
élbigné ‘beaucoup aujourd'hui , quoiqu’elle ait
toujours conferve le rnème nom. Elle eftr ordinairement
formée d'étain , Sa non de cuivre 3
comme les autres parties'de l’alambic afin
qu'en y paflant 3 les fubftances ne fe chargént
point de quelque chofe qui put nuire aux ufages
auxquels ont les deftine , &' fur-tout à l'économie
■ ■ animale.' Sa forme eft celle d’un cône renverfé.
Il porté ‘ à fa partie inférieure & intérieure une
xigole circulaire pour arrêter le gaz devenu li-
quiae fur la furface de ce vafe , Sa le porter au
dehors par un tuyau qui s'y prolon^b , Sa dans lequel
la rigole fe termine. La partie inférieure eft
une gorge de la même matière qui doit entrer
dans l'ouverture de la cucurbite ; c'eft dans cette,
jointure que confifté' toute la difficulté de fa facture
, Sa dans laquelle les. ouvriers doivent
apporter la plus grande attention. Il faut qu'elles
fe joignent de telle manière qu'elles puiffent
retenir l'air fortement comprimé 3 Sa qu’elles fe
détachent plutôt l'une de l'autre que de donner
paffage à ce fluide 5 par ce moyen on n’eft
pas obligé de lutter les jointures , Sa on n'éprouve
aucune perte dans; les diftillations.
Le canal orbiculàire doit être proportionné aux
diménfions réunies de l'ouverture .de la cucur- •
bite Sa de la fuffece' du chapiteau 3 il doit avoir
une légère pente vers le lieu où il fe termine
$n tuyau à l'extérieur , afin que les liquides en
fortent à mefure qu'ils s'y raffemblent. La. forme
d'un cône renverfé qu’on a donnée à ce vaiffeau,
eft la plus avantageufe, Sa l’emporte par beaucoup
de raifons' fur celles qu’avoient autrefois
ces vafes. Ils formoient une portion de fphère ;
de forte qu’ une partie des gouttes de liquide y
étoit attachée perpendiculairement , Sa retom-
boient toujours dans la cucurbite 3 qu'une partie
étoit obligée 3 pour defcendre dans la gouttière 3
de décrire une courbe } ce qui occafionnoit encore
la chûte des plus grofles d’entr’ elles en
ligne perpendiculaire 5 c'ëtoit donc du temps Sa
une grande quantité de calorique entièrement;
perdus , fans compter que fôuvent certaines ma- ;
tières expofées auflî continuellement à l’ aétion
du calorique 3 eh font altéréés, Sa ne remplirent
point l’objet que l’on defire 5 tous ces incOn-
véniens n’ exiftent point dans la forme du nouveau
chapiteau: là partie fupérieure fe termine en- un;
point/ort étroit, Sa qui ne peut tout au plus laifler
retomber qu’ une goutte de liquide 3 fes parois
delcendànt fous un- angle‘plus ou moins aigu ,'
facilitent l’écoulement du liquide retenu à leur
furface par l’ attraétion 3 & dans un alambic dont
le chapiteau eft convenablement conftruit 3 il, ne
retombe point du tout de liquide dans la cucurbite.
; \ v : ‘ ;
Là troisième partie de l'alambic , à caufe de
fon ufage qui eft de contenir de l’eau froide -,
eft aftoellée réfrigèrent, il eft fait avec du cuivre ,
jl eft attaché à la partie inférieure ^ Sa près 4e
la gorge du chapiteau qu’il enveloppe. C e vafe
qui , quand il eft ifolé , reflemblë à un manchon
ou à un cylindre creux , doit .s’élever queL
ques pouces au - deftiis de la pointe du- chapiteau.
A mefure qu’il s’éloigne du lieu de fon
infertion , fa capacité devient plus grande , en
raifon de la forme du chapiteau. Il porte fur le
côté antérieur V '■ & • qui formé un angle droit
avec le bec du chapiteau , un robinet de cuivre
pour vider l’eau contenu dans le vafe , quand
elle a acquis une température incapable de pouvoir
Condenfer les vapeurs qui s'élèvent dans le
chapiteau.
Quoique nous devions faire un article féparé
des cuves Sa des ferpentins 3 cependant nous
ne pouvons nous difpenfer d'en parler ici. C e
feroit une manoeuvre bien pénible de laifler
couler l'eau dans les ruifleaux 3 Sa d’être obligé
de la “ remplacer avec des fceaux à bras par
l’eau froide. Ces incommodités qui fe font fur-
tout fait fentir dans les grands atteliers 3 y ont
aufll été adoucies. Pour cet effet 3 on place .au- v
deflus du réfrigèrent une cuve de bois garnie
de plomb 3 vingt fois-plus grande que ce vafe,
Sa garnie d’un rbbinet que l’-on puifle ouvrir
d’en - bas toutes les fois qu’il eft néceflaire.
Ainfi , après avoir empli la cuvé d’eau froide,
an s’en fert pour rafraîchir l’alambic , jufqu’à
ce qu’il n’en refte prefque plus ; celle qui a
fërvi à cét ufagë- eft' retenue dans un grand baquet
ou ' tonneau , dans lequel eft fixé 'une
pompe foulante, dont le tuyau de cuivre doit
fe rendre, dans la cuve : oh fait jouer cet inf-
trument lorfqu’il ne refté plus que peu d'eau
dans le vafe 5 Sa en *faifant circuler de cette
manière Leau autour de l'alambic, elle perd
aflez de calorique pour pouvoir fervir avec avantage
au bout de fa courfe à rafraîchir le chapiteau.
Cette méthode a beaucoup d'avantage fur les
autres où l’on laifle aller l’eau chaude , où l’on eft
obligé d'en puifler de nouvelle à tout inftant,
Sa de la verfer à bras dans le réfrigèrent 5 avec
celle-ci on ne répand point d’eau fuir l'alambic,
fur le fourneau , ce qui ne retarde point la diftil-
lation, & on ne déperife point de calorique inutilement
Von évite auflî la difficulté de la température
très-baffe de l’eau de puits, qui rafraîchit
beaucoup plus qu'il ne faut 3 ce qui eft
nuifible à la célérité de la diftillation. Celle que
l'on fait circuler comme on vient de le dire,
fans avoir le défaut d’abforber autant de calorique
de la cucurbite & du chapiteau , que l'eau
de puits dont ôn fe fert ordinairement, a la propriété
de condenfer la vapeur , Sa c’ eft tout
ce qu'il faut 3 dix degrés au-defîous de la va-
■ peür font fuffifans.
Un vaiffeau accefîoire à la diftillation, que l’on
emploie^quelquéfois, Sa que nous décrirons en
fon temps , eft le ferpentin j c’eft en général un,
vafe de cuivre , plus fouvent de bois , dans les
, de figure cilindrique, deftine à.contenir de
l’eau froide! , au milieu d e . laquelle paffe un
canal d'étain , tourné en fpirale , Sa.abouché
par fa partie fupérieure avec le bec du chapiteau
, Sa par en bas avec un récipient. On doit
le cpnfidérer comme un fécond réfrigèrent , qui
eft fur-tout employé;, dans les, diftillations de-
corps très-volatils , Sa qui Contiennent des aromates
très-fugaces que l’on veut conferver. A la
rigueur il pourroit feul fuffire , & dans quelques
manura&ures on n'en a pas d'autres. On
prétend que les diftillations en vont plus vite 3
ce ferpentin fort dehors à travers la paroi du
vafe qui contient l’eau. Les liquides . obtenus
pendant les diftillations font reçus dans des vafes,
. fpit de verre , foit de terre , que l'on nomme
en général récipients , Sa fur lefquels nous reviendrons
à leür article.
L'on pourroit auflî faire des alambics avec
d'autres métaux , tels que* le . fer , l'étain , le
plomb , l'argent, &c. , ce .qui formerait autant
de genres 3 mais outre qu'il y a plufieurs incon-
véniens dans l'emploi de cès métaux , tant par la
fufibilité des. uns , l’oxidabilité des autres , Sa la
cherté des troifiëmes , ils reflembleroient à celui
que nous avons décrit Sa n'auroient pas plus
d’avantages, fi ce n'eft celui qui feroit fait avec
de l'argent—* qui réùniroit une fufion difficile y
une inaltérabilité parfaite par beaucoup de
fubftances., à une bénignité aflurée pour l'économie
.animale 3 mais .cette matière eft d’un
prix fi élevé , que je doute qu'on, en ait fabriqué'
jufqu*a préfent, même pour les pharmacies des
rois. 11 y a un fécond vaiffeau accefîoire à l'alambic
, Sa qu’on a improprement nommé bain-
marie j c’eft un vafe ordinairement d’étain , de
figure analogue à celle de la cucurbite de l’alambic
dans laquelle il doit entrer 3 fon ouverturë doit
être plus haute que celle de la cucurbite, Sa être du
même diamètre , afin que la gorge du chapiteau
puifle1 y entrer auflî exactement que dans ; la
cucurbite. Au-deflbus de fon ■ ouverture >, il
porte un bourrelet qui le tient fufpendu dans
la cucurbite en appuyant fur les bords 3 il eft
deftiné à contenir des matières très-volatiles que
l’on veut diftiller à une chalèur au-deffous de
celle' de l’eau bouillante3 Sa pour cela, on remplit
d’eau l’efpace qu’il laifle entré lui & les
patois de la cucurbite 3 ce que l’on doit appeller
proprement bain-marie , Sa non le vaiffeau qui
y eft plongé. L’on échauffé l’eau jufqu’à ce.
qu’elle bouille .3 alors le calorique fe communique
à travers des parois de ce vafe' à; la matière
qu’ il contient 3 Sa quand elle eft de nature
à pouvoir,devenir fluide élaftique à la température
de 6o à degrés.,: elle's’élève dânsTis
chapiteau où elle eft condenfée à la manière
ordinaire , Sa conduite de-îà dans un récipient :
Je degré de chaleur que l’on donne aux matières
par ce moyen , eft toujours' relatif à la
nature Sa à l’épaiffeur des vafes qui les contiennent.
Ainfi il doit être différent dans un vafe
d’argent & dans un vafe d’étain, Sa chacun
d’eux laiflera pafler moins de chaleur étant
très-épais qu’étant très-minces : les raifons de
ces phénomènes feront expliquées dans- l’aétion
réciproque des métaux & du calorique 3 cela
tient en général à leur capacité Sa à leur pe-
fanteur 5 c’eft-à-dire , à la diverfe quantité de calorique
que chaque matière métallique abforbe
pour être élevée à la même température , Sa qui
doit varier encore fuivant la mafle de chaque métal
à échauffer.
L’efprit d’intérêt , qui eft fouvent celui du
génie , n’a pas encore répandu fon influence fur
les alambics dé terre 5 ils confervènt encore les
marques de l’ignorance ou des prétentions alchimiques.
Ces vaiffeaux étant faits la plupart du
temps pour réduire les corps en gaz., ou tout
Amplement diftiller , ils devroient avoir les ou- '
vertures les plus favorables à ces opérations , &'
c’eft malheureufement tout le contraire^ on en
voit que l’on fait même à-préfent, dont l’ouverture
eft tôut-au-plus lé tiers de la grandeur du
fond. Leur forme éft auflî femblable à uné poire
dont la queue eft en: haut.- Ils ne font formés que
de deux pièces , de celle que nous venons de
décrire, que l’on appelle cucurbite, & du chapiteau
qui là couvre 5 celui-ci eft ordinairement
de verre. Les principes fur lefquels nous avons dit
que les alambics de cuivre dévoient êtrè conftruits,
doivent aufli préflder à la fabrication de ceux-ci :
on devroit fur-tout diminuer la hauteur confidéra-
Ible de ces vafes , pour augmenter leur largeur &
leur ouverture. La théorie des chaudroniers pour
faire des chapiteaux d’étain , n’a point encore
paffe dans les verreries dont les chapiteaux ref-
femblent aux têtes‘ de mort des anciens alambics
, .& ont les mêmes défauts. Ils portent une
rigole qui fe termine à l’extérieur par uri canal'
de 1 verre vers un anglè plus ou moins aigu. Ils
n’ont point un réfrigèrent comme les alambics de
métal , parce qu’outré qu’ il feroit d’une exécution
difficile , il ne pourroit point fervir, à
moins qu’ on n’y mît de l'eau peu différente en
température au gaz de l’intérieur 5 fans cela il fe
féroit une fraélure.v C'eft donc l'air feul qui fert
•ici de réfrigèrent , Sa dans- l'hiver il eft même
plus que fuffif^nt , car il fait fouvent cafter Iè
chapiteau, parce que le verre eft un mauvais con-
duéîeur de chaleur.
C'eft l'alumine ou argile qui fait la bafe des
cucurbites de terre 5 elle y eft toujours combinée,
avec "une portion de filice plus ou moins grande 3
il-y a; auflî .quelques atomes d'autres terres Sa d'oxide
de fer 5 mais c'eft fort peu de chofe , & leur
préfence n'eft qu'accidentelle;’ leur bonté dépend
dé trois chofes eflentiélles 3 1 . la divifion & le
mélange ,exa& des matières î 2.0. leurs cfüan-
l'tités réciproques .3 50. la cuiflou. La divifion des