate d;antimoine fublimé que
l'on;, obtient en diftillant le muriate de mercure--
corrofîf avec l'antimoine'. C e nom a.été donné à
ce produit, parce qu'il fe figé & fe eriftallife èm
refroidiifanten une-mafle: d'un-, gris blanc, d’un
coup d;oeil. gras & on&üeux, & parce qu’il fe
, fond & 'une douce chaleur. C e çompofié eft trës-
âcrç ■ & tçès-.cauftique. Voyez pour fa: préparation ,,
fes propriétés & fes ufages, l’article Antimoine.
11 efL inutile, de. dire, que ce produit diffère en
tout du beurre, & que ce n’ëft que par fôn afpëét
& Ta fufibilité qu’il a quelques ^ralogies avec,
cette nratière animale.,.