
allez beau noir , & faifoit une vive effetvefcence
avec les acides , l'acide muriatique en a extrait
2 | 41 grains de chaux 3 & comme il ne pefoit
plus après» cette opération quë 3 § 5 3 30 grains 3
il paroit que les 2 gros qui manquoient étoient
dus à l'acide carbonique , dégagé de la craie par.
l'effervefcence. En raflemblant les poids de chacun
des produits 3 nous voyons que les 2700 pouces
de gaz qu'a fourni cette livre de réfidu du quinquina
3 devoit pefer 6 J 3 3 8 grains 3 ce qui faifoit
1 grain & j à-peu-près le pouce cube 3 mais
ce poids eft manifeftement trop fort.
XVI. Réfidu & acide nitrique.
On a pris une livre de réfidu de quinquina
épuifé par l'eau 3 on l'a mêlé avec 16 livres d'eau-
forte à 8 degrés , à l'aréomètre de M. Baume 3
ce réfidu eft devenu rougeâtre. Il faut obferver
qu'il avoir auparavant une couleur un peu verte,
parce que le quinquina avoit bouilli fous l'eau &
prefque fans le conta# de l'air 3 il n'eft pas
douteux que ce conta# & l'abforption de l'oxi-
gène ne foit la caufb de la coloration de ce réfidu
en rouge ; / e f t la même caufe qui produit cette
couleur rouge dans le réfidu traité par l'acide
nitrique. Aufli-tôt qu'il a eu le conta# ..de cet
acide , le mélange s'eft couvert d'une moufle confi-
dérablë , & préfentoit le dégagement d'un fluide
éiaftique 3 la matière folide & la liqueur font devenues
peu-à-peu jaunes 3 comme cela a lieu pour
les matières animales traitées par l'acide nitrique.
On a foigneulêment recueilli le gaz qui fe déga-
geoit par une douce chaleur 3 fa quantité en volume
a été de 504 pouces cubes , dont les. f. environ
ou 336 étoient abforbés par l'eau de chaux/
& l'autre tiers 3 ou les 168 pouces cubes, étei- •
gnoient les bougies , fans s'enflammer & fans
rougir à l'air 5 ce dernier gaz étoit' maâifefte-
ment du gaz azote. Les 33 6 pouces cubes d'acide
carbonique obtenus par cette opération , appartiennent
à la craie que contient ce réfidu & ne
font point du tout le réfultat des principes de l'acide
nitrique avec ceux du quinquina, puifque
d'une part j ces fluides né font pas dans un rapport
de quantité aflez grande pour faire naître1
cette idée., & que dans l'autre 3 on n'a point eu
de gaz nitreux dans les premiers inftans de cette,
opération. Lorfqu'il ne s'eft plus rien dégagé à
la chaleur de 30 à 40 degrés | on à augmenté le j
feu 5 il y a eu tout-à-coup une éffervefcence j
violente, & le gaz qui fe aégageoit rougifloit à j
l’air , & troubloit l'eau de chaux 5 cette chaleur I
a été poufîee jufqu'à. l’ébullitiôn , & foutenue I
pendant un quart-d'heure à ce degré. Alors on a I
cefle l'opération. Le réfidu du quinquina avoir I
pris une couleur de citron, ainfi que la liqueur 3 j
on a filtré., & le marc bien lavé & féché ne pefoit
plus que cinq onces un gros. -
On a évaporé la liqueur au c|uart de fon vo-i
lume , & on l'a laiffe réfroidir. Pendant le ré-
froidiflement, il s'eft formé une grande quantité
de criftaux brillants fatinés qui fe font réunis en
une mafle comme gélatineufe 5 on les a féparés
& féchés-5 on a fait évaporér de,nouveau la liqueur
, & on i'a laifle réfroidir comme la première
fois : on a. obtenu de nouveaux criftaux blancs,
en aiguilles d’environ une ligne de longueur 3 on
les a féparés lavés & fechés | comme les pre- 1
miers. Les uns & les autres ne différoiènt que
par la fotme , & ils étoient de même nature. Ce
fe l, infipide & prefque indifloluble, a été reconnu
pour être de l'oxalatè de chaux , il pefoit une
once cinq gros vingt-deux grains. Une troifième
évaporation fuivie du réfroidiflement n’a plus
préfenté un pareil fe l, mais une autre efpèce dont
les criftaux infiniment plus gros étoient d'une
faveur três-acide , & que l'eau diflolvoit facilement
: c'étoit de l'acide oxalfque pur. Comme
il çut été très-long & très-difficile d'obtenir tout
le fel contenu dans la liqueur par la criftaîlifation
fans une perte notable , nous avons pris le parti
de redifloudré cette portion d'acide oxalique dans
la liqueur & de le léparer enfuite par l'eau de
chaux, qui a fait, naître un précipité abondant
qu on a recueilli fur un filtre, & qu'on a bien
lavé & fait.fechet. Enfuite on a fait évaporer la
liqueur dans. laquelle il y avoit un peu- de
chaux en excès 5 l'évaporation a préfenté un
nouveau précipité 5 Iprfqu’il n'a plus refté
qu'envirorl deux onces de~ liqueur dans le vafe,
on a féparé le dépôt qu'ong a bien lavé 8c
qu^on a réuni avec les deux^premiers fels & le
précipité précédent 3 la liqueur qui reftoit avoit
i^ie couleur jaune très-bellej fa faveur étoit un peu
fucrée , & l’acide carbonique n'y faifoit point
de précipité, preuve qu'il n'y avoit plus de
chaux libre. Comme beaucoup d'autres expériences
préliminaires fur les fubftances végétales’nous
avoient appris que l'acide nitrique y forme fou-
vent plufieurs acides différens,on a verfé dans cette
liqueur une diffblution de nitrate de plomb 3 i l
s eft formé fur le champ un dépôt jaune très-
abëridant qui ne pôuvoit être que du malate de
plomb 5 il pefoit un gros trente-fix grains. L'acide
fulfurique a déparé de ce fel de plombs de l'acide
malique,reconnoiflable par toutes les propriétés.
Apres avoir obtenu l'acide malique par le nitrate
de plomb,on^à faturé la liqueur par la potafle, on
la évaporé a ficcité , & on a trouvé dans l e I
réfidu , traité par l'alcool , un gros d'acétite de
potafle. Voilà donc déjà trois acides formés dans
le• réfidu du quinquina par l'acide nitrique , &
dont les bafes ou radicaux-étoient contenus dans
ce réfidu 3 favoir 1 acide oxalique , l'acide malique
& 1 acide acéteux. On va voir que le prèmier
de ces . acides contenu dans les premiers, fels crif-
taliifes & dans le précipité formé parla chaux ,
étoit encore accompagné dans ce dernier d’un
autre acide végétal.
On fe rappelé que la dilTolution du réfidu par
l'acide nitrique aVoit donné deux fois de fuite des
criftaux £ que là liqueur qui n’ en fourjjiffott plus ,
& qui étoit très-acide , a été précipitée par 1 eau
de chaux; ces criftaux & le précipité reunis pétant
dix onces trois gros, ont été traités par 1 acide
muriatique- affoibli ; il y a eu une effervefcence
légère. & la mafle faline a.perdu une once trois
gros, la diffolution muriatique évaporée: en con-
Illance de firop . avoit-une couleur jaune brune;
elle étoit toujours très-acide. quoiqu elle n exhalât
plus de vapeurs d’ acide muriatique ; elle s’eft
prife en mafle criftalline par le réfroidiflement.
Après l’avoir rediffoute dans l’eau diftillée, on l a
effayée paffl’acide oxalique , qui z formé un précipité
très-abondant dû à la décompofition du
muriate calcaire, & qui a prouvé que l’acide qui
y étoit à nud n’étoit point de l’acide oxalique.
Pour en connoître la nature . on a verfe de 1 eau
de chaux dans la diflolution ; elle y a fait naître
un précipité qui pefoit une once, 8c qu on a
reconnu pour du citrate calcaire ( _x )_• Les neuf
onces non diffoutes par l’acide muriatique etoie.nt
de l'oxalatè calcaire. •'
Comme cés détails fur le traitement du réfidu
du quinquina de Saint-Domingue par 1 acide nitrique
. font très-compliqués & fondés fur les
propriétés diverfes des acides végétaux ^ nous
croyons devoir confidérer ici l’action de^ 1 acide
nitrique fous un autre point de vue ; le réfidu du
quinquina ne conténoit point les acides tous formés
. c’ell la décompofition de l’acide nitrique &
la fixation de fon oxigène dans la matière, végétale
qui leur a donné nai (Tance. Il eft bien reconnu
aujourd’hui que/les acides végétaux font formés
des mêmes principes, favoir . d’hydrogène . de
carbone & d’oxigène , 8r qu’ils ne different les
uns des autres que par les proportions de ces principes,
C ’eft la combinaifon fpontanée de l’hydrogène
& du carbone en diverfes portions , qui-
forme les radicaux de tous ces acides. Cette
combinaifon exiftoit dans le réfidu du quinquina,
8c comme elle y étoit fans faveur, fans diflolubi'
lire , fans caraitères falins. il falloit l’addition de
l’oxigène pour faire naître ces propriétés. L’ acide
nitrique a joué ce rôle dans cette expérience ; il
a formé en cédant fon oxigène aux bafes acidifia-
bles, 'les acides que nous avons décrits. L acide
oxalique ,1 e même qui.fe trouve tout formé dans
l’ofeille , eft celui de tous les acides connus-qui
. a le plus d’attraélion pour la chaux ; 8c comme
l’acide muiiatique a prouvé dans ces expériences
précédentes (' n X I V . ) la préfençe de la qaie
dans le réfidu du quinquina , on voit que dans
celle-ci l’acide nitrique ayant dégagé l’acide carbonique
de çëtte craie pour s’ ÿ unir, a bientôt
cédé la chaux à l’acide oxalique qui s’eft formé.
De-Ià le dégagement de l’ acide carbonique qui
a eu lieu au commencement de l’expérience 8c
en même-temps que le gaz azote , de-là les cril-
taux d’oxalate calcaire obtenus par l'évaporation
de la diffolution nitr.eufe. Mais dans cette opé-
: ration il s’eft formé plus ci’acide oxalique que n’en
pouvoit abforber la chaux contenue dans le réfidu,
& en conféquence il s’eft deppfe des criftaux
d'acide oxalique ;, une fois convaincu que la liqueur
conténoit beaucoup de cet acide a nud ,
il nous a été plus facile de le faturer de chaux
pour l’apprécier ; on L’a obtenu alors tout entier
par l’évaporation;mais comme il s’étoit formé en
même temps des acides citrique , malique &
acéteux, la chaux qu’on a mifë dans la liqueur
a faturé'tous ces acides en même-temps: & de
ces quatre fels calcaires, deux étant infolubles
ou très-difficiles à diffôudre , favoir, l’oxalatè
& le citrate calcaires , ils ont dû fe précipiter en
même-temps. Au contraire les malate & acétite
calcaires font reftés dans la liqueur, le nitrate de
plomb les a décompofés tous les deux , le malate
de plomb s’eft précipité comme infoluble , & a
été reconnu 8c apprécié ; l’àcétite de plomb re font
encore dans la liqueur a été décompofé à
fon tour par la potafle , & l’acétite de potafle
reconnu & apprécié par l'alcool. Voilà comment
à l’aide de ces inftrumens exaéfcs, la chimie moderne
eft parvenue à reconnoître & à réparer
plufieurs fubftances falines les unes des autres.
On voit par le premier réfultat de cette analyfe
du réfidu par l’acide nitrique, que cet acide a
dégage, l’acide carbonique de la craie qui y eft
contenue, qu’il en a féparé l’azote fous la forme
de gaz, que fon oxigène s'eft porté fur une portion
de charbon de ce réfidu , & l’a converti en acide
-carbonique qui s’eft: dégagé en même-temps que
le gaz nitreux) enfin qu’en fe fixant fur des diverfes
proportions d’hydrogène carboné folide ,
1 il en a changé la plus grande partie en quatre
acides,
> Pour favoir quelle avoit été la quantité de
chacun des. acides formés par l’aétion de l’acide
nitrique fur le quinquina , nous avons i°. déterminé
combien il falloit d’acide oxalique pour former
une quantité donnée d’oxalate calcaire , &
par ce moyen il nous a été démontré qu’il s’en
étoit forme ‘ neuf onces , en le luppofant bien
criftallifé. Xa même opération ayant été faite par
l’acide citrique’ , nous avons trouvé qu’il y en
avoit eu cinq gros de formé. Nous évaluons ,
d’après la quantité d’acétite dê^ potafle énoncée
plus- haut, l’acide acéteux à 4Q à 45 grains;& d’après
celle du malate de plomb , la proportion de
l’acide malique à 36 grains à-peu-près. Outre cela,
(i) Pour bien concevoir la fuite de ces phénomènes, il faut obferver; 1° 'h1' ^1 f l djflbhib tedaïs « dans l’acide muriarnlne ; 10. que le citrate calcaire ert au contraire , facilement 6c en . 'raddl^'îX"0 .' *1
le Citrate calcaire ne fe féparé de l’eau cjui peut le diffoudre, que lorfqu’on met un excès de chaux.