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toutes les températures , diffoluble dans les acides,
condénfée , concretée 8c organifée dans la chair
mufculaire , qu’on doit regarder comme le vrai
réfervoir de toute la fibre contenue dans le fang :
aufli en confidérant lesmufcies comme les organes
i'ecrétoires de cette matière fibreufe du fang, on
doit en fuivre toutes les modifications relatives a-
Ta quantité ou à la proportion qui s’en fixe dans
les organes, &: fur-tout par rapport à l’exclufic.n
.qu’ils paroi fient lui donner dans plufieurs circont-
tances morbifiques, dans la vieilleffe. & c ,
X V . Ces trois matières, l’albumine, la gélatine
& la fibre, dans un état de concrétion, de combi-
naifon deux à deux , trois à trois , & fur-tout dans
des proportions différentes , forment tous les fondes
des animaux ; on les fépare les unes des autres
par une analyfe fimple & facile ; elles forment
aufii beaucoup de liquides animaux, fur-tout -1 albumine
> feulement elles y contiennent moins
d’oxigène,pIus d’eau,8c y font réunies avecdes acides
, des fels neutres , &c. Il faut obferyer que la
gélatine eft auflî peu abondante dansies fluides ,
qu’elle T eft beaucoup ;.dans les fol-ides $ il paroît
quelle prend -fa nature de gélatine en pafiànt des
liquides dans les -foiides. L’albumine diffoute artificiellement
par les acides, prend des propriétés
analogues à celles de la gélatine.
XVI. La matière folide animale ou la fubftance
offeufe, eft encore un autre ordrë de compofition.
Une gi-ande quanti té d’un fel terreux prelqu entièrement
indiflbluble , ( phofphate de chaux-)
eft amafle dans le tiflfuou le parenchyme primitif
de l’ôs. Tel eft tout le myftère de la ftructure 8c
de la compofition de cet organe ; c’eft pour cela
que Tps donne de la gelee par la décoction dans
l’eàu , beaucoup d’huile & d’ammoniaque par la
diftillation j une fois bien calciné ou brûlé , l’os
n’eft plus que du phofphate calcaire mêlé de quelques
parcelles de carbonate , de muria.te & de
phofphate de fonde.
XVII. Quand on traite toutes les matières animales
precedentes, & fur-tout les liquides blancs
épaiflisou les organes blancs par l ’acide nitrique, on
en dégage une quantité plus ou moins grande de
gaz'azote & de gaz acide pruflique , qui ne paroît
être qu’un combinaifon c azote , d hydrogéné &
de carbone av.ec un peu d oxigène. A raefure que
ce changement de combinaifons-dans les principes
des matières animales a liéu par le moyen de l'acide
nitrique , il femble qu’elles repaffent à leur
ancien état de matières végétales, dont elles ne
different effentiellement,comme on i’a dit,que par.
la préfence de l’azote , & par une complication
plus grande dans le nombre des principes combinés
qui les forment. À in fi au lieu de compofés
££jnaires comme font les fubftances végétales, les
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matièréS animales font des compofés quaternaires
& même plus compliquées encore. L’azote eft le
quatrième principe primitif, qui eft ajouté à l’hydrogène
, au carbone & à l’oxigène.
XVIII, . Ai-nfl ;la converfion des matières végétales
en matières animales,qui ne confifte que dans
la fixation ou l’addition de l’azote, doit être con-
fidérée comme le principal phénomène de l’anima-
Iifation, lui Ceul-en explique'Jes principaux myltt-
res } & quand cette addition d’azote fera bien
.connue dans fon médianifme, la .plupart des fonctions
de l’économie animale qui l’executent ou qui
en dépendent, feront également .connues.
XIX. Ce qiï’on fait déjà fur ce dernter objet,
fe borne aux confidérations fuivantes : ce .n’eft pas
tant par une fixation d’une nouvelle quantité d’azote
que par la fouftraétion d’autres principes j
qui augmente alors la proportion du premier , que
ce phénomène a lien.. Dans la refpiration , le fang
laifl’e exhaler une grande quantité d’hydrogène &
de carbonefoit Amplement diflous dans le gaz
hydrogène , foit porté à l’état d’acide carbonique
par l’aéte même de la circulation, & dans le fyftê-
me vafculaire, fuivant quelques phyficiens. moder-
hes. L’hydrogène forme Y dans lés cavités d-.$
bronches , de l’eau qui s'exhale par Texpi.ration.
Une portion d5oxigène paroît fe fixer en même
temps dans le fang pulmonaire, & roulant avec ce
fluide dans les vaifteaux, il fe combine peu-à-peu
avec le carbone.;, de manière à former cet acide
carbonique qui fe dégage du fang veineux dans 4
poitrine. On conçoit qu’en dégageant ainfi une
grande quantité d'hydrogène & de carbone, la
refpi ration d’oit augmenter néceffairement la pro.-
portion de l’azote. L’étude qui refte à faire du
méchanifme des autres fonctions, conduira fans
doute à de nouvelles découvertes. plus importantes
encore que les précédentes 5 ce. qu’on a fait
dans ce dernier temps conduit naturellement a
.penf.er qu’on fera bien plus encore. L’analogie
d’adion qu’on a trouvée depuis quelques mois entre
la digéftion, la refpiration, la circulation & U
tranfpi.ration, a commencé à établir , fur de non-
nelles vues beaucoup plus foiides que celles qus
l’on poffédoit jufques-là , une phyfique animale
qui promet une ample moifîon de découvertes &:
d’avantages. Ce fera fans doute en fuivant ces
phénomènes de la digéftion & de l’accroilfement
dans les jeunes animaux, qu’on élevera fur ces
un édifice folide'. Déjà tout eft prêt pour ce grand
travail, plufieurs phyficiens fui vent ce nouveau
plan-,d.’expérience > une ardeur nouvelle née de c.e$
nouvelles conceptions, a.njme les favans q111
s’occupent de petite partie de la phyfique. !. a route
qu’ils viennent de s’ouvrir pa.ro/1 devoir les conduire
à des réful'tats plus précis & plus exads , que
tout ce qu’on a jufqu’à préfent avancé fur les fonç*
tions qui conftitypnt la vie des animaux.
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Application des Articles de' ce titre*
les fondions de l'économie animale, &fur-'tout,
La refpiration.-
La digéftion-.
L’hématofe.-
La tranfoi. ration;.■'
La fecrétion dé la'bile:
L’oflificadon & l’oftéogénie.
La nutrition.
Les maladies dépendantes de la dégénérefcencë
des humeurs $•
Les: concrétions animales-.-
1/adion .d® beaucoup de médicamens- fur lès
humeurs &e.--Y
Les arts- qui s’occupent du traitement des matières
animales y8c en particulier ceux du tanneur,
du corroyeur. ,-de préparer les différentes efpèces
de colles > du faiféur de cordes à boyaux > ceux
d’extraire les huiles , de travailler les cornes , les
es A.les écailles, 8c c.
T r T k e D O U Z I E M E .
D e l a d e s t r ù c t 1 o 2V' s p o n t a n é e d e s
MA- TI E R E s' V É G É T A L E S E T A N T M A Z E S. .
r.'Lorfque les végétaux & lèsanimaux font privés
de la vie , oulorfque leurs produits font enlevés
aux individus dont- ils faifoient partie , il s’excite
entr’eux des 'mouvemens-qui en détruifent le
tiffii & en- altèrent la compofition; Ces mouve-
mens cofiftituent- les diverfes efpèces-de-fermen^
tation. Le but de la nature en lés excitant,eft ma-,
nifeftement- de rendre plus- fimples lès compofés
formés par- la végétation-& l’àn.imàlifation de
lès faire -entrer dans de nouveTes combinaifons de
difiérëos^ genres: C ’eft une portion-de matière
quY employée pendant quelque‘temps à-la-fabrication
du Corps dés végétaux Si des animaux, doit;'
être rendue' après .la fin de leurs, fondions à de
nouvelles compofitions*
II. D’ après cette définition’ dé la fermentation
en général,, il femble qu’il devroity en avoir autant
de particulières & différentes qu’il y a de
matières“ v-égétalés ou animales - à changer & à
décornpoferj mais- plufieurs’- d’entr’elles; fuivant
une.niarche- ahalogùe-pour être amenées à ün état
de côir.pofirion plus fimple,- le nombre des fermentations
a été; porté à trois-efpèces faveir , la
fermentation vineufe, la fermentation acéteufe ,
la fermentation putride..
^II- La fermentation vineufe , eft, comme fon
uom 1 indiqué,celle qui produit le vin ou l’alcool,
i-a matière fucrée eft la feule <^ui l’éprouve lorf-
»? " !e,e^ étendue d’une certaine quantité d’eau,
& melée à une troilième matière yégétale ou »ni-
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male quelconque , foit extrait,fel, fécule, &c. c^r
il eft bien prouvé aujourd'hui que le fucre & l’eau-
feule ne paffent point' à la fermentation vineufe.
La fubftance fucrée eft fi abondante & fi généralement
répandue dans les matières végétales , &‘
même dans les matières animales,qu’il y a un grand
nombre dé corps fufceptibles de donner du vin
ou déformer de Lalcool. Tous les fruits doux &
Ancrés réduits en pulpe, &fur- tout leurs Aies exprimés,
éprouvent un mouvement lorfqu’ils font
à 15 degrés au‘moins dé température,* Jorfqu’ils
font en grande maife & fur-tout' ni trop épais ni
trop liquides. De-là la grande quantité de vins
diftérens, en y comprenant' fur-tout les décollions
dés grajnes^ céréales germ'ées & converties en
partie fucrée par la germination , & n;ême les
liqueurs vineufes faites avec le lait, le miel, le
Amgj.&c. '
IV. La fermentation vineufe s’annonce dans les
fucs fucrés par une augmentation de volume, la
formation d’une écume abondante qui en couvre'
la Airface, l’élévation de la température , le. dé--
gagëment de Beaucoup de gâz acide carbonique
la converfion d’une liqueur douce en un liquide
âcre j chaud & piquant.
V. La caûfe de cette fermentation paroît être
due à une décompofirion de l’eau, dont une grande
partie de l’oxigènê .fe portant Air lé càrborfe du
fucre,le brûle & le convertit en acide-carbonique.
En même-temps l’hydrogène de l’eau fe porte fur
la matière du- fucre, 8c en s’y"cômbihaht'donne
naiifance à l’accol j ainfi -l’on peut définir j’aicocl
du fucre moins urié certaine quantité de carhône -
ou . plus une certaine proportion d’hydrogène.
Cette théorie explique & la- formation de. ï’aci-
de carbonique dégagé pendant la feinentaticn
vineufe cellè de l’ajcool, ainfi que toutes
les propriétés de-ce nouveau produit.
VI. L’ alcool pur eft un liquide blanc , dhuie
odeur forte., d’une faveur chaude & âcre, vapo-
rifable à 64 degrés de chaleur , inflammable a
toutes les températures', donnant beaucoup d’eau
& d’acide carbonique en brûlant, ne réuandànc
point de fumée par fa combufticn, mifcibléà l’eau
en toute proportion, en ch a fiant Tâiv 8c une pa --
tiedu calorique pendant qu’il s’y combine, difibi-
vantles alcalis purs ou cauftiques, décompofant
les acides& fe convertiiTant en éther par cette
dé.compofition, diftolvant !c-s‘ fels neutres déli-
quefeens & beaucoup -de fels métalliques enlevant
aux végétaux l’huile volatile, l’arcme, la ré-
fine, le baume, un© partie de la gomme-rélîne &
plufieurs matières coîô\-antes, enfin utile à une
foufe d’opérations des arts par\toutes fes propriétés:
VIL Déjà l’on peut remarquer que la formation