
terres tenant argent * depuis le gris fale jufqu’au
brun foncé. ; ,
iô°. Enfin l'argent fe trouve fouvent combiné
avec d'autres matières métalliques , dansdes mines :
dont il; fera queilion àlliiftoirede differens métaux.
Tels .font le mifpickel -, la mine, de cobalt
grife , le kupternikél ou mine de nikel 3 Je fulfure
d'antimoine , qui offre fouvent la variété appellee
77iine d'argent en plumes j la- blende ou le fulfure
de lin, la galène^ou le,fulfure de plomb , les pyrites
martiales &.les naines de cuivre blanches 5
ces dernières ne font même que des mines d’argent
grifes- Toutes ces fubftances contiennent fouvent
affez d’argent 5 pour qu'on p.uiffe en, retirer avec
profit.cernerai précieux ; mais il eft facile de con
cevoir qu’on ne doit pas les décrire comme des
«nines d’argent particulières , & qu’il fuffit de dire
qu’elles font en' partie compofées de ce métal.
L’effai des mines d’argent , doit varier fuivant
leur nature. Celles qui contiennent de l’argent
natif ne demandent à la rigueur que d'être bocar-
dées & lavées > on peut pour féparer exaélement
ce métal des fubftances étrangères, qui l’altèrent ,
les triturer avec du mercure coulant. C e dernier
difiout l’argent, & on le volatiiife enfuite à l'aide
du feu, pour avoir le métal précieux. Les nùnes
d’argent fulfureufes demandent à .être grillées,
enfuite fendues avec une plus ou moins grande
quantité de flux. ( Voye\ ce mot. ) On obtient dans
cette fonte l’argent ordinairement allié avec du
plomb, du cuivre, ou dû fer, &c. on emploie
pour le féparer, & pour favoir exactement la
quantité de métal précieux que cet alliage contient
, Un procédé entièrement chimique, fondé
fur les propriétés des métaux nommés autrefois
imparfaits, ou très-facilement oxidables.
Le plomb étant fufceptible de s’oxider,.de fe
vitrifier , & d’entraîner dans fa vitrification les
métaux très-oxidables, tels que le fer & le cuivre,
jfans toucher à l'argent , on. fe fert de cetté'
propriété pour féparer ce métal d’avec ceux
qui l’altèrent. Qn fond l’argent avec d’autant
plus de plomb qu’ïi contient plus de métaux
étrangers, on met enfuite cet alliage^dans des yaif-
feaux plats & poreux, faits avec, des os calcinés
qu’on appelle coupelles 3 parce qu’ils ont la forme
ce petites coupes , & propres à abfôrber le verre
de plomb qui fe forme dans l’opération de fa
coupellation. L’ argent refte pur après cette opération.
Pour favoir combien il ;c,ontenoit de métaux
imparfaits,, ou à quel titre il étoit, on.
fuppofe nne maffe d’argent quelconque compo-
fée de douze parties qu’on appelle: deniers, &
chacun de ces deniers eft formé de vingt-quatre
grains j fi la maffe d’argent examinée a perdu
de fon poids, c’eft, de Y argent à onze'deniers,}
fi elle n’a perdu qu’un vingt-quatrième , J’argent
-eft à onze deniers douze grains de fin, & ainfi de
fuite. La* coupelle après cette opération a acquis
beaucoup de poids 5 elle eft chargée d’oxide
de plomb vitreux, & de celui des métaux Imparfaits
qui étoient alliés à l’argent, & que le
plomb en a Téparés. Comme le plomb contient
prefque toujours un peu d’argent, il eft néceffaire
de le coupellèr d’abord tout feul, afin de déterminer
la quantité d’argent qu’il contient, on
doit enfuite défalquer du bouton de retour que
l’on obtient en coupellant fon argent, la petite
portion que l’on'fait être contenue dans le plomb
qu’on a employé, & que l’on appelle le témoin. La
coupellation préfente un phénomène qui avertit 1 artifte de l ’etat de fon opération. A mefure que
l’argent devient pur par la vitrification & la -réparation
du plomb, il parent plus brillant- que la
portion qui ne l’eft pas encore. La.partie brillante
augmente peu-à-peu, &. lorfque toute la furface
de ce métal devient pure & éclatante de lumière,
l’inftant où il pâfife à. cet état, préfente une forte
& éclair ou de fulguration „qui annonce que l’opération
eft finie. L’argent de coupelle eft: très-
pur, relativement aux métaux imparfaits qu’il
contenoit auparavant $ mais il peut contenir ,de
l’Or, & comme il en contient toujours une certaine
quantité, .il faut employer un autre procédé
pour féparer ces deux métauxparfaits. Comme
l'or eft beaucoup moins altérable que l’argent par
la plupart des diffolvans, on diffout l’argent ' par
les acides nitrique ou muriatique & par le foüfre }
l’ôr fur lequel ces diffolvans n’ont que très-peu ou
point d adtion, refte pur. Cette manière de féparer
l’argent de l’ or eft nommée départ; V o y e les mots
, C oupelle, C oupellationy Départ & Or.
Les travaux en grand pour extraire l’argent de
fes mines, & pour l’obtenir pur, font à-peu-près
femblables à ceux qui ont été décrits pour î’ëf-
fai des mines de ce métal. 11 y a, en général, trois
manières de traiter l’argent en grand. La première
confifte à triturer l’argent natif avec du mercure}
on lave cette amalgame pour em féparer
toute la terre, on l’exprime à travers des peaux
de chamois, & on la diftillê dans dès cornues
de fer, on fond enfuite l’argent & on le coule en
lingots ou en barres. On ne peut pas fuivre ce procédé
pour les mines d’argent qui contiennent du
foufre, alors on les grille & on les mêle avec du
plomb pour- affiner le métal précieux parla cou-
pellation/Tel eft le. procédé qu’on met en pratique
pour les- mines d’argent riches : quant à
celles qui font pauvres, on fui t une méthode différente
des deux premières. On les fond fans grillage
préliminaire , avec une certaine quantité de pyrite
ou de fulfure de fer ou de cuivre. Cette fufion
appellée fonte, crue j donne une matte de cuivre
tenant argent, que.l’on traite par la:liquation avec
le plomb 5 ce. dernier qui à entraîné l’argent-pendant
la fonte eftfcorifié enfuite parla coupelle, &
le métal parfait refte pur. La coupellation en
grand diffère de celle que, l’on fait en petit , en
ce, que, dans la p remièrele plomb feorifié eft
chaffé de deffus la coupelle par l’a&ion des fouffiets,
tandis que dans les effais, l’oxide de plomb vitrifié
eft abforbé par da coupelle. On n’a fait qu’indiquer
ici d’une manière générale le rapport des
travaux en grand fur les mines d’argent, parce
que ces travaux feront expofés avec les détails
convenables dans l’article métallurgique qui fuivra
celui-ci. »
L’argent obtenu par les procédés qui viennent
d’être1 indiqués, eft en général beaucoup moins
altérable par lesMifférens corps, que ne le font
la plupart des autres métaux ; il n’y a que le platine
& l’or qui le foient moins que lui.
Le contaéfc de la lumière, quelque long-temps
que ce métal y relie expofé, n’én change en aucune
manière les propriétés., Lorfqu’il .eft poli,
il la réfléchit avec tant d’éclat, que fes rayons
bleffent l’oeil qui les reçoit. Comme il la réfléchit
toute entière, & fans en féparer les élemens, on
peut croire que ce corps n’a aucune aftion fur l’at-
gent} auffi eft il de tous les métaux cel.ùi qui s’échauffe
le moins par le contaél de la lumière.
Le calorique introduit dans l’argent commence
par ledilater. Les calculs de Bouguer donnent
pour la dilatation d’une barre divifée en trente-
trois parties , une augmentation^égalé à vingt-
quatre de ces parties, tandis -qu’une barre d’or
de la même divifion , donne trente - un de dilatation.
Suivant Mufchenbroeck , la chaleur du
fole.il, au Pérou, allonge une barre d’ argent de
fix pieds de foixante- deux centièmes dé ligne,
tandis qu’une barre de fer égale, méprouve que
quarante centièmes de dilatation par la même chaleur;
Lorfque l’argent eft devenu rouge de Feu,
& qu’on continue de le chauffer, il fé fond. Mortimer
eftime la fufibilité de l’argent à mille degrés
du thermomètre de Fareinneit. D,ans l’ordre
oftroit fouvent à fa furface de petits polygones à.
cinq ou fix côtés, arrangés entr’eux comme les
carreaux d’une chambre ; mais la criftallifation
en pyramides tétraèdres n’a été bien obfervée
que par MM. Tillet & Mongèz. Cette forme
fe retrouve dans plus pîufieurs échantillons d’argent
de la fufibilité métallique, on le range après l’or
& avant le cuivre. Cramer dit qu’il fe fond à
un degré de feu un peu moins'fort que l’or.
Lorfque l’argent eft, tenu en fufion pendant
quelque temps, il fe bourfôuffle, il bout, il
exhale dés vapeurs qui ne font que de l’argent vo-
latilifé. Ce fait eft prouvé par Pexiftence de ce
métal dans"le tuyau des cheminées où on en fond
continuellement de grandes quantités} il eft con-
’firmé par les belles expériences des acadéraiciëns
de,Paris. Eli expôfant de l’argent très-pur àu foyer
de la lentille aé Trudaine, ces favans ont vu
ce ïiiétÜL fondu’ répandre une fumée épaiffe, qui
a blanchi uner lame d’or fur laquelle elle avoit
été reçue. '
L’argent, en fe refroidi (Tant lentement, eft
fufceptible de prendre une forme régulière ou de fe
criftalliier en'pyramides quadrangulaires. M . Baümé
avoit déjà fait obferver que ce métal prenoit en
fe réfroidiffant, une forme fymétrique qui s’an-
nonçoit à fa furface par des filets femblables aux
barbes d’une plume. J’avois remarqué que le bou-
tên de fin que Ton obtient par la coupellation,
natif. Les variétés connues fous les noms'
d’argent en dendrites, d’argent en barbes de
plume ou dè feuilles - de fougère , font des amas
d’oêlàëdres'implantés les uns1 fur les autres ,'dont
l’extrémité eft conftamment une pyramide tétraèdre,
On a cru pendant long-temps, & quelques
ehimiftes penfent encore', que l’argent eft inde£-
truèHbîe par l’aêtion combinée du calorique &
de l’air. Il eft certain que ce métal J ténu en
fufion avec le-' côntaéî: de l’air, >-ne par dît pas
s’altérer ' fenfibîement. Cepend'anC’Jüncker avoit
avancé' qu’en le traitant pendant long-temps par
la réverbération , à la manière d’ Ifaac le hol-
landqis , l’argent fe changeoit en un oxide vi-
trefent. Cetté expérience a été confirmée par
Macquer.- Ce favant chimifte à expofé de l’argent
jufqu’à vingt fois de fuite dans un creufet
de porcelaine au feu qui cuit celle dé Sève, & il
ra- obtenu à la vingtième fufion une matière vi-
triforme d’un verd d’olive, qui paroît être un
véritable oxide d’argent vitreux. C e métal chauffa
au foyer du verre ardent a toujours préfenté
une matière blanche pulvérulente à fa îurface ,
& un enduit vitreux verdâtre , fur le fupport fur
lequel il étoit place. Cès deux faits nepeuvent làiff
fer aucun doute fur l’altération de l’argent par l’air j
quoiqu’il foit plus difficile à oxidër que les autres
matières métalliques , il eft cependant fufc.èptibîe
de fe changer à la longue en un oxide blanc qui,
traité à un feu violent, donne un verre couleur
d’olive. Peut-être feroit-il- poffible d’obtenir un
oxide d’argent en chauffant pendant long-tëmps
ce métal réduit1 en lames très fines ou en feuilles ,
dans des raatras, comme on le fait poffr le mercure.
La commotion ëleéiriqüè paroît auffi l’oxider >
■ quoi qu’il en foit, il eft certain que ce métal na
fe combine que difficilement avec la .bafe de-
l’air vital atmofphérique, & que- la chaleur qut
ne favorife point cette combinaifon, comme elle
le fait pour prefque tous les métaux , en dégage
au --contraire très - aifément ce principe j car les
oxides d’argent font tous trèsfaciles à réduire fans
addition , comme il fera dit plus bas , ce qui
dépend du peu d’adhérence, de l’oxigène , qui fe
dégage de ces oxides en air vital par l’union du
calorique & de la lumière.
C ’eft à ce réfultat général que peuvent être,
rapportés tous les faits connus fur Toxidabilite
de l'argent, par l’a&ion fimultanée du calorique
& de l’air atmofphérique. C e réfultat fuffit, fans
doute, pour ceux qui commencent l ’étude de
la fcience , & c’eft auffi la raifon pour laquelle
{il m’a paru convenable 4® ne traiter cet objet;
A a a i