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en mettant un petit morceau de racine de bois I
gentil fur la dent malade)' ce qui excite la fabve.
L'écorce de la racine , félon Alexandre Ruffel 3
éft fpécifique contre les nodus vénériens & lesdou
leurs oftéocopes noélurnes. 11 rapporte, fèize ob-
fervations de cures opérées par l'ufage d'une tifane
dont Cette écorce fait la bafe : 1 ecotce du meze-
réon fert avec avantage aux cautères & aux exutoires*
comme celle du garou ou faint-bois 3 qui eft
auffidu même genre. Nous avons fait faire une
pommade avec cette ecorce recente , qui. faifoit
feffet d’un épifpaftique doux. Elle eft propre à
l'extérieur contre la galle, les ulcères, les dartres,
les loupes & les carcinomes. Çette écorce eft
officinale en Suède. ■ .
La »faîne fait mourir les renards, & les loups;
elle entre, ai'nfi que les feuilles, dans l'onguent de
Arthanite. *"
Les chèvres & les brebis fé nourrment des
feuilles. . >.
Gledifcht dit que les abeilles retirent-beaucoup
de miel des fleurs de cet arbriffeau.
Le mézéréon fournit une teinture rouge.
(M. W illemet. )
Bois I M M O R T E L OU D E C O R A I L . ( Pharmacie. )
Erytrinum Corallodendron. Arbre épineux de la
Guyane , dont l’emploi eft de longue durée. II eft
commun aux Antilles, Toutes fes parties font ,
dit-on, ftomachiques.
( M . W l L L E M E T . )
-Bois NÉPHRÉTIQUE. ( Pharmacie. ) Gujlandina
moringa. Moringa oleifcr'a. Laniarck Encyclop. I.
p. 39S. Cet arbre croît dans les lieux fabloneux
du Malabar, de Ceylan, & autres régions des Indes
orientales. ' . , -y ,
Son bois pris en infufion, excite le cours ties
urines, agit contre les graviers', le fcorbut, les
obftruftions, la colique néphrétique, les exanthèmes,
les vers, Ihydropifle afcite. 11 eft apéritif,
fébrifuge, laxatif, lithomriptique. . :
Le fuc de cet arbre eft regarde des Indiens
comme un bon antilpafmodique. Le bois néphrétique
entre dans le dénombrement des medica-
mens Amples de la pharmacopée de Paris. g
( M . W i l l e m e t . )
Bois PUANT. ( Pharmacie. ) Anagyris fietida.
Anagyris. Clùf. Hijl. 19 3. C e ft un joli arbriffeau
qui croît naturellement en Efpagtie , dansl'ltajie,
la Sicile & autres contrées méridionales. Cn lui
attribue une puiffance emménagoguç, antihyfté-
rique. ,
Les feuilles pafïent pour refolutives, capables
de provoquer & de faciliter l'accouchement.
Ses femences font éminemment émétiques.
(M . W illemet.)
POISSONS. ( P h a rm a c i e . ) Lç mot boiflons eft
B O L
un de ces termes généraux 8c vagues , qui défigne
en pharmacie' J’enfemble de toutes les préparations
liquides qu’on y.prépare pour Image de»
malades. Les tifanes, les. apozèmes , les . décoctions
, les infufions quelconques, les bouillons,
les diffolutions falines , les eaux minérales artificielles.,
les potions purgatives, antifpafmodiques,
cordiales', calmantes, leS'juleps,r les mixtures,
les fucs d’herbes, 8cc. font autant de bo&fons de
différens genres qui exigent chacune des foins 8c
,des préceptes particuliers dans leur préparation
On ne doit expofer ces préceptes & les méthodes
qui les renferment, que' dans chaque article qui
les concerne.
Tout ce quôn peut dire fur ces boiffons eh général
, c’eft qu’elles font de deux fortes , ou étendues
<m concentrées ; qu’il faut les préparer, avec
affez de foins, pour que leur faveur, leur couleur,
leur odeur, leur éonfîftance ne répugnent
pas aux malades , ou au moins leur répugnent le
moins poffible. 11 faut que le pharmacien diminue
autant qu’il eft en lui, par la propreté, la forme
des yafes, les défagrémens qui accompagnent en
général l’ufage de ces médicamens. Au refte il fera
queftion de toutes ces attentions commandées
par l’état même des malades, aux articles indiqués
ci-deffus.:On fe contentera dé fairè remarquer ici
qu’il dépend fouvent du pharmacien de diminuer
ces défagrémens, en-prenant garde à la quantité
du liquide , qu’on laine fouvent à fon choix. Je
n infifterai ici que fur cette principale précaution,
parce que j’ai été bien des fois témoin dé ce défaut
dans là préparation des médicamens en boif-
fons. Voyei les mots Apozèmes , T isane 3 Potions,
8cc.
BO L , BOL AIRE. Les mots bol& terre bolaire
ont fervi depuis long-temps, & fervent encore en
minéralogie, pour défigner des efpèçes d’argiles
fines, plus ou moins chargées d’oxide de.fer.
L’état d’oxidation de ce dernier fait varier la couleur
& la nuance des bols } il y en a de rofe, de
rouge pâlé, de rouge pourpre 8c de brun. Ils deviennent
tous plus ou moins rouges bruns ail feu.
Voyei les mots Argile , Fer 8c Gchre.
Bol d’Arménie. ( Pharmacie.) Parmi les di-
verfes efpèces de terres bolaireS, on a préféré
depuis long-temps le bol d’Arménie pour les ufa-
■ ges pharmaceutiques. Linnéus le nomme àrgilU
bolus, & il en fait la troifième variété fous le nom
de rubra. C ’eft une terre argileufe, d’une couleur
rouge pâle, douce 8c onâueufe fous le doigt.
Quoiqu’on la nomme bol d'Arménie , Ludwig ob-
ferve qu’on connoît fous ce nom beaucoup de
terres différentes, 8c on l’apporte d’un grand nombre
d’endroits divers. On attribuoit autrefois de
grandes propriétés au bol d’Arménie. Voye^ le
dictionnaire de médecine. C ’eft pour cela qu on
le faifoit çntret dans un grand nombfe de compo*
B O L B O L 6 zi,
fidotts pharmaceutiques, 8c entr’autres dans le
diafcorcüum, la thériaque, la confection hyacinthe,
la poudre antidÿffentérique, les trochifques d’alke-
kenge, la pierre médicamenteufe, 8cc.Ondevroit
fupprimer cette terre de tous les médicamens internes,
où elle ne peut que nuire.
Bols. ( Pharm.') On donne en. pharmacie le
nom de bols à des préparations compofées molles,
que l’on moule en fphéroïdes allongées ou en cylindres
courts, 8c 'qu’on prefcrit pour quelque^
dofes. .On fait entrer dans ces préparations des
éleCtuaires, des extraits, des poudres. La plupart
des auteurs de pharmacie les confondent avec
les éleCtuaires ou les opiates, parce que la manière
de les préparer eft la meme. Les bols font faits
en général par le mélange exaCt des poudres végétales,
des extraits , des fyrops , des fels, 8cc. 1
Tout ce qu’on doit recommander pour leur préparation
, confifte à bien mélanger dans un mortier
ou avec la mollette les fubftances qui les cpm-
pôfènt, à ne pas y faire entrer des matières déli-
quefcentés, 8c à les envelopper de poudre, pour
qu’ils ne fe collent point les. uns ?aux autres.
BOLCHÔN. ( Pharmacie. ) Expreffion employée
par quelques anciens" pharmacographes ,
pour défigner le bdelium.
BOLET ou AGARIC O D O R ANT . {Pharm.)
Boletus fuaveolens. Fungus fa ticis. Trill. P h. 2.6 8.
L’agaric odorant eft une plante parafite qui croît
fur les arbres pu fur le. bois mort, fans aucun pédicule,
8c dont la fubftance ïbngüeufe eft plus
dure que dans les autres champignons } il eft garni.
de pores ou tuyaux»
Cette efpèce eft aifée à reconnoître, i ° . à fa
couleur blanche en; deffus 8c en deffous, teinte
quelquefois de roufiatre ou de.jaunâtre2°. à 1V
gréàble odeur qu’elle„répand 8c qu elle conferve
fouvent pendant plufieurs jours ; ^ au lieu qu’elle
; habité, qui éft toujours fur' des faules.
Sterbeck ëft le premier botanifte qui ait parlé
de l’agaric odorant, d’une manière^ le faire con-
noître. Après lui, peu d’amateurs s’en font fpé-
cialement occupés , jufqu’ à sce que Linnéus l’eut
remarqué en L aponie. Il vit les jeunes gens le rechercher
avec foin ,■ ,8c le garder dans une poche
qu’ils portent devant le pubis. C ’eft ainfi qu’ils fe
parfument, lorfqu’ils vont faire leur courra leurs
maîtrelfes.^O plaifante Vénus 1 s’écrie Linnéus,
toi à qui fuffifent à peine dans les contrées étrangères
lés perles 8c les diamans, la pourpre 8c la
foie, la danfe, la mufique, les fpedacles, ici tu
es fatisfaite d’un fimple fungus fans fuc 8c fans
couleur 1 n
particularités, l ’agaric odorant a été
ar nos botaniftes modernes. M. Enf-
Malgré ces
allez négligé p
lin , médprin
, -------- Allemand, a publié en 1785 une differtation
3 uniquement à fon occafion. Il dit que
:le$ François n’en font aucune mention dans leurs
catalogues généraux. On le trouve, malgré cette
aflertion, dans plufieurs .de nos flore's nouvelles.
Quant à nous, nous l’avons rencontré en abondance
dans diverfes faulfaies de la Lorraine 8c en
Alface.
Les médecins' paroflient l’avoir connu avant les
botaniftes : du moins on en faifoit déjà ufage dès
l’an 1676, contre la phtifîe pulmonaire 8c la con-
fbmption. Boeder en a parlé dans fa matière médicale}
il eft cité dans la pharmacopée de Wirtem-
,bérg , 8c dans le difpenfaire univerfel de Triller. 11 eft connu depuis long-temps à Erlangen. L ’il-
Iiiftre bchmiedel s’en eft fervi utilement pendant ■
plus de trente ans, 8c M. le profeffeur VVendt
l’ordonne fouvent.
Comme ce végétal indigène peut être d’une
grande reffource chez le pauvre comme chez le
riche, ori doir favoir gré à M.i Enftin d’en avoir
fait Connoître plus particulièrement les propriétés
médicinales, 8c la manière de l’employer.
11 donne l’hiftoire de plufieurs phtifi.es pulmonaires
guéries par le bolet odorant, dont on fe
Tert âii.ffi quelquefois avec fuccès contre d’autres
maladies, particulièrement contre celles du genre
neiveux, où les auteurs recommandent le guy de
chêne : la manière de faire prendre l’agaric odorant,
eft en poudre mêlée avec du fucre, ou réduit
en éleéfcuaire avec le miel ou quelque lirop.
La dofe en eft depuis un fcrupule jufqu’à un gros,
8c on la répété plufieurs fois dans le jour. On
l ’augmente, félon que la maladie eft plus pu moins
' avancée, plus ou. moins dangereufe. 11 eft bon
d’avertir les pharmaciens qiie, vu fa ténacité,. ce
fungus eft difficile à réduire en poudre, il faut
donc, avant de commencer la pulvérifation, l ’im-
prègner de mucilage de gomme arabique ou adta-
gante, enfuite le faire fécher à une douce chaleur,
ou biep l’humeêter de temps-en-temps, pendant
la trituration, avec de l ’efprit-de-vin très-
reétifié, qui s*évaporant bientôt, ne peut altérer
fès vertus. Quant à la déco&ion de ce bolet qu’on
meyquelquefois en ufage, M. Enftin ne l’eftime
pas beaucoup, là grande ténacité du.végétal empêchant
fon efficacité de fe communiquer à l’eau«
11 pènfe de même de fon ëau difti-Mëe,
On met de l’agaric odorant dans les habits ,
pour en éloigner les infeéles.
(M. Willemet.)
BOMBIATES. Les bombiates font dans la nomenclature
moderne, des fels neutres formés par
l’acide bombique uni aux différentes bafes terreu-
' fes., alcalines 8c métalliques. M. Chauffier, médecin
de Dijon, eft le premier chimifte qui air
reconnu 8c diftingué l’acide contenu dans la chry-
falide du ver à foie. 11 nous a appris à l’obtenir
pur, par le, mélange de la liqueur tirée dé cetin-
feête avec l’alcool, ou par la fimple infufion des
chryfalides dans l’alcool , 8c par la diftillation