volatilifés ou digérés par les huiles* puifque Vanhelmont
lui-même dit que * fi on ne peut pas
•atteindre à la préparation de l'alkaeft* il faut vo-
latilifer les alcalis afin que * par leur moyen * on
puiflfe faire les diffolutions.
Telle eft la manière dont fauteur des articles
«e chimie dans l'ancienne encyclopédie a traité
celui de l'alkaeft 5 il a donné l'extrait de la
■ doétrine des deux plus fameux adeptes connus *
Paracelfe & Vanhelmont 5 mais il n'a pas affez
infille fur le ridicule 8c la fauffeté des prétentions
des alchimiftes 5 on voit en lifant fon article
j qu'il n'avoit pas autant befoin de s'élever
contre l'obfcurité qui règne dans leurs idées fur
’ce t objet* puifque le fond de cet article même *
quoiqu'écrit avec beaucoup plus de méthode que
les ouvrages originaux où il eft parlé de l'al-
Icaeftj ne préfente que des idées vagues * & les
incertitudes qui cara&érifent tous les objets d’al-
•chimie. Sacquer, dans un article de quelques
lignes confïgné dans le dictionnaire de chimie* a
jugé très-fainement cetteaffaire de l'alkaeft, « Un
pareil diflblvant* dit-il* n'exifte point* ou bien
*1 ffy a point de corps dans la nature qui ne
puifîe devenir un alkaeft 5 car quoiqu’il y ait certaines
fubftances que * jufqu’à préfent on n’ait
point pu combiner avec les autres* les découvertes
qui fe font dé jour en jour en chimie *
au fuiet de ces fortes d'unions qu'on avoit crues
împoffibles * femblent prouver * qu’avec des manipulations
* & dans des circonftances convenables *
on peut combiner |une fubftance quelconque avec
■ toutes' les autres * c’eft-à-dire * diffoudre tous les
corps par un feul pris à volonté ». On conçoit
bien par ce raifonnement* que la dernière afler-
tion de Macquer eft exaéte* puifque tous les corps
©nt certainement les uns pour les autres un degré
d’attraction * une affinité quelconque 5 l'expérience
a prouvé cependant qu'il y a certaines
fubftances qu'il a été jufqu'aCtuèllement impof-
fibîe de combiner avec quelques autres.
Peut-être pourroit - on regarder le calorique
comme un alkaeft * puifqu'il n'eft pas permis de
douter* qu'introduit eh allez grande quantité dans
les corps les plus réfr'aétaires * il ne finifle par les
fondre * & puifque la fufion eft une véritable
diffolution. Mais ce n'eft pas ainfi que les adeptes
ont confidéré l'action de l'alkaeft* ils ne l'ont
pas préfenté comme un fimple diftblyant 3 ils le
croyoient capable d'altérer la nature de tous les
corps* & de les réduire à un feul état * tandis que
lui- même devait être immuable* & c'eft en cela
que confifte leur folie.
des p r o c é d é s des alkaefts font obfcurs 8c inintelligibles
* comme ceux de l'alchimie ou de la pierre
philofophale, auxquels ils fontnéceflairement liés.
Hefpour n'a point mis une pareille obfcurité dans
fon alkaeft. Hellot rapporte que çe chimifte at-
tribuoitàla diffolution au nitrefijté par le zinc* ou
de la potaffe tenant de l'oxide de zinc* la propriété
de difloudrè tous les métaux & même de tous les
corps ; en un mot * que cette diffolution étoit l’al-
kaeftde ee chimifte. Cette prétention fe'rapproche*
comme on voit * de l'idée de quelques chimiftes, qui
penfent que l’alkaeft eft formé par les alcalis caustiques
j mais on apprécie bientôt le peu de fon-r
dement d'une pareille prétention. Glauber re-
gardoit comme un alkaeft * le nitre fixé * tandis
que Zwelfer vouloit que cette prérogative fût
accordée feulement à l'acide acétique ou vinaigre
radical* retiré de la diftillation du verd-de-gris.
A l k a e s t d e V a n h e l m o n t . C'eft à Vanhelmont
qu'on rapporte le plus ordinairement la
gloire d'avoir poffédé un alkaeft* 8c il en parle en
effet dans plufieurs endroits de fes ouvrages > mais
il n'exp.ofe nulle part la manière de le préparer*
ni ^ fa nature d'une manière affez claire * pour
qu on puiffe favoir de quoi il a voulu parler..
Les notions de l'alkaeft de Vanhelmont ontd'ail-
leurs été affez difcutées dans l'article général A l k
a e s t * pour qu'il foit inutile d'y revenir ici.
ALKAF1AL. ( Pharmacie. ) Expreffion employée
par quelques- écrivains arabiftes pour dé-
figner l’antimoine,
ALKAHOL ou A LCO O L, ( Pharmacie, y
Voye^ ce dernier mo,t.
/ A LK A LA C * A LKA LA T . ( Pharmacie.) Differentes
dénominations employées pair, les ata-
biftes & les alchimiftes * pour défigner le fel commun*,
ou muriate de foude * ou quelquefois une.
autre fubftance faline.
ALKALE. ( Pharmacie.y Expreffion des arab
l e s pour défigner l'huile ou la graiffe de poule *.
fuivant Johnfon.
ALK ANTUM, .( Pharmacie, ) C e ' mot * dit
Johnfon* lignifie le cuivre brûlé* ou fuivant.
quelques autres * une efpèce aromatique , ou.
l'arfenic.
A LKARANUM ou DUENEC f VIRIDE,
(Pharmacie/) Les alchimiftes défignoient par ces.
dénominations „barbares le fulfate d,e fer.
A l k a e s t d e R e s p o u r . Chaque alchimifte *
chaque adepte avoit fon alkaeft* & s'il falloir
mfifter fur toutes les efpèces ou tous les degrés
de cette folie * on trouveroit un grand nombre
de détails inutiles dans ce diéUoanaijrej. la plupart
A LK AN T o u ALM ARKASITA * ALOZET..
( Pharmacie. ) Expreffions des arabiftes pour dé-
figtier Je mercure.
ALKEKENGE > ou comme l’écrivent quelques
anciens alkakeng * alchekenge ou alque-
QUENGE. ( Pharmacie ) Dénomination arabe égale-r
ment adoptée par lesbotaniftes 8c les pharmaciens *
pour défigner une plante que les Grecs nommoient
halicacabos ou phyfaits. Les latins ont rendu cette
dernière expreffion par le mot veficaria * plante
à veffie * foit parce que Je fruit de cette plante
eft enfermée dans une forte de veffie membra-
neufe 8c pleine d'air * foit parce que* comme le
dit Pline * cette plante a une grande efficacité
contre le calcul 8c les maladies de la veffie.
On connoît plufieurs efpèces de cette plante j
la plus connue 8c la plus employée dans nos pharmacies
eft le phyfalis alkekengi de Linnéus * &
vulgairement coquerelle ou coqueret des François.
Cette plante croît naturellement dans la plus
grande partie de l'Europe * on la.trouve fur-tout
très-fréquemment dans nos haies, dans nos vignes 5
elle porte pour fruit une baie de la groffeur d'une
çerife * enfermée dans une large veffie membra-
neufe* formée par l'expanfion de fon calice ; cette
baie * molle * pulpeufe , fucculente * d'une belle
couleur rouge lorfqu'elle eft mûre* contient plufieurs
femences ovales 8c applaties dans leur maturité
> lorfqu'elles font fraîches * ces baies .ont
une faveur douceâtre, aigrelette * qui n'eft point
défagréable 5 auffi en Suifle * en Efpagne * voit-on
plufieurs perlonnes en manger avec plaifir j mais
il faut avoir l'attention de ne pas toucher au
■ calice* car il eft amer* & de ne pas écrafer
les femences fous la dent * car elles font un peu
âcres & amères ; la faveur de ces baies diminue
par la déification * 8c leur décoiftion dans
l'eau* fournit une couleur citronnée qui n'eft
point altérée par l'addition d'une folution de ful-
îate de fer..
Les anciens attribuoient à l'alkekenge un grand
nombre de propriétés médicinales. Les feuilles
étoient employées en forme de cataplafme* comme
un topique anodin 8c calmant * l'écorce paftoit
pour vulnéraire * mondificatif 5 les racfnes étoient
aftringentes 8c les femences. étoient regardées
comme un tonique * mais les baies fur-tout étoient
recommandées comme un diurétique rafraîchilr
fant 8c très - efficace contre l'embarras * le calr
.cul des reins 8c les maladies des voies urinaires 5
quelques-uns les vantoient égalemeht contre l'hy-
dropifie* la jaunifte* le crachement de fang*
le rhumatifme* 8c même contre la goutte : auffi les
baies d'alkekenge ont-elles été employées de mille
manières différentes 5 les uns en tiroient le fuc
par expreffion * qu'ils donnoient à la dofe d'une
once ou deux * d'autres prefcrivoient l'infiifion
ou la décoélion * .qui fe préparoit tantôt dans du
vin blanc * tantôt dans du petit-lait* dans, de l'eau
commune * ou dans une eau diftillée j quelques-
uns recommandoient de faire, infufer les baies
dans du vin en fermentation 5 plufieurs après avoir
defféche les baies* les réduifoienten une poudre
fine qu’ils mêloient dans des potions * ou qu'ils
donnoient fous forme de bol; d'autres fàifoient
ëpaiffiren forme d’extrait le fuc exprimé des baies *
par la diftillation * ils tiroient de toute la plante
une eau qu'ils fàifoient entrer dans les potions *
8c par l'incinération ils ènretiroient un fel alcali*
dont ils vantoient les vertus diurétiques. Outre
ces préparations fimples * nous en trouvons dans
les pharmacographes un grand nombre d'autres plus
compofées* ainfi Aèce* Paul d'Egine * Méfué, 8cc.
nous donnent la formule de différentes efpèces
de pafiilles j trochifques * pilules , élettuaires d’al-
kekenge * préparations qui * dans ces écrivains * 8c
dans beaucoup d’autres qui les ont fuivis* font généralement
défignées fous les noms de diaphyfalidon.
Nous. remarquerons à ce fujet que cette dénomination
grecque qui lignifie préparation avec le
phyfalis * fe trouve fiingulièrement altérée dans
le plus grand nombre des écrits des Arabes 8c
de leur copiftes. Ainfi*. par corruption du mot
grec diaphyfalidon * Avicenne nomme les trochifques
d aikekenge * dyfalidi dyfulidi ; Sérapiort
fous le nom de alejculindis 8c Halyabbas les appelle
apfolidie. Jean Langius* dans la defcrip-
tion de fes remèdes fecrets * donne la formule
d'un ferop d'alkekenge compofé * dont il vante
l'efficacité pour entraîner les calculs* & diffi-
per les affections du foie. Jean Faber * dans fou
myrotechium * fpagericum * décrit une quintefcence
d,alkekenge qui * fuivant lui * eft un remède admirable
conrre la jaunifte 8c toutes les maladies
des reins & des voies urinaires.
Horftius* dans fes ouvrages* Hoffer* dans fon
hercules medicus * Çauger* dans les éphémérides
des curieux de la nature* donnent les formules
de différentes liqueurs dont les baies d'alkekenge -
fontlabafe* & qu'ils difent avoir éprouvées contre
le calcul des reins. Le plus grand nombre de
nos difpenfaires modernes confervent encore la
formule des trochifques d'alkekenge * 8c quelques
praticiens, par habitude fans doute* par imitation
des anciens* les prefcrivoient encore dans quelques
cas.
Ces trochifques font compofés de la manière
fuivante :
Prenez Pulpe de fruits d'alkekenge.. deux onces,
Gomme arabique,
adragante-
Extrait de réglifle.
Amandes écorcées,
Semences de pavot blanc amères*
de chacun..................... quatre gros.
Semence d'ache.
Sticcin préparé * de chacun, deux gros.
Opium, . . . . . . . . . . . un gros^
Suc des feuilles d'alkekenge *
... quantité fuffifante,
»9 On pile dans un mortier de marbre des fruits