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On trouve dans lés pharmacographes plufieurs
Formules très-differentes pour la préparation de
cet alcool- Les uns prefcrivent une dofe plus
forte de cantharides , d’autres confeillent d’ajou-
ter à l ’alcool 3 du camphre , de l’opium , de
1 acide nitrique $ beaucoup recommandent d’employer
un alcool re&ifié ; mais /comme ce rerr
mède eft très-aétif 5"très-important , il faut être
circonfpea fur les dotes des fubftances , 8e comme
1 peut être employé à l’intérieur & à l’extérieur,
il convient d avoir dans les pharmacies deux
préparations- différentes & diftin&es, l’une que
nous nommerons 5 alcool de cantharides foible ,
doit fe préparer, comme, nous, venons de i’in-
diquer , d’après la pharmacopéè de Londres i il
eft deltine pour l’ufage-intérieur ,: & il fe prefcrit
comme diurétique & tonique très-a&if par gouttes
, depuis huit jufqu’à vingt, dans un véhicule
approprie. - ~
-L autre que1 nous diftinguerons fous le nom
d alcool de cantharides fort, doit être préparé avec
cantharides récentes & r r
écrafées , . . . . . . . . . . . deux onces.
alcool ordinaire........ .. deux livres.
Faites digérer , 8e 'filtrez. Cette'préparation
uniquement deftinée pour l’ ufage extérieur, eft
un rubéfiant j on la employé quelquefois avec
fucces'en fri&ion , fur des membres paralyfésT
nous nous en fommes fervi .avec avantage pour
faire des ' frictions fur une partie où iCimporte'
d’exciter promptement une irritation, de déterr
e r une exudation , & de hâter l’a&ion d’un
veficatoire ordinaire. Leur aétion fe fait refîentir
très-promptement fur la veffie, fur les organes
intérieurs , & fon ufage exige des attentions.
-Alcool de cardamome - compofé, teinture de
cardamome compofée, d e l a p h a r m a c o p é e d e
Londres. |
Prenez femefices depe--\
tit cardamome , J
dont on aura fépa-C
ré les capfules. . . { d e chacun deux gros.
femences de carvi.. A
c o c h e n i l l e . r. j j
cannelle concaffee.................demi-once.
raifins de caiff© , dont
on aura ôté les pépins. . . quatre onces.
alcool foible. ................... deux livres.
Faites digérer pendant quatorze jours, & filtrez,
G*. Alcool de cafcarille 3 ou teinture de cafcarille, de
la pharmacopée de Londres.
Prenez cafcarille en
poudre . ........ ............ quatre onces.
alcool foible............ deux livres.
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Fai tes-digérer à une douce chalèur pendant
huit jours', 8e filtrez.- -
On prépare de la même manière 8e aux
mêmes dofes les alcools de pimprenelle blanche,
de quinquina,
de fcille.
de valériane,
d’hellébore noir.
Seulement on prefcrit de faire infufer avec
l’héllébore noir deux fcrupules de cochenille en
poudre.
7°. Alcool de columbo3 ou teinture de columbo , de
la pharmacopée de Londres.
Prenez racines de columbo
en p o u d r e deux onces & demie.
alcool foible, . . . . . . . . deux livres.
Faites digérer pendant trois jours, & filtrez,
8°i Alcool d'enula campana compofé, ordinairement,
élixir carminatif des dajfes.
Prenez enula campana, femences d’anis , de
carvi , de Coriandre , rapure de gayac, de chacun
fix onces j féné , trois onces tartrite acidulé
de potaffe , une once 5 rhubarbe , demi-once.
Après avoir coupé, concafie toutes ces fubftances,
faites digérer pendant trois ou quatre jours dans
quarante-huit onces d’alcool ordinaire, 8e filtrez.
9°. Alcool de fourmis.
Prenez dès groffes fourmis
au mois de juin'& de juillet, une livre.
alcool reétifié.. . . . . . . . . deux livres.
Mêlez ■; 8e diftillez au bain-marie. Cette préparation
qui fe rapproche des alcools acides j 8e
qui a été regardée comme un ftimulant, un
aphrodifiaque , a encore été défignée fous les
noms très-impropres d'élixir ou eau de magnanimité
, Sec.
IO°. Alcool de gentiane compofé , teinture de
r gentiane compofé# , de la pharmacopée de
Londres. F
Prenez racines de gentiane coupées
8e conc-affées. . deux onces;
écor-ces jaunes d’oranges
fèches.. . . . . . . . . . . . . . une oncëi
femences de petit
cardamome çoncaffées. demi - once.
alcool.foible. . . . . . . |deux livres.
Faites digérer-pendant huit jours,. 8e filtrez.
On peut rapporter à çet article ces compofitions
fameufes 8c fi vantées dans le public, connues
fous les noms d'élixir amer, élixir fiomachique de
Whytt , de Stoughton, 8eç.
Toutes ces préparations ne diffèrent effehtiel-
1 lemeafc
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lement de la précédente que par les dofes 8e
l’addition d’une certaine quantité d’aloës.
U?.1 Alcool de pin compofé, ou ejfence antifeor-
butique de pin.
Prenez extrait des fommités
de pin......................... ».. deux onces.
alcool de cochlearia......... dix onces.
Faites digérer à une douce chaleur, jufqu’à
la folution de l’extrait, & filtrez.
12°. Alcool de quina compofé, ou teinture d'écorce
du Pérou compofée , de’ la pharmacopée de
Londres4 .
Prenez quina en poudre.-............ deux onces.
écorces jaunes
d’oranges fèches. une once & demie.
ferpentaire de
Virginie concaffée. . . . . trois gros.
fafran...................... .... ' un gros.
cochenille en poudre. deux fcrupules'.
alcool foible................. vingt onces.
Faites digérer pendant quatorze jours, 8e filtrez.
I30. Alcool de rhubarbe compofé, ou teinture de
rhubarbe compofée, de la pharmacopée de Londres.
Prenez rhubarbe .coupée
en tranches . . . . . . . . . deux onces.
gingembre en pou-}
dre > de chacun dix gros.
fafran.....................)
régliffe concaffée. . . . . - - demi-once.
eau diftillée , . . . . . . . . . . une livre.
alcool foible............ .... dou^e onces.
Faites digérer pendant quatorze jours,, & filtrez.
14°. Alcool .de fabine compofé , autrefois , teinture
de myrrhe , teinture de fabine- compofée , de
la phar-macopée de Londres.
Prenez extrait de fabine............ .. une once.
alcool de c a f t o r e u m une livre.
alcool de myrrhe.......... huit onces.
Faites digérer jufqu’à la folution de l’extrait,
8e filtrez. .
IJ0. Alcool de fafran , teinture de fafran , efprit-de-
vin fafrané.
Prenez fafran. . . . . . . . . . . une once & demies
alcool ordinaire.. dix onces.
Faites digérer à une douce chaleur , & filtrez.
Quelques-uns ajoutent à cettè préparation un
peu de camphre, & ils lui donnen; al©J$.l§
d eau peftilentielle d'Hartmann.
Chimie, J'orne l î .
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1(3°. Alcool de féné compofé, ou teinture de fene 3
de la pharmacopée de Londres. •
Prenez féné. . . . . . . . . . . . . . . . . une livre,
femences de carvi,
conciliées. .. . une once & demie•
femenCes de cardamom©
concaffées................ demi r once.
raifins de caiffe 3 dont
on a féparé les pépins , feiyt onces.
alcool foible . .........huit, livres.
Faites digérer pendant quatorze jours, & filtrez.
170. Alcool de favon, vulgairement, ejfence de
favon, Scc.
Prenez favon blanc coupé
en t r a n c h e s .. .. ..----- dix onces.
alcool foible. . . . . . . . . trois livres.
Faites digérer à un feu doux ou à la chaleur
du foleil, & , lorfque la folution du favon elt
complette, filtrez. Cette préparation aromatife©
avec quelques gouttes d’huile volatile de citron ,
©ft plus fouvent préparée par .les parfumeurs
qu’èn pharmacie. Elle a été cependant recommandée
comme un très-bon fondant réfolutif,
8zc. Quelques-uns y ajoutent du camphre, de.
l’opium, les huiles volatiles d’origan, de romarin
, fuivant l’objet qu’ils fe propofent, &
on donnoit à ces différentes préparations les
noms de baume favoneux , efprit de Jàvon , &c.
180. Alcool de vers de terre , on efprit de vers de
terre.
Prenez vers de terre
v iv a n s . . . . . . ......... deux livres.
alcool ordinaire. . cinq livres & demie.
Après une digeftion de deux jours , diffilîez
jufqu’à moitiés Plenck , de qui nous tirons
cette formule , lui attribue des propriétés résolutives
,. Simulantes, & femblables à celles de
l’alcool des fourmis.
On trouve dans les pharmacopées une infinité
d’autres préparations femblables, plus ou moins
compofées j celles que nous avons rapportées,
fuffifent pour en donner une idée, & faire
fentir combien la pharmacie eft furchargée de
formules;, de préparations.
ALCUBUD , ALUMBAIR. ( Pharmacie.)
Dénomination des arabiftes, pour défigner le
beurre frais.
Alc yon , ou, comme l’écrivent quelques-uns,
Halcyon ( Pharmacie). C e mot, qui dérive d11
grec, & qui, fuivant Lemery, fignifie né dans la
mer, ou produit par la mer, eft équivoque dans
notre langue, parce qu’il a été employé pour défi"
gner deux objets très-différens, qui, l’un 8e l’autre,
. psnjé^Jïüs, paç les anciens pharmacographes, au