
tunftites des mêmes métaux, des carbonates de
baryte & de magnéfie: telle eft auffi celle du borate
de magnéfie & de chaux qui eft due à M.
'Weftrumb,& qu on avoitconfonau avec un quartz.
Nous donnerons ici l’analyfe de M. Wéftrumb ,
des curieux de la nature de Berlin en 178$, tom.
page 1. & inférée dans le tom. 2. des annales
de chimie.
Près de Lunébourg , dans le duché dé Brunf-
\vick , eft une montagne ftratifiée de fulfate de
chaux qui porte le nom de Kalkberg. Au haut de
la montagne, on voit une fente dans laquelle il
y a des criftaux d'une forme fingulière 5 ils fe
trouvent dans un fulfate de chaux tendre , rougeâtre
y qui conftituent la paroi de la fente tlorf-
qu'on arrache ce gyfpe , ils s'en détachént. Depuis
long-temps on les connoilfoit à Lunébourg ,
fous le nom de" Wûrfdftein ( pierres cubiques > 5
mais on n'en faifoit aucun cas 3 & peut-être ne
feroient-ils encore connus que dans cette ville ^
li M. Laliris n'avoit excité l'attention du public
fur cette curiofité d'hiftoire naturelle.
§ P r e m i e r .
Carafteres & extérieurs des criftaux.
La forme de ces criftaux paroît d’abord cubique;
mais, en les regardant avec foin , fur-tout ceux
qui fe font parfaitement confervés,on yoitque ce
font des folides à 26 faces.
Leur couleur eft communément blanche ,. fou-
vent grife 3 & quelquefois tirant fur. le violet d'a-
méthifte.'
Ils font pour la plupart opaques > quelques-uns
font demi-tranfparen's,d’autres, (c’eft le plus petit
nombre ) le font entièrement.
La plupart de ces criftaux fbnt inégaux & comme
corrodés à la furface , & rarement on en trouve
qui.fefoient parfaitement confervés. Plulîeurs
paroiffent intimément pénétrés de la fubftance qui
a corrodé leur furface a &. alors le marteau les
réduit aifément en une poudre groflière > lorfqu'on
en examine les grains ,.a la loupe, leur texture-
paroît plutôt en rayons qu'en James. Cependant
la criftallifation de cette pierre n'eft rien moins-
qu’en rayons,elle eft évidemment formée de lames.
Je poffède quelques criftaux dont les côtés font un
peu écornés : il eft facile de reconnoître dans les
eaffures, la texture lamelleufe. Le noyau de
ces Criftaux a la même forme & les mêmes troncatures
que ceux-ci.
Leur dureté eft très-confidérable 3 ils raient le
verre & font fortement feu au briquet. '
Leur pefanteur fpécifique égale celle du quartz
Zc du feldfyath. J e trouvai, par plulîeurs expériences
exaéfës x qu’elle étoit àrcelle de l'eau : : 2,
<66 : r,coo Enfin >.plufiéurs de leurs propriétés
les rapprochent du quartz 3. 8c d'autres des feldfpath.
Us ont en cela beaucoup d’analogie avec
le fpath adamantin, dont je n’ai pu jufqu’ici leur
comparer qu'un très-petît morceau.
§ I I.
Maniéré dont ces criftaux fe comportent avec l*eau s
les acides & le feu.
Si l'on fait bouillir de l’eau fur ces criftaux en- *
tiers ou pulyérifés^ ils n’éprouvent prefqu'aucune
altération j feulement l'eau dilfoùt lé fulfate de
chaux qui eft difféminé à leur furface 3 ou qui recouvre
les endroits corrodés.
Lorfqu’on met ces criftaux entiers dans les
.acides, on n'apperçoit aucune èffervefcence 5 ils
peuvent même y\ relier plufieuis jours fans que.
leur poids fouffre la moindre diminution. A l'aide
deJa chaleur , les acides émouffent le tranchant
•de leurs crêtes.
Si on lesèxpofe/aufeu pendant plulîeurs heures,
en les entretenant toujours rouges foncés , leur
poid s'altère , mais leur éclat eft détruit j li on les
fait, rougir à blanc pendant long-temps, ils perdent
\ pour 1,06. Il m'a paru qu'ils décrépitoient
ôrfqu'on commençoit à les chauffer , comme le
feldfpath criftallifé. Un feu très-violent paroît
émouffer légèrement les arêtes', fans- diminuer
leur dureté > ils fe laiffent enfuite diviler facilement
} ils attaquent encore les corps les plus durs
qu’on y employé.
Sfon.leur fait fubir dans un creufet le plus haut
degré de feu imaginable, ils fe réuniffent d’abord,.
• & fe fondent enfin en un verré jaunâtre. Ges expériences
prouvent que le Wûrfelfiein ne contient
ni fulfate ae chaux, ni gaz, ni eau (i)-, & que
ce n’eft pas un quarts noble mais une pierre mélangée
qui a beaucoup de rapport avec le feld-fpath
criftallifé.- ' J
§ I I I .
Expériences qüi me firent Connoétre quelques-unes desparties
constituantes de ces criftaux.
La dureté confidérable de cette pierre 8c fes
autres propriétés, me firent préfumer que je ne
pourrois la décompofer par les acides feu'ls ; j ’en
fis rougir fortement 1 oo grains, que je pulvéri-
fai dans un mortier de porcelaine : cette quantité
augmenta d’un demi-grain par cette opération. Je
mêlai ces 100 grains f ave c J©© grains de carbonate
de foude 5 j*e mis ce mélange dans un creufet & je
le fis chauffer 5 à peine ce dernier étoit-il rouge ,
que le mélange commença à fondre. La poudre
pierreufe tomba au feu, & ne fe combina pas. en
entier avec l’alcali Je décantai la maffe fondue, je
fis parcuire ( of kochen ) le creufet, Sé évaporer la
matière liquide. Le réfidu étoit jaunâtre, je l'àrrp-
fai d'acide muriatique, avec lequel il fubit une
( 1} Abftuttion faite, fans: doute.} de i’eau de criftallifation.
forte dîgeftion. Il me refta 5 y grains d'une fubftance
fabloneufe , qui , chauffée avec trois parties
d’alcali, fe fondit en un corps tranfparent, foluble
dans l'eau. Je le regardois alors comme de la lîlice>
mais on verra bientôt que'je me trompois fôrt,&
que c’étoit probablement un fel formé par la com-
binaifon de l’acide boracique avec la chaux 8c la
magnéfie.
Le pruffîate de potaffe ferrugineux non fa.turé ,
précipita\ de grain d’oxide dé fer de la diffolution
muriatique j j’en précipitai enfuite la fubftancè
terreufe par la foude J’édulcorai ce précipité', je
leféchai, & je le fis diffoudre dans l’acide fulfuri-
que. Je feparai de cette diffolution le fulfate de
chaux qui s’y étoit .formé , j’en précipitai l’alumine
par la magnéfie, & la magnéfie- par la foude ;
je décompofai les fulfates peu folubles de chaux
& d’alumine par une leffiv-e alcaline bouillante 5 je
calcinai chacune des terres que j’avois, obtenues,
dans un creufet rougi, 8c pefé préalablement, enfin
je trouvai dans 100 grains de cette pierre cubique.
D’une terre que je pris d’abord pour de la
filice., .....................'..................... yy grains
De chaux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 - *
De magnéfie ............. 3 ~
D’a l u m i n e 2
D'oxide de f e r o \
Somme......... .. 63
Déchet........ .. 37
T o ta l............ 100
37 grains de perte étoit un déchet beaucoup
trop confidérable fur 100 grains 5 il falloit que
j’euffe commis quelqu’inexaéVitude en opérant. Je
cherchai à retrouver ce que javois perdu dans les
creufets & dans les liquides qui mejreftoient j mais
je n’y trouvai rien, du moins je n’y trouvai pas ce
que je cherchois , de l’acide fulfurique & une
terre. (1)'
concentré, & de quelques onces d’eau ; enfin , je
chauffai lematras, j’entretins le mélange dans une
ébullition confiante, & à mefureque l’eau s’éva-
pôroit, j’en verfois de nouvelle. La diffolution fe
fit peu-à-peu lâns que je puffe m’en appercevoir.
Comme après 12 & même 24 heures d’ébullition
il reftoit encore au fond beaucoup de poudre perlante
, je continuai à faire bouillir pendant quatre
jours , & cependant après un fi long temps , tout
n’étoit pas diffous ; j’ajoutai encore 8 gros d’acide
muriatique & quatre onces d’eau, & je fis bouillir
le tout pendant 24 heures. Alors enfin tout fut
diffous , à l’exception d’une petite quantité d’une
fubftance blan.che pulvérulente.
IL Cette opération donna lieu à un phénomène
entièrement'nouveau pour moi. Si-tôt que la diffolution
approchoit d’un certain degré d’épaiffiffe-
ment, il fe formoit à la furface’ de beaux criftaux
feuilletés3qui,peu-à peu,la couvroient en entier
8c tombôient en faifceaux au fond du vafe
avec une apparence huileufe ; enfin tout fe figeoit
èn une belle maffe faline d’un blanc jaunâtre.
C e fel ne pouvoit être delazéolite , dont les
diffolutions dans les acides ne criftallifent point ,
mais fe coagulent. Je ne préfumai pas non plus
que ce put être du muriate de magnéfie. C e n’étoit
pas du muriate d’alumine qui donne par l’évaporation
une matière gommeufe, ni du muriate de
bary te qui criftallifé en cubes (2) , ni enfin du muriate
de chaux qui fe fige en une maffe informe (3)*
C ’étoit encore moins une combinaifon de quelque
terre fimple avec un.aütre acides enfin, il me
parut que c’étoit un fel entièrement nouveau 5
mais je ne pus déterminer précifément alors ce
que c’étoit.
III. Je fis diffoudre dans l'eau la maffe faline ,
d'un blanc jaunâtre (il.) 5 il me refta un grain
d’une terre blanche que les acides ne purent diffoudre
au plus haut degré d’ébullition. Ellene perdit
rien de fon poids après avoir été rougie au feu ,
& s’unit à la foude par la fufion ; c’étoit donc de
la filice. •'
Décompofttion du quarts cubique .par lyacide muriatique.
I. Le déchet confidérable qu'avoir éprouvé la
pierre cubique dans les expériences précédentes ,
m’engageai tenter de la décompofer par d’autres
moyens. |
/J’en fis rougir une nouvelle portion, je la pul-
vérifai, j’en mis i©o grains dans un petit matras,
je les arrofai d’une once d’acide muriatique très-
IV. J’évaporai de nouveau la diffolution & lorf--
qu'elle fut prëfque réduite à ficcité, je l’arrofai
d’un mélange d’une partie d’alcool fur trois d’eau 3
je filtrai, & tout fe trouva diffous , à l’exception
d’un grain de fulfate de chaux. .
V . Dans la diffolution qui' avoir paffé au filtre ,
je verfai peu-â-peu huit grains f- dé pruffîate de potaffe
no'n faturé j je laiffai le mélange repofer pendant
quelques jours , je le filtrai, & je trouvai fur:
,( 1 ) Ce déchet provenoit fans doute, comme on le verra dans la fuite, de ce q.ue l’acide boraciaue contenu dans cette pierre
s’etoit yo.latflifé-..; -,r . ..• ' *
■ (J) Je h’ai jamais obtenu le muriate de baryte fous une formé cubique, comme l’avance ici M. Weftrumb, jCoycr l’article
M V r.ia .te ^ , J % ivi) Le muriate de chaux criftallife-çh beaux £riûue$ ^huit pans, foye^ l’article 5Ævmate pe C»Ayx.-