
mais çe'fait annoncé-il y a plus de dix ans, n’a point
été confirmé depuis. ' ' .
On n’eft dfahç pis inftrüit fitr la. fdrmatîton du ;
borax ; il paroît feulement'qu’il rs’èn produit dans
lés eaUX flagrantes qui contiennent dé's matières;
graffes. Quelques auteurs, affûtent qu'on le ,fait
artificiellement en Chine , éri mêlant dans une
foffë de la graîffeyde Làrgilïé.fSé du fumiet; cciuéheS
par concheSj'en arrofantçemêlange avec de! éau; &
eftlelaiffant àin'lîlëjôurnar pendant quelqitésiinné'es.
Au bout de ‘ce .temps',, on lefliVe ces irrttæves,
ort évapore là leïïiveC, & pii obtient le ’bprax
brüt ; d’autres ont cru qu’on le titoit d’unè.eàü
qui le filtre à travers desmines de cuivre.M. Baçmé
dît pofitiVement, que le prfemietdé ces jtroce'dés
lüi afort bien téuili. ( China. expériment. tom. I l ,
page avriwp .!<S • • 3 7 L...’.Ç
' Le boiWpuMëëftéri fffifiùè’sTfixpans,, dbnt
deux iont plusîarges, avec des pyramides'thedreS'.
l i préfëntè d’ ailléitts' béduconp-dé variétés dans
fa criftallifatiqn. Sa faveur eft ftyppque‘3Sç fiii;
Sièufe; il ÿefqft lé fîrop dé viblèttq, pafcé'qu’il
contient un excès de foüde : c’eft pour le diftin-
guer de celui "qui'eft faturé d’acide boraciquê
ou du vrai borate de .fonde, que nous lui laififons le
nom dé borax ; nous lé nommons1 âufli borate
furlaturé de' foudé',':,poini défiché;la nature de
fa combinâifon. ~ J~7 -t 7 . . . ...
Lorfqu’on l’expofe1 à, l’actiôrv du ; feti ;, il fond
allez vite a l’aide*'de l’eaû. de'fil crrftalîifatiori j
il- perd péu àipéü Cettevêau f SI afeqûibrt' un^vo-
lume conlidérable ; il eft alors fous la forme d’une
ruade légère., poreufe & très-friable, ' que 1 on
déligne fous le nom de borax calcine r le volume
conlidérable, la .Mme lamellënfe & poteufe que
prend ce borax difis| fa calcination j tiennent de
ce que l’eau qui 'fe de^dge dans l ’ëtat de vapeur ,
foutèvé la portion' Se' la fübftarice îalibë a demi
dêiféçbëë ën peJliéuleS'légères , & de ce qufe les
bulles quelle fontté.crevanÇîarâ[ÏTiifacë dupfel,
ces pellicules fe''deffëc1ïeBt; entièrement, & fe
placent lès unes fur les autres, de forte à laitier des
intervalles'ehtr’'éïles. Lë borax cajcinè'n’éft nullement
altéré dans fa compofitioh pif n'a perdu que
fou eau de; criftallifatiôn, iijui fàit'^p'ëmprès'.iix
ôncëslpar livré. -Qn peut lnî tendre fa premiëré
forme en le- diffolvant dans-l'earl., & ën le fâilant
étmàllifen ’mais lotfqu’ôn ; continue ' ;de| chauffer
ce fel calciné i il fé 'fràd !jJës_^’fl..tol«tfrëict! I
rougir, & forme un vferré-trës-fufiblé:, ,tràfi:lpac
rent; Un peu verdâtre qui’ fe ternit 'à’ râîr'i t s
qui 1b dilfout dans l’eàu. Le borax n’a ' point
changé de nature par cètte ;fufionQ 'on. peut le
faire :reparôître' .avec ffobtsHësqp’rbptiété's. qui
lui'font particulières-,'par lqitibyéifde la diJÏOp
lution & dé la criftallifatiôn.. ' ;. ',r ' f
' L’ïir ,n altère poinrep ï è j f ilVefHêurit tepèn-
dan't à à furface, en perdant line pp'rtiort dq.fqn
éau dé criftallifatiôn. 11 paraît’'mêiiie que .Cette
èfSbrettencè n’elï pasmijotiïs: la ftiéthè dans les
diflférens b’$i4xcpürifies );celiii de là Chines'effieurît
beaucoup moins'que Êëlui ■ de Hollande y & celui
ci plus que; le borax purifié à Paris. Cette légère
différence dépend, fans doute, des procédés
qu'on a fuivis dans fa purification, de la maniéré
dont on le .fait criftallifer , de la quantité d eau
que fes criftaux contiennent fuivant la rapidité
plus, ou moins .grande avec laquelle ils fe .ont
formés J 8crpeiit-êttë ■ âufiî dès differentesprôpor-
portions d'aéide bbfacique 8c de foude qui entrent
d&ris la combofition. ■ .. f
' . Lebcffax eft trè.s-diffôluble dans 1 éau. M raut
douze parties d'èati froide pour dîftbudre une
partie de ce fel ; fix parties d'eau bouillante en
dîflbft'ërit une. On obtient ces criftaux par le
réfrdidiffèrtient de fa diffolution ; mais lès plus
bëaüx* & les plus 'réguliers fe forment dans une
diffolutiop au on laiffe évapqrerjenteiiient a 'la
tehibéfattire* prdinaire^ de l'atmofphere-.
5LJe borax fert dé fondant à la te'rré filicee > & il
forme '-àvec^ellè un. verrè' atféz beau > dn \ em-
ploiè dans la préparation des pierres pféeiéufes artificielles
, ou dés verres durs. ^ v
11 vitrifie également l'argille , mais avec-beaucoup
dé difficulté .& beaucoup moins-complet-
tement ; tëllè eft la râifon'pour laquelle^ U! adnere
aux creusets dans lefqubls èfi .le fait, fondre.
On ne ' coniioît pas bien' l'aiStiojn 4® *a ^arXte
& de là magnéfie pures fur lë' borax dé foude.
Bergman place cépfendant ces deux fubftancesavant
les alcalis dans là première colonne de fa tablé des
affinités ; dè qui annonce qu elles font fufceptibles
de décômpofer ce fel > mais il dit dans fa dille^
tation que’- les affinités de la terre pefante a
de la màgnéfre avec l'acide boraciquê, ne font
point encore exactement déterminées. ^ . *
La chaux a réellement plus d'afficite avec cet
acide que îa'en a la, foüde. L'eau de chaux précipité
la diffolution, de ce fel ; tn.ais pour en. opérer
tout-à-fait 1^• déçppnpo,fij|o.ii;,; il faut faire bouillir
de la chaux vive1 av.èc le borax de foude i alors
le dépôt qui fe forme eft. un compofe falin pen
foluble de la chaux avec l'àcide boraciqpe, tandis
qu,e la fo.udé .çauftique reffe en diffolution dans
, i'egu. . r..1, ■' * -, ’ ■’! ;; >/ ,
^ . - La.pôtaffeparpît décompofer le borax de foude,
| eonime éliejë' fe t à rl'égar4 de1 tous les autres |fels
i neutres:à -bafe, ,4e foude. ;. r^mmoniaque. ne *
| tète en aueune maniéré. .< ;
La plupart, des ï acides ont une aÇtion bieq mar-
| qpé® fut.peffel. Si y dans une diffolution bouillante
1 de. borax ’do fonde-, on verfe avec précaution de
l'acide fuffurique concentré jufqu’à ce qu’il y ait
up léger excès d'acide- dans la liqueur, on obtient
6ar 4é reffoidifeinênt dü; tféPainge ■ filtre^un P|'e'
cipité trp^-àbdtidàht & difpqfe en'p.etîtes^cailles
bnftàhtë^ , ; c’ëtt 4 ’arcfâe, 'bbfaçique ^ jav.e
avec He f eaü,f ffiftilléé'', & ori le fàif féchef a-lait
-pbur l’avôit bien pur : en év/p3ofant'& laiftànt refroidit
la. diffoluubh ainfl préparée î on"en obtient
à pluiîeuVs: feprifes. de l'acide boraciqûe. A !
la fin, on ne retire plus que du fulfate de' foude |
formé par l'union de l'acide fulfurique qu'on a
empW® avec la bafe alcaline du borax.
L'acide nitrique & l'acide muriatique décom-
pofent de même le borax de foude, parce qu’ils
ont, comme l'acide fulfurique, plus d'affinité avec
la foude que n'en a l'acide boraciquê. On retire
des dernières évaporations de cés mélanges du
nitrate ou du muriate de foude. ■ A A
La découverte de l'acide - boraciquê par oit être
due à Beccher, mais on a coutume de l'attribuer
à Homberg, qui a le premier décrit aved affez d'exactitude
dans les mémoires de l'académie pour 1702,
un procédé pour l’obtenir. .Ce chimifte'découvrit
ce fel fublimé, dans la diftillation d'un mélange de
fulfate de fer calciné,- de borax, "de-foude &
d’eau. Gomme il ctut que la première de ces matières
contribuoit beaucoup à fa: formation , il
l’appella volatil narcotique de vitriol.
Lours Lemery, fils aîné du fameux Nicolas I.e-
ynerÿ, a beaucoup travaillé fur le .borax de foude,
& a découvert eh 1728 qu'on pouvoit obtenir l'acide
boraciquê âppellé alors f i l fedàtif y par l'acide
fulfurique pur, & que les acides nitrique & muriatique
eh donnoient de meme ; mais il employoit
toujours h Lublimation.“ C'eft à Geoffroy le cadet
qu'on doit l'analyfe complette du borax de foude.
ïla prouvé en 1732 qu'on obtenoit l’acidô bor-a-
cique par évaporation & par criftallifatiôn, & en
examinant le réfidu-deces opérations, il a démontré
que la foude étoit un des principes du borax.
Les travaux de Baron fur ce fel, préfentés à l'académie
en 1745 & 1748 , ont ajouté à ces découvertes
deux raies importans pour la connoiffançe
du borax de foude. Le premier, c eft que les acides
végétaux le décompofent auffi-bien que les
acides minéraux. Le fécond , c eft qu on peut refaire
du vrai borax, en uniffant l’acide boraciquê ;
avec la foude : .ce qui prouve que cet acide eft tout :
formé dans ce fel , & que les acides que Toit emploie
pour le précipiter, ne contribuent en rien a
fa formation. - . A
L'acide fluorique & d'acide carbonique meme ,
quoiqu'un des plus foibles , paroiffent etre fufceptibles
de décompofer le borax de foude, & d’en
féparer l'acide boraciquê. C e dernier s unit facilement
au borax du commerce, dont la bafe alcaline
demande, pour être entièrement faturée d’acide
boraciquê, un peu plus de cet acide que le poids
total du borax. Bergman ’ pènfe même que ce fel ;
n'eft'bien neutre & bien faturé, & qüe les propriétés
alcalines qui y dominent ordinairement,
ne peuvent être mafquéeS que par- cetté addition
d'acide boraciquê. On ffa point ehqore-examiné
les propriétés de ce fel neutre ou vrai, borate de
■ foude. _ . ;.'~L .... .. . ..
Les fels neutres, alcalins, fulfuriqués, nitriques
& muriatiques^ ffont aucune aélion fur le
borax de foude.
C e fel fondu avec des: matières combuftibles ,
comme.le charboh, acquiert une couleur rougeâ-
tre;.mais on ne connoîtpas l'altération qu'il éprouve
de la part de ces matières.
Le borax du commerce' eft d’une très-grande
utilité dans plufieurs arts. On l’emploie dans la
verrerie, comme un excellent fondant, ainfi que
; dans la docimafie. On s'en fert avec grand avan-
j tagè dans les foudures., parce qu'il fait couler l'al-
{ liage deftiné'à fouder. De plus, il entretient les
; furfaces des métaux que l'on veut réunir, dans un
ramolliffement très-propre à cette opération, 8c
en les recouvrant, il empêche que le contaét de
l'air ne les altère.
Tei eft l'article que j'ai confacré à ce fel dans
mes" élémens de chimie. J'y ajouterai ici ce que
M. Valmont Bornage a dit fur l'hiftoire naturelle
8c la purification de ce fe l, dans un mémoire lu
en 1766 à l'académie des fciences, 8c qu’il a inféré
dans fon diérionnaire d’hiftoire naturelle.
Le borax dit M. Valmont eft un fel d'un grand*
ufage en médecine , . 8c très-employé par divers
artiftes.
Les naturaliftes le défignent comme un fel fof-
file ; dés chimiftes le placent auffi dans le règne
minéral. Des commerçans prétendent que cette
fubftance n'eft point un corps naturel, mais un
produit- de l'art. Divers auteurs ont dit que le
borax naiffoit ou fe trouvoit dans des mines de
cuivre en A fie , dans les mines d'or 8c d'argent
des grandes Indes 8c de laTartarie, 8c fur-tout
dans l'ifle de, Ceylan. Malgré tous les travaux
qu'on a tenté fur ce fel pour en découvrir la nature
, 8c quoiqu'en aient penfé ou foupçonné la plupart
des écrivains 8c des artiftes, il paroît. qu'on
eft toujours fort incertain fur l’origine 8c le raffinage
du bprax.
Je me prepofe dé donner ic i , non-feulêment
une bonne defeription du tinkal 8c dès différentes
efpèces de borax connues dans le commerce j mais
ëncore leur origine , leur ufàgeffa manière de raffiner
le borax à l’inftar des Hollandois,8c de difeu-
ter quelques points chimiques, tendant à éclaircir
i ou à confirmer les notions que nous avons de la
nature 8c de la formation de ce fel fingulier. Le
borax brut, ou crud 8c greffier , tel qu'il nous
vient de l'Inde orientale ,• reffemblé à une terré
grifâtre, grumeleüfë, affez pefante, d’une faveur
de‘ fucre , 8c d'alcali de foudé'ou dé fel marin.
Dans cet état il contient beaucoup de corps étrangers,
différemment colorés, terreux 8c pierreux. II
n'eft pas rare d'y trouver des criftaux d'un borax à
demi-tranfparent, verdâtre 8c comme rhomboï-
daux- : on nomme ce fel , borax gras & brut de
l-lnde.
■ Ôn trouve auffi. dans lë commerce du borax en
pain ; il reffemble à du fucre peu tranfparent 8c
candi^, ou à un amas confus de tartre vitriolé. Ôn
le nomme borax en rocher de la Chine.
L'autre efpèce de borax eft afle* tranfparent ,