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L’alcool uni à la réfine copale , à l’huile d’afpic .
ou de grande lavande , à celle de térébenthine ,
&c. & c. forme des vernis que l’on nomm e/tccatifs3
parce qu’en appliquant une couche de ces compofés
fur les corps que l’on veut vernir, l’alcool fe
volatilife promptement 3 & lai fie fur: ces corps une
lame rélineufe tranfparente. Les huiles volatiles
qu’on y mêle empêchent ces vernis de fe deffé-
cher trop promptement, & elles en préviennent
la fragilité par l’onêhiofité qu’elles leur commu- !
niquent.
Enfin 3 il eft peu de fubftances que l’on emploie
auffi fouvent & avec un égal fuccès pour
les travaux chimiques. C ’eft un des diffolvans ,
un des inftrumens ou des matériaux qu’on doit
avoir en plus grande abondance dans les laboratoires
de chimie. Il eft fpécialement - utile ,
i pour féparer les fels déliquefcens d’avec les
autres matières falines qui compofent les réfidus
d’eaux minérales évaporées , celui des bois brûlés
ou les cendres j les produits falins mélangés, de
quelques fubftances qu’ ils proviennent ; i ' \ pour
obtenir à part quelques fels métalliques y & les
féparer d’avec d’autres matières qui ne font point
diffolubles dans cette liqueur , ou bien pour les
avoir purs en réfidus indiffolubles 3 s’ils'font mêlés
avec des fels terreux déliquefcens, ou avec d’autres
fels métalliques fufceptibles de s’unir à l’alcool ;
3°. pour difioudre quelques portions de bitume
ou d’huile bitumineufe qui fe trouvent dans les ;
terres ou les pierres dont on faitl'analyfe; 40. pour
purifier les alcalis fixes cauftiqûes * 8c pour avoir
dans le plus grand état de pureté poffible la potaffe
& la foude 5 50. pour préparer les éthers avec
les principaux acides minéraux ; pour en difioudre ;
d’autres fans formation d’éther ; pour en purifier
quelques-uns; 6° . pour féparer, par une analyfe,
bien entendue, les différens principes-des végétaux
& des animaux ; pour en connoître la nature
& la quantité ; fouvent aufii pour conferver quelques
uns de leurs matériaux , afin de pouvoir s’en
fervir au befoin , ou en faire une analyfe plus
exa&e 8c plus détaillée dans un autre temps 5 en
un mot , foit qu’on confîdère l’alcool comme ;
entrant lui-même dans, des combinaifons fans
décompofition , ou comme donnant naiffance à
de nouveaux produits par les modifications qu’il
éprouve de la part des corps avec lefquels on le
traite, ou comme fourniflant un inftrument de-
départ pour féparer des fubftances différentes unies
enfemble par la nature ou par l’art, ou comme
principe confervateur d’un grand nombre de
matières très-compofées par la puiffance vivante
des corps organifés, il eft d’une Utilité auffi immédiate
8c indifpenfables que multipliée dans lès
expériences de chimie.
Telle eft la raifon pour laquelle nous l’avons
examiné fi en détail dans cet article,-auquel il eft
nécéffaire de joindre la ledtnre des ar ticles, FERMANT
, FeRM ENXA'TI ONS , Vl-NS LIQUEURS ,
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Sucre, & la plupart des articles généraux dé
chimie, comme Acides, Ai r , Affinités,
C ombustion, Eau, Gaz , Hydrogène, 8c c .
fi l’on veut avoir le complément & l’enfemble
de toutes ces connoiffances, auxquelles tiennent
& fon hiftoire- 8c fes grands ufages.
Alcool acéteux. Cette expreffion doit
défigner dans la nouvelle nomenclature,- la com-
binaifon de l’alcool avec l’acide acéteux, ou le
vinaigre diftillé. Ces deux liquides fe mêlant bien,
iis produifent même un peu de chaleur dans le
mélange ; mais il n'en refulte pas une combinai-
fon, il n’y a aucune réaction entre leurs principes
; l’oxigène paroît être trop adhérent aux
bafes d’hydrogène & de carbone qui conftituent
l’acide acéteux, pour qu il fe tranfporte fur les
principes de l’alcool. On n’obferve point la dulcification
de l’ acide par la même raifon. Cette union
de llalcool & de l’ acide acéteux n’eft d’aucun
ufage eh chimie ni en pharmacie; il paroît qti on
ne l’emploie non plus dans aucun art.
Alcool acétique. 11 n’en eft pas de même
de -l’acide acétique ou. vinaigre radical & de
l’alcool. La: furabondance d oxigene . contenu
dans cet acide , comparée à celle qui exifte dans
l’acéteux , détermine une aition beaucoup plus
marquée fur les principes de 1 alcool , aufii ces
deux liquides préfentent-ils une réaêtion très-con-
fiderable l’un fur l’autre. Dans le moment où
' on les mêle, il fe produit une grande chaleur ;
il fe dégage prefque tout à-coup une odeur fuave
& vive ^ qui annonce ta formation de Féther;
mais avant ta diftiilation & 1 emploi d une chaleur
artificielle , il n’y a point de véritable--éther
de formé , l’acide acétique eft feulement adouci,
dulcifié , comme les acides minéraux , & c eft ce*
mélange ainfi adouci qui doit porter le nom d’alcool
acétique. V°yt\ ta mot Alcool.
Alcool arsénique. L’acide arfénique ne fe
combine point avec l'alcool, & il n’y éprouve
pas même de diffolution fimple. Schéele dit que
l’alcool n’éprouve aucun changement avec l’acide
arfénique, ni par la digeftion , ni par ta diftiilation ;
ainfi il n’y a pas d’ alcool arfénique connu. Voye^
les mots Acide Arsénique, Alcool & Ar-
! , S É N I C .
Alcool a zo t é . Quoiqu’on ne connoiffe point
la combiBaifon de l’ alcool avec 1 azote , il eft P o bible
qu’elle exifte dans nos laboratoires; peut-être
connoîtra-t-on quelque ]oui* un pareil compofe dans
le téftdu de l’éther nitrique.. Une nomenclature
dont la férié méthodique comprend également S:
ce qui eft connu, & ce qui ne 1 eft pas encore,
puisqu'elle embraffe tous les eompofes poffibles,
doit, en préfe-ntsnt des combinaifons nouvelles,
[ éveiller l’attention des ch im ifte s& Ion a trop
de preuves dans les Tciences expérimentales de
la création.d’idées & de découvertes teelles par
la feule fixation de l'efprit fur des decouvertes
poffibles, pour qu’on puifle fe permettre de négliger
de pareilles indications, quelque éloignées
qu'elles paroiffent d'abord des idées 8c des connoiffances
acquit es. .( Voyei À Z OTE. )
A lcool benzoïque. L’acide benzoïque eft très-
diffoluble dans l'alcool, 8c c'eft cette diffolution
faturée- qui doit porter le nom d’alcool benzoïque.
Schéele,a fait quelques expériences exa&es fur cette
combinaifon. Suivant lui, le mélange d'acide benzoïque
8c d'alcool ne donne point d'éther; mais
fi l'on diftillé une partie de cet acide concret
avec trois parties d'alcool, 8c une demie
partie d'acide muriatique ordinaire, il paffe d a-
bord de l'alcool pur; lorfqu'on voit dans la cornue
deux, liqueurs différentes, il faut changer de
récipient, 8c on obtient en continuant la. diftiilation
de l'éther, dont une partie fumage^ 1 eau,
8c la plus grande partie va au fond. Cet ether a
l'odeur du benjoin.; il brûle avec une flamme
blanche, 8c il donne de la fumée; diffous dans
l’alcool de potaffe 8c diftillé,’ il fe décorapofe
comme l'éther acétique; ice ■ qui refte dans la
cornue, après la diftiilation , eft diffoluble dans
l'eau, 8c en y verfant un acide, l'acide benzoïque
coagule le mélangé' en fe précipitant.
L’alcool benzoïque, ou la diffolution d’acide
benzoïque dans l’alcool, eft employé pour purifier
cet acide. ( p^oye^ Alcool.)
A lcool bomeique. L'acide bombique découvert
par M. Chauffer, eft diffoluble dans l'alcool
, 8c cette diffolution employée par le chi-
mifte de Dijon, pour obtenir l'acide bombique
pur, doit être nommée alcool bombique; on la
diftillé pour avoir l'acide bombique à part. ( Voyeç
le mot A cide bombique , à la page 410 du premier
volume.)
A lcool boracique. Il y a long-tems qu'on
connoit la diffolubilité de l'acide boracique dans
l'alcool. Cette diffolution que la méthode de
nomenclature moderne doit défigner par le nom
d'alcool boracique , a été décrite dans l'article
alcool ; elle eft remarquable par fa propriété
de brûler avec une belle flamme verte. ( Voye^
A lcool.)
A lcool camphoriquf.. Suivant les règles de
nomenclature expofées & employées dans ce dictionnaire
, l'expreflïon d’alcool camphorique doit
défigner la combinaifon de l'alcool avec l'acide camphorique;
mais cette combinaifon n’eft pas encore
connue. Depuis la découverte de l'acide camphorique
faite il y a plus de fix ans, par M. Kofegarten,
on n’a prefque pas répété fes expériences, iln’exifte
point de cet- acide dans la plupart des laboraratoires
, & aucun chîmifte n’a parlé de fa dif-
folubiîité dans l ’alcool ; mais cette lacune ne doit
point empêcher d’inférer dans la nomenclature,
une dénomination appropriée à une combinaTon
non - feulement poffible, mais même très-vrai-
femblable, d’après ce qu’on fait fur la diffolubilité
de la plupart des acides végétaux dans l’alcool.
( Voyeç fes mots Alcool & C amphre. )
A lcool camphré. La diffolution du camphre
dans l'alcool doit porter le nom d’alcool camphré.
Les propriétés de cette combinaifon , les phénomènes
qu'ellè préfente à l’obfervateur, les ufages
auxquels on l’emploie,. en un mo.t tout ce qui
eft relatif à fon hiftoire chimique, a été préfenté
à l'article Alcool. ( V~oye?L ce mot. ) .
A lcool c arboné. 11 doit entrer dans les principes
d’une nomenclature méthodique , d’em-
-braffer toutes Tes: combinaifons poffibles quoi-
qu'encore (inconnues , comme toutes celles qui ont
été examinées, 8c dont on a déterminé les propriétés.
.C'eft dans cette vue que nous indiquons
ici'l'alcool carboné. Aucun chimifte n'a encore
trouvé jufqu'ici le moyen d'unir le carbone à
l'alcool; mais cela ne ait point que cette union
foit impoffible. Cn peut même prévoir qu’on y
réuffira quelque jour, puifqu'on fait bien en général
que plufieurs matières combuftibles , le
foufre , le phofphore, fe combinent avec l’alcool,
Sc forment avec lui des compofés remarquables
par leurs propriétés. On fait d’ailleurs que le carbone
eft un des pricipes de l'alcool ; il n'eft pas
impoffible que ce principe foit excédent aux autres
dans quelque combinaifon encore inconnue, 8c alors
le nom que nous donnons ici pourra fervir pour défigner
cette modification. (Koy.l'articleCA R B O N E . )
A lcool carbonique. Nous nommons ainfi
là diffolution d'acide carbonique dans l'alcool. On
fait que par l'agitation l'alcool diffout ou abforbe
prefque fon volume de gaz acide carbonique.
( Voy&i A lcool. ) .
Alcool citrique. Lorfqu'on mêle du fuc
de citron avec l'alcool, il fe fait un coagulum
confidérable , formé par la matière muqueufe 8c
prefque gélatineufe qui abandonne l'acide citrique
à mefure que celui-ci s’unit à l’alcool. La liqueur
qui paffe par le filtre eft l’alcool citrique : il ne
donne point d'éther. ( Voye^ A lcool. )
A lcool d'A mmoniaque. On doit nommer
alcool d'ammoniaque, l'union de l’ammoniaque
& de l'alcool. Cette combinaifon fe fait très-
facilement. Les. deux liquides s’échauffent ; mais
il ne paroît pas y avoir .de réaétion entre leurs
principes & ae décompofition ; c'eft une fimple
pénétration ou diffolution. ( Voyc^ Alcool 8c
Ammoniaque.)