
C ampüôRATE de zinc. L’acide camphori-
qüe diftout le zinc., fuivant M. Kofegarten > mais
on ne fait rien fur les propriétés de cette com-
binaifon.
C AMPHORIQUE. (Acide.) On nomme acide
camphorique celui qui eft formé par l’a&ion réciproque
du camphre & de l’acide nitrique ; tout
ce qu’on fait fur cet acide a été expofé foit à
l'article acides végétaux du premier volume -,
foit à celui de camphorate qui précède. Koye*
le mot CAMPHORATE.
CAMPHRE. Campkora. Caphura. Le camphre
eft un des principes immédiats "* ou un des matériaux
des végétaux * d’une nature volatile *
inflammable * huileufe * qui a de grands rapports
avec les refînes* les huiles volatiles * l’arome *
& qui accompagne couftamment ces principes
dans les analyfes végérales j il eft dans les laboratoires
fous la forme d’une matière blanche *
concrète , crjftalline * tranfparente * friable *
d’une odeur & d’une faveur très-fortes qui lui
font particulières *_& d’une volatilité qui permet
a fes molécules- de s’élever * pendant l’été*
au haut des vafes où il eft renfermé. Son odeur
que les animaux fuient * a donné lieu à ce vers
de l’école de Salerne :
Camphora per tiares cajlrat odore mares.
La plupart des auteurs * en parlant de la com-
buftibilité du camphre * difent qu’il eft fi com-
buftible qu’il brille dans l’eau. La vérité eft qu’ il
fumage ce liquide * & qu’il brûle à fa furface >
mais il s’éteint lorfqu’on l’y plonge. C ’eft cette
opinion qui a fait dire que le camphre faifoit partie
du feu grégeois.
Les chimiftes * d’après un aflez grand nombre
d’obfervations , regardent le camphre comme
un principe immédiat & comme appartenant à
un grand nombre des végétaux j iis penfent qu’il
'exifte dans toutes les plantes très-odorantes &
qui contiennent de l’huile volatile. On en a en
effet retiré des racines de canellier* de zédoaire*
du thym * du romarin , de la fange & de plufîeurs
labiées * foit par la diftillation , foit par la dédoc-
tion * comme l’ont obfërvé Cartheufer & Neumann
j mais ce camphré eft en très-petite quantité
* & il a toujours l’odeur de la plante dont
on l’a extrait II paroît que ce fingulier être fe
trouve combiné avec les huiles volatiles de ces
végétaux * puifque Geoffroy a obferve que, ces
dernières depofoient des aiguilles de camphre..
J’ai vu chez M. Jolie * .apothicaire de Paris *
de véritable camphre retiré de la racine d’aunée.
Lorry regardoit le camphre comme un principe j
xrès - répandu dans les végétaux .* & plaçoit fon
arôme à la tête d’une foule d’odeurs très-éner- '
giques * & dont les effets fur l’économie: anima le ;
doivent fixer l’attention des chimiftes & des médecins.
M. Prouft a publié une dilfertation * dans
laquelle il décrit la manière d’obtenir une aflez
grande qaantité de camphre des huiles de plufîeurs
plantes aromatiques qui croiflent en Murcie
j nous joindrons cette diflertation à cet
article.
Le camphre dont on fe fert dans lés arts &
dans la médecine * fe retire d’une efpèce de
laurier qui croît en Chine * au Japon & dans
les ifles de Bornéo * de Sumatra* de Ceylan * &c.
L’arbre qui le produit en contient quelquefois
une fi grande quantité * qu’iL fuffit de le fendre
pour en retirer des larmes aflez grofles & très-
pures 5 on l’obtient cependant par la diftillation.
On met dans un alambic de fer les racines ou
les autres parties de l’arbre avec de l’eau 5 on
les recouvre d’un chapiteau de terre dans lequel
font arrangées des cordes de paille de riz *
& on chauffe le tout. Le camphre fe fublime
en petits grains grisâtres * que l’on réunit en
morceaux plus grands. Ce camphre brut eft impur.
Les Hollandois le purifient en le fublimant
dans des efpèces de ballons * & ' en ajoutant*
dit-on * une once de chaux par livre de cette
fubftance.
A ces généralités fur l’art d’extraire le cam
phre * nous ajouterons ici quelques détails con-
fîgnés dans le dictionnaire de M. Bomare* qui peut
être regardé, en quelque forte comme un des
témoins oculaires * ou1 plutôt comme un des , auteurs
originaux de cette partie de l’hiftoire du
camphre * par les renfeignemens qu’il a pris fur
cette matière chez les Hollandois * qui en font
prefqu’exclufivement le commerce. Le camphre*
dit cet auteur * découle du tronc & des grofles
branchés d’un arbre qui croît abondamment dans
la patrie occidentale du Japon & dans lès ifles
voifines 5 rarement à Bornéo en A fie , ou à Sumatra
près de Barras. Cet arbre qui eft une véritable
efpèce de laurier ,* s’appelle * dans le pays *
capkura *• il égale en hauteur les tilleuls & -le
chêne. Étant jeune * fon tronc eft rond * revêtu
d’une écorce lifle & verdâtre ; devenu vieux
il eft raboteux * & fon écorce eft couverte de
bbffes. Son bois* ainfi que celui des racines *
eft d’un tiflu peu ferré j d’abord blanc * en fuite
rougeâtre * panaché comme le bois de noyer * &
d’une odeur forte & aromatique : on en fait
plufîeurs ouvrages. Ses feuilles * femblables à
celle? du laurier * font petites à proportion de
fa grandeur. Etant froiflees elles ont une odeur
de camphre * de même que tout le refte de’ l’arbre.
Des aiflelles de ces feuilles s’élève -un pédicule
long de d?ux pouces * portant plufîeurs
petites fleurs blanchès en forme de tuyau a neuf
étamines garnies de fommets & d’un piftil tendre.
A ces fleurs fuccèdent des baies dé couleur
pourpre* brillantes'* ligneufés * de la grofleur
d’un pois * portées chacüne fur un calice trèsk
' I l
.court * & d’une faveur tirant du girofle & du
camphre * renfermant une amande blanchâtre *
huileufe , couverte d’une peau noire * fe féparant
en aeux lobes ».
r 33 Ee camphrier de Bornéo s’appelle Jladi : il
eft plus petit * fongueux comme le fureau * ayant
des noeud? comme le rofeau * des fruits de la
grofleur d une aveline * & que l’on confit pour
en faire ufage contre le mauvais air. Cet arbre
contient très-peu de camphre ; il s’y trouve en
petites larmes concrètes * & il fuffit de réduire
Je bois en*petits morceaux comme des altimètres
* & de les froifler * pour les retirer au moyen
dun crible. Il parvient très-peu de camphre en
Europe 5 il eft réfervé pour les grands du pays*
& celui du Japon eft moins eftimé au Japon
même * puifque les commerçans de cette contrée
donnent depuis cent livres jufqu’à fîx cents
livres pefant du leur * pour en avoir feulement
une livre de celui de Bornéo ».
•» Le camphre eft difperfé fur toutes les parties
de 1 arbre capkar. Kempfer dit que dans les provinces
de Satfuma & de Gotéo * les payfans
coupent la racine & les bois d.U camphrier par
petits morceaux 5 ils les font bouillir avec de
1 eau daus un pot de fer fait en veffie, fur lequel
ils placent un grand chapiteau argileux *
pointu & rempli de chaume & de natte 5 le camphre
fe fublime comme de la fuie blanche 5 ils
le détachent en fecouant le chapiteau * & ijs
en font des mafles friables * grenelées * jaunâtres
* ou bifes comme de la caflonade * remplies
d impuretés. Telle eft l’efp.èce de camphre que
les Hollandois nous rapportent des Indes, ils
ont feuls l’art de le raffiner en grand ; &: quoique
Pomet * Lémery & M. Geoffroy nous en
ayent donné le procédé * on a été toujours fort
indécis fur la méthode que les Hollandois em-
ployent pour y parvenir. L,’opinion la plus commune
& la plus reçue * eft que l’état où nous
recevons le camphre purifié * foit un effet de la
fufion , & cette opinion étoit fondée fur ce que
les huiles eflentieijes concrètes ( comme eft le
camphre) ne peuvent fe fondre qu’à un degré
de chaleur femblable à celui de l’eau bouillante*
& qu elles fe decorp.pofent à un degré plus fort
& qui feroit néceflaire pour opérer la fubüma-
tion du camphre ; que le camphre en fe réfroi-
diflânt * prenoit la forme du fond intérieur du
vafe où , il s’étoit liquéfié.- Auffi * difoit-on * le
Camphre a dû conferver la forme du ponds de la
Bouteille
» Cè t objet excita ma cunofité dans un de mes
Voyages en Hollande. J entrai dans un laboratoire
a raffinerie de camphre* & je vins-à bout de
découvrir une grande partie de l’appareil nécef-
iaire a I opération. Un corps de fourneaux à
hauteur d appui * pourvu d’un grand nombre de
capfuies garnies de fable & d’autant .de bouteilles
a- cu* P*at 3 fous des couvercles de fer étamé *
un feu de tourbe très-gradué , joints à plufîeurs
autres circonftances , me firent foupçonner que
1 ra®na§e <^u camphre fe faifoit par fublimation.
La forme des pains de camphre concave d’un
cote & convexe de l’autre* avec un ombilic
femblable a celui qu on obferve dans les pains
de fel ammoniac fublimé * ne favorifoit pas
idee de la feule fufion. Ainfi je me perfuade
que le camphre purifié étoit fublimé ».
* P e retour à Paris * je voulus mtaflurer fi mon
foupçon étoit fondé * & j’ai fait à ce fujet plu-
fleurs expériences fur divers camphres bruts ,
tant du Japon que de Bornéo * & c. De ce travail
* dont j’ai rendu compte à l ’académie des
fciences en 1.791* il réfulte i°. que l’axiome
adopte généralement, que le camphre chauffé au
degre de 1 eau bouillante * & même au-defliis *
ne peut fe, fublimer fans fe décompofer , doit
fouSnr quelqif exception ; 20. que pour parve-
ntr a la fublimation du camphre , (qui eft la purification
j ) le feu doit être gradué & aflez violent
3°. que butage dJun vafe de verre vert
convient moins pour cette opération que le verre
Dlançhatre 3 & que ces vafes oh bouteilles de
verre n ont point leur fond intérieur convexe,
ainfi qu on le difoit, il eft au contraire très-
plat; +°. quel'ufage des couvercles eft une manière
de jreverbère qui, confervant & réfléchiffant U
cpaleur accélère la fufion du camphre , nécef-
laire a fa purification & à fa fublimation; c b que
le contait de l’air extérieur tien ménage, contribue
a^ faciliter l’opération. Le truité ou le tre-
za le .q uou obferve fur les parties extérieures
d?| p.".n* de Camphre , ne provient que d’un
rerroidifiement fubit ou très-prompt à l'inftant
ou i on retire les bouteilles du bain de fable
encore chaud , & qu’on les expofé à l’air libre ;
alors ou entend un cliquetis qui produit des lignes
ou des raies en tous fens, comme le fe-
rott un coup de marteau fur un morceau de
crutal ou deau convertie en glace ; 6 ’ . que le
camphre brut du Japon ne perd que peu ou
point de. fon poids , étant mis feul fur le feu
dans un vafe fublimatoire ; mais qu’étant mêlé
avec le même qui eft purifié,il déchet d’un fep-
tieme ; le camphre purifié, au contraire, étant
mis feul a fublimer ne diminue point , tandis
que le camphre, brut de Bornéo perd un vingtième
de fon poids ; 7°. que la partie du pain
de, camphre qui touche immédiatement à la
pointe du bouchon ( qui eft fait de coton , ) au bas
inteneur du goulot de la bouteille, & même
1 încruite , eft communément poreufe, fans con-
iiltance & d'un gris ronflatre. Pour obtenir ces
pains, on cafle lès bouteilles à l’aide d’un petit marteau,
enfui te on prend Lin infiniment deferdontla
partie tranchante eft cambrée , on paré les fu-
perficies de chaque pain * notamment celles du
cote du verre j .& pour parvenir à retireEtout
Je coton * on en arrache une partie, au moyen
B b b b b z
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