
contient, femble devoir la faire placer dans le
genre^filicé ; il eft vrai qu'elle n'eft point fcintil-
lante , & que la magnéfie mafque fingulièrement
les propriétés de cette terre.
A mianthe. ( Pharmacie. ) ons’eft quelquefois
fervi de l'amianthe comme médicament j on la
xépandoit fur la peau après l'avoir réduite en
poudre , ou plutôt en petites fibrilles dures &
roides j pour irriter cet organe, & y rappeller
les humeurs détournées à l'aide de l'inflammation
& de la démangeaifon qu'elle excite 5 mais on
n'a point eu lieu de s’applaudir de ce confeil,
comme lé remarque Spielman , & o n a renoncé ,
d'après cela , à faire entrer l'amianthe dans toutes
les préparations pharmaceutiques.
AMIDON. L'amidon eft à proprement parler
la fécule blanche , fine &: pure qu’on retire dé
la farine de froment , ou plutôt des portions
de froment paffé au moulin & au Blutteau , qui
ne peuvent pas fervir à la préparation du pain,
& qu'on vend aux amidonniers fous le nom de
recoupettes & de griots. Mais en chimie le mot-
amidon a d'un côté 3 & comme genre 3 une dénomination
bien plus étendue 3 puisqu'il s’applique
également à la matière ami lacée , retirée des racines
tubéreufes de Bryone , de pommé de terre ,
de pied de veau , d'afphodèle 3 de manihoc ,
&c. &c. ; & d'un autre côté une dénomination
très-limitée & très-dire<fte * puifque quand il eft
employé comme efpèce , il défigne une matière
particulière , feule de fon efpèce , de fa nature 3
de fa compofîtion. Tout ce qui eft relatif à l'ex-
tra&ion & à la préparation de l'amidon en grand ,
quoiqu'appartenant à un art chimique, ne fera
point traité ici 5 cet objet fait la matière d’un
article particulier du di&ionnaire des arts & métiers
5 on fe contentera de remarquer que l’art
de l’amidonnier 3 confidéré chimiquement, con-
lifte à divifer, à détruire-& à enlever , foit par
une fermentation acide, & en partie putride ,
foit par des lavages & des efpèces de précipitations
multipliées , tout ce qui n'eft pas amidon
proprement d it, dans les iflues de bled qu'on
leur livre. La matière glutineufe, la fubftance
mucofo fucrée, la partie albumineufe qui accompagnent
la fécule amilacée , fe trouvent détruites
par la fermentation , & font enlevées par les lavages
fréquens 5 l'amidon bien féparé , bien atténué
, bien purifié , refte au fond des tonneaux.
Après cés opérations , on en fépare l'eau , on le
defleche en le caftant & l’expofant à l'étuve &
à l'air, on le broyé enfuite groflièrement, de
on le vend fous cette forme. C e n'eft pas tout-
à-fait ainfi qu'on opère dans les laboratoires de chimie,
pour obtenir l'amidon , de beaucoup de
fubftanc^ végétales qui le contiennent, & fur-
tout der racines d'arum, de bryone , d'iris , de I
glayeul, de pivoine , d'orchis, des marrons d’inde, |
&rc ; mais les détails particuliers relatifs à cette
extia&ion de 1 amidon en général, ferontpréfen-
tésa l article Fécule. U ne faut confidérer ici que
1 amidon en général, il faut en indiquer les pro- |
prietés, les caradères génériques, & le réfultat
de fes combinai Ions, afin qu’il foit préfenté comme
un genre bien diftinél de matièVe végétale.. On
1 doit même renvoyer tous les détails des expériences
qui prouvent ces propriétés aux articles
Fecule et Farine.
L amidon ou la fecule amilacée, de quelque
matière végétale qu’elle ait été extraite , eft
toujours de la même nature, & jouit toujours
des mêmes caradères} c'eft une fubftance blanche,
fèche, pulvérulente, très-tenue & très-divifée,
fans faveur fenfible, fans odeur, s'écrafant facilement
& le polifîant fous le doigt ; lorfqu'elle
eft en maffe, douce & criante par la prefïion ,
lorfqu'elle eft en pouflière, fa ténuité eft telle
qu'elle pénètre par-tout, & s’infinue dans tous
. , , us . En trouvant ici la férié de ceS propriétés
chimiques , on fe rappellera toujours que
le détail des expériences qui les prouvent, ferai
donne au mot Ficule. A u feu, l'amidon répand I
une odeur piquante^, agréable, qu'on connoît
bien dans le pain brûle 5 il donne à la cornue de
1 acide pyro-muqueux, peu d’huile, beaucoup
de gaz acide carbonique, & lai fie un charbon
très-volumineux & très-léger. Il fe délaie fans- fe
difloudje dans 1 eau froide, & fe diftout dans
1 eau bouillante , avec laquelle il forme une gelée
5, une colle légère lorfque cette diAblution
refroidit. L'acide fulfurique brûle l'amidon ; l'acide
nitrique le convertit en acide carbonique &
en acide oxalique. 11 eft inaltérable par lui-même,
& n’éprouve aucune efpèce de fermentation 5 il
paroit être un compofé a'hydrogène , de carbone,
& d'une certaine proportion d’oxigène. Il a beaucoup
d analogie avec les gommes, c'eft une efpèce
de mucilage fe c, qui femble être un des
derniers & des plus parfaits produits de la
végétation $ on ne le trouve guère , ou au moins
abondant, qu'à la fin du travail annuel dans les
différens végétaux 5 il fait la bafe des cotylédons
des femences, la plus grande, partie du périf-
perme des graminées. L'amidon eft la nourriture
la plus abondante & la plus recherchée d'un grand
nombre d'animaux, & fur- tout des infeétes ; on
fait combien d'efpëces de dermeftes, de bruches,
de vrillettes, de ténébrions, de charanfons &
de coléoptères en général, mangent les racines
tubereufes, les femences graminées, & même
les grains moulus ou réduits en farine. On peut
donc regarder l'arhidon comme un des plus im-
portans produits que les machines végétales préparent
pour le foutien de la vie des animaux,
il paroit être fufceptible de pafîer fuivant certaines
circonftances, & par des modifications
qui tiennent aux combinaifons végétales, à l ’état
de matière gommeufe, ou de fubftance fucrée.
(Voyez les mots Végétaux, G omme , Mucilage',
Fermentation, Fécule, Farine).'
AmidON-. ! ( Pharmacie. ) Voye\ les" mots Fa -
FÉGule’, parce que c’eft fous cè nom, &
dans cet état , que l’amidon eft employé en pharmacie.
AMILACÉE. Matière- amilacée c'eft une !
dénomination qu'on a donnée à l’amidon ; on
s eft quelquefois fervi de céttè dénomination pour
diftingûêr l’efpèfce d’amidon retiré des racines, &c:
d’aveO l'amidon proprement dit, qui provient
de la- Farine de froment. ( Voyè^_ le mot A mi-*
don). -• ' T ■ ■ ■ :il;
AMMI. Sifon ammi, L. ammi citm epit'ï 5*22;
C ’eft dans la grande famille des ombelliferes que
fe trouvé l'ammi, plante qui offre une' femence
menue, connue en médecine pour une des quatre
petites femences chaudes, qui, femée’-dansrios
jardins, y végète aflez. aifémerit d?anpée à autre.
Son pays nâtal eft le Portugal 5 elle vient encore
à là Pouille?y-en Egypte, en Crète Ler iSy riè,
en Ethiopie*1 & en Candie. " Souvent -les marchands
drpgüiftes; ainfi que les-auteurs de matière
mediokléL même la pharmacopée , confondent*
-cetté-'-êfpè’ce avec. l'ammi ’ majeur, &
indiquent "qCÎ’cjn • petit ëfi '-faire ufage indiftimStèr
ment; Lafemèncè d'ammi pulvérifée, fe donne
députe fix'igràins jufqti'à: trente5 car à plus grande
dofè, ■ elle pourroit fatiguer’ l'eftomac, en occa--
Tonnant des* nauféeS ,’ ' & mêmè le vomifTement;
'elle eft alexipharmaque, diurétique ƒ fudorifique,
carminativé, incifi've 3 contre les fleurs blanches'.
Simon *Pàuli , Mathiole^ & autres anciens au teurs
la: ptefcrivent -pfivati-vëment a >toute. àutfë
efpèce dë médic'amens pour’ là ‘fterilitév La -féi-!
menée' d'ammi entre-dans la thériaque , Téîëc-
-tuairë'’dés baies de laurier :3 les oiiguens1 j-lesfém-
plâtres, les épithèmes' nèrVins ; ftomàchiqués;& ,
carminatifsy8d même-dans les demi-bains , pour -les;
maladies - de matrice. -
(M. Willemet.)
AMMONIA C. ( Gomme') Gùtnmi■ ammonia- ■
c*>?z.C'eft une gomme jaunâtre àu-delfôrs, Blàïiche|
en dedans, d'une odeur défàgréablè, d'un goût;
tirant Tur l'anier, qui découle d?ïirte planté ora-
bellifère, dont lës botaniftes n'ont 'pas .encore.
déterminé.l'efpèce. La meilleure gomme ammoniac
eft en belles larmes pures, fèches, caftantes ,'s'a-J
-molliftantl au feu, fe réduifant facilement en poudre
blanche > elle eft émolliente, pe&orale , réfolu-
tive , atténuante , emménagogué , apéritive ,
diurétique , di^eftive , défobftrudive , contre
l ’afthmé , l'hifteritie , la ftrangurie , la gonorrhée
virulente. On la fait prendre en pilules, depuis
quelques grains jufqu'à,un fcrupule : une potion
' excellente pour rappellèr îa l'ëfpiration d«5 wJuu^-
Chimio, T oint II,
tiques, fe, prépare avec quatre onces de lait atn-
moniacal, en triturait -dans un mortier de marbré „
un gros dè gomme'‘ammoniac en poudre, ajoutant
péu-à-peù quatre onces-d’eaU-d'hiftbpe dif-
tilléeV ou d'eàu vulnéraire fimple. L'on émploie
la gommé ammoniac-à l'extérieur en emplâtre ou
en onguent-' avec beaucoup de fuccès contre les
corps aux pieds, fur d’autres excroiflances, & des
tumeurs endurcies. Les marchands apportent cette
gojmme d’Egypte, des déferts d’Afrique, & des
environs du fameux temple 'd e Jupiter Am-
mon.
L’eau difloift la gomme ammoniac, prefque en
totalité , ou au -moins la tient- elle délayée en
fufpennon, fous l'àpparénce d’une belle émul-
fioii'blanche. Elle fe'diffout dans le vinaigre", c’eft
pourquoi on fe fert de ce menftrue pour la purifier
y fëfprit-de-v-in eft encore un de fes dif-
folvàns. On prépare un efprit & une - huile avec
la1 gomme ammoniac y elfe entre dans fine foule
d'ongüents- St d'èmplâfres , dans-'4ès pilules b'âl-
famiquès de Morton, dans celles dé Bontius &•
autres j •
(M. Willemet). '
Ammoniac. Nom ancien du muriate
d’ammoniaque; -■ oye^ ce mot.
AMMONLAC'AL. Le: mdi ammoniacal eft
l-àdjëéti'f d*ammohiaqüëj-‘bh-s’en -feft pour dé-
figner 4ês ^omblriMfën‘s 3: dont l'ammoniaque fait
la^afe-, - Ou îes-^ïfolütiôris'dohé!éetté efpèce d'alcali
paroit être ï'â'gént. G’eft ainfi 'que • l'on dit
fels neutres ammoniacaux , fulfate, nitrate, carbonate,
phofphatè ammoniacal, ou bien fulfure
ammoniacal, favon ammoniacal, oxide d'argent ;
oxide d’or ammoniacal ', Scc, Ce t adjeélif eft très-
utilë pQur- variér ' le langage ' de la fcience , &
pour ne p a s ’toujours dire combinaifon d’ammo-
niaque. • ( troÿè$ A MM o nïaque ) '.
A MM QN 1AQÜE-. C'ëft aujourd’hui le nom
d'une matièfe faîine très-cônnue & très-employée
en chimie Sc dans les arts 3 quJOn y à pendant
long-temps nommée--alcali volatil, & qui joue
un des principaux rôles dans les phénomènes de
la nature & , de l’art. L'article deftiné à cette
fubftaucey ét'ant un dë^ 'plus importàns’de toute
la ichimie-, il faut le: traiter* avec ‘toute'l'étendue
poflible. - Rappelions^d'abord ici que cet article
fuppofe la cônnoifiance exaéte des’ détails donnés
au mot Alcalis. Il eft néceftaire dé fe fouvenir
que Tes alcalis forment un genre de fels recon-
; noiflables par leur faveur âcre & urineufe, par
-la propriété de verdir les couleurs bleues végétales,
de fe combiner aux acides, avec lefqueFs
■ ils forment des fels neutres', d’ agir avec-une
grande éflergie-fur les matières végétales & ânf-
} males. Ces premières notions bien établies , com-
. elles le font en détail au mot Alcalis ^ il