( V o y l'article de cet acide dans le premier volume.)
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Il pafl’e après cet acide, lorfqu’on dillille le benjoin
, une nuile volatile qui n’eft pas très-abondante
, puis beaucoup de gaz hydrogène carboné.
Il relie un charbon qui contient quelques atomes
de potaffe, de fulfate & de muriate d’alcalis & de
fer.
Chauffé avec le contaél de' Il air, le benjoin:
s’allume & brûle fans répandre une grande flamme,
mais en donnant beaucoup de fumée.;
L’eau bouillante le fond & en.fépare-l’acide
benzoïque 3 mais jamais complètement, parce qu’il
eft enveloppé & défendu par la'.réfine. En ajoutant
un alcali 8e fur-tout de la chaux à. beau, on
enlève tout-à-fait l’acide benzoïque du benjoin,.
c’ ell même par ce dernier procédé qu’on.extrait
aujourd’hui cét acide. On précipite le bènzoàte
calcaire par l’ acide muriatique§ qui ‘a plus d’affinité
avec la chaux que V en a l’ acide benzôiqûë ;
celui-ci, comme beaucoup moins diiToluble-que
le muriate calcaire, fe fepare fous la forme, de
criftaux très-petits. Kaye^ l hiiloire dë cet acide
dans le prëmier’ volume.
Les acides concentrés décompofent le benjoin
comme toutes les autres'fubftànces. végétales, 8e
mettent à nud beaucoup de.charbon ; voilà pourquoi
il noircit par le côntaét de l’acide fulfuriquê
concentré..
L’alcool diïTout le benjoin; l’eau fépare la,réfine
de cette diffolution fous la forme, de globules
blancs qui prennent l’apparence du. lait .voilà
pourquoi on nomme çefté -préparation j j â p B
ual; pendant cette précipitation, l’acide benzoïque
qui eft diïfoiuble dans l’eau comme dans falcool,
refte en effet diffous dans le mélange de ces deux
liquides j 8c il n’y a que la réfine qui foit précipitée.
Le benjoin fert dans les parfums. On ne l’emploie
en chimie que pour fe procurer l’acide benzoïque;
il entre dans plufieurs conapofitions pharmaceutiques.
BENJOIN. (Vharmaci î . ' )dulcis. Baume
d’une odeur charmante 8c agréable, qui coule par
incifien d’un arbre des grandes Indes j que l'on dir
foit être autrefois un laurier ; Linnéus pere l’ayant
cru d’abord, l’a enfuite attribué, au croton benjoin ,
Linnéus fils l’a fuppofé après découler d’un- grand I
arbriïfeau , qu’il a nommé termînalia benjoin,, que
nous nommons badamitr 3 mais M. Driander ayant
eu des renfeignemens certains de Sumatra fur la
véritable exiftence de cet arbre , en a donné une
defcription angloife dans le foixante-dix-feptième
volume des tranfaélions philofophiques de Londres,
fous le nom de Jlirax benjoin.,
11 faut choifir le benjojn en malle,: pur, odor
ant, inflammable, brillant, pefant, donnant Fa.
ciiement fa teinture dans l’efpnt-de-vin, en larmes,
ayant des taches comme des amandes çaffées. H
eft apéritif, peéloral, fondant, nervin, réfolutif,
antiafthmatîque, antiputride, cofmétique, ophtalmique;
on l’ordonne en poudre depuis dix à
trente grains dans des potions cordiales, pour exciter
la diàphbrêfe, dans les fièvres malignes putrides,
rougeoles, petites-véroles, pour s’oppo-
fer -à la corruption ; ori en a vu de très bons effets;
Oh le met auifi dans les-potions béchiques,
pour débarraffer les poumons. Il a peu d’aétion i
l’extérieur, malgré cela on le fait entrer dans des
onguens 8c emplâtres : fi l’on en mâche, il calme
les douleurs des dents. On fe fert, de fa teinture
pour déterger les. vieux ulcères. Il convient en
fumigation pour purifier ! l’air des apparteniez.
Les parfumeurs l’emploient dans leurs paftilles &
leurs caffolettes. 11 lait partie de f encens, com-
pofé, que l’on brûle dans les cérémonies du
culte.
Leu benjoin entre dans l’eair générale, l’eau de
miel royale, la poudre céphalique odorante de
Charas, la poudre fumigatoire, l’elprit balfami-
que'de Schwerin, le baume dp Commandeur,
le baume apopleéiiqüe, les pilules:de fîirax, le
baurné traumatique,, la poudre,, pour embaumer
les corps, les' cfpèces pour eucuphes, l’huile de
feorpion compofée, l onguent nervin, 1 emplâtre
ftomachïque, l’emplâtre céphalique, la pommade
blanche, le,mélange mufquê, les paftilles,odo- J
. rantës pour fumiger. . ;
L’on prépare1 lès fleurs' de’ benjoin par la fir-
\ blimation-,1 elles- entrent dans tes tablettes; de
: fôüfre compofées , les pilules balfdmiques de
Morton y les pilules pectorales de la pharmacopée 1 d’Edimbourg j-8c dans l'onguent contre l’a galle;
L’on retire du benjoin un efprit & une -huile
par la diftÏHatiôn ; l’huile'entre dans lè .baume’de
Leitoûry'-lè baume -hypnotique.-Sa teinture'sjopère
par l’alcool ; quelques- gouttes niélées avec l’ew
forment le lait virginal. La pharmacopée :d‘Anf-
bourg offre la manière de. préparer 8c ;de co.mpofer
les troc’hifques, de benjoin , de -Tenzel ; la -pharmacopée,
de, Virtemberg donne la préparation
d’une effence de benjoin fimple ,, 8c mèn?e; d une
compofée. . :
-. - - (M. WIIXEMET.}:
B EN O IT E , GA-LIOTE ouRECISE. .(?/'•)
Geum urbanum. Caryqpliyltata yulgaris. G . Bl-2,1 ‘
Plante eurppée'rtne^rufuejle , pérennefte,jndigënç>
qui le, trouve prefqqe •toujours dans -fo -haies ;p?es
des habitations a La r acine exhale, .une- pdpur douce
de gérofle , fur-tout lorfqu’elleteft récente. hhe *
un goût amer 8t. un. peu aftringent. 0n la
mande infufée dans du vin pour la variole, les c
vresfmalignes i& autres. Elle elt aphr.Qdifiacjuej
incifive , apériÛYe , réfQlutive, vulnéraire , u
rme tonique* céphalique, vifcérale3 pectorale, ;
vermifuge, carminati ve', fudorifique , propre dans
la fuppreflion des.règles i la cachexie , les. pâles
couleursles fleurs blanches les contufions,
les chûtes , la diarrhée, la. dysenterie , les ca-
tarres ÿ .les fluxions , les palpitations , le flux cé-
liaque, lajauniflfe, les catarres, l’inamtinence
d’urine 3 le crachement de fang, les-hémorrhagies,
pour affermir le ton des fibres de Fefto-
mac. Elle, eft aufli recommandée, en-poudre fur
les cancers, ainfi quJen décoéyph.- On la donne
en fubftance depuis demi-gros jufqu’ à un gro's 5
en décoâion & en infufion depuis deux gros juf-
qu à demi-once pour chopine d'eau..
Il faut recueillir au printemps, la racine de be-
| i| | | & la faire fécher aveç précaution. Elle
entre dans Feau générale, 1 eâü ‘ épileptique 3 la
thériaque d'Andrpmaque.
La racine de benoite .eft encore; excellente pour
raccommoder le vin gâté 3 donne une faveur agréable
à la bierre j & peut fervi.c à, la confection dés,
cuirs; ^
Rodolphe Boerhaave 3 membre de la fociété
royale de médecine .de Co.penhaguç^ a publié un
intéreffant écrit fur la benoite, présentée comme
un nçuveau remède.,; qui peut être fubftitué non-
feulement dans les fîèjvres intermittentes, mais
encore dans plufieurs. autres; maladies- Cet écrit
parut d’abord en Latinenfuite traduit en Allë-
raa:nd-3.& a reçu les honneurs de plufieurs éditions
latines Bè aUemandes. M. Boerhaave y réunit une
foule d'obfervations fatisfaifantes, fur la propriété
fébrifuge de la racine de. benoîte , &, plufieurs expériences
faites pour cohftater remçàGité a%tifep-
tique de; cette ..plante, lune. & Faiitre, fuivant
Iniy. fupérieurqsau quinquina^i un ■ motçeàu de
viande humeéféè avec dé: fé^u SçVfauproùd^ée de
quinquina, a .contràété’ de fa'puanteur ’ayant un
autre traité de même avec la benoîte 5 il y a plus’,
ce dernier, après avoir été féché, a exhalé une
odeur de. gérofle.,, tandis que celui'pour lequel on
avoit employé Féçorçe du Pérou fnfeétoit par fa
fétidité. Selon notre auteur 3 les propriétés^ de la
benoîte, font fébrifuges;, fortifiantes, bàlfâmiqûëS,
légèrement aftrîngènies, nervikes^. ahtifpafrnodi-
ques.j antifeptiquèsi II Fa adminiftrée avec les plus
Brands fuccès dans les fièvres intermittentes, dans
la débilité des:forces digeftives,. dans la diarrhée,
ks coliques venteufes, les affeélion'S feorbutiques,
Ipafmodiques & hyftériaües, les hémorrhagies, le
facilement, le pifiemènt dé fang, la trop grain de
anondance dès règles , pour 'réveiller promptement.
les forces. 0n1a donne éh pbudre', en élec-
ÎUaire 3 en décoéHob 3 en effence. Une once de
c.ette dernière ou demi-oncë 3 fiiffifènt Ordinaire-’
jnent pour la, guérifôh dés fièvrès intermittentes,
^^.^^vrage eft termifté-par jes çbfejYatioas de
divers, médecins de Copenhague 3 qui viennent à
Fappui des fiennes.
’ L'ufage ’de là racine de benoîte eft falutaire aux
vieillards; Les feuilles de cette plante ne font pas
fouvent employées', les aiftés de Berlin difent
qu’appliquées fur les ulcères^ elles les mondifient ;
on a dit aufli qu’en topique fur le poignet avant
l’accès 3 elles guériffoient quelquefois les fièvres
intermittentes -, prifés en infufion 3 elles font recommandées
contre la goutte. Elles font mangées
par une grande partie des animaux.
• , C M . W i l l e m e t . )
BENOITE AQUATIQUE. ( Pharmacie. )
Geum rivale. CaryophiLlata riva lis. Scop. Carn. $6$.
Cette plante fe trouve dans les endroits humides.
Ses racines font cylindriques,, touffes, ou brunes,,
de la groffeur ci’une plume d’oie , ont la propriété
d’être aftringentes, vulnéraires, contre la dyflen-
teriè,. lesfièvres intermittentes, propres aux tanneurs.
Elles font; introduites depuis peu dans les
pharmacies de Suède.
Cette bénoite eft aimée du bétail.
( M. W l L L E M E T . )
B e n o î t e D E S fM o n t a g n e s . ( Pharmacie. ) Geum
■ rnontanum. CaryophiLlata montana. Matth. Diofc,
13:62. Cette éfpèce; croît fur plufieurs hautes mon-
tàgnès dè la France, delà Suifîe, d’Autriche,
Tes Pyrénées. Elle poftede les mêmes vertus & propriétés,
que la précédente.
(M . W l X L E M E T . )
B e n o î t e d e V i r g i n i e . ( Pharmacie. ) Geum
Virginianum..Çaryophyllata Virginiana. Herm. Pa~
\rad. Cette efpèce appartient à l’Amérique fepten-
;trio,nale. Qn.laë cultive au jardin du roi elle eft bi-
Tannuelle, fa racine- efttrès-vantée.par les Indiens,
comme anthelmintique. Linning en. a obfervé de
bons effets, elle fe donne à petite dofe. On la-,
trouve dans les pharmacies de la nouvelle Ecoffe^
. &„de la Virginie? elle fert dans-eette hémifphèrer
contre les fièvres, intermittentes j. elle eft en outre;
aftringente..
fM . W l L L E M E T . )
BjENZOATES.. On nomme b encoures lès com-
combinaifons falines neutres de l’acide benzoïque
avec les bafes terreufesalcalines & métalliques.
Ces composés font encore très-peu connus.. MM.
Sçhéele &.Eichtenfteimqui ont décrit avec beaucoup
. de foin les-propriétés de l’ acide benzoïque, n’ont
'prefque tien dit de fbn union,avec les terres, les;
alcalis & les-oxides métalliques. Nous rappellerons
, ici que l’acide benzoïque éft volatil, très-odorant,
fufible,; plus âcre & aromatique qu’acide, qu’on.