
d’antimoine ( oxide d'antimoine fulfuré orange )
par les acides , des fcories du régule d’antimoine
leflivées dans l’eau. Mais comme les portions qui
fe féparent des premières font plus émétiques que
celles qui les fuivent, on fra&ure l’opération en
plufieurs temps , & on fe fert ordinairement du
troifième précipité. L’antimoine diffout par le fui•
fore de potaffe , n’eft point féparé du foufre comme
l’eft l’or uni à cette fubftance , & voici la rai-
fon que l ’auteur en donne. » L’or n’eft. uni au
foufre que par le moyen d’un alcali ^ & cette union
de foufre & d’alcali étant rompue , la combinaifon
ternaire de l’or ne peut plus avoir lieu ». Cette
différence dépend du peu d’attraftion de l’oxide
pour le foufre , & comme celui de l’antimoine a
beaucoup d’adhérence pour ce corps , il eft tout
fimplè qu’il ne le quitte pas pour s’unir aux acides
avec lefquels il en a moins.
E x p é r i e n c e X V I .
L’oxide fulfuré orangé d’antimoine mis fur un
charbon allumé , fe fond , fume & eft abforbé
dans l’inftant ; dans une cuiller d’or , il prend une
couleur noire ayant le brillant métallique.
E x p é r i e n c e ^ X V I I .
Parties égales de nitrate de potaffe & de, ces
oxides fulfurés , ne détonent que trés-légèrement.
E x p é r i e n c e X V I I I.
Les trois acides minéraux produifent en général
avec la même fubftance 3 du gaz hydrogène fulfuré
, mais l’acide fulfuricue développe beaucoup
de calorique 3 peu de gaz hydrogène fulfuré ;
l’acide nitrique produit suffi beaucoup de chaleur
& préfque pas de gaz hydrogène fulfuré ; l’acide
muriaticue au contraire ne dégage prefque point
de calorique 3 mais beaucoup de; gaz hydrogène
fulfuré.
E x p é r i e n c e X I X .
L’oxide d’antimoine des trois précipitations raf-~
femblées 3 fe comporte avec les acides de la même
manière que le kermès.
E x p é r i e n c e XX.
Le même oxide fulfuré de la première précipitation
, donne avec l’acide muriatique j de gaz
hydrogène fulfuré de plus qu’un pareil poids de
kermès.
E x p é r i e n c e X X L
Cent grains de la même fubftance de la troi- <
fie me précipitation 3 fourniifent avec le même
acide quarante-un pouces cubiques de gaz hydrogène
fulfuré.
E x p é r i e n c e X X I I .
Cent grains d’oxide fulfuré orangé d’antimoine
de la troifième précipitation préparée à la manière I
de G’oerting,ne donnent cuexinqpouces f de gaz.
E x p é r i e n c e X X I I I .
Cent grains du même compofé traités par
l’acide muriatique, fourniffent foixante-quinze parties
de foufre & vingt-cinq d’oxide d’antimoine
blanc : on obtient le même réfultat par la voie
fèche.
Du hernies minéral ( ou oxide d* antimoine fulfuré
| brun. ) \
Cette fubftance 3 dit l’auteur , faite fuivant le
procédé de la pharmacopée 3 eft analogue par fa
couleur brune rouffâtre au foufre doré d’antimoine
des trois précipitations.
E x p é r i e n c e X X I V .
II fe fond fur un charbon à l’aide du chalumeau,
il coule à fa furface & il fe dilfipe en fumée > dans
une cuiller d’o r , il forme une malfe noire éclatante
& qui a le brillant métallique.
E x p é r i e n c e X X V .
Il ne détone, de même que le foufre doré, que
très-légèrement aVeç le nitre ; les acides fe comportent
avec cette fubftance comme avec l’oxide
fulfuré orangé d’antimoihe, cependant l’acide ful-
furique étendu d’eau n’en altère point la couleur,
tandis que le même acide concentré lui fait prendre
une couleuiLblanche cendrée, ainfi que l ’acide
muriatique : l’acide acéteux ne lui fait éprouver
aucun changement.
E x p é r i e n c e X X V I .
Un quintal de kermès ne fournit que dix-neuf
pouces de gaz hydrogène fulfuré par l’acide muriatique
, on obtient cinquante-deux grains
d'oxide d’antimoine & 8 de foufre.
Il faut qu’il y ait eu une grande quantité de foufre
convertie en acidé fulfurique, car , comme
on verra.plus bas, le kermès en contient beaucoup
, & la petite quantité employée à former du
gaz hydrogène fulfuré eft infuffifante pour remplir
cette lacune.
En faifant le kermès par la voie lèche, Bergman
a obtenu de douze quintaux de fulfuré d’antimoine
fondus avec autant de nitrate de potaffe,y compris
les fcories , un peu moins de dix-neuf quintaux
d’une matière'brune. Pour obtenir le kermès contenu
dans cette malfe, on l’a fait bouillir dans environ
huit onces d’eau ; après l’avoir pulvérifé ,
on lailfe dépofer la liqueur & on la filtre au travers
d'un papier double ; on fait bouillir la malfe une
fécondé fois pendant quinze minutes dans la moitié
de l’eau employée ci-delfus ; on verfe enfuite
le tout fur le filtre ', la liqueur palfe claire & lailfe
dépofer en réfroidilfant trente-fix de kermès ;&
le fafran des métaux , qui reûe fur le filtre, pèfe
un peu plus de dix quintaux.
I_/oxide lulfuré brun d’antimoine ainfi prépare,
fe comporte de la manière fuivante avec les dif-
férens réa&ifs.
E x p é r i e n c e X X V I I .
Au chalumeau il préfente les mêmes phénomènes
que celui qui eft fait par la voie humide.
E xpérience
E x p É r i e n c i X X V I L I.
Avec le nitrate de potalfe il n’offre point de
différencé. ;
E- X P É R I ENCE ’ -X X I X .
Les acides lui. font éprouver les mêmes alterations,
que celui auquel nous le comparons.
E x p é r i e n c e X X X.
L’oxide blanc d’antimoine par le nitrate de po-
tafie bien lavé, fondu avec autant de foufre,fournit
un kermès parfaitement femblâble aux précé-
dehs.j fi l’on n’a employé dans cettë demie ré
opération que la chaleur fuffifante pour ramollir
la malfe. ■
C o r o l l a i r e .
La plupart des métaux, dit Bergman, s’uniffent
ail foufre dans un état très-voifin de là mètàl-
licité parfaite ; c’eft ce qui fait douter a quelques
perfonne’s qu’étant plus ôxidées, ces fubftances
fulfent encore fufceptibles de contraéter la meme
union ; mais M. Monnet a fait des expériences
dont plufieurs ont-levé tout doute à cet egard.
L’antimoine dans fou état prefque métallique avec
le foufre forme ce que l’on appelle le fulfuré
d’antimoinefur lequel l’acide ^ muriatique agit
plus facilement que fur l’ antimoine ifole', cè qui
indique qu’il contient déjà un . peu d’oxigene.^ Lé
verre d’antimoine ( oxide d’antimoine fulfuré Vitreux
) eft formé d’oxide d’antimoine & de foufre;
le foufre doré, le kermès & le fafran des métaux
font auffi des combinaifons de foüfré &
d’oxide d’antimoine ; mais qui diffèrent non-feulement
pkr la quantité d’oxigène., mais encore
par celle du foufre; & c’èft fur-toüt le dernier
qui fait varier leur .couleur. Celles de ces préparations
, qùi en contiennent beaucoup, ont
une belle couleur, & celles où ce corps^ eft
plus abondant ont une couleur brune, rouffâtre.
Bergman croit, avec raifon fans doute, que c eft de
la quantité plus ou moins grande d’oxigène que
dépend l’aftion variée de ces préparations fur
l’économie animale , & il dit à l’appui de cette
affertion , 'que l’antimoine exempt d’oxigène a
à peine une vertu fenfible en medecine, que le
lulfure d’antimoine eft Amplement diaphoretique
& diurétique, que le kermès agit plus.lentement
que le foufre doré , le fafran des métaux &
l’oxide fulfuré vitreux, & que l’oxide blanc qui
eft très - chargé' de ce principe eft tout-à-fait
inerte. « Ceci nous fait voir , ajoute-t-il, que
» l’antimoine eft innocent tant qu’il eft pur ,
n que la moindre addition d’oxigène le rend aélif,
» que quand cette quantité augmente beaucoup
Chimie• Tome II»
» il devient tin purgatif violent, ou émétique,
» & que quand enfin il. eft entièrement lature
» de ce principe, il devient de nouveau paint
» relativement- aux organes des animaux J-e
foufre, comme on le fait, eft un remede quina
pas d’effets violèns : eft-il combine avec 1 oxide
d'antimoine, il en augmente la vertu ; mais. ce
n’eft pas feulement par la combinaifon qu il produit
cet effet, c’eft fur-tout en partageant loxi-
gèrie que l’antimoine contient; & 1 oxide blanc
d’antimoine & le foufre donnent un verre éme-
tiq'uei quoique l'unfe l’autre feparement ne le
fulfent pas. « Perforine n’ignore , continue lau-
» teur , que toutes les préparations que nous
» venons d’indiquer ne contiennent du foutre »î
mais quelques chimiftes ont penfé que 1 une den-
tr’fellés, (le'kermès) contenoit aufli de 1 alcali,
ce'qui à la vérité,-arrive fouvent ; mais, cette
fubftancë ’ êft-elle un principe néceflaire ? c ett ce
que. Bergman croit être en droit de mer, & le
kermès formé dans l’expérience V i l par 1 acide
muriatique , eft un argument bien fort pour Ion
féntinrent. Que l ’on nôbjeélepas à cette affertion
la formation du gaz hydrogène fulfuré qui a lieu
avec lès acides & le kermès, puifque nous avons
vu que l'oXide d’antimoine pur combine par la
fufion avec le foufre a offert le .meme phénomène;
il füffit pour eela qu'il y ait entre ces
deux fubftances une combinaifon intime ; c eft
fans'doute cette expérience qui aura induit les
chimiftes en erreur. , , .
La formation du gaz hydrogéné fulfuré n exige
point la préfence d’un fulfuré alcalin quelconque ;
il fuffit qu’il y ait enfemble du' fo u f r e d e lean
& une fubftance dont Pattraftion pour I acide
fulfurique foit plus grande que pour le fourre,
& il arrivera ce qui arrive à tout fulfuré qui a
le contafl du’ calorique & de l’eau, ou de l’eau
& d’un acide, excepté cependant 1 acide nitrique.
Dans l’un & l’autre cas , l’oxigène de l'eau fe
porte fouvent en même-temps fur le métal &
fur une portion du foufre; mais 1 hydrogéné dont
la féparatiôn a lieu en même-temps, s empare d une
autre pprfion du fdiifre, ;abforbe du calorique ,
& prend la forme d’un fluide elaftique.
Une autre queftion que Bergman fe propofe ,
c’eft de favoir fi É antimoine demande differentes
dofes de foufre pour être faturé, fuivant qu il
eft plus ou moins chargé d’oxigene. ^
i f interroge les expériences, & il n offre pour
réponfe que leurs réfultats fimples. Un quintal
de fulfuré d’antimoine contient 74 livres de métal,
(expér. VIII) le kermès préparé fuivant lapharma-
copée deStockolm en contient 52 livres, (expér.
XXX) & le foufre doré 2 J livres, (expér. XXIV
6 X X V ) Il fuit naturellement de ces faits que
le foufre eft exprimé relativement par 2 6 ,4 8 8c
7 e livres ; car le nombre qui dans le premier cas ,
indique la quantité de métal, détermine dans
celui-ci celle du foufre, 8c que plus 1 antimoine
K r