
Gellert, à l’ arfénic j quand on le fait fondre avec
zinc , il occupe le fond du creufet , comme
plus pefant, & le zinc fe place fur le bifmuth.
JLorfque le tout eft refroidi , on voit en caf-
fant le culot, que ces deux métaux font réparés ,
& forment deux couches diftinétes , appliquées,
l'une fur l'autre aflez fortement. L'or, l'argent,
le plomb & l’antimoine3 forment avec le bifmuth
des alliages d'une pefanteur fpécifique
moindre 3 & enfin 3 celui de cuivre s'accorde
avec les proportions obfervées dans le mélange.
Les alliages du bifmuth ne font point d'ufage,
fi ce n'elt peut-être pour quelques compofitions
particulières de métaux à faire des miroirs. On
en fait cependant à de très-petites proportions
de bifmuth avec l’étain, le plomb, &c. pour
donner à ces métaux plus de dureté & de fo-
lidité qu'il n'en ont naturellement, c'eft à la dofe
de quelques livres par quintal, qu'on ajoute le
bifmuth à ces métaux moux 5 lï l'on augmentoit
cette proportion, on rendroit les mêmes métaux
trop aigres, & on ne pourroit plus les employer
aux filages auxquels ils font deftinés. Les
potiers d'étain , les fondeurs en caractères d'imprimerie,
ceux qui fabriquent les robinets dits
d'étain, & c ., font ceux qui emploient un peu
de bifmuth pour donner la confiftance néceflaire
aux métaux- mouX qu'ils travaillent.
La table de Gellert donne pour les affinités
des métaux avec le bifmuth -, le fer, le cuivre,
l'étain , le plomb , l'argent & l'or.
» Le cobalt (1) , dit Gellert, s'allie avec tous
îes métaux connus 5 mais il n'agit que fort peu
fur le plomb & fur l'argent. Quand on fait
fondre enfemble partie légale de plomb & de
cobalt, on trouve que ces deux fubftances ne font
qu'attachées l'une à l'autre. Le plomb, en vertu
de fa plus grande pefanteur fpécifique, occupe
la partie inférieure, & le cobalt la partie fupé-
rieure, de manière qu'on a tout lieu de croire
qu'ils ne fe font aucunement combinés. Mais fi
on fait fondre ce même cobalt, après qu'il a été
ainfi traité avec du fe r , qui femble être le métal le
plus propre à faire union avec lui, on trouve
au fond du creufet un petit culot de plomb ,
parcë que le fer & le plomb ne fe diffolvent
point. On croiroit d’abord que l'argent & le
cobalt ne peuvent fe diflfoudre l'un l'autre. En
effet, fi l'on veut faire fondre enfemble deux
parties de cobalt avec une partie d'argent, on
trouve l'argent en bas, & le cobalt au-deflus,
Amplement attachés l'un à l'autre j cependant,
''argent devient plus caflant, il eft d'une couleur
pîusgrife, & le cobalt d'une couleur plus blanche
qu'auparavant. Si on met cet argent fur la coupelle,
on remarquera que la partie de cobalt
s'attachera en forme de cerclé fur la coupelle,
& on trouvera que l'argent a perdu un huitième.
qui fe retrouve fi on fait l'eflai fur le cobalt
pour favoir l'argent qu'il contient ». (Chimie
métallurgique, édition françoife, tome I , page
184) .
Ces expériences de Gellert prouvent que le
•cobalt ne peut point s'unir, avec le plomb & à
l’argent en toutes proportions, mais -■ feulement
en petite quantité» 11 en eft peut-être de même
du bifmuth , avec lequel Gellert dit, {ibid. page
185) que le cobalt s'unit très-facilement 5 car
M. Baumé, qui a beaucoup travaillé fur le. cobalt,
a obfervé qu'en le faifant fondre avec
du bifmuth, ces deux métaux fe féparoient ,
le bifmuth occupant la partie inférieure, & le
cobalt la partie fupérieure du culot. Cette expérience
a lieu dans le traitement des mines de,
cobalt, qui contiennent fouvent du bifmuth, ou
réciproquement, on obtient lés deux culots fié-,
parés 5 le bifmuth occupe toujours le fond du
creufet, & le cobalt eft placé au-deflus : on fé-
pare aifément ces deux métaux par un coup de
marteau.
Les alliages du cobalt ne font .^encore iqiië peu
connus, & d’aucun ufage dans les arts. La table
dés-affinités de Gellert, défigne les affinités du
cobalt avec les matières métalliques dans l'ordre
fuivant : le cuivre, le fer, l'étain, le zinc, l’an-,
timoine, le bifmuth, le plomb 8c l'arfénic (en
partie).
L'antimoine peut s'allier avec prefque toutes
les fubftanceTmiétalliques. Gellert dit que les al-,
liages de ce métal$ avec le fe r , l'étain 8c le zinc,
ont une pefanteur fpécifique plus''grande : il remarque
aufii que l'antimoine allié avec le fer, diminue
beaucoup plus que toute autre fubftance
métallique, la propriété qu'a le fer d'être attiré
par l'aimant.
Les alliages de l'antimoine font peu ufités dans
les arts 5 ce métal entre cependant dans quelques
compofitions particulières pour des miroirs.. On
prépare auffi un médicament connu fous le nom
de Lilïum de Paracelfe , ou teinture des métaux -, pour
lequel on allie ce métal féparément avec le fe r ,
l'étain & le cuivre. On nommoit autrefois ces
alliages régule Martial, Jovial 8c de Vénus. Mais
il eft prouvé aujourd'hui que ces alliagesne fervent
en aucune manière à la teinture ou à la coloration
de l'alcool, 8c que c'eft l'état bien cauf-
tique de la potafle qui fait cette coloration. Voyez
Alcool & L ilïum. Les alchimilles fe fervoiént
autrefois beaucoup de l'antimoine pour, purifier
l'or5 ils prétendoient que, dans cet alliagey la
( 1 ) C ’ e ft fa n s d o u t e c e q u e l ’ o n n o m m o i t a u t r e fo is régule de co b a lt q u e M . G e l le r t d é fig n e fo u s l e nom- d e cobalt ; c a r
l e c o b a lt d e s b o u t iq u e s e f t u n m in é r a l c om p o fé q u i , o u t r e - le m é t a l n om m e c o b a l t ’, d o n t i l e ft i c i q u e f t i o n , c o n t i e n t 'b e a u c o u p
d ’ au t re s f u b f t a n c e s , c om m e d u f o u f r e d e l ’ a r f é n i c , ..fo u y e f lt d n - b i fm u t h , d e l ’ a r g e n t , d e s te r re s n o n -m é t a l liq u e s , Se c .
Voye\ Ç03ALT.
teinture de l'or étoit rendu plus intenfe, plus
riche, & que la quantité de ce métal précieux
augmentoit fenfiblement dans cet,te combinaifon.
Voyez les mots Antimoine , Or .
Les affinités des fubftances-métalliques , avec
l'antimoine font, fuivant la table de Gellert, dans
l'ordre fuivant:.le zinc, le cuivre, l’étain, le
plomb, l’argent & l'or. Le bifmuth eft défigné
dans cette fable , comme ne pouvant point s'unir
avec 4'an;timoine.
L'arfénic s'unit avec la plupart des matières
métalliques ; il blanchit le fer, dit Gellert, niais
l'alliage qui enréfulte, eft très-caflant. 11 forme
fur-tout ,1e fer caflant à chaud, fuivant Bergman.
Le cuivre devient très-blanc, par fon alliage avec
l'arfénic, comme tout le monde le fait. C e t alliage
forme le tombac blanc qui imite beaucoup 1 ar- ■
gent. Voyez T ombac blanc. Mais Gellert avance
que, malgré l'alliage de l'arfénic, le cuivre demeure
aflez. duCtile 8c malléable , ce qui eft très-
remarquable. Cependant, fi cét alliage contient
une trop grande quantité d'arfenic, il devient
aigre, caflant 8c noircit à fa furface.-L arfenic
uni à l'étain, fe réduit en partie en une poudre
femblable à- de la cendre, dans laquelle il refte
beaucoup d'arfenic y le refte de l'étain eft très-
brillant, d'un tiflu feuilleté ,. & reflemblant extérieurement
au zinc, fans cependant en avoir
les propriétés. L'étain devient ■ -auffi beaucoup
plus dur & plus fonoré par fon union avec 1 arfenic.
On trouvera dans l'hiftoke de l'étain quelques
détails plus précis fur cet alliage, obfervé
par M. Bayen. >. '
Le plomb uni avec l'arfénic, donne de la fumée
& fe gonfle plus promptement à un feu
■ eft dans l’état d'oxide, & quoiqu'elle ne foit point
dans l'état métallique, ce qui vient de fon caractère
modéré-, qu’il ne feroit s'il étoit pur5 pour
lors une partie s’ en diffipe fous la forme d une
vapeur fort épaifie 5 une autre partie fe change
en un verre d’un jaune rougeâtre, 8c le plomb
qui refte devient aigre caflant, 8c d’une couleur
foncée. L’arfénic s'unit avec l'argent, & le rend
caflant, il en eft de même de l ’or > mais de plus
if le pâlit 8riui enlève fa couleur. Cette fubf-
tançe métallique s'unit très-difficilement avec le
cobalt : quand il y eft uni, il forme une matière
noirâtre 8c luifante. Enfin , toujours fuivant Gel-
lert, dont tout ceci eft tiré , le bifmuth ne peut
point contracter d'union avec l'arfénic.
On v oit, par la table d'affinités de cet auteur ,
que les métaux s'uniflent à l'arfénic dans 1 ordre
fuivant, qui eft le même que celui de l'antimoine >
le zinc, le fe r , le cuivre, l'étain, le plomb,
l'argent, l'or 8c l'antimoine.
Ceux des alliages de l'arfénic qui font ufites
pour les arts, font le tombac blanc , 8c quelques
compofitions particulières pour les miroirs
de métal.
• il eft. effentiel de remarquer ; au fujet de l'ar-
fe n ic q u e cette fubftance fingulière a la propriété
de s'upij,- m é tw t fersraêroe quelle
falin, & de la propriété qu’a l'arfénic de
céder une partie de- fon oxigène aux métaux
’très-combuftibles. 11 doit, en conféquence de
c e l af e trouver dés différences entre les alliages
'faits avec l’oxide d'arfenic, & ceux dans lef-
quels on emploie l'arfénic métallique. Mac-
quer 11'a pas pris, garde, en avançant ce d er-:
nier fait, que Cela ne dépend que de la proportion
d'arfenic qui eft beaucoup moindre dans le
cas où c'eft-l'oxide qu'on emploie, parce que la
portion qui le combine aux métaux perd auparavant
fon oxigène j car fuivant un des axiomes
de chimie relatifs aux alliages que Macquer n'au-
roit pas dû oublier , puifqu'il y a fpécialement
infifté au commencement de fon article, les oxides ;
des métaux ne peuvent pas s’unir aux métaux
eux-mêmes dans leur état métallique.
Il faut obferver en général, au fujet de tous ces
alliages métalliques , qu'il y a beaucoup de diversités
dans les réfultats qu en donnent la plupart
des chimiftes qui en ont parlé comme on pourra
le voir dans les articles _ particuliers de chaque
matière métallique , qu'il eft bon de confulter
à ce fujet. Mais ces variétés n'ont rien qui doive
étonner, fi l'on fait attention à la difficulté.de
la matière, & aux grands obftacles qui s'op-
pofent à la parfaite exactitude des expériences,
fous ceux qui ont fuffifamment travaillé en chimie,
fendront aifément que, fans compter la
différence des .proportions des métaux employés
dans les alliages qui doit cependant apporter beaucoup
de différence aufii dans les réfultats, il doit
s'en trouver de beaucoup plus confidérabîes , .dépendantes
de.la pureté des métaux, de la quantité
plus ou.moins grande d'ôxigène avec lequel plu-
fieurs d'entreux font fufceptibles d’être unis ,
de la deftruCtibilité & de la volatilité très-variables
auffi de beaucoup de matières métalliques
, & enfin du jufte degré de chaleur qui fait
iencoré beaucoup dans tout ceci, & qu'il eft:
comme impoffible de déterminer avec une certaine
précifion. Si ces différentes circonftances
doivent. faire varier les propriétés des alliages,
: comme il eff aile de lé preffentir, les chimiftes
doivent dqhc être invités à ne négliger aucune
de.ces circonftances, â en apprécier 1 influence
par des expériences comparées, & à les décrire
avec aflez d'exactitude, pour qu'elles puiflent être
reproduites au befoin par tous • ceux qui les fui-
vront. ; ■ /
On doit conclure de ces obfervations, que pour
faire une fuite d'expériences exactes fur les alliages
métalliques, & fur lefquelles on pût compter
, il faudroit d'abord employer toutes les matières
métalliques dans le pins grand degré de pureté.,
ce qui e.ft fort difficile j en fécond h tu , taire
toutes les fontes dans des vai fléaux exacteu’.ent
çfés, pouï empêcher T altération, la comouftion