
colorées ; en outre j’ai obfenré que les portions !
d’étoffe les plus éloignées du foyer-des vapeurs 3
àvoiènt une nuance plus fombre s niais il elt facile
de remédier à ces divers inconvénièns, i f f en
multipliant les foyers dans l'intérieur de h chambre
; 2°. en communiquant un mouvement a l e-
toffe. pour que toutes les parties fe préfentent fuc-
cefïivement, & que l’aftion de la vapeur fut chacune
d’elles foit égalé; v
Le fil & le coton en éclieyeaux fufbendus dans
cette atmofplièr.e de vapeur, n’ont été'blanchis
qu’à la furtace, & je me fuis convaincu que ce
procédé n’efi appliquai,e qu’aux étoffés ; 8c comme
il eft très-économique, je ne doute pas qu on
ne l’adopte pour blanchir les toiles & lesetoffes de
coton ; il né feroit même pas néceffaire d employer
une chambre de plomb, un éfpace que conque dont
oh peut garnir les parois en boisy en plâtré ou avec
des maftïcs, peut fuffire pour cette operation. -
' Comme les arts commencent à s’emparer de
cette fubftance, & à en tiret le plus grand avantagé
, j'indiquerai un procède fimple & economique
dont oh peut fe fervit dans quelques circonf-
n’eft foîuble ni dans Feauni dans l’alcool, febour-
fouffie fur le charbon, s’enflamme & donne beaucoup
tances.' fri— , <
Pour oxigener l’acide muriatique, il n’y a qu’à
l’affoiblir 8c le mêler dans un flacon très-fort avec
l’oxide de màngahëfe, de façon que le mélangé
n’occupe pas toute la capacité du vafe j il fe forme
des billes à la furface de'ce liquide, 1 efpace vide
fe remplit d’-une vapeur verdâtre, 8c au bout de
quelques heures, on peut affaiblir l’acide avec 1 eau
& l’employer 5 il a une favèur acide, parce que
tout n’éft pas faturé d’oxigène ; mais il poflede
toutes les vertus de l’ acide muriatique oxigene.
On peut employer ce procédé ^lorfque le temps
ne permet pas de monter un appareil diltiUatoire,
pour fe procurer de. l’acide muriatique oxigene par
les procédés ci-deffus.
Je joindrai à ce mémoire quelques obfervations
que j’ai été dans le cas de faire fur l’aétion du gaz
muriatique oxigené. Le procédé que j ai mis en
üfage confifle à mettre le corps qu’on veut expo.-
fer à l’ailion d: ce gaz, dans un récipient qu’on
lutte à une cornue tabulée, placée fur un bain de
fab^e - on introduit l’ oxide de manganele & 1 acide
muriatique par la tubulure & les vapeurs qui fe
décadent y remplirent le récipient, & exercent leur
aftlon fur les corps qui y font contenus de cette
mamere^ pefantes s’y épaifiiffent ; celled’olive
y blanchit & prend la confiance d’un onguent
• elle y acquiert de la pefanteur & ne fumage
point l’eau ; elle fe combine difficilement avec
la potaffe fondue & avec l’ammoniaque 5 elle
de fumée 5 fi on la laiffe long-temps expofee
à l’air , elle y perd'infenfiblement fa blancheur &
fa confiftance > l’aétion d’une forte lumière hâte le
paffage. _ , ■ ' , ,
Les huiles volatiles, s’y colorent en général, &
s’y épaiffiffent fenfiblement ; mais l’effet eft moins
prompt & moins marqué quëTur les huiles pefantes..
( i ) - : v -
z°. Si dans l’atmôfphère de gaz muriatique oxigené
ôn çxpofe dé l’acide acéteux, il prend en peu
de temps une "odeur analogue à celle de l’acide
acétique, & il y acquiert .la propriété de diffoudre
le cuivre , & de former déscriftaux de Vénus.
J’ai obfervé que le même acide acéteux, diftiïle
fur l'oxide de man^anëfe , s’oxigenoit a tel point
qu’il diffolvoit le cûîVTs>,.tandis' que cet acide 11 a |
point’ cette propriété, quand il n’eft point furchar-
j gé d’oxigène. ' . -, , • ..
j yJv Le cuivre expofé à la vapèur de l’acide muriatique
oxigene, s’y calcine & fe recouvre -d une
couche d’oxide qu’on peut en détacher aifemenc
par la plus légère fecoufle. Çet .oxide de cuivre
peut fe diffoudre dans l’acide acéteux, & former
des criftaux de Vénus -, on peut l’employer dans
tous lés cas. où. le verdet eft d’ufage 1 la couleur
en eft urt peu plus verte que celle dû vert-dc-
gris du commerce ; mais lorfque ce dernier a ete I
complètement defféché s ces couleurs fe rapprochent
& diffèrent peu.'
Mémoire fur taàion que Vacide muriatique pxigenc\
exerce fur les parties- colorantes ^par M. BerthoHc'A
Lu à l’académie royale des fciences , le ƒ mai 1790»
& inféré-dans les annales de chimie, tome 6 , pty
iiô .
Lorfque je me fuis occupé des propriétés de l’acide
muriatique oxigené, j’ai cherché à déterminer
d’une mafiière générale - en quoi conflftoit J’aftion
qu’il exerce fur différentes fubftances 5 j’ai indique
particulièrement quels étoient l'es changemens de]
couleurs qui font produits dans les oxides métalliques
par i’acceffion de l’oxigène j mais ces effets
étoient d’une application facile. 11 n’en eft pas de1
même des changemens qu’éprouvent les parties colorantes
qui font difféminées dans les fubftances
végétales ou animales dont la nature eft encore1
peu connue, je me fuis empreffé plutôt a faifir quelques
faits dont l’application pouvoit être utile aux
arts, qu’à analyfer.les modifications de ces Tubl-j
tances. Jé me propofoîs de revenir fur ces.phénomènes,
ou j’efpérois que d’autres chimiftes s en
ôccuperoient. » Les” rapports.de? parties çoloraiH
[ tes fi Variées dans la nature, ( aifois-jé dans ma
f o Schçck. a fait à-peu-ptès les jn em e s obférvârions, & M ., Bc ttho îlel les a conftatéçs, î c an a rpr ffa u é t e divers * ’
nomènes. ’ , . ■ '/ ' - ’ ’ ~ . d è f c r ip tl0l|
defcrîption du blanchiment, &c., (ann. de chim. s
tom. I l , ) avec l’oxigène , avec là lumière, avec ,
les alcalis^& les autres àgens chimiques, doivent
former une partie dë la phyfîque bien intéreffante
& prefqu’erfïièrèment nouvelle.
Depuis lors, M. Fourcroy-a lu à l’académie un
excellent mémoire dans lequel il prouve que l’oxi-
gène doit entrer dans la compontioq de plufieurs
parties colorantes ; qu’en fe combinant avec elles,
É modifie feurs couleurs dans une gradation qu’il
a fuivie, & que plus elles en font faturées , plus
les couleurs deviennent fixes & immuables.
Les opinions auxquelles jé fuis conduit par les
faits que je vais préfenter, ne s’accordent pas entièrement
avec celles de M. Fourcroy j mais jp
dois prévenir que je ne regarde moi-même une
partie des idées que j’expoferai, que comme de
Amples conjectures que je me fuis permifes, parce
qu’elles peuvent conduire à de nouvelles observations.
Lorfqu’on blanchit du lm fous la forme de fil ou
de toile par le mqyen de l’acide muriatique oxigené,
"cet acide perd l’oxigène, & les parties qui
lui ont enlevé çe principe , deviennent propres à
fe combiner avec les alcalis. En répétant, l’aétion
de l’acide muriatique oxigené & celle des alcalis,
toutes les’parties colorantes font enlevées fuccef-
fivement, & le lin dévient blanc.
Le blanchiment confifte donc à rendre par le-
moyen de l’oxigène les parties colorantes qui font
fixées dans les filamens au lin folubles par les alcalis
dès leffives, & l’acide muriatique oxigené fait,
avec plus ,de promptitude & d’énergie ce qu’opère
l’expofition fur les prés dans le blanchiment ordinaire..
Telle eft la théorie du blanchiment, que j’gi
expofée dans mon mémoire jamais je vms la fuivre
d’unë manière plus détaillée, examiner la combi-
naifpn des parties colorantes du lin avec les alcalis,
^ déterminer les changemens qu’elles éprouvent
par l’aâ:ion>de l’oxigèné.
Le fil écru étant traité avec une diffolution de
potaffe pure ou caûftique .V une chaleur <^ui approche
de l’ébullition» lui donne une couleur fauve
foncée,, & en détruit la faveur cauftique. Si Ton
fait une fécondé leffive, les mêmes phénomènes fe
préfentent à un moindre degré} mais fi l’on n’a pas
encore épuifé le fil, on y parvient par une troi-
fîimeleffiye^ ce qui dépend, comme il eft facile
de lappércevoir, de la force & de la quantité del
la liqueur alcaline. Dès que le fil eft épuifé , l’ai-
.cali fuffifamment étendu d’eau n’en éprouve plus
aucune altération, & ne produit aucun changement
dans fa couleur.
Qu’on pafife alors ce fil dans l’acide muriatique
oxigëné, dans lequel il commence à acquérir de la
blancheur , & qu’enfuite on le leffive, l’alcali perd
de nouveau fa caufticité-, Sc prend une couleur
foncée, comme dans les premières leffives.
Nous avons deux diffolutions alcalines, lune
qui a. été faturée des parties colorantes du fil avant
Taélîon de Tàcids muriatique oxigené, & 1 autre
qui l’a été après cette aftion. , „ ’
■ Qu’ôn fature d’un acide ces diffolutions alcali-
nés , elles fe troublent & forment un dépôt abondant
d’un jaune fauve. Qu’on filtre & qu’on faffe
fécher le dépôt, il devient noir- & pulvérulent*
celui qui provient du fil avant l’aétion de 1 acide
muriatique oxigené, eft un peu moins noir > mais
-cette différence de couleur pâroît^ dépendre d un
peu de matières étrangères qui doivent fe rencontrer
dans le fil écru, puifque dans les autres expériences,
ces deux fubftances montrent abfolument
les mêmes propriétés. -
De cette première obfervation on doit conclure
que le fil de lin contient des parties colorantes qui
peuvent lui être enlevées immédiatement par les
,leffives, mais qu’il en contient d’autres qui doivent
éprouver l’aétion dé l’oxigène, pour être rendues
folubles & que par cette a&ion , ces dernières
acquièrertt précifément la nature de cehes
1 qui étoient folubles d’elles-mêmes par les alcalis »
de forte que l’acide muriatique oxigené ne produit
pas dans ces parties colorantes un autre changement
que celui par lequel elles font difpofees naturellement
à fe diffoudre dans les alcalis. Je mets
| fous les yeux de l’académie de ces deux efpèces de
parties colorantes j & comme dans les expedences
elles ont préfenté lés mêmes propriétés, je les
confondrai dans la fuite de ce mémoire.
Cette partie colorante fe diffout très-peu dans
l’eau pure, & quand elle a été lavée, elle il altère
point la teinture detoutnefol. La potaffe la diffout
facilement & abondamment, yo grains de carbonate
de potaffe rendus cauftiques par la chaux, en.
hnt diffous près de 160 grains ; mais yo graifts de
carbonate de potaffe erf ont diffous avec la même
quantité d’eau, à-peu-près Un quart de moins, en.
formant une combinaifon triple.
L’on voit par-là qu’il eft avantageux d’employée
l’alcali cauftique dans les leffives dont on fe fert
pour le blanchiment, & comine cet alcali fe combiné
promptement avec lés parties colorantes, il
n’y a aucun inconvéniênt à l’employer dans cec
état, ainfi que je m’ en fuis convaincu par plufieurs
expériences.
Home ( 1 ) prétend que l’eau de chaux affoibht
lé lin j quoiqu’il en foit de cette obfervation , il
ne refte pas d’eau de chaux avec l’alcali eauftiqua
quand l’on n’en met qu’une proportion convenable
} par exemple, une partie de chaux contre
deux de potaffe ordinaire , ainfi que je l’ai pref-
cr it, je dis potaffe ordinaire, parce que fi Fort
fait üfage de potaffe qui ait été fortement calcinée
{>) Eflarfùr le blanchiment des toile».
Chimie, Tome I I , H h k h