
A V E R T I S S E M Ë N T. M. Morveau ayant été obligé de renoncer, 'il y a prèsde dix-huit mois,
à fon travail fur l’Encyclopédie, en raifon dels nombreufes occupations que
fes concitoyens lui ont confiées, M. Fourcroy s’eft chargé de continuer ce
DiéHonnaire,
ta métallurgie eft traitée par M. Duhamel. ^ v
M. Chauffier continue de rédiger les principaux articles pharmaceutiques -;
il eft aidé par M. Willemet, qui fréfente un abrégé des propriétés médicinales
& des ufages pharmaceutiques des plantes.
M. Vauquelin eft l’auteur de tous les articles relatifs aux inftrumens,
à leur defcription, 8c à leurs uLigcs; il fojgne en même temps le travail &
la defcription des gravures. g * r ; 1 1^
Il y a quelques articles de M. Morveau, .qu’il avoit rédigés avant dabandonner
cette entreprife.
A L A L A
jTs .L. (Pharmacie.) Mot arabe qui répond à notre
article indicatif , 8c lignifie le , la 3 mais fqu-
vent cet article eft lié à un autre mot, 8c placé
au commencement d'un, nom , alors il ajoute à
l'idée primitive, 8c fert à marquer la grandeur ,
là fupériorité ou l'excellence de l'objet que l’on
indique. " >
Dans les dénominations pharmaceutiques , l'addition
de la particule al exprime une préparation
faite avec la fubftance indiquée, 8c répond au dia
des Grecs.: ainii, J. Mefùé3 délîgne fous le nom
d’tilmeiéheon 3 une forte d’éle£tuaire0 dont le mé-
zéreon eft labafe. Nous faifons ici ces remarques,
parce qu’on trouve dans la chimie , la pharmacie,
plufîeurs mots compofés , qui viennent de l’arabe,
8c qui commencent par al s tels font les mots ,
alambic , alchimie , alcali , alcool , alhar.dal, 8c
plufîeurs autres que nous aurons foin d’indiquer
dans ce diélionnâire ; l’Encyclopédie méthodique
étant fpéciaiement deftinéè à fervir de répertoire
univerfel, à préfenter , non-feulement un tableau
de l'état* aétuel des. fciencés 5 mais encore à en
marquer les variations 3 lés progrès, nous avons
cru qu'il étoit important d’y recueillir ces dénominations
anciennes 3 actuellement tombées en
défuétude ; mais que l'on retrouve fî fréquemment
dans le plus grand nombre des ouvrages de
chimie & de pharmacie qui parurent en Europe
au renouvellement des fciences. C e genre de recherches
eft d'ailleurs abfolument utile pour l'intelligence
des anciens écrivains, & ce motif a
fuffi pour nous déterminer à l'entreprendre.
- A LA B AR Î, ALASTROB. ( Pharmacie.) Dénominations
employées par les arabfftes pour défî-
gner le plomb. (Ruland. )
ALABART. 'Quelques alchimiftes fe font fer-
vis de ce mot pour défîgner le plomb 5 il étoit auffi
fynonyme des mots A ab am 8c A ccil. Voye£ ces
mots 3 tom. I. pag. 1 & 4.
A LA B AN D IN E , A L AB ANDIQ U E& qu e lquefois
ALMENDINE j lapis Alabandicus ,
Alabaniinus. (Pharmacie.) Aetius, qui en fait mention
au nombre des fubîtances médicinales, dit
qu’elle eft noirâtre, parfemée de points jaunes
,8c brillans, formant des efpèces de ftries ou de
fegmens, 8c que réduite en poudre elle noircit
les cheveux blancs. Pline fait mention de cette
efpèce de pierre > 8c d’après ce qu’il dit, il paroît
qu’elle étoit ainfi nommée, parce qu’on la droit
d’Alabanda, ville de l’ Afie mineure. Gabr. Fal-
îope, qui parle\ de la pierre^ alabandine, prétend
que c’eft une elpèce de verre, d’autres la regardent
comme une pierre précieufe > mais aujour-
Çhimie. Tome IL.
d’hui on eft peu d’accord fur l’efpèce de pierre
que les anciens nommoient alabandine , 8c or»
n’en connoît guère que le nom.
AL AC A L , A L C O L , A LFAT IDE , ALFOï,
A LCO CA B , A L EM Z AD A R , A LISTE LES.
( Pharmacie. ) Dénominations adoptées /par les
arabiftes, pour défîgner le fel ammoniac ou mu-
riate d’ammoniaque. ( Ruland , Johnson. )
- ALAFREQ. ( Pharmacie. ) Efpèce de cérufe ,
fuivant Ruland.
ALAMBIC. C ’eft un vaifîfeau qui fert à dif-
tiller, qui confîfte en général dans une cucurbite
furmontée d’un chapiteau en forme de cône ou
d’entonnoir rênverfé, dont les bords inférieurs
font en gouttière «pour recueillir les vapeurs con-
denfées fur fes parois, 8c les porter, par un tuyau
oblique, dans une bouteille ou autre vafe qu’on
nomme récipient.
On entend communément par alambic l’appareil
entier qui fert à la diftiîlation, avec tout ce qui
en dépend* mais dans le fens propre ce n’eft que
la cucurbite garnie <Je fon chapiteau.
Bergman , dans fa àilfertation fur les premiers-
tems de la çjjimie , remarque que l’alambic a
été connu dés anciens, puifque Diofcoride, en
parlant de la diftiîlation du mercure, dit qu’on
mettoit le cinabre dans des tefts recouverts d’un
autre vaiffeaude fer qu’il appelle (AV. 15.
chap. 11 o. ) Quelques-uns penfent néanmoins que
la racine de ce mot eft hébraïque 5 d’autres le tirent
de l’arabe : il eft certain qu’ Avicenne en fait
mention, 8c l’article al que nous lui avons con-
fervé, indique allez clairement que c’eft de-là que
nous l’avons reçu.
Les anciens chimiftes étoient perfuadés que
plus les alambics étoient élevés, plus la fépara-
tion des matières fixes & des matières volatiles
étoit exa&e j ils ne çonnoilfoient guère d’autres
règles, 8c d’après cela ils donnoient une forme
allongée aux vailfeaux deftinés à les contenir ,
d’où leur eft venu le nom de cucurbite. La figure 6
des inftrumens & fourneaux 3 qui repréfente un
alambic de verre d’une feule pièce , tel qu’on le
fabrique encore aujourd’hui, peut donner une idée
de la forme de ces anciens vailfeaux, diftillatoires.
Dans la fuite on s’eft éloigné de cette forme primitive
, fur - tout pour les alambics de métal ;
mais toujours préoccupé de la même opinion, on
a fubftitué à la cucurbite une efpèce de chaudron
furmonté d’une colonne d’un moindre diamètre
8c très-haute, au-dëfîus de laquelle on a établi
le chapiteau. On trouve dans la chimie de Lefe-
A