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parties de quartz ou caillou pulvérifé , fut* une
de cobalt, avec les fels ou flux ordinaires en cette
circonftance > mais fi le verre de ces effais eft d’une
couleur bleue plus foncée que celle d'aucun des
échantillons fervant de modèle , on procède à
un nouvel effai avec addition d’une plus grande
quantité de caillou , comme de fix ou même neuf
parties fur une de minerai , alors ce minerai eft
payé aux compagnies qui en font la livraifon à
la fonderie 3 beaucoup plus cher que lorfqu’il ne
peut colorer d’une nuance donnée, que trois
parties de quartz 5 lorfqu’un minerai fondu avec
trois parties de quartz , donne une couleur bleue
femblable à celle du modèle qui porte trente
livres pour taxe 3 le quintal de ce cobalt.eft payé
ce prix 5 mais fi avec fix parties de quartz ce
minerai a donné une couleur femblable , il eft
payé le double 3 c’eft-à-dire, 60 fiv. & 90 liv.
Si avec neuf parties de quartz il a produit un
verre de la même intenfité de couleur 3 il eft rare
que le cobalt foitpayé auffi cher, parce qu’il en eft
peu qui puiffe fupporter autant de quartz , 8c
fournir une belle couleur : les prix ordinaires font
depuis 20 liv. jufqu’à 48 liv. 15 f. le quintal à
Joachimfthal en Bohême 3 où la taxe du minerai
de cobalt fe fait ainfi que nous venons de la rapporter.
La taxe des minerais de cobàlt eft un peu différente
en Saxe j elle a été réglée depuis 22 liv.
10 f. jufqu’à 45 liv. le quintal j on n’ y ajoute ,
dans les effais que l’on en fait , qu’une partie de
caillou fur une de minerai 3 8c on y compare les
produits aux échantillons , ce qui en détermine le
prix 3 mais il eft permis aux compagnies de faire
répéter les eifais en y ajoutant beaucoup plus de
caillou ou quartz 3 ainfi que cela fe pratique en
Bohême, d’où il arrive que lorfque le cobalt eft
d’une excellente qualité 3 il fe paye beaucoup plus
cher que ne le porte la taxe 5 enfin fon prix va
jufqu’à-90 liv., 8c même quelquefois à 135 liv. le
quintal 3 faifant le double ou le triple de 45 liv. 3
qui eft la plus Forte taxe portée par le tarif.
Dd la fonte en grand des minerais de cobalt pour en
faire Vd{ur.
Tous les fourneaux dont on fe fert pour cet
objet font à réverbère, c’eft-à-dire, qu'il n’y a
que la flamme du combuftible qui opère la fonte
du cobalt 8c des fubftances qui lui font ajoutées.
Mais ces fourneaux diffèrent dans leur conftruc-
tionj les uns, comme en Bohême, font quarrés
tant intérieurement qu’à leur extérieur 3 les autres
font ronds & confomment moins de bois : ce
font les Saxons qui, les premiers, leur ont donné
cette forme. Nous allons détailler les parties'de
ce fourneau exécuté à la fabrique d’azur de Scknée-
berg en Saxe. Voye^ la planche qui repréfente
Je fourneau 9 % fon explication.
a z u
La figure première eft le plan du fourneau à U
hauteur de fon fol.
La deuxième figure 'eft le plan fupérieur du
fourneau, où l’on voit fix grands creufets E , &
un trou au milieu pour le paffage dé la flamme.'
La troifième figure eft la coupe du fourneau
qui fait voir 3. creufets, la chauffe H & le cendrier
L : l’on voit auffi en N l’intérieur du fourneau
fervant à fécher le quartz pulvérifé, qui
pour cet effet, reçoit la chaleur par le petit conduit
M.
- La figure quatrième eft l’élévation du fourneau
de fonte 8c de celui fervant à fécher le quartz qui
en fait la continuation.
Procédé de la fonte.
Nous avons déjà dit que l’on grille, pulvérifé
8c tamife le cobalt avant que dé le foumettre à la
fontes nous avons auffi dit qu’il faut, au préalable
, s’être affuré par des effais en petit de la
qualité plus ou moins colorante, afin de pouvoir
déterminer les juftes proportions de quartz ou
caillou qu’il peut fupporter pour faire une couleur
donnée 5 mais comme il arrive fréquemment
que l’on a de plufieurs efpèces de cobalt dont les
qualités font différentes & dont on veut compo*
fer des mélanges avant que de les foumettre à la
fonte, il faut en ce cas bien favoir déterminer
les proportions de chaque variété de minerai &
des additions du caillou 3 par exemple, l’on aura
un minerai qui pour faipe une couleur füivant un
échantillon donné, pourra fupporter 6 parties de
caillou, tandis que pour faire la même nuance l’on
voudra faire entrer dans la fonte un minerai qui
ne peut porter que deux parties de quartz : il s’en
fuivra qu’en mêlant ces deux minerais à parties
égales, il ne pourra être ajouté que quatre parties
de caillou fur une partie des deux minerais réu-
-nis3.il. en eft de même de toutes les autres variétés
qui exigent plus ou moins de quartz. Mais
en, général, il n’y en entre que deux à trois parties
fur un mélange de minerais différens.
Nous allons en rapporter un qui a été fait en
notre préfence à Platten en Bohême.
Sur deux quintaux & demi de minerais différens
, on ajouta fix quintaux de quartz réduit en
fable fin au bocard, lavé, tamifé & féché dans le
fourneau-, & 281 livres de potaffe calcinée avec
un quintal de Verre d’azur impur qui fe précipite
dans le grand réfervoir lors des lotions que l’on
en fait, ainfi que nous le dirons plus loin. L’on
ajouta à ce mélange 40 livres de farine d’arfénic,
ce qui fait en tout 1271 livres de matières que
fon fit entrer dans les fix creufets E de la figure
deux 3 ces creufets ont 19 pouces de diamètre
Idans le haut, 16 pouces dans le bas, 8c un p S de hauteur, le tout dans oeuvre.
Nous obferverons ici qu’il eft tr è s - im p o r ta n t
d’employer dans les mélanges le quart?, le plu*
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pur & com m e o rd in a ir em e n t il e f t t r è s -d u r 8c
difficile à b o c a r d e r , o n lu i fa it fu b ir u n g r i l la g e ,
ce qui l’ a t t e n d r i t , 8c lo r fq » i l a é t é b ie n p u lv é r i fé
par les p ilo n s d u b o c a r d , i l e f t b ie n la v é 8c e n fu i te
fé ch é , ainfi q u e n o u s l ’ a v o n s d é jà d i t .
Au lieu d e q u a r t z en m a ffe s q u e l’ o n p r e n d d e s
filons des m in e s , o u q u e l’ o n ram a ffe dan s le s r i vières
, o n y p e u t em p lo y e r d e s fa b le s q u a r t z e u x
lorfqu’ils n e fo n t pas m ê lé s a v e c d ’ a u tr e s fu b f tances.
L e m élan ge d o n t n o u s a v o n s r e n d u c om p te fe
porte a v e c d e s c u ille r s p a r le s p e t i t e s p o r t e s G
du fou rn eau. Voye^ la f ig u r e 4 . 11 y a a u ta n t d e
petites p o r t e s , q u i f e r v e n t d ’ o u v r e a u x p o u r l e p a f fage'de
la f lam m e , q u ’ i l y a d e C r e u fe ts 3 o n lè s
boiiche en p a r t ie a v e c d e s b r iq u e s fa it e s e x -
près.
On fait un grand feu dans la chauffe, 8c lorfque
[ la matière commence à devenir pâteufe, on l’a-
[ gite de temps en temps avec des crochets de fer 5
[il faut ordinairement huit jufqu’ à dix heures d’un
feu continuel, pour que le tout foit parfaitement
vitrifié, ce dont on s’affure en en prenant un peu
dans une cuiller, que l’on jette dans l’eau froide
& que l’on examine, pour voir fi le verre eft net
i & bien homogène, fans bulles ni grains 5 alors les
deux ouvriers qui conduifent cette fonte3: avec
I chacun leur cuiller de fer, puifent l’azur dans les I creufets 8c le portent dans une grande caiffe pleine
1 d’une eau qui s’y renouvelle inceffamment, afin
| qu’elle conferve fa fraîcheur autant qu’il eft pof-
I fible, car plus cette eau eft froide & plus le
J verre d’émail s’étpnne, s’attendrit 8c s’éclate en
[plus petites parties, ce qui le rend plus aifé à
I broyer, ainfi que nous le dirons ci-après. I Âufli-tôt que les crèufets font vidés, on. les.
Iremplit d’un nouveau mélange 3 l’on, continue, ainfi
|ffans,.,interruption, auffi long-temps que le four-
rneau n’a pas befoin de réparation, ce qui va de-
' puis quatre jufqu à fix mois. Lorfquil fe cafte un
[creufet, on le remplace par:Un autre, mais comme
p grande chaleur du fourneau le feroit éclater s’il
r y étoit mis f r o id , , o n a fo in d e n e l ’ y in t r o d u ir e
[que lo rfq u ’i l a é t é r o u g i pa r d e g r é s dan s un a u -
[ tre fourneau.
Il eft b o n d ’ o b fe r v e r ic i q u ’ il, fe t r o u v e p r e fq u e
[•toujours au fo n d d e s c r e u fe t s u n e m a t iè r e e n fu.-
['uon, p e fan te 8c r é g u l i è r e , q u e le s A llem a n d s
rappellent fpeijf3 c om p o f é e d e p lu f ie u r s fu b f tan c e s
»métalliques 8c d em i -m é ta ll iq u e s ,. 8c fu r - t o u t d e
j beaucoup d ’ a r fé n iç : e n B o h êm e c e t t e m a t iè r e ré -
iSuline s’é c o u le d e s c r e u f e t s to u s le s d e u x o u t ro is
[Jours, par u n p e t i t t ro u p r a t iq u é à. c e t e ffe t, à la
i partie in fé r ie u r e d e c h a q u e c r e u f e t . E n S a x e , .a u .
| contraire, e l le s’ e n lè v e a v e c le s d e rn ie r e s c u i l le -
^ a/' u r , & o n la fa it c o u le r dan s un m o u le
N e fer. ro n d a v a n t q u e d e p o r t e r l e v e r r e d ’ém a il
f aiîSi eau 3 ^ co rnm e ü s’ ém a n e d e c e fpeijf u n e [ u,mee p u r em en t a r f é n i c a le , o n a fo in d e p la c e r le.
j tooiiJe de man ière , q u ’ e l le p u iffe en filer, u n e p e t ite .
ch em in é e m é n a g é e dans l ’ un d e s p ilie r s d u fo u r n
e a u j & a fin d e f e g a ra n tir d e c e t t e f u m é e , l e s
o u v r ie r s p r e n n e n t la p r é c a u t io n d’ a v o i r un m o u c
h o i r d e v a n t la b o u c h e . '
11 p a ro î t r a p e u t - ê t r e fin g u lie r q u e l ’o n fa ffe fu b i r
un e torréfaction au m in e r a i d e c o b a lt p o u r e n d i f -
f ip e r le s p a r t ie s a r f é n i c a le s , 8c q u e dans le s m é la
n g e s o n fa f fe e n t r e r d e la fa r in e d ’ a r fé n ic 5 l e s
A llem a n d s d ife n t q u e c e t t e a d d i t io n e f t n é c e f fa ir e
p o u r a id e r la v it r i f ic a t io n d e s m a t iè r e s , q u i s’ o p
è r e d’ au ta n t m i e u x , q u e l ’ a r fé n ic e n s’ é v a p o r a n t
le s f o ü l è v e e n fe fa ifa n t jo u r au t r a v e r s d e la c r o û t e
d é jà v i t r i f ié e d e la f u r f a c e , 8c q u e la c h a le u r f e
c om m u n iq u e p a r c e s v o ie s dans t o u t e s le s p a r t ie s
d u c r e u fe t .
L o r fq u ’ o n a u n e c e r ta in e q u a n t i té d e fpeijf, o n
fa it u n e fo n t e d e to u s le s c u lo t s dan s d e g r a n d s
c r e u f e t s , 8c o n le m o u le d e n o u v e a u en g â t e a u x ,
d o n t o n e x t r a i t , p a r la l iq u a t io n , l e b ifm u th q u i
y e f t c o n t e n u , 8c q u i s’ en d é g a g e c om m e l e p lom b
f a i t d u c u iv r e à u n d e g r é d e c h a le u r c a p a b le d e
l e fa ir e c o u le r fans fa ir e fo n d r e le s a u tr e s m a t iè r e s
q u i c o n t ie n n e n t fo u v e n t b e a u c o u p d ’ a r g e n t . L e s
S a x o n s o n t un p r o c é d é p a r t ic u lie r p o u r c o n c e n t r e r
c e m é ta l p r é c ie u x dan s un p e t i t v o lu m e d e fpeijfs
q u ’ ils t r a it e n t e n fu i te a u x fo n d e r ie s p o u r l ’o b t e n i r t
ils fo n t m y f t è r e d e c e p r o c é d é .
L a c o n fom m a t io n d u b o is d e c o r d e p o u r là
fo n t e d u c o b a lt dan s l e fo u rn e a u q ue’ n o u s a v o n s
d é c r i t , e f t , p a r . f em a in e , d e h u i t m e fu r e s 8c d e m
ie t o u t au p lu s , c h a q u e m e fu r e c u b a n t c e n t d i x
p ie d s - , c e q u i f a i t n e u f c e n s q u in z e p ie d s c u b i q
u e s . L e b o is q u e l’ o n em p lo ie à S c h n é e b e r g e f t
du fap in .
C h a q u e fou rn e au - p r o d u i t p a r 2 4 h e u r e s a u
m o in s q u in z e q u in ta u x d e v e r r e d’ a z u r , q u i , a u
fo r t i r d e la c a if fe r em p lie d’e a u , e f t p i lé à. fe c :
fo u s le s p ilo n s d ’u n b o c a r d , 8c c r ib lé .
A p r è s que . l’ a z u r a é t é b o c a r d é , i l e f t l iv r é au x
m o u lin s , o ù i l e f t b r o y é l e p lu s fin p o f f ib l e , a in ft
q u e n o u s l e d iro n s a p r è s -a v o i r d o n n e , u n e d e f c r ip -
tion. a b r é g é e d e c e s m o u lin s .
U n e r o u e m u e pa r l’ e a u , m e t d e u x m o u lin s en«
m o u v em e n t 5 à l ’ a rb r e o u a x e d e la. r o u e , fo n t '
f ix é s d e u x r o u e t s d e 4 p ie d s 8 p o u c e s d e d ia m
è t r e , a rm é s ch a cu n d e 4 0 d e n ts q u i e n g r e n e n t
dan s d e u x la n t e rn e s v e r t i c a le s p la c é e s au^deffus--
de s m o u lin s , d o n t le s a x e s d e f e r a u xq u e ls e l le s
fo n t f i x é e s , t r a v e r fe n t le s m e u le s .fu p é r ie u ie s q u i
o n t t r e n te -d e u x p o u c e s d e d iam è t r e 8c o n z e p o u c e s
8c d em i d’ é p a i f fe u r ; c e lle s du. d e ffo u s q u i f o n t
fix e s , fo n t d e m êm e é p a i f fe u r ,. mais d e t r e n t e -
h u i t p o u c e s f ix lig n e s d e d iam è tr e . L e s -m e u le s dm
d e ffu s & d u d e ffo u s d e c h a q u e m o u l in , . f o n t r e n fe
rm é e s dan s u n e c u v e d u d iam è t r e d e la. m eu le -
in fé r ie u r e , mais a f fe z p r o fo n d e s p ou r, q u ’ elle s -
e x c è d e n t le s m e u le s fu p é r ie u r e s . d e h u i t à= n e u f
p o u c e s -,, afin q u e l ’ e a u c h a r g é e d’ azu r , y- fo i t r e t
e n u e , tou te s - ces- m e u le s f o n t d’ un g rè s , m ic a c é ;
. t r è s -d u r - *-T a x e des. la n t e rn e s eft. t e rm in é e n .p iv o t .»